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CR: Dégustation entre berruyers

  • Jean-Loup Guerrin
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CR: Dégustation entre berruyers a été créé par Jean-Loup Guerrin

Ouf, c’est la dernière dégustation de l’année dans ma cave ! Ce n’est pas moi qui me plains, je n’ai toujours pas de tendinite à force de retirer les bouchons…
Mais c’est ma tendre et douce qui commence à fatiguer, d’autant qu’elle a un sacré refroidissement de puis deux jours…
Quelques amis berruyers (ce sont les habitants de Bourges et on ne les appelle pas berrichons ni berruriers ;)) sont donc invités ce dimanche midi pour une dégustation éclectique, mais néanmoins cantonnée à notre beau pays, beau par ses paysages et ses trésors vinicoles. Comme forcément ce ne sont pas les mêmes que deux semaines auparavant avec LPV Grand Centre, ma moitié décide de refaire quasiment les mêmes plats et j’approuve, car c’est l’occasion de tester l’accord de chaque mets avec un autre vin. C’est pourquoi vous ne trouverez que très peu de photos de plats, mais les curieux pourront trouver celles manquantes ICI .

C’est parti !

Avec les traditionnelles galettes de pomme de terre, j’avais prévu un Champ’, comme d’hab’. Mais je me renseigne sur le Champagne prévu (le cadeau d’il y a un an de mes invités du jour !) et m’aperçois qu’il mérite un plat plus ambitieux. Hop, j’inverse les vins n°1 et n°3 et je m’en féliciterai par la suite !


Domaine Jean-Paul & Benoît Droin – Chablis Grand Cru – Les Clos – 2008



Bouteille ouverte une heure et demie puis carafée juste avant service.

La robe arbore un or moyen.
Le nez fait son timide avant de dévoiler une aromatique somme toute classique d’agrumes, de fruits jaunes et de coquille d’huître.
La bouche est cohérente par son expression minimaliste, surtout pour un tel pédigrée. Un infime gras l’enveloppe mais c’est surtout une forte minéralité qui la tend, jusqu’à une finale un peu plus ronde. Mais l’aromatique est relativement absente et donne un côté janséniste à ce vin.
Très Bien mais sans plus.
Une bouteille très proche de celle bue par ols en juin dernier et très éloignée de celle bue par Oliv avec les Gunthards en août. Elle montrera une ouverture légèrement plus importante sur le reste de la bouteille bue le lendemain.
L’accord fonctionne correctement (3,5+ / 5) avec les galettes de pomme de terre : le gras de celle-ci allonge le vin par effet de contraste.


Domaine du Clos Naudin – Philippe Foreau – Vouvray sec – 2010



Bouteille gardée ouverte pendant une bonne heure puis carafée pendant une demi-heure.

La robe est de couleur vieil or mais presque translucide en termes de densité.
Le nez très intense affiche une belle complexité par sa variété d’arômes sur la poire, la pomme cuite, le coing, le tilleul, une note miellée et une autre pétrolée !
La bouche allie belle sapidité et superbe tension et se ponctue sur une grande finale saline.
Très Bien ++
L’accord est correct (3+ / 5) avec un tartare de saumon, chacun des deux compères faisant son bout de chemin mais sans se rencontrer vraiment.


Champagne Henri Giraud – Aÿ Grand Cru – Fût de chêne – MV 13



MV signifie Multi Vintage. Il s’agit en fait d’une solera dans laquelle 2013 est majoritaire, composée de 75 % de pinot noir et de 25 % de chardonnay, passée douze mois en petits fûts de chêne de la forêt d’Arbonne et vieillie plus de cinq années en bouteilles.
Bouteille servie sitôt ouverte.

La robe d’un or soutenu est parsemée de très fines bulles.
Très expressif et d’une grande finesse, le nez offre des fruits secs et de petits fruits rouges, ainsi qu’une touche épicée.
La bouche est charpentée, que dis-je, puissante, et en même temps dotée d’une tension magnifique. La riche matière est affinée par une effervescence évanescente, avec en point d’orgue une remarquable finale plus sur l’élégance.
Excellent (+)
Le beau mariage (4 / 5) avec un clafoutis de la mer vient de l’apport de complexité par les saveurs iodées du plat.


Château de Beaucastel – Châteauneuf-du-Pape – Roussanne Vieilles Vignes – 1999



Cette bouteille est une exception car elle ne provient pas de ma cave. C’est l’ami Thierry qui m’avait proposé de m’apporter une Roussanne Vieilles Vignes et, ne l’ayant jamais dégustée, je n’ai pas su dire non… ;)
Il me dit que ce sera 1999 ou 2001 mais qu’il ne peut le savoir car sa cave a subi deux inondations et les millésimes ont été effacés. Les derniers commentaires sur LPV ne sont pas très engageants sur ces deux millésimes, avec de nombreuses bouteilles oxydées, et je prévois donc une autre cuvée en secours…
Nous débouchons la bouteille ensemble plusieurs heures à l’avance pour découvrir un bouchon comme neuf : ce sera 1999, parfait pour fêter ses vingt ans (de la bouteille, pas de Thierry :cheer: ) ! Nous la goûtons avec un peu d’appréhension : aucune trace d’oxydation ! Ouf, cela demande juste un peu d’aération pour desserrer un peu l’étreinte.
Bouteille épaulée pendant un peu moins de quatre heures puis carafée juste avant service.

La robe est bien ambrée.
Le nez ravit par sa complexité plus que par son intensité, en offrant de la cire, des fruits secs, de la mirabelle, du miel et même une note de truffe blanche.
De l’autre côté du miroir la bouche impressionne par sa puissance : elle explose littéralement avant de dévoiler un volume énormissime. On ressent un beau gras en attaque puis une touche capiteuse mais une belle vivacité et de fins amers en finale viennent tempérer la fougue du vin qui s’étire longuement.
Excellent +
Le vin domine un peu le risotto au parmesan et aux tomates confites mais celui-ci lui permet de s’affiner un peu et signe ainsi un bel accord (3,5+ / 5).
Merci Thierry !


Domaine Macle – Côtes du Jura – 2010



Bouteille épaulée pendant cinq heures, pas pour aérer le vin mais pour prélever un petit verre pour la sauce !

L’or de la robe est dense et ambré.
La puissance du nez s’exprime sur des arômes très fins et purs de noix et de safran, avec une pointe de céleri.
La bouche est très rectiligne et tendue mais contrebalancée par une fine pellicule de gras. La finale saline et persistante est la signature d’un beau terroir.
Très Bien ++
Naturellement tout le monde a annoncé savagnin alors qu’il n’y en a que 15 %, pour 85 % de chardonnay dans ce vin élevé sous voile pendant trois ans.
Qu’est-ce qui aurait pu orienter les dégustateurs : la fine pellicule de gras ? Les notes moins prégnantes de céleri que sur un pur savagnin ? Les spécialistes pourront se prononcer.

L’accord est magnifique (4,5 / 5) avec le poulet aux morilles (miam, la sauce aux morilles !), mais c’était gagné d’avance avec ce superbe mariage de saveurs, le plat ayant de plus été imprégné du vin.


Domaine Michel Magnien – Morey-Saint-Denis Premier Cru – Chaffots – 2009



Bouteille épaulée pendant deux heures puis carafée pendant une heure de plus avant service.

La robe se montre assez sombre et encore jeune.
Le nez est très expressif, aux arômes fruités de cerise, complétés par de jolies notes épicées et boisées.
Ronde et bien étoffée, la bouche prend appui sur des saveurs franches, une bonne fraîcheur, un toucher fondu et des tanins civilisés. La finale paraît un rien plus végétale (vendange entière, boisé ?).
Très Bien +
Le vin gagne encore en finesse sur la terrine aux trois viandes, en réalisant une belle réussite (4 / 5).


Clos Rougeard – Saumur Champigny – Les Poyeux – 2009



Bouteille épaulée pendant deux heures puis carafée pendant une heure et demie de plus avant service.

La robe assez sombre est encore parée de quelques reflets violine.
Très expressif et profond, le nez livre sans retenue des arômes d’un fruité éclatant et légèrement acidulé, teinté de touches florales.
La bouche est classieuse, empreinte de plénitude, sans esbroufe et d’une très belle fraîcheur. La finale d’une allonge formidable affiche une finesse remarquable.
Excellent
Je n’ai pas noté l’accord avec la même terrine, sans doute concentré sur la classe du vin, mais il devait être d’un bon niveau.


Domaine de Trévallon – IGP Alpilles – Rouge – 2013



Bouteille épaulée pendant deux heures puis carafée pendant presque deux heures de plus avant service.

La robe est sombre et paraît encore assez jeune.
Le nez affiche une très belle intensité et fait « haute couture ». L’association d’arômes primaires issus des deux cépages est très réussie : fruits rouges et noirs, eucalyptus, notes mentholées, poivre, réglisse… Superbe !
La bouche est harmonieuse, principalement sur la finesse, mais avec aussi un fruité charnu et assez dense. Seule la finale aux tanins un peu végétaux empêche de l’apprécier plus mais peut-être qu’avec quelques années de plus ce sera plus fondu.
Très Bien +(+) mais ce vin a été encore mieux noté par d’autres.

Encore un très bel accord (4 / 5) avec du filet de bœuf au jus de romarin, celui-ci gommant les tanins du vin et lui apportant un côté épicé du plus bel effet.


Domaine Pierre Gonon – Saint-Joseph – 2009



Bouteille épaulée pendant deux heures et demie puis carafée pendant une heure et demie de plus avant service.

La robe sombre a perdu ses marques de jeunesse sans gagner celles d’évolution.
Le nez bien intense se montre très lardé, teinté de notes animales, sur une base de beaux fruits noirs.
La bouche est concentrée, à la chair généreuse et bien mûre, sans manquer de délicatesse. Une grande vivacité et des tanins fins assurent une excellente relance.
Très Bien ++ pour cette valeur (très) sûre.
L’accord fonctionne à merveille (4 / 5) sur l’épaule d’agneau façon méchoui qui procure encore plus de fondu au vin.


Château Beau-Séjour Bécot – Saint-Emilion Premier Grand Cru Classé – 2004



La robe sombre arbore encore des reflets de jeunesse !
Le nez très expressif ferait plutôt penser à un Rive Gauche par ses arômes de mine de crayon, fumés et de fruits noirs.
Le style large et dense est compensé par une austérité classieuse très médocaine, l’allonge se révélant intéressante.
Très Bien +(+)
L’accord est bon avec le comté de douze mois (3,5 / 5), encore plus avec le délice de Bourgogne (4 / 5).


Clos Nicrosi – Muscat du Cap Corse – Muscatellu – 2016



La robe est d’un vieil or qui attire l’œil.
Le nez très intense est bien entendu sur des notes muscatées envahissantes mais des arômes de rose ou de litchi ont pu faire douter certains…
Une grande liqueur est ressentie en bouche, aussi bien en termes de sucrosité que d’alcool. Fort heureusement une bonne acidité lui procure tension et allonge.
Très Bien (+)
Le vin gagne en élégance (4 / 5) sur l’excellent crumble aux pommes, raisins secs et épices douces.


Encore un beau tour de France réalisé depuis le Centre de la France !
Des premières dont une grande, des réussites, une déception, c’est la vie… Les invités avaient l’air heureux, c’est le principal ! :)!

Jean-Loup
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05 Déc 2019 15:33 #1

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Réponse de Delphinette sur le sujet Dégustation entre berruyers

Tu as servi juste le risotto avec le Beaucastel ?

I feel a supersonic give me gin and tonic...
05 Déc 2019 19:18 #2

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  • Jean-Loup Guerrin
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Dégustation entre berruyers

Oui, le but était de faire simple pour ne pas casser le vin.
J'avais même mis dans la spécification : "pas trop de tomates confites" mais je m'étais inquiété pour rien.

Jean-Loup
05 Déc 2019 19:23 #3

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Réponse de Delphinette sur le sujet Dégustation entre berruyers

Jean-Loup Guerrin écrit: Oui, le but était de faire simple pour ne pas casser le vin.
J'avais même mis dans la spécification : "pas trop de tomates confites" mais je m'étais inquiété pour rien.

Jean-Loup


Oui tu as raison, dans ce genre de repas il ne faut pas trop en rajouter
L idée du risotto est très bonne juste un peu de champignons sauvages et des copeaux de belotta avec un tel vin ça aurait été topissime.

I feel a supersonic give me gin and tonic...
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05 Déc 2019 19:32 #4

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Réponse de leteckel sur le sujet Dégustation entre berruyers

Bonsoir Jean-Loup,

Difficile de percevoir le potentiel de ce Clos 2008. Ouvert trop tôt (ou trop tard) ?

ArnoulD avec un D comme Dusse
05 Déc 2019 21:44 #5

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Dégustation entre berruyers

Arnould,
je t'ai répondu sur le fil du domaine.

Jean-Loup
06 Déc 2019 08:58 #6

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