Pris par la cuisine à préparer et au moins tout autant par l'ambiance typiquement Guntharde à vous coller des crampes aux abdos et aux zygomatiques, quelques impressions au doigt mouillé...
Champagne Jacquesson, Cuvée 733, Dégorgement Tardif
Robe sur un doré grisé d'une légère évolution.
Nez présent, épicé, sur des senteurs qui évoquent un vin d'un certain âge, à la fois marqué de jolies senteurs florales et d'évocations plus évoluées, entre le minéral et des notes chaudes légèrement oxydatives très agréables.
La bouche est moins à mon goût, bien construite mais d'une puissance d'acidité et d'amertume qui rendent le vin un peu austère pour moi. La structure de bouche est impeccable et la bulle très fine mais je lui trouve un léger manque de confort et d'enrobage, avec un côté strict.
La finale assez marquée par la droiture et l'amertume est d'un impact certain mais toujours un peu trop ferme à mon goût.
Bien pour moi, très bien pour les amateurs de champagnes très peu dosés.
Domaine Jules Desjourneys, Pouilly-Vinzelles Les Longeays, 2014
Bouchon parfait, d'une longueur impressionnante.
Robe cristalline, sur un grisé vert presque imperceptible.
Nez délicat et fin, beau compromis de légères notes florales et d'un grillé léger qui s'exprimera plus nettement le lendemain.
Attaque de bouche traçante, sur une acidité vive et désaltérante bien équilibrée par une matière agréable, moins enrobée et concentrée que dans mon souvenir de la dégustation au domaine toutefois.
L'aromatique est toute en pureté mais peut être un peu comprimée, sur des notes mentholées et minérales qui peinent encore à se développer.
Finale fraîche, d'un équilibre réussi mais pas très puissante et un peu marquée par une légère amertume.
A suivre.
Bien à très bien.
Domaine Zind Humbrecht, Alsace Riesling, Clos Windsbuhl, 2008
Bouchon parfait.
Robe jaune doré assez léger.
Très beau nez puissant et franc, compromis des notes terpéniques assez classiques du riesling et bien enrobées autour d'un fruit très agréable, entre le fruit de la passion et les fruits jaunes matinées de senteurs minérales qui apportent beaucoup de complexité.
L'attaque de bouche est superbe, sur un volume riche doté d'une petite sucrosité confortable qu'une splendide acidité et des amers de grande classe viennent immédiatement mobiliser.
Le vin possède une capacité de relance impressionnante et propulse sa complexité aromatique jusque dans une finale longue et impactante, d'une ampleur épicée, minérale et fruitée assez délicieuse.
Excellent !
A noter toutefois que,
comme chez Marc la semaine passée
, le fond de bouteille terminée ce soir était beaucoup moins enthousiasmant, comme éteint et affadi.
Domaine Taupenot-Merme, Charmes-Chambertin, 2002
Bouchon comme neuf d'apparence mais assez mou à coeur.
Robe grenat clair avec une évolution tuilée certaine.
Très beau nez pinotant, beau compromis de notes de petits fruits rouges frais (framboise) et de senteurs d'évolution épicées d'une grande complexité.
La bouche en revanche déçoit terriblement, sur une matière linéaire sans volume et manquant de chair, très vite parasitée par une amertume désagréable et des tanins véritablement secs.
Finale creuse et décharnée assez rébarbative.
Vin cuit le lendemain où le nez a viré sur le cuir mouillé.
Pas de plaisir possible.
Domaine de la Romanée Conti, Romanée-Saint-Vivant, 2008
Robe délicate, sur un rubis profond avec des atours orangés.
Le nez est exceptionnel et va interminablement me scotcher le tarin au verre ! Au service, les notes assez nettement poivrées et épicées qui prennent le pas sur les fruits rouges évoquent irrésistiblement une syrah parfaitement travaillée ! J'ai l'impression de retrouver la Geynale 2002 de Robert Michel ou certains vins de T. Allemand en millésime frais. Mais c'est l'aération qui va faire verser ce beau nez dans l'exceptionnel, le vin ne cessant de gagner en ampleur sans sacrifier une once à sa précision et à son expressivité, libérant du fruit (gelée de framboise, fraise, pamplemousse rose) et une myriade florale, épicée et mentholée absolument exceptionnelle d'ampleur maîtrisée.
L'attaque en bouche est à la fois juteuse et racée, construite autour d'une acidité parfaite et d'une matière veloutée d'une délicatesse soyeuse et infusée qui me convainc que ce vin ne peut être qu'issu du pinot.
Et pourtant, c'est incroyable comme il possède l'incroyable capacité de synthétiser les qualités de nombreuses régions, offrant la complexité de jeunesse épicée d'une syrah bien née, le charme et jus délicieux du grenache frais et l'allonge et la délicatesse des grands pinots.
La réserve de potentiel sur la bouche d'une structure parfaitement équilibrée, sur une acidité vertébrale mûre qui soutient une chair pleine et franche est indéniable.
Car le vin ne cesse d'évoluer, autant sur le plan aromatique que sur sa capacité à gagner en profondeur avec l'aération.
La finale est irrésistible de complexité, d'une précision de goûts comme de complexité de senteurs qui font qu'on prend le temps de l'apprécier lentement, chaque goutte posée sur la langue offrant une myriade de délicatesse et de plaisirs possibles.
Grand vin déjà accessible pour peu qu'on lui laisse le temps de s'aérer posément !
Bordel de schtroumph, un nez de syrah sur une bouche de pinot !
J'aurais dû me rappeler de mes punks à chien et leurs marqueurs systématiques hululant à la grande syrah sur les vins du DRC chez Alain !
J'ai rien vu venir sur ce coup là sinon que je me voyais pas mettre ce vin ailleurs qu'en Bourgogne !
Le Gal', c'est toujours plus fort que toi, c'est pour ça qu'il est Président !
Château Cheval Blanc, Saint Emilion 1er Grand Cru Classé, 1993
Bouchon imbibé au 3/4 mais parfaitement adhérent.
Robe bordeaux assez profonde (mon référentiel bourguignon me perd toujours sur les robes à Bordeaux...) avec une certaine évolution sur l'extérieur du disque.
Superbe nez au bouquet ample et précis à la fois, sans aucune lourdeur malgré sa générosité, compromis de notes de fruits noirs, de piment doux, de tabac brun et senteurs balsamiques, entre la fumée et le goudron et de touches animales, de cuir du plus bel effet.
La bouche est malheureusement moins flamboyante, sur une matière agréable mais pas très puissante, avec une jolie acidité mais dont le volume peine un peu à se développer par un certain manque de concentration.
La finale a tendance à se resserrer autour d'une certaine amertume qui font perdre au vin beaucoup d'élégance malgré des tanins parfaitement enrobés.
Un très bon vin mais qui ne transcende pas son millésime.
Domaine Henri Germain & Fils, Meursault-Charmes 1er cru, 2005
Robe jaune paille sans une once d'évolution.
Nez très discret, trop sûrement, d'une jeunesse totale par ses notes maliques de pomme et qui refusera, même le lendemain, de se livrer.
Bouche totalement illisible, fermée comme j'en ai rarement croisée même après 4h de carafe et toujours autant le lendemain, sur une matière pourtant bien présente et un équilibre sans creux.
Mais l'acidité est un peu dissociée et une certaine amertume brutalise à l'excès la finale.
Illisible en l'état.
A revoir.
Domaine Macle, Côtes du Jura chardonnay, 2006
Robe vieil or.
Superbe nez immédiat d'ampleur et de complexité, compromis de notes de cuir, de curry et de senteurs fruitées, sur de belles notes d'orange confite.
Bouche remarquable de puissance et de maîtrise, sur un volume riche en attaque mais d'une grande allonge et profondeur grâce à l'apport d'une acidité parfaitement intégrée.
L'aromatique est en pleine phase avec la puissance du nez.
Finale délicieusement buvable et d'une très grande complexité.
Superbe !
Domaine Paul Ginglinger, Gewürztraminer Sélection de Grains Nobles, 2005
Robe nettement dorée.
Nez ultra puissant, généreux sans verser dans le froufroutant ou l’écœurant, sur des notes muscatées et épicées qui enrobent de belles senteurs de fruits jaunes (pêche, raisin italien).
La bouche est assez solaire, sur une matière d'une grande richesse qui tapisse le palais.
Le vin semble d'une grande jeunesse encore, sur un volume et une liqueur amples à l'acidité bien intégrée et auxquels de beaux amers apportent un côté salivant.
Finale d'une grande complexité aromatique, avec un petit côté saturant toutefois qui devrait se fondre à la garde.
Très bien.
Vereinigte Hospitien, Erdener Prälat, Riesling Auslese Goldkapsel, 1990
Bouchon collé aux parois du verre, impossible à extraire sans un bi-lames.
Belle robe dorée chatoyante.
Nez qui déroule une noblesse d'expression toute en classicisme, sur des notes de menthe fraîche, de thé vert et de verveine dans un enrobage minéral du plus bel effet.
L'attaque en bouche livre un vin à la sucrosité bien fondue par l'âge, sur une structure fraîche construite autour d'une belle acidité et des saveurs complexes très agréables, sur les agrumes, la crème de menthe, le beurre, des notes minérales.
Finale nerveuse et désaltérante d'une grande délicatesse et persistance.
Délicieux !
Merci David !
Les potos,
On aura mis le temps
mais les hommes d'expérience que vous êtes le savent, le plaisir est dans l'escalier !
Un énorme merci pour ce dimanche magnifique, comme si on ne s'était jamais quittés !
Bon, maintenant que la première est faite, reste plus qu'à enchaîner sur les suivantes.
A coups de string-vitoles sur le bord de la piscine ou de pastilles celtes à Chatillon sur Seine, passez de belles vacances !
Et soyez sages, hein, que je vous retrouve en forme !
A très vite,
Oliv