Les prochaines années vont devenir importantes pour le monde viticole. L'AOC Champagne, l'aire de délimitation de l'appellation, va être agrandie, ce qui n'est pas arrivé depuis 1927. Des parcelles, qui valent aujourd'hui quelques milliers d'euros, vont se négocier à plus d'1 million d'euros.
Mouais...au délà du titre aguicheur, le fond me laisse perplexe. Si je n'ignore rien du travail fait depuis 25 ans sur ce dossier, rappelons que l'augmentation possible de l'aire d'AOC a été envisagée alors que la pénurie de vins à vendre était régulière.
Au vu de la contre-performance commerciale qui prévaut depuis 2008, avec une baisse constante des ventes (plus d'un quart pour les seuls vignerons indépendants et 15% au total en 10 ans) alors que la surface plantée a augmentée de 10% en 15 ans pour atteindre désormais 34 000 ha...
Perplexe et indécis je suis.
"Les étrangers sont nuls" : Charlie Hebdo et Pierre Desproges 1981, à relire pour rire !
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, TIMO
C'est un peu pour ce genre d'intervention que je n'avais pas mis cet article dans la revue de presse . Car elle peut engendrer des discussions intéressantes, même si pour l'instant, ce n'est pas la cohue
C'est vrai que le Champagne n'a pas l'air d'aller plus fort que ça. Pourquoi augmenter la production ?
vinozzy écrit: ...alors que la surface plantée a augmentée de 10% en 15 ans pour atteindre désormais 34 000 ha...
A ce sujet, si l'aire d'appellation est la même depuis 1927, comment expliquer cette augmentation de la surface plantée ? Hors quelques (dizaines ? centaintes ?) d'hectares en jachère ou en replantage, toute la surface d'appellation n'est-elle pas exploitée alors que la demande reste soutenue depuis des dizaines d'années, et que les grandes maisons notamment achètent les raisins à tour de bras ?
J'avoue ne pas connaître la réponse... si tu as des éléments ?
Bonsoir Brody,
Le risque est de partir d'un point de départ partiellement erroné : l'aire d'AOC est délimité. Certes. Mais non, toute sa surface n'est pas plantée. C'est pourquoi des droits de plantations, avec un quota annuel variable selon les périodes de l'histoire récente, ont été attribués.
Actuellement, hors de nouveaux exploitants respectant des critères d'installation assez stricts, presque plus aucun droit n'est accordé. Il fut des décennies durant où 200/300 ha par an de nouveaux droits furent accordés, ce qui ne faisait que quelques ares (un are = un centième d'ha) par demandeur en général.
Mais là, on est au bout du raisonnement, il reste très peu de surface réellement plantable, sans doute quelques centaines d'ha de terres AOC..à vrai dire je ne sais pas..mais personne ou presque ne possède de droits de plantation pour les planter.
Il y aussi des centaines d'ha de terres aoc qui sont au sein des communes viticoles occupées par des jardins et des constructions de particuliers, d'entreprises...car c'est à l'image de Cumières (par exemple) toute la commune construite qui est en terre aoc...mais on en n'est pas encore à détruire des villages pour y mettre de la vigne...même si quelques rares taudis ou hangars vétustes au milieu d'un grand terrain classé AOC ont subi la démolition pour laisser la place à des rangs de vignes...c'est plus souvent l'inverse, le m2 constructible étant au même prix ou plus cher que le m2 de vigne.
"Les étrangers sont nuls" : Charlie Hebdo et Pierre Desproges 1981, à relire pour rire !
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Bernard, Brody
Merci pour ces précisions ; je croyais naïvement que l'aire d'appellation n'avait été définie que sur des terres effectivement cultivées, mais sûrement pas sur des espaces occupés par des maisons. Cela confirme en tous cas que la situation est depuis des années relativement stable quand même en termes de surfaces effectivement plantées.
L'autre question que pose cet élargissement de l'aire d'appellation, est la capacité du marché à absorber potentiellement plus de 20 % de production en plus (à horizon, disons 15 ans) : étant donné que le CIVC encadre soigneusement rendements et production de manière à avoir un marché relativement équilibré entre offre et demande, à qui profitera cette extension ? Anticipation d'un marché chinois encore timide mais dont on connait la capacité d'accélération ? Autre ?