Champagne Damien HUGOT : Millésime 2006
Je sais. Ma relative proximité avec ce producteur vous a habitué à des comptes rendus qui se recoupent parfois. Si je me permets de mettre à nouveau ce domaine "à l'honneur" sur LPV, c'est que ce millésime 2006 a une évolution depuis mon CR de 2014 que je juge pédagogique...et un poil désarçonnante.
La robe n'a pas évoluée en 4 ans : claire, jaune pale brillante, elle ne fait pas son âge.
Le nez est ici clairement oxydatif, à l'image d'un Selosse Extra Brut. Si une note de noix fraiche et un boisé délicat détonne dans le paysage gustatif de ce vigneron (où les vins sont souvent droits, pleins, un brin austères dans leur jeunesse), il manque toutefois un peu de profondeur pour égaler le célèbre Avizois.
La bouche offre une douceur bienveillante dans ce soir d'hiver. Le dosage est-il appuyé ? Non. Mais rappelons que ce millésime avait gardé près de 2.5 gr de sucre après sa fermentation alcoolique. Rare. Un dosage à 2gr ensuite suffisait. Totalement fondu, il contribue à "jurassisé" la perception.
C'est la première fois que je me dis qu'un bon vin de Labet, pur chardonnay, pourrait par son gras et sa largeur, ressembler une fois champagnisé à ce vin dont l'effervescence est désormais diaphane. Une matière en demi-corps peut donc être complète si la suite nez/bouche semble parfaite.
Les dernières bouteilles ont été vendues il y a 3 ans. Et le vigneron me disait alors, "il évolue vite le 2006, il est temps de le boire". Je ne regrette pas de l'avoir gardé un peu : c'est surprenant. Et diablement addictif pour qui n'est pas rebuté pas ces notes de douce évolution.
16/20.
Pour connaitre la gamme à la vente en ce moment, aucun des vins ne ressemble à ce 2006. Les millésimes récents, s'ils ont plus de densité, sont aussi plus tendus, au fruit plus exprimé...un autre style.