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Dégustation au Moulin-à-Vent

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Dégustation au Moulin-à-Vent a été créé par rudy.B

Bonjour,

s'il est bien question du Moulin-à-Vent qui donne son nom à un des crus du Beaujolais, il ne s'agit pas d'une dégustation dans un domaine du coin, mais tout simplement chez un ami qui habite tout juste à côté. Depuis que notre groupe organise des petits weekends épicuriens, celui qui vient de s'écouler était notre 3ème édition à Romanèche-Thorins, et la 15ème au total depuis janvier 2015. Le compte rendu qui va suivre n'est pas forcément très fiable car on ne recrache pas, on ne note rien, on profite juste de l'instant présent! On a essayé d'être sérieux fut un temps, mais ça ne nous allait pas très bien...:D

Le temps que tout le monde arrive, que les uns récupèrent leurs cartons de ci ou de ça, on décide d'attaquer l'apéro en extérieur pour profiter de la douceur inhabituelle de cette fin de mois de Février.

-IGP Côtes Catalanes Caudalouis - Mas Mudigliza:

Pour se faire le palais. Bon ça commence bien, je n'ai aucune idée du millésime (:whistle:). J'imagine que celui-ci doit se situer sur la contre-étiquette, n'apparaissant pas sur les photos.
Concernant le vin, mes souvenirs sont un peu minces, et ce surement car les 2 vins suivants ont surement été mes coups de coeur du weekend. Mais il présentait un fruité frais et pas trop entêtant, une bouche pas spécialement chaude à part peut-être un peu en finale où ça va accrocher un chouïa. J'ai quand même l'impression de trouver de plus en plus de blancs frais et même tendus dans cette région, ce qui n'est pas pour me déplaire.

On décide de passer à l'entrée, du foie gras fait maison par ma belle famille. Il fait toujours beau dehors, donc on y reste!

-Pacherenc Sec Le Talion 2017 - Domaine Laougué:

Servie en aveugle, non pas pour que les copains essayent de trouver ce que c'était, mais pour avoir simplement leur avis sur cette bouteille. J'ai voulu voir comment ce vin se comportait avec un foie gras fait maison et une confiture de mangue ou autre (ça sera abricot en fin de compte, faute de choix en magasin). Je voulais revoir ce vin car j'en avais ouvert une avec Laurent (BJL) qu'il avait ramenée ensuite chez lui et qu'il avait trouvée peut-être plus en place le soir.
En arrivant le midi, j'ouvre la bouteille, en prélève un fond, et là c'est une facette du vin que je n'avais ressentie ni au domaine (vin fin, précis et discret), ni avec Laurent (fruit exotique assez classique, bouche un peu anguleuse encore). Cette fois c'est beurré au nez, de manière assez intense. On imagine déjà un vin gras, large et gourmand. Mais la bouche est au finale assez fluide mais je trouve que la finale chauffe un peu trop (et j'y suis assez sensible). Je carafe le vin et l'entrepose au frigo pendant à peu près 2 heures.
Donc 2h après, le vin est encore métamorphosé. Et là, je dois avouer qu'il aurait fallu boire ce vin dans un environnement plus calme que des retrouvailles de copains qui ne s'étaient pas vus depuis le mois de juin. Je trouve le nez discret et d'une grande classe, peut-être un côté "mèche de pétard" et d'autres choses, mais pas de fruit exotique. D'ailleurs pour moi, compliqué d'évoquer un cépage, mais quelle classe! La bouche parait diluée en attaque pour reprendre en constitution immédiatement après. C'est dynamique, tendu et sec, sur un profil peut-être acidulé de mémoire. La finale, quel pied! Grosse longueur toujours sur cette mèche de pétard avec une grande classe et quelle salinité! Elle procure une impression d'avoir un petit grain de sel qui a fondu en bouche, toujours avec une grande délicatesse. Et derrière, ça fait énormément saliver. À tel point qu'il conviendrait presque d'avaler sa salive avant de parler pour ne pas se risquer à mitrailler son interlocuteur de postillons...:D
L'accord avec le foie gras ne fonctionne pas pour moi, il masque le vin qui, s'il a une vraie personnalité, nous émerveille par ses petits détails, sa finesse,... qui sont un peu écrasés par le foie gras donc.

Pour moi un vin de méditation, à boire pour lui-même. Je n'ai pas une grosse expérience en blanc, mais je crois que je n'ai jamais bu quelque chose qui m'interpelle de la sorte. Le pire, c'est que sur le coup, j'ai mis un temps à réaliser un peu la qualité du truc, étant absorbé par le service, les discussions,... Ce n'est qu'en y repensant après que j'ai vraiment réalisé. Je n'ai encore jamais eu ma grande claque en blanc comme j'ai pu l'avoir en rouge, mais si les conditions de dégustation avait été plus propices pour intellectualiser l'exercice, je suis sur que cette bouteille me l'aurait procuré sans aucun doute. Il m'en reste qu'une, je ne suis pas sur de la garder bien plus longtemps tant j'ai envie de revoir ce vin s'il s'exprime de la sorte. Gros gros coup de coeur me concernant.

Il fait décidément très bon dehors, on enchaine sur le premier rouge, bu pour lui-même.

-Chénas Carrières 2018 - Domaine Thillardon:

Ces bouteilles sont parties de Chénas, sont allées jusqu'à chez Beaujoloire dans le Cher, puis je les ai apportées à Romanèche-Thorins à un ami qui les avait commandées et qui en a ouverte une donc. Comme il dira: bilan carbone assez désastreux, honte à nous...:D

Je ne connais pas ce domaine, mais j'ai très hâte de le recroiser. En voyant les verres servis au loin, la robe me parait violacée dans un style qui évoque le vin nature. Une fois perché au-dessus de mon verre, c'est rouge très clair, voire rose. Je trouve que la robe de ce vin est dans les tons d'un Reynaud en ayant la classe d'un Braujou, c'est superbe à regarder. Le nez nous emmène sur un côté nature, mais le bon côté, très bon côté même: fraise intense et gourmande, subtile touche de vernis qui ne vient pas gâcher le vin, mais complexifier l'ensemble et surement l'empêche de tomber dans le "trop facile". La bouche est suave, d'une douceur exemplaire avec une petite pointe végétale -qui évoque le Pinot Noir- en fin de bouche et qui assèche furtivement le fond de la langue. Juste superbe, et dangereusement glougloutable...oo,

Cette fois, il faut s'y faire, le boeuf bourguignon nous attend à l'étage, il va falloir renter!

-Côtes du Vivarais Récolte 2010 - Domaine Gallety:

Première pour moi avec ce domaine. J'imagine qu'il s'agit de la cuvée "domaine"? Robe sombre légèrement violacée, bord rouge clair et vif. Je viens de voir qu'il y a du Grenache à 50% (avec autant de Syrah), mais pour moi, c'était bien typé Syrah! Le vin est encore un peu sur la retenue, mais est très agréable sur le boeuf bourguignon. Il a une belle fraicheur qui m'aurait emmené en Rhône Nord à l'aveugle! À mon avis, il dispose de quelques années devant lui pour nous offrir plus.

-Margaux 2006 - Château Kirwan:

En aveugle et servi en carafe. Le nez fait très tertiaire, peut-être un peu de boisé aussi mais aucune trace de fruit! Ça fait un peu austère, aussi me dis-je que la bouche devrait être fluide, fondue,... Et bien même pas, c'est sacrément puissant et il me semble que les tanins étaient encore présents. Assez dur à déguster pour lui-même, il réalise un superbe accord avec le boeuf bourguignon à la sauce grasse et avec ses champignons. Je n'avais jamais eu une expérience de ce type avec un vin à deux facettes assez opposées. Pas ma came en dégustation pure, mais vraiment très sympa à table!

On passe aux fromages où plusieurs bouteilles sont ouvertes et où chacun se sert à sa guise:

-Bergerac Conti-ne Périgourdine 20XX - Château Tour des Gendres:

Oublié le millésime aussi. Souvenir d'un vin au fruité assez prononcé, un peu trop pour moi. Bien sympa cependant sans que ça ne soit ce que je recherche.

-Vin de voile 2005 - Famille Plageole:

J'aime bien les vins élevés sous voile, mais là, pfiou, c'est vraiment costaud, un peu trop pour moi. Nez sur la noix, l'alcool à brûler, l'alcool aussi. C'est puissant au nez, puissant en bouche, je n'en ai pris qu'un fond de verre, c'était largement suffisant...::sos::

-Jurançon Pas de Deux 2016 - Domaine Nigri:

Nez assez classique, bouche bien équilibrée, belle fraicheur. Assez agréable, j'avais dû acheter la bouteille environ 10€ chez un caviste à Oloron Ste Marie, je ne regrette pas.

-Gaillac Pétillant Mauzac - Famille Plageoles:

Souvenir d'une robe très prononcée, voire ambrée. Matière grasse dont s'extirpe la bulle. Pas le type d'effervescent que je recherche, mais le style n'est pas commun je trouve.

Il est 17h, le repas du midi est terminé. C'est donc parti pour une petite ballade digestive dans le vignoble, mais pas trop longue non plus car l'heure de l'apéro approche doucement mais surement...:whistle:

C'est donc reparti avec un premier blanc en aveugle. Et en aveugle, s'il y'a un truc où je suis fort, c'est pour reconnaitre les collerettes qui dépassent des chaussettes...:D

Celle-ci est d'un noir grisé qui m'évoque les bouteille de Jacques & Nathalie Saumaize. En plus, la personne qui nous sert le vin y est allée il n'y a pas si longtemps. Tout le monde part sur du Chardo, c'est rond, mûr, gourmand. Il s'agit d'un:

-Pouilly-Fuissé Les Courtelongs 2018 - J&N Saumaize

Vraiment un domaine que j'aime. Un tout léger bémol, j'ai l'impression d'avoir été plus enthousiasmé par les 2017 que les 2018, mais ça se joue à vraiment peu de chose.

On poursuit en rouge:

-Chénas Vibrations 2018 - Domaine Thillardon:

Robe plus foncée que le Carrières bu le midi. Le nez est moins envoutant, le vin moins plaisant que Carrières. À l'unanimité nous avons préféré le premier. Celui-ci mérite peut-être un peu plus de temps?

Vient une bouteille apportée par mes soins et servie en aveugle.

-IGP Hérault L'Enclos 2014 - Domaine de la Terrasse d'Elise:

Ouverte juste avant d'attaquer le Pouilly de Saumaize, j'y avais trouvé ce si joli fruit que je trouve typique des quelques bouteilles bues de ce domaine. La bouche, elle, déploie quelques watts en finale, j'ai donc laissé le vin respirer un peu, le temps dé déguster les 2 bouteilles précédentes. Et là, catastrophe, le vin est devenu abrupt, 0 fruit, ça arrache en finale. Certains évoquent un vin réduit, je pense à un ED. Il restait la moitié de la bouteille qu'on a laissé ouverte et à température ambiante dans la maison, regoutée le lendemain avant de partir, le vin était redevenu buvable, certes un poil fatigué et tiède, mais le fruit était bien revenu. Double déception d'être passé à côté d'un vin qui aurait pu être bu sous son bon jour visiblement.:dash:

La Terrasse d'Elise, j'ai l'impression de toucher du doigt le sublime avec ces vins, mais sur les rares bouteilles dégustées, il se passe presque toujours un truc qui me donne l'impression d'un rendez-vous manqué. Mais ça ne me décourage pas pour autant, j'ai vraiment envie d'insister car je crois que je suis très sensible à ce style de vin.

-Pauillac 2010 - Château Pedesclaux:

Moi qui ne suis pas Bordeaux, 2ème bonne bouteille de cette région ce weekend. Description courte car la fatigue arrive, mais souvenir d'un joli fruit, vin complexe et qui sera certainement encore meilleur dans quelques années.

-Terrasses du Larzac Clos des Immortelles 2016 - Mas de la Seranne:

Un vin à la fougue sudiste et au fruit frais, pas confit. Surement encore un peu jeune. Joliment prometteur!

-Côtes du Rhône Brézème 2014 - Domaine Lombard:

Servi en aveugle, avec la collerette qui dépasse. Collerette blanche avec le nom du domaine écrit en rouge dessus, autant vous dire que ça n'a pas été compliqué à trouver. Le millésime, vu l'acidité et la légèreté, j'ai opté pour 2013 ou 2014. Difficile de juger ce vin qui passe après un Bordeaux et un Languedoc encore sur la puissance (pour mon palais), et puis l'état des bonhommes commence à se dégrader un peu aussi...::dance::

Le soleil se couche, il est temps d'aller en faire de même!

Dimanche midi, on remet ça, mais sobrement.

-St Joseph Les Pieds Dendés 1985 - Alain Paret:

La robe fait penser à un vieux liquoreux, le nez à un vin oxydatif du Jura. Un vin qui fait voyager à sa façon, RIP petit St Joseph.

-Côtes du Roussillon Grande Cuvée Blanc 2016 - Domaine Lafage:

Servi en aveugle, Robe presque transparente, quelques légers reflets dorés. Le nez est joli sur un côté réduit (mèche de pétard, un peu comme sur le Talion, mais avec moins de précision ici) et un fruité perçant et contenu à la fois. La bouche est fluide et des amers grillés s'impriment avec force en finale. Généralement, ce côté très clair et les amers grillés m'évoquent le Roussillon (j'ai l'impression que c'est récurrent sur ces vins, mais peut-être est-ce une idée reçue qui n'a pas de sens), mais je n'ai pas percuté ce dimanche. Je suis parti sur un blanc sudiste certes, mais sur un assemblage Roll-Sauvignon. Ne me demandez pas pourquoi, il fallait bien proposer quelque chose!

-Hermitage Domaine des Tourettes 2011 - Delas:

Apportée par mes soins, cette bouteille m'aura déçu. Peut-être en attendais-je trop par rapport à ce qu'elle a offert? L'impression d'un vin entre 2 âges. Plus vraiment de fruit, mais pas spécialement évolué. Le vin n'est pas un monstre démonstratif ni complexe, peut-être sur la retenue un peu comme le Gallety de la veille, même un peu austère. Bouche encore puissante, il s'accord pas trop mal avec du paleron de boeuf confit. Vu le prix, c'est tout de même problématique à mon sens. Bouteille ouverte au mauvais moment?

-Bandol 2012 - Château Pradeaux:

Robe sombre mais assez claire sur les bords. Le nez envoie dans le sud, avec notamment un fruit confit/cuit mais pas caricatural. D'habitude je n'aime pas ça, mais là c'est plaisant. Ça me fait penser à une Syrah sudiste, type Roussillon. Bon ben Mourvèdre de Provence, encore raté! La bouche déploie une belle puissance, à garder sereinement!

L'ensemble des munitions consommées

Et voilà, c'est la fin. Je retiens Le Talion et Carrières de Thillardon en gros coups de coeur. Les 2 Bordeaux et le blanc de Lafage m'ont beaucoup plu aussi. Déception sur le Domaine des Tourettes et L'Enclos de Braujou (mais peut-être un peu de ma faute).

En tout cas, quel plaisir que de passer un weekend dans cette si jolie région du Beaujolais. Ça donnerait presque envie de venir s'y installer. En espérant qu'on s'organise sous peu un nouveau weekend de bons moments de partage, et ce, peu importe l'endroit!
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, Olivier Mottard, Eric B, LADIDE78, TIMO, Frisette, leteckel, the_ej, ysildur, DaGau, Kiravi
24 Fév 2020 22:38 #1

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Réponse de Eric B sur le sujet Dégustation au Moulin-à-Vent

Je n'ai encore jamais eu ma grande claque en blanc comme j'ai pu l'avoir en rouge

Pour cela, je te conseillerais les grands rieslings allemands. C'est quasi inratable.

Eric
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25 Fév 2020 07:27 #2

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Réponse de rudy.B sur le sujet Dégustation au Moulin-à-Vent

Alors j’ai commencé à m'intéresser doucement au Riesling (essentiellement des entrées de gamme, pas de GC encore), mais pas encore aux allemands.

Mais j’y viendrai certainement tôt ou tard. Il me suffira de débusquer sur LPV 2-3 CR qui font saliver, et le TAVCO fera le reste...:whistle:
25 Fév 2020 17:00 #3

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