Je vais dans le sens d'Agitateur. La faible pluviométrie en Alsace suffit à faire de l'Alsace une région viticole peu sensible aux maladies cryptogamiques. C'est pas pour rien que le bio et la BD s'y sont très bien développés depuis 40 ans : c'était facile à mettre en place  

Par contre, il n'y a pas besoin d'aller jusqu'en Allemagne pour retrouver plus de pluie. Rien qu'à 2 km des coteaux, la pluviométrie commence à remonter sérieux  (Kreydenweiss prenait des mesures sur des parcelles éparses : c'était flagrant).

écrit:

Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas non plus, mais à la limite ici on s'en fiche.
Les stats annuelles, je m'en bat les coucougnettes.
Ce qui est primordial en pression crypto c'est l'humidité en période végétative. Donc essentiellement les pluies ( donc essentiellement intensité mais aussi...l'hydromorphie du sol en surface et la conduite - enherbée ou pas par exemple ). L'ensoleillement ne vient pas tout résoudre d'un coup de baguette magique.
Le nombre de jour de pluie ( quelle précipitation ? Plus de 5mm par 24 heures ? ), le nb de jours de ciel gris ( quand ? en hiver ? en automne après vendange ? ) c'est sans doute bien pour la météo, mais ici ...comment dire....Tu l'as dit, faut savoir de quoi on parle.

L'alsace a un ensoleillement "moyen" pour un vignoble français, avec des précipitations en végétatif nettement inférieures. Ce qui suffit à la situer dans le registre des 20/80 en terme de facilité ou de moindre difficulté. A la même latitude, la champagne n'est évidemment pas logée à la même enseigne, il n'y a pas l'effet barrière du massif vosgien puisque en gros il commence à pleuvoir sérieusement chez les teutons à qq dizaines de km plus loin dans le sens ouest / est ( rapport à Colmar ).
On pourrait aussi parler des jours à forte HR et pourtant sans pluie.

Bref, je persiste.


 

Je veux bien comprendre ce que tu essayes de dire.
Cependant, ce que tu écris est, au moins partiellement, très contestable : il faut rappeler que le vignoble le plus sec de France ( à l'année et pendant le cycle végétatif ), c'est ...la station météo de Colmar. Et il est quand même ensoleillé aussi.....

Colmar est n'est pas le vignoble le plus sec de France, loin de là, surtout pendant la période végétative : les moins de mai à août sont en effet curieusement les mois les plus pluvieux de cette station météo. Il y pleut par exemple plus qu'à Nantes (en cumul) sur ces mois végétatifs...

La spécificité/réussite BioD de l'Alsace en général et de Colmar en particulier est à peut être à chercher ailleurs qu'en paramètres météo.

Comme j'écris juste plus haut, il y a une différence de pluviométrie entre les coteaux et la plaine. Donc, ce n'est pas qu'il pleut à Colmar qu'il pleut sur les coteaux. 

Peut être. Peut être pas.
Sans statistiques, tu peux tout dire mais ça n'étaye rien.

Au delà de la climatologie, qui joue évidemment un rôle essentiel, notamment face à la pression du mildiou, il y a sans doute d'autres facteurs qui jouent.
Je pense au type de sol, à l'adéquation cépage/terroir, au caractère drainant du sol. Peut être d'autres facteurs.
Ces facteurs peuvent peut être expliquer en partie la faculté de  vignerons alsaciens à conduire la vigne en BioD avec plus de facilité qu'ailleurs.

J'étais chez Olivier Cousin à Martigné Briand début juillet. Il cultive une parcelle de vieux cabernet franc sur argilo calcaire. Cette parcelle n'a JAMAIS connu de traitement chimique. Curieusement, alors que la pression du mildiou était très forte chez tous les vignerons, Il était particulièrement serein et sa vigne était incroyablement saine. Comment expliquer une telle différence avec les voisins ?

Je recopie ici un passage du livre Atlas mondial du vin par Jancis Robinson et Hugh Johnson sur l'Alsace dans son édition la plus récente :

"Mais ce qui distingue l'Alsace des autres régions viticoles françaises est qu'elle se situe dans l'ombre pluviométrique des Vosges. Une comparaison des statistiques relatives aux précipitations des pages suivantes avec celles d'autres pages montre que seule la ville de Perpignan, à la frontière espagnole, est plus sèche que COlmar et même Toulon, en Provence, est plus humide que Strasbourg."

Statistiques données dans le livre :
- Colmar
   - Précipitation annuelles moyennes : 607mm
   - Température moyenne pendant la période de croissance : 15,8°
- Valence
   - 923mm
   - 17,9°
- Avignon
   - 677mm
   - 19,7°
- Béziers
   - 579mm
   - 19,3°
- Perpignan
   - 558mm
   - 19,8°
- Bastia
   - 799mm
   - 19,8°
- Tours
   - 696mm
   - 15,8°
- Nantes
   - 820mm
   - 16,1°
- Bourges
   - 748mm
   - 16°
- Mérignac
   - 944mm
   - 17,7°
- Reims
   - 628mm
   - 14,7°
- Dijon
   - 761mm
   - 15,7°

Article (payant) paru ce jour dans le journal L'Alsace, au sujet du vignoble d'Orschwihr dont le secteur est connu pour être un des seuls  en Alsace pour avoir une flore et faune méditerranéenne (et en espérant ne pas violer une disposition quelconque relative à des droits d'auteur).

Lalsace.fr

En préliminaire, le journaliste mentionne que  "Sur les hauteurs d’Orschwihr, des parcelles entières de vignes présentent le même aspect inquiétant, un feuillage flétri couvert de larges taches brunes, qui voile à peine les grappes desséchées où ne pendent, au mieux, que quelques grains."
Extraits choisis citant Frédéric Schmitt du Domaine Roland François Schmitt.
"De mémoire de vigneron, c’est du jamais vu, il faut remonter aux années 1920 pour retrouver trace d’un événement pareil »
"Tout a été très vite, nous avons commencé à courir dès le 1er  mai, avec un débourrement (ouverture des bourgeons, ndlr) très tardif. L’eau et la chaleur ont fait le reste, la nature a véritablement explosé, à tel point que nous avons dû appeler nos vendangeurs pour nous épauler. D’habitude, nous sommes quatre et cinq à travailler dans les vignes à cette période de l’année, là nous étions quinze. 
 Nous avions déjà commencé les traitements préventifs au cuivre et au soufre le 28 mai, mais c’était peine perdue, puisque la moindre averse orageuse lessivait tous nos produits de contact »
« La fin du mois de juin a été particulièrement critique car, à ce moment-là, les grappes de raisin ont commencé à être attaquées. C’était du non-stop, on traitait deux fois par semaine pour tenter de contenir la maladie. Malheureusement, les pertes étaient déjà là. »
" Là, le mildiou affecte tous les types de sols. Les parcelles les plus exposées à l’humidité stagnante sont les plus impactées. »
"Pour les parcelles de pinot noir, il n’y a plus rien, je pense que ce n’est même pas la peine de vendanger. Dorénavant, notre travail consiste surtout à essayer de sauver les bois pour l’année prochaine » (NdR: 30% à 40% de pertes pour le riesling et le muscat; le sylvaner et le gewurztraminer n’ont heureusement pas trop souffert.)
"On peut encore avoir un bon millésime, pas en quantité bien sûr, mais en qualité. Mais pour ça, il faut que l’on puisse vendanger dans des conditions sèches, avec beaucoup de soleil. »

Un paragraphe à part consacré au bio dans cet article, paragraphe que je reproduis in extenso:
"Les exploitations bio touchées en plein cœur
Un simple coup d’œil au vignoble entourant Orschwihr permet de se rendre compte d’une différence flagrante entre les parcelles exploitées en bio-biodynamie et celles restées en agriculture conventionnelle. Là où les premières présentent des teintes bruns-ocres, signe qu’elles sont fortement impactées par le mildiou, les secondes restent relativement verdoyantes, créant un contraste saisissant.« On accuse le coup. De toute façon, on sait bien que le bio a toujours été plus compliqué financièrement », analyse Frédéric Schmitt, dont l’exploitation est engagée en biodynamie depuis une quinzaine d’années. Un aléa comme celui-ci pourrait-il dissuader des viticulteurs de s’engager dans la voie du bio ?« Depuis quelques années, certains sont venus au bio par opportunisme, car c’est une pratique dans l’air du temps. Ceux-là seront peut-être tentés de refaire du conventionnel. Mais pour une exploitation comme la nôtre, engagée de longue date dans la biodynamie, un événement exceptionnel comme celui-là ne remet rien en cause, ça fait partie des risques. Je reste persuadé que le bio est nécessaire, et l’Alsace est bien engagée dans cette voie-là. C’est un vignoble de demain. »


Luc

 

A mon sens juger de la quantité de pluie pour apprécier la pression du mildiou n'a que peu d'intérêt si ça n'est pas corrélé avec le nombre de jours de pluies pendant le cycle végétatif. Il doit tomber 600 mm par an à Colmar et 700 à Nîmes, sauf que ces 700 doivent tomber à Nimes en 8/10 fois quant à Colmar ça tombera en 25/30 fois, du coup l'humidité est ultra présente très souvent même s'il pleut peu.

Je trouve assez étonnant que ce soit le domaine Roland Schmitt qui commente ce qui se passe à Orschwihr. Il est à l'extrême nord du vignoble alsacien alors qu'Orschwihr est à l'extrême sud. 

Euhhh, oui, pour le coup, c'est mon clavier qui a fourchu, c'est bien Frédéric Schmitt du Domaine François Schmitt sis à Orschwihr, désolé, je rectifie.

Luc

Bio
La viticulture bio progresse fortement dans 4 régions en 2020.

 
www.reussir.fr/vigne...

 

Selon une étude, le vin bio a meilleur goûtDeux chercheurs français ont comparé les notes obtenues, souvent à l’aveugle, par les vins produits en bio, en biodynamique et en agriculture conventionnelle. En France comme aux Etats-Unis, les deux premières catégories l’emportent.www.lemonde.fr/vins/...

Ca laisse toujours perplexe, ces études. Quand tu vois que dans plein d'appellations, ce sont les meilleurs domaines qui se convertissent en bio ou en BD, est-ce que ça veut dire dire que c'est le bio ou la BD qui les rendent bon ? 

@ Eric
Oui, c'est la vieille histoire de la poule et de l'oeuf...Mais je connais aussi des domaines en bio qui font des vins d'une grande médiocrité. Chacun trouvera aisément des contre-exemples. Mais la démarche, sur un échantillon large, a le mérite d'exister. Si ça peut encourager de meilleures pratiques, qui va s'en plaindre ? Même si pour moi comme pour les autres lpviens, un label ne suffira jamais à déclencher un achat...
L
 

La réponse : 

www.lindependant.fr/...

Dans le style clichés, c'est assez gratiné... 

Donc, quand un vin nature sent le cul de poney, on doit trouver ça top ???

Je viens de comprendre pourquoi les vins nature ne sont pas fait pour moi, je n'y connais rien aux chevaux !!

Cordialement,

Hervé

Donc, quand un vin nature sent le cul de poney, on doit trouver ça top ???

Cela évolue... au début c'était le cul de jument.

jlj

écrit:

Donc, quand un vin nature sent le cul de poney, on doit trouver ça top ???

Cela évolue... au début c'était le cul de jument.

jlj

Maintenant comme appelle-t-on un fille poney ?

GMS
-0,4 %, les ventes de vins bio reculent pour la première fois en grande distribution !

www.vitisphere.com/a...

Bonne nouvelle !! Les gens ont-ils enfin compris qu'il vaut mieux aller acheter ses vins, bio, biody chez le caviste du coin ?!

Bonne journée à vous tous ! 

Non, dans ma compréhension le bio recule de manière générale, victime du renchérissement général des produits d'alimentation. Pas vraiment une bonne nouvelle...

écrit:

Non, dans ma compréhension le bio recule de manière générale

Ça dépend comment on regarde et compare les chiffres?

Vin conventionnel: -4,8 % en volume et -1,1 % en valeur

Vin bio: -0,4 % en volume et +2,8 % en valeur

Tu as raison (et moi tort). Le bio recule moins que le non-bio donc il gagne en part de marché. 
De là à deduire les tendances côté cavistes...

Bio
Pour le doyen de la faculté d'oenologie de Bordeaux, les vins bio ne s'avèrent pas d'une qualité supérieure mais se montrent plus écologiques. Même si l'on n'a toujours pas trouvé d'alternative à l'utilisation du cuivre dommageable pour les sols.

www.lesechos.fr/pme-...

UE
Ce qui change pour les vins bio avec le nouveau règlement européen.

www.vitisphere.com/a...

Sri Lanka
Quand l'expérience de l'agriculture bio vire à la catastrophe.

foreignpolicy.com/20...

Bio
Mieux valorisé mais plus cher à produire, le vin bio n'est pas la solution miracle aux difficultés économiques. Pourtant il se révèle aussi rentable que le conventionnel.

www.vitisphere.com/a...

Le prix du lait bio rejoint celui du lait conventionnel

www.reussir.fr/lait/...

Vous me direz que c'est du lait, pas du vin.
Pourtant ce qui se passe en ce moment dans la filière laitière montre bien la différence qu'il y a entre les souhaits des citoyens et le comportement des consommateurs.
A titre personnel, ma laiterie ne veut plus de conversion bio car elle ne sait plus quoi faire de ce lait.
Je vous laisse imaginer l'état d'esprit de ceux qui ont fait les efforts pour radicalement modifier leurs modes de productions et qui sont pénalisés en ce moment.
Un passage en bio engendre beaucoup moins de volumes produits et nettement plus de travail.

starbuck écrit:

Vous me direz que c'est du lait, pas du vin.
 

Je ne le dirais pas et même, bien au contraire.
Pour le producteur de raisin, de moût, ou de vin "générique" et donc hautement et facilement substituable ( donc du no name, pas de renommée propre ), c'est exactement la chose qui se produit en vin. Une fois que les passages sont assez / trop nombreux. Ce qu'ils sont à peu prés partout maintenant, sauf région ultra dures à mener en bio ( mais donc pour de bonnes raisons ).

Aprés, quand on a une "marque", c'est totalement différent. Reste à savoir si la marque est reconnue ou en croissance car elle est bio, car le commerce est bon, car le produit est bon, car le commerce bénéficie d'un cercle de connaissances et de réseaux qui ont boosté le truc, etc....Mais soyons lucides, dans les causes possibles énumérées, le marqueur bio est lui seul responsable d'impact de zéro pourcent ou pas bien loin.

Bio
Malgré la petite récolte 2021, le marché du vrac des vins bio est à la peine en Languedoc-Roussillon et se tasse à Bordeaux. Au vu du boum des conversions, les inquiétudes sont fortes pour la prochaine récolte.

www.vitisphere.com/a...