Quarantaine Forézienne
La propagation de ce nouveau coronavirus, Covid-19, impose des mesures de prévention et de précaution pour la population. Le Forez, toujours à la pointe de l’information, se tient prêt pour faire face au risque d’épidémie. C’est pourquoi, une quarantaine est ordonnée pour les 4 piliers du cercle, afin de lutter efficacement contre cette infection, en s’abreuvant de SHA
(Solutions HydroAlcooliques). En effet, nous avons décidé d’inclure le vin dans cette catégorie, puisque cette boisson contient au moins 85% d’eau, et le reste en alcool ! Par ailleurs, un repas hypercalorique est proposé afin de renforcer les défenses immunitaires. Enfin, pas de masque chirurgical ni FFP2, puisque personne n’est pour l’instant symptomatique… Allez, en avant pour le dépistage et le confinement !
Menu :
• Premier passage de fromages
• Risotto Milanais
• Carpaccio de Lieu Jaune, Pamplemousse, Combava
• Caille aux Morilles
• Côtes d’Agneau et rapée de patates douces
• Second passage de fromages
• Dessert Chocolat, Vanille, Framboise
Vin 1 : Clos Véličane, Pinot Gris, 2018
La robe est dorée. Le nez est assez fermé, finement fumé et iodé. La bouche paraît volumineuse, avec une jolie texture et un toucher de bouche très agréable, très finement huileux. L’aromatique retrouve des notes de fruits jaunes, un peu de térébenthine, et un côté dense et puissant, presqu’un peu malté/tourbé. La finale est honnête, gourmande, sur un équilibre
« sucre-sec » (moëlleux qui aurait mangé ces sucres), bien que le réchauffement face ressortir des amers réglissés un peu prononcés. L’ensemble est plaisant, assez original, dans le style OVNI. A défaut d’idée plus intelligente, je le place en chenin. Étiquette découverte, le côté fumé aurait pu éventuellement faire penser à du Pinot Gris. Belle réconciliation, après un
premier rendez vous manqué avec ce domaine
.
TB- (15,75/20)
Vin 2 : Roederer, Champagne, Cristal, 2008
La robe est jaune claire, à la belle effervescence mousseuse ! On a un nez très pur et racé de pomme verte, finement épicé accompagné d’un léger voile oxydatif élégant. La bouche est d’une grande tonicité, puissante et incroyable de précision. C’est fruité, plutôt sur les baies rouges, éminemment dense, tout en restant délicat. Une main de fer dans un gant de velours. L’ensemble est très long et sec, très classieux, racé et aristocratique. Je suis impressionné par ce vin, qui a tout d’un grand, et évidemment encore très jeune, avec un avenir qui s’ouvre à lui. Je l’aurais bien placé sur 2010.
Grand Vin (19/20), véritablement à la hauteur du prestige de l’étiquette, et déjà probablement une des tops bouteilles de l’année. Superbe accord avec le risotto.
Vin 3 : Fritz Haag, Riesling Trocken Juffer GG, 2015
On a une robe jaune claire. Le nez est d’emblée complexe, terpénique, complété par de belles notes de citron vert, de mangue, de poivre blanc et de menthe. La bouche est dense, un peu réglissée, riche et fruitée, avec de beaux zests d’agrumes. L’ensemble paraît très mûr, avec la aussi, une sensation de sucres mangés, tout en restant conforable et parfaitement équilibré. J’étais sur un riesling autrichien, ou un Boxler sur un millésime riche.
Excellent à Exceptionnel (17,5/20), et accord d’une banale évidence avec le carpaccio acidulé.
Vin 4 : Domaine Jacques Puffeney, Arbois, Savagnin, 2010
La robe est cuivre. On a un nez franchement oxydatif, sur l’alcool à brûler. La bouche est très belle, fraîche, avec une grosse acidité, mais une texture très lisse. L’aromatique est beaucoup plus douce que ce que le nez laissait présager et dévoile des notes finement florales autour de la noix. La final est assez longue, effilée et très élégante, rendant ce vin relativement digeste et appréciable, alors que je ne suis pas un grand adepte de ce type de vin. Accord également d’une banale évidence avec la caille aux morilles.
TB+ (16,25/20)
Vin 5 : Mas Cal Demoura, Terrasses du Larzac, Feu Sacré, 2010
La robe est grenat foncée, sombre et dense. Le nez est réglissé, avec des marqueurs d’élevage sur le pneumatique/goudron
(bois à la chauffe forte ?) autour de notes de glace à la menthe/chocolat. La bouche est ronde, aux tanins très fins. La matière est dense, paraissant très extraite, sur le café, le caramel au beurre salé. Paradoxalement, il reste frais et relativement digeste, ce qui reste une prouesse au vu du côté démonstratif de ce vin, car il envoie des watts. L’ensemble est malgré tout un peu sucrailleux, riche et parait un peu engoncé et comprimé sur lui-même, faisant dire à un de mes amis poètes :
« C’est Boccolini dans un string en 14 ans ! »…Outre la localisation
(que je place en sud ouest sur un malbec…), la réelle question qui émerge est : est-ce que j’aime ce vin ??? A l’heure actuelle, je n’en sais encore fichtre rien.
TB- (15,75/20) malgré tout car techniquement, ce vin tient la route. Il faut préciser qu’à sa décharge, nous l’avons essentiellement goûté pour lui-même, sans accompagnement, et je pense que cela l’a un peu desservi.
Vin 6 : Clos des Papes, Châteauneuf du Pape, 2009
Non à l’aveugle, ouverture 17 heures, dont 2 heures de carafe avant service.
La robe est grenat foncée, dense. On a un nez de baies rouges et de framboise, légèrement lactées. La bouche parait être dans un style moderne, un peu international, relativement fraîche et assez équilibrée. Les tanins sont fins, on retrouve de la réglisse, des épices et des petits fruits rouges. L’ensemble paraît être sur un équilibre assez
« froid », plutôt typé aristocratique. Ouvert suite aux derniers comptes-rendus d’
Olivier Mottard
(d’il y a déjà un an et demi…) et de
Chris68
, je pense que ce vin est plutôt grandement à attendre.
TB (16/20), très bon accord avec l’agneau.
Vin 7 : Aloïs Kracher, Burgenland, Scheurebe TBA, Nummer 11, 2006
La robe est cuivrée/acajou. On a un nez à la lecture concentrée de gewurztraminer, épicé, complété de violette, d’abricot confit, de fumé sur fond de vapeur d’alcool. La bouche est riche, grasse et doucereuse, mais possédant un bel équilibre malgré une grosse concentration. Le sucre est hyper digeste et bien contre balancé par un couple acide/gras de bel aloi. L’aromatique retrouve la rose, le litchi, les épices, fortement évocatrices de gewurztraminer. La finale est assez longiligne. J’étais sur une SGN de Bott Geyl.
E- (16,75/20)
Au total, c’était encore une fois un super moment passé ensemble, avec de nouveau un repas de haute volée. Les vins se sont particulièrement bien goûté en blanc
(je reste encore sous le choc du Cristal…), alors que les rouges n’étaient pas totalement libérés et prêts. Un grand merci à mes 3 camarades d’isolement, je crois que nous avons lutté efficacement, pour l’instant, contre cette épidémie !!! A très bientôt les amis, pour une prochaine qui ne devrait pas trop tarder !!!
PS : A lire au second degré bien entendu. Toutes les informations nécessaires contre cette infection, potentiellement redoutable et qui arrive, galopante, sont disponibles sur
ce site.
Merci de m’avoir lu.