Sauf que manifestement, il y avait des dérogations (logiques et intelligentes) et que la suppression de ces dérogations pose évidemment la question du pourquoi.

C'est complètement idiot d'interdire la mention de Vouvray à Blot et Chidaine, qui sont sur la commune d'en face et font de remarquables vins. Le problème c'est que ces règles sont appliquées sans la moindre once de bon sens. On a une interdiction de vinifier en dehors de la zone de production pour éviter les écarts type négoce Bourguignon achetant des raisins à Vouvray pour avoir un Vouvray dans sa gamme... mais on applique aveuglément la règle avec en arrière plan des jalousies à l'interpro...

Donc oui, je comprends la remarque sur les CDC, mais le problème c'est que l'intention derrière n'est pas neutre, elle est certainement mesquine. C'est d'autant plus contre-productif que ça renforce le mouvement de décrédibilisation des AOC. Ils vont arriver petit à petit à faire comprendre même au quidam qu'une AOC ne veut plus rien dire.

c'est que ces règles sont appliquées sans la moindre once de bon sens.

la loi est la loi, rien à voir le bon sens. on peut la considérer inadaptée, idiote, mais c'est la loi, donc on ne peut s'outrer d'être condamné si on ne la respecte pas en connaissance de cause.
Après sur le fond, je suis d'accord, à eux de faire changer cette règle en modifiant le décret.

+1 avec Laurent.

Le Cahier des Charges a été spécifiquement élaboré pour exclure les vignerons de Montlouis qui font du Vouvray. C'est là, la raison de l'ire de Jacky Blot. Il ne faut quand même pas faire semblant de ne pas comprendre... le but, c'est de les empêcher spécifiquement de faire du Vouvray, ou alors à un coût prohibitif.

ça je n'en sais rien, je suis trop extérieur à cela pour pouvoir en juger.

Si tu regardes la rédaction du Cdc, tu le vois déjà. C'est une mesquine querelle de chapelle, rien de plus, rien de moins.

Du Montlouis vinifié à Vouvray pourquoi pas?
Mais pour quoi pas aussi à Amboise ou à Blois ?
Et le Vouvray de Pierre et Catherine Breton il est vinifié où?

Je pense que Chidaine & Blot ont contribué à redorer l'AOC Vouvray grâce à leur beau travail et il est quand même étonnant que l'AOC ne cherche pas à continuer à bénéficier du rayonnement qu'offrent ces 2 grands vignerons.

Pour nous amateurs, peu importe, ça fera une petite histoire à raconter lorsque nous partagerons nos bouteilles qui porteront la mention "Vin de Table"...

Dans le passé, avant les AOC, l'identité des vins des deux futures AOC était commune : "vins de Vouvray". C'est du moins ce que j'ai pu constater sur le Net. Avec les AOC créées à la fin des années trente, le vignoble de Montlouis a créé sa propre identité.Je trouve dommage qu'aujourd'hui on interdise de vinifier sur une aire géographique toute proche, qui autrefois était considée comme commune.

De plus cette règlementation fait fi des contraintes économiques d'une exploitation, qui ne peut avoir des caves dans chaque AOC où elle produit. Ca n'est à mon sens pas le rôle de l'AOC de règlementer ce lien entre lieu de vinification et emplacement des vignes : la problématique me semble commune à tous les vignobles, la règlementation pouvant donc être commune à tous en France. Toutes les AOC ne pose pas les mêmes règles aujourd'hui, j'imagine. Tout tiendrait dans une formulation adéquate d'une règle nationale, protégeant l'identité mais facilitant l'activité économique des exploitations.

En même temps, on s'enfout. Ce qui compte c'est qu'il y a dans le verre!
J'ai rarement été déçu de Blot et Chidaine contrairement aux autres....
Il y a des vins de table qui méritent d'être découvert et des vins de AOP qui ne méritent pas le détour.
En plus, pour la vinif il y a juste une rivière à traverser entre les 2....
On transporte bien le raisin d'un champs vers la cave.... Là ils traversent juste un pont...

Bref, je pense que Blot et Chidaine pourrait s'en passer et communiquer autrement que via l'AOP.

A suivre....

Sylvain

C'est totalement ridicule...
Ce qui conditionne l'origine, c'est la provenance du raisin, pas l'endroit où on vinifie.
Le maisons de négoce dans le Rhône ou en Bourgogne, elles vinifient tous leurs vins dans les limites territoriales de leurs AOC respectives ?

Luc

@ Raphaël : Il y a apparemment un cahier des charges qui conditionne la vinification du Vouvray à la seule commune de Vouvray : plutôt sur l'appellation, Vouvray n'étant pas la seule commune

Je suis entièrement d'accord avec toi Matthieu. De toute façon, la querelle ne date pas d'hier, elle couve depuis bien longtemps malheureusement.
La migration s'est faite exclusivement du sud vers le nord et pas dans l'autre sens (a priori) et quand le président du syndicat viticole de l'appellation du sud, dont la réputation et la réussite peuvent attirer la jalousie, et un autre grand nom qui a participé grandement à promouvoir les vins ligériens, vienent contribuer à faire de beaux produits dans l'appellation voisine, les petits coqs locaux ne l'apprécient pas et croient qu'ils vont devoir partager leur tas de fumier et qu'ils ne vont plus être les pseudo-rois de la basse-cour. C'est débile, mais cela s'est certainement déjà vu ailleurs. Et comme toujours, cela finira devant les tribunaux...
Quand on s'appelle François Chidaine et Jacky Blot, qu'on est installé à Montlouis depuis plus de 25 ans, qu'on a contribué à mettre les vins de cette appellation au premier plan, on ne vient pas à Vouvray pour faire de l'ombre aux vignerons déjà en place, on vient participer à mettre en lumière les vins de l'appellation Vouvray, ce qui va dans le sens du message de Benjamin. Il est à noter que la distance entre Husseau et Noizay par exemple pour les vignes de Jacky Blot est d'environ 3 km à vol d'oiseau, guère plus pour les vignes de François Chidaine...
Ces grands viticulteurs n'ont pas vocation, pour rebondir sur le message de Didier, à réaliser des vins de négoce vinifiés et embouteillés n'importe où, avec la qualité du patrimoine viticole qu'ils possèdent à Vouvray.
Je ne comprends pas que la dérogation à l'alinéa 1 de l'Annexe IV du Décret n° 2011-650 du 8 juin 2011 (ancien Décret n° 2009-1244 du 15 octobre 2009) ait pu être supprimée (à l'initiative de certains viticulteurs de Vouvray ou même des membres du syndicat viticole???), alors que François Chidaine et Jacky Blot ont pu en bénéficier depuis plus de 10 ans. Il y a donc une jurisprudence en ce sens, spécifique à ces deux vignerons, qui n'ont pas baladé leurs raisins à l'autre bout de la France, mais seulement dans leurs chais à quelques kilomètres de là... Mais je ne suis pas expert en droit pour apporter une opinion juridique plus tranchée.
A noter que ce décret fait part de la mention suivante :
La récolte des raisins, la vinification, l'élaboration et l'élevage des vins tranquilles, la récolte des raisins, la vinification, l'élaboration, l'élevage et le conditionnement des vins mousseux et pétillants sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département d'Indre-et-Loire : Chançay, Noizay, Parçay-Meslay, Reugny, Rochecorbon, Tours-Sainte-Radegonde, Vernou-sur-Brenne, Vouvray.

Et que dire des vignerons bourguignons : imaginez s'ils devaient posséder un chais de vinification dans chaque commune AOC où ils possèdent une (des) parcelle(s) ?

Cette histoire est ridicule.

Cordialement,

Jean.

C'est totalement ridicule...
Ce qui conditionne l'origine, c'est la provenance du raisin, pas l'endroit où on vinifie.

Vaste débat !

les-mots-du-vin.fr/2...
www.lavigne-mag.fr/a...
www.terredevins.com/...
www.oeno.tm.fr/extra...

Le maisons de négoce dans le Rhône ou en Bourgogne, elles vinifient tous leurs vins dans les limites territoriales de leurs AOC respectives ?

est-ce que cette possibilité n'est pas seulement ouverte aux négociants (achat de raisins), contrairement à ceux qui ont des vignes en propre?

La règle est simple pour les AOP : la transformation de raisin en vin doit avoir lieu dans la zone de production ou dans la "zone de proximité immédiate" définie dans le cahier des charges de l'appellation.
Donc soit le CDC est tolérant et autorise à vinifier dans les communes limitrophes (ou bien plus loin), soit il y a des guerres de chapelles restrictives vis-à-vis des voisins.

Exemple du CDC Côte Rotie, qui est tolérant sur cette zone de proximité immédiate (pratique pour les négociants de la Vallée du Rhône) :

1° Aire géographique :
La récolte des raisins, la vinification et l'élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département du Rhône : Ampuis, Saint-Cyr-sur-Rhône et Tupin-Semons.

2° Aire parcellaire délimitée :
Les raisins sont issus exclusivement des vignes situées dans l'aire parcellaire de production telle qu'approuvée par l'Institut national de l'origine et de la qualité lors de la séance du comité national compétent du 12 février 1969.

L'Institut national de l'origine et de la qualité dépose auprès des mairies des communes mentionnées au 1° les documents graphiques établissant les limites parcellaires de l'aire de production ainsi approuvées.

3° Aire de proximité immédiate :
L'aire de proximité immédiate définie par dérogation pour la vinification des vins est constituée par le territoire des communes suivantes :

Département de l'Ardèche

Andance, Ardoix, Arras-sur-Rhône, Champagne, Charnas, Châteaubourg, Cornas, Félines, Glun, Guilherand-Granges, Lemps, Limony, Mauves, Ozon, Peyraud, Saint-Désirat, Saint-Etienne-de-Valoux, Saint-Jean-de-Muzols, Saint-Péray, Sarras, Sécheras, Serrières, Talencieux, Toulaud, Tournon-sur-Rhône, Vion.

Département de la Drôme

Beaumont-Monteux, Chanos-Curson, Crozes-Hermitage, Erôme, Gervans, Larnage, Mercurol, Pont-de-l'Isère, La Roche-de-Glun, Serves-sur-Rhône, Tain-l'Hermitage.

Département de l'Isère

Chonas-l'Amballan, Les Côtes-d'Arey, Les Roches-de-Condrieu, Reventin-Vaugris, Saint-Clair-du-Rhône, Seyssuel, Vienne.

Département de la Loire

Chavanay, Malleval, Saint-Michel-sur-Rhône, Saint-Pierre-de-Bœuf, Vérin.

Département du Rhône

Condrieu, Les Haies, Loire-sur-Rhône, Longes, Sainte-Colombe, Saint-Romain-en-Gal.

Alors qu'à Vouvray, on est nettement plus restrictif :

3° Aire de proximité immédiate :
L'aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l'élaboration et l'élevage des vins tranquilles et la vinification, l'élaboration, l'élevage et le conditionnement des vins mousseux et pétillants, est constituée par une partie du territoire de la commune de Nazelles-Négron du département d'Indre-et-Loire (partie du territoire au nord de la route départementale n° 1 et à l'ouest de la route départementale n° 75).

BenjamP écrivait:

---

> Je pense que Chidaine & Blot ont contribué à
> redorer l'AOC Vouvray grâce à leur beau travail et
> il est quand même étonnant que l'AOC ne cherche
> pas à continuer à bénéficier du rayonnement
> qu'offrent ces 2 grands vignerons.
>
> Pour nous amateurs, peu importe, ça fera une
> petite histoire à raconter lorsque nous
> partagerons nos bouteilles qui porteront la
> mention "Vin de Table"...

Ca peut avoir des conséquences, en fait... voir ici : réglementation

Heureusement, maintenant, on a le droit au millésime et au cépage MAIS interdiction de parler de domaine, interdiction des noms d'origine géographique.... et ça, ça veut dire que Chidaine ne pourra plus appeler son vin Clos Baudoin, ni Le Bouchet (je crois que c'est une indication géographique)... donc ça va être sacrément emmerdant pour eux, sauf à pouvoir déposer ces noms comme marque (ce qui me semble douteux). De surcroît, il ne faut pas croire quand même que le fait de vendre comme Vouvray, ne soit pas important. Ca l'est à l'export, par exemple (pour les appels d'offre), ça l'est en restauration... et plein d'autre petites choses.

Donc c'est quand même un beau coup de p.te...

" Ce qui est légal n'est pas toujours juste et ce qui est juste n'est pas toujours légal "

Un classique en première année de droit...

En même temps on s'en fout....
Bien vrai mais les profanes ne seront-ils pas gênés de voir "Vin de table".....Vous allez me répondre que les profanes ne mettent pas 20 euros dans un flacon.Et bien moi j'en connais pas mal.
Bernard

Oui je pense que les cavistes pourraient en acheter moins car ils auront plus de mal à la revente.

Et comme je disais, ils vont devoir changer les noms des vins.

Je pense à un ami vigneron bourguignon qui fait du Hautes Côtes, du Savigny, du Volnay, du Pommard, du Chassagne-Montrachet et du Meursault...
Et le tout vinifié dans aucune de ces communes...
Cette histoire, en dehors de vendetta régionale, cela ne ressemble quand même pas à grand chose.
Même si, bien entendu, "dura lex sed lex"...

jlj

Oui, enfin, faut voir qui a fait la loi aussi... de toute façon, c'est tout vu, ça va se finir devant les tribunaux et ils obtiendont une dérogation... Alors que dès le départ on aurait pu avoir une attitude réfléchie plutôt que jalouse.

Bon je reprend le fil d'Oliv !

Tout cela devait couver depuis longtemps car je pense que ces 2 "précurseurs" agitent trop le cerveau de quelques héritiers qui pensent détenir
le vérité de "leur" appellation...
le seul juge de paix : la dégustation ! et là il ni pas souvent photo :)o

La France et ses strates administratives dans toute sa splendeur...

LPVment,
Franck

C'est totalement ridicule...
Ce qui conditionne l'origine, c'est la provenance du raisin, pas l'endroit où on vinifie.

Par l'absurde : si le lieu de vinification a une telle importance, peut-être permet-il d'emporter l'appellation ! Je cueille à Marsannay et vinifie à Vosne, et hop ! du Vosne-Romanée

Benji

Par contre, les conditions météo et notamment la température d'un lieu peut jouer sur les fermentations et donc sur le résultat final.

C'est parce qu'ils estiment que transporter le raisin n'est pas garant de qualité. Un peu sur la même base que le classement Grand Cru en Champagne, qui se fondait sur la distance au pressoir.

Et qu'en est-il des différentes levures présentes dans les cuves ? Celles-ci sont-elles sensibles au "terroir" où se trouve la cuve ? Et donc impacter de manière x ou y le goût du vin ?

vaste débat mais ce ne sont pas les levures qui font le terroir, surtout quand elles sont dans les caves.

Les levures, c'est une grande question. Celles qui sont responsable de la vinification sont rares ou carrément absente sur le raisin. Mais quoi qu'il en soit, elles ne sont pas stricto sensu spécifiques au lieu de production des raisins car on retrouve les mêmes souches à des endroits différents et ce ne sont pas les mêmes qui agissent chaque années.

Mais il ne faut pas chercher de raison qualitative ici, après tout, en Bourgogne, exemple cité, il n'y a pas ce type de restriction et ça reste la région française à la plus forte diversité de terroirs... vinifier dans un seul endroit ne gomme pas ces différences. L'action du vigneron est bien plus forte, dans tous les cas. Dans le cas présent, il est clair que le changement a été fait pour exclure spécifiquement les vignerons de Montlouis (c'est écrit dans le CDC : "2° Aire de proximité immédiate : A titre transitoire, la vinification, l'élaboration et l'élevage des vins tranquilles peuvent être assurés jusqu'à la récolte 2013 incluse sur le territoire de la commune du département d'Indre-et-Loire de Montlouis-sur-Loire.").