Bonjour,
J'ajoute ici une copie de deux comptes-rendus déjà placés dans les rubriques de domaines, mais ce fil 1971 existant, je me dis que cela peut aussi être intéressant d'en placer une copie ici.
Pour les 40 ans d'un ami, j'ai cherché quelques flacons de son année de naissance, sans faire de dépenses phénoménales, juste pour s'amuser un peu à déguster de vieux vins. Finalement, ces deux bouteilles ont été l'une et l'autre de très beaux moments de gastronomie, de ceux que l'on garde en mémoire.
Tokay-pinot gris cave d'Eguisheim 1971
Nous l'ouvrons ensemble une heure et demie avant le service.
La couleur est belle, d'un jaune d'or teinté de légers reflets verts, de belles larmes se forment le long des parois du verre.
Le nez est très dense, complexe, très puissant, sur des arômes de vernis, d'encaustique, de pomme, de fleurs blanches, et un très léger quelque chose qui n'est pas de l'oxydation mais qui s'en rapproche, aucunement dérangeant, bien au contraire l'accompagnant dans sa complexité.
En bouche, là où je m'attendais à quelques sucres résiduels, nous trouvons un vin fondu, sec, avec une matière onctueuse, qui remplit généreusement le palais. La finale est très longue, complexe, vraiment très belle.
Servi avec un foie gras mi-cuit en terrine, plutôt un bon accord.
J'ai commandé cette bouteille sur le net, chez Wolfberger pour une vingtaine d'euros, me disant que ce serait un moment amusant, une curiosité d'anniversaire. Finalement, nous avons eu beaucoup de bonheur avec ce vin, il a enchanté toute la tablée.
Labégorce-Zédé, Margaux, 1971
Bouteille achetée sur le net pour 25 euros.
Le veille, nous nous interrogeons sur la "stratégie d'ouverture". Finalement, craignant que le vin ne s'effondre avec une ouverture trop longue, nous décidons de nous retrouver pour l'ouvrir vers 10h30 le lendemain, pour un repas prévu vers 13h30.
A l'ouverture, le bouchon se casse, mais nous le sortons malgré tout sans aucun autre dommage. Le bouchon est long, bien conservé, à peine imprégné. Avides, le nez sur le goulot, nous sommes rassurés, le vin nous semble sauf. Quelques gouttes dans un verre, une belle robe assez tuilé, mais encore bien rouge.
Au nez, c'est très joli, du cuir, du pruneau, des fruits compotés, du tabac. La bouche est belle, très harmonieuse, une matière soyeuse, nous sommes presque surpris de la délicatesse de ce vin, et le laissons tranquille jusqu'au repas.
3h plus tard, le vin s'est densifié, tant dans sa couleur qu'au nez et en bouche. Nous retrouvons les mêmes arômes, et la compagnie d'une très bonne côte de boeuf au barbecue, (accompagnée de pommes de terre de l'Ile de Ré juste braisées entières) lui conviendra à merveille.
La fin de bouteille se troublera, résultat de nos manipulations insuffisamment délicates.
Labégorce Zédé n'est pas réputé comme un très grand vin, mais nous avons été surpris, petits connaisseurs que nous sommes, de la capacité de garde et de la qualité qu'il présente après 40 ans.
Belles émotions, beaux vins.