Depuis la fin du confinement nous n'avions pas pu faire matcher nos agendas.
C'est donc avec grand plaisir qu'on se retrouve pour un repas de midi à 3 chez Gaétan.
Il avait prévenu qu'il ferait assez simple, l'idée est essentiellement de passer un peu de temps ensemble en dégustant quelques flacons.
Pour l'apéro, Gaétan nous sert cette bien belle bouteille:
Domaine Louis Sipp, Grand cru Osterberg 2012
Du citron vert bien mûre, des notes pétrolées, aucun doute c'est bien un Riesling.
La bouche est ample et confortable dans le sens ou ce Riesling ne nous raye pas le palais.
C'est harmonieux avec une belle finale.
On aime vraiment bien et même si je sais que Gaétan est passé chez Sipp, je lui dis que ce vin n'est pas un Sipp

Et bien il y a une sacrée différence de style entre les 12 et les 13
Les Amidyves 2010
Désolé, je n'ai pas noté grand chose et encore moins photographié la contre étiquette.
Gaétan a voulu nous faire découvrir. Il nous a même dit que c'était meilleur à l'ouverture, on veut bien le croire.
Mais en l'état, c'est un vin que j'ai trouvé quelconque.
C'est assez rond mais il n'y a pas de complexité au nez ni de grandes qualités en bouche.
Sans compter qu'il a très vite été oublié par la bouteille de Gérard qui arrive ensuite.
Domaine Armand Rousseau, Gevrey-Chambertin 1er cru "Les Cazetiers" 2008
Lorsque Gérard nous ouvre une bouteille, il y a toujours une raison particulière.
J'avais relaté au début de l'été un passage au restaurant avec Gaétan où nous avions pris la même cuvée en demi-bouteille sur 2012.
Gérard a pensé qu'il pourrait être intéressant de comparer.
Le nez est assez frais avec des arômes de pinot évolué mais pas tant que ça car il y a encore des jolies notes fruitées.
Griottes et groseilles et des effluves florales mais même en cherchant bien je ne trouve pas trop de notes épicées.
Je suis incapable de dater cette bouteille.
Pour le village, je pense que ce vin est plus chambollois que Vosnien.
Difficile de le placer sur le nord de Gevrey à l'aveugle tant la bouche est d'une élégance raffinée qui évoquerait une ballerine s'il fallait utiliser une métaphore culturelle.
C'est vraiment excellent mais nous nous faisions cependant la remarque que le vin ne gagnera sans doute pas à être attendu.
Château Beau-Séjour Bécot 1989
Un St Emilion assez classique avec un nez d'une belle complexité.
Ca truffe très légèrement, un peu de sous-bois et de cassis vieilli.
Gérard trouvera immédiatement que c'est un rive droite avec une forte proportion de merlot.
La structure n'est cependant pas très dense et le vin manque de matière pour jouer dans la cour des grands.
La finale est comme la bouteille, pas inoubliable.
C'est dans des moments comme ça qu'on se demande si ça vaut le coup de garder ce style de vins 30 ans pour avoir un plaisir très relatif.
Gaétan, toujours très tolérant, tempérera nos critiques en suggérant qu'il a peut-être tout simplement dépassé son apogée depuis plusieurs années.
Château Calon-Ségur 1986
A l'ouverture ça ne m'avait pas sauté au nez mais 4h plus tard chez Gaétan, il n'y a aucun doute, c'est bouchonné !
Mes 2 Bordeaux ne laisseront pas un souvenir impérissable.
Domaine Paul Jaboulet Ainé, Hermitage "La Chapelle" 2005
Cette bouteille a une petite histoire puisque c'est un cadeau que j'avais fait à Gaétan.
Je vois bien la forme de la bouteille mais je ne peux m'empêcher de penser à du cabernet tant le nez m'évoque des notes de tabac.
Gérard trouvera la Syrah tout de suite.
Des fruits noirs, des épices, une pointe de tabac, c'est d'une agréable complexité.
En bouche les tannins sont bien intégrés et le vin très ample tapisse le palais sans astringence.
La finale d'une grande longueur garde une certaine fraicheur pour notre plus grand plaisir.
Gaétan nous précisera que le vin était mutique à l'ouverture.
Une aération de plusieurs heures semble encore nécessaire.
Voici, une nouvelle fois, un bien agréable moment passé avec mes amis.
J'espère que nous aurons l'occasion de nous retrouver un peu plus souvent dans les temps qui viennent.