En cette fin d'année, la bouteille commune était
Jacquesson 738
738, Champagne en « 7xx » de la maison Jacquesson, sur une base 2010 et avec un assemblage de 61% de Chardonnay, 18% de Pinot Noir et 21% de Pinot Meunier. 33% de vin de réserve.
Je rassemble ici les notes de 15 dégustateurs (dont 4 sur la même bouteille). On notera qu’il existe au moins 6 dates de dégorgement : 8/14, 9/14 11/14, 1/15, 5/15, 6/15. J’ai classé les CR en plaçant d’abord ceux dont je n’ai pas la date de dégorgement puis les autres dans l’ordre.
Les impressions des dégustateurs sont d’une variabilité assez importante pour le signaler. On va de l’impression de médiocre à très bien.
Pour vous donner un aperçu un peu schématique :
- Le notent « très bien » sans réserve : Joel, Max tuff, Vivienladuche, Didierv, Jean-Christophe, Frisette (avec un léger bémol mais il a bien indiqué « excellent » malgré tout)
- Le notent « bien+» ou « très bien avec réserve » (acidité, amertume, matière) : Ziboss, Nicolas Arlicot
- Le notent « bien » : Chrisdu74, J’on, denaire
- Le notent « insuffisant » ou « moyen » : Gildas, Martinez, hyllos, Fabiano
Voilà, j’espère n’avoir oublié aucun CR… j’éditerai si besoin. Merci à tout ceux qui ont participé !
Fabiano
CR de tête de cette bouteille bue 3 trois fois en 2015 (février, novembre et décembre):
Fin, tendu, plutôt austère, matière en retrait, le vin se civilise face à des huitres par exemple (l'accord me semble important sur ce vin car il est loin d'être polyvalent). En bref, bien, traçant mais pas sexy.
denaire
Bu étiquette découverte, à l'apéritif, 20 minutes après ouverture, puis regoûté en fin de repas.
Robe claire
Nez assez discret, agrumes, pomme verte, une touche d'amande fraîche et de grillé. Agréable, mais assez simple.
En bouche, l'attaque est vive, la bulle d'une finesse moyenne. La trame acide est assez marquée, et la matière moyenne. Longueur moyenne également, qui laisse une bouche propre. L'impression change peu avec l'aération.
Un Champagne agréable, dans un style plutôt austère que je ne déteste pas, mais l'aromatique est trop simple, et la matière trop légère, pour émettre un jugement plus positif. Sa relative simplicité en fait un bon compagnon de table, pas contrariant.
En résumé, c'est plutôt bon, mais à 38€ (prix payé chez un caviste en ligne), le rapport qualité prix me semble mauvais, dans le sens où il y a un grand nombre de Champagne qui me plaisent davantage à ce prix ou en dessous.
Bien -
Joel
(date de dégorgement inconnue)
Robe dorée claire, très fines bulles.
Au nez, notes de pêche, léger brioché et floral.
En bouche, jolis amers, très peu dosé et très frais, avec une très belle longueur sur les fruits jaunes et des notes légèrement beurrées et briochées.
Très bon champagne.
Max tuff
(date de dégorgement inconnue)
Quel champagne!
Dégusté à l'apéritif lors de la saint-sylvestre cette cuvée 738.
Un champagne d'une grande complexité avec une palette aromatique énorme. Fruité sur le coing, la poire, la pomme. Fougère, bulle d'une belle finesse.
Un vin de gastronomie à mon sens qui possède un vrai caractère, une personnalité forte .
Très bien 17 17,5 /20
Frisette
(date de dégorgement inconnue)
Ouverture immédiate, robe jaune claire, cordon de bulles assez fines. Le nez est plutôt porté sur les agrûmes, avec également un côté citronné. En bouche, on retrouve une belle attaque vive qui s'accompagne d'une grosse acidité, sur les agrûmes, le citron..un petit peu de craie également. La matière, qui repose plutôt sur la tension, reste agréable et fraîche. C'est, ma foi, très agréable. A l'aveugle, je pense que la dominante de chardonnay se serait laissée sentir. C'est un vin qui me plaît, que je trouve Très Bon à Excellent (16,5/20). Il n'est pas d'une grosse complexité ni d'une grande longueur mais qui fait très bien le job à l'apéritif. Je ne retrouve pas de note ni de penchant "oxydatif" que j'avais pu retrouver sur d'autres cuvées et qui m'avaient déplu à l'époque. En bémol, je noterais que la finale tire sur une amertume un peu forte. Le dosage, assez minimaliste (2,5g/L), semble juste et participe à l'équilibre de ce vin.
Gildas
(date de dégorgement 06/14)
Jolie robe dorée, bulles fines et régulières. Nez fin dans un style aérien, mais prometteur : floral, légèrement brioché, fruit blanc du plus bel effet et une pointe de caramel. J'aime beaucoup. En revanche en bouche, le décalage est important : l'acidité est présente, mais l'ensemble est léger, limite maigre. Longueur très moyenne. J'en attendais beaucoup plus, c'est une déception. La première 738 bue il y a 2 mois m'avait fait une impression similaire, pensant à un problème de bouteille, finalement non.
Didierv
(dégorgement 08/14 – Dosage 2,5 g/l)
Le nez est un mélange citronné et levuré.
C’est fin et assez joli. Je mise sur un beau champagne jeune.
En bouche la bulle est plutôt tendue et vive,assez persistante.
Il n’y a pas un gros volume.Longueur correcte.
La seconde moitié de bouche est crayeuse avec une finale traçante présentant une légère amertume qui me plait.
Je pense à un vin à chardonnay majoritaire très peu dosé.
Belle entrée en matière pour cette soirée. 16/20
Ziboss
(dégorgement 08/14 – Dosage 2,5 g/l)
Robe jaune claire, cordon de bulle très fin
Nez assez discret sur les fruits secs
Bouche d’une grande tension, tranchante, avec des bulles d’une grande finesse. Les arômes ne sont pas très puissants, on décèle fruits secs et notes citronnées. De belles notes crayeuse (on sent presque le grain) terminent la finale mais je trouve que c’est un peu fuyant et manquant de persistance.
Bien+
Nicolas Arlicot
(dégorgement 08/14 – Dosage 2,5 g/l)
Bouteille ouverte et bue dans la foulée, à l’aveugle, sans accompagnement.
La robe est jaune assez pâle avec quelques reflets grisés. La bulle est assez fine et peu présente. Le nez est tout d’abord peu expressif, assez compact ; il va ensuite s’ouvrir sur les fruits jaunes, de la craie, mais aussi une légère pointe métallique. L’attaque en bouche est fraîche et élégante, sur des notes de fleurs blanches et de citron vert, un peu de beurre frais également, mais cela s’estompe assez vite et on ressent un certain manque de volume en bouche ce qui laisse l’impression d’une certaine maigreur. La finale est marquée par des notes salines et surtout crayeuses, mais sa longueur reste modeste. Très Bien - / 15/20
vivienladuche
(dégorgement 08/14 – Dosage 2,5 g/l)
La robe est or pâle. Le nez est très marqué par la pomme, la pomme au four, c'est légèrement pâtissier. Le vin en bouche est très filant, tendu, droit, minéral, d'une grande buvabilité. C'est donc très digeste, pas d'un grand volume, mais d'une jolie allonge, très tendue, citronnée, crayeuse en fin de bouche. Un bien joli vin très élégant. Très bien
Martinez
(dégorgement 09/2014 – Dosage 2,5 g/l)
Robe jaune pâle.
Bulles visuellement fines, assez nombreuses et dynamiques.
Un nez de moyenne intensité : levure, citron, orange, cacahuète, groseille, fraise, coquille d’huitre. Au final, j’y trouve une bonne complexité mais trop discrète en l’état.
En bouche, très belles bulles, fines qui donnent une dynamique élégante au vin.
Le vin fuse comme une lame, c’est pur, vif, rectiligne et surfant sur l’interface entre maigreur et austérité assumée. L’acidité est tranchante et en même temps il y a un petit côté soyeux qui ressort. On est clairement sur un vin crayeux, austère, métallique qui en impose par son style mais qui s’adresse soit à des accords précis, soit à des amateurs un brin maso.
La finale est bonne car portée par des amers herbacés qui pour moi dépassent et cassent l’harmonie que l’on pourrait trouver à ce vin sur ce style épuré.
Après 24 heures, de fines notes oxydatives salutaires arrivent à enrober un peu ce vin tranchant.
Conclusion : un champagne spécial qui va en rebuter plus d’un. Je ne sais même pas s’il existe un Chablis aussi vif et austère que ce jus.
Chrisdu74
Jacquesson cuvée 738 (dégorgement 11/14 – Dosage 2,5 g/l)
Conditions : Dégustation sans prise de notes en conditions festives mais en petit comité quand même. Servi dans des flutes « buitoni », photo sur demande J , hautes et étroites, en verre ordinaire, petite contenance – 10-12 cl max je dirais, pas idéal mais c’est mon outil habituel. Ouvert environ 15’ avant dégustation, conservé sur un bord de fenêtre, probablement un peu en dessous de 10 en début de dégustation et 12-14 sur la fin de bouteille ou dans les verres.
La bulle est très fine et très nombreuse, c’est vif mais pas agressif ni vert. Très peu dosé (2,5 g/l) c’est un vin qui semble déjà naturellement très sec à la base, tendu et un poil sévère, presque austère mais ça reste du « bon côté » ; passé la surprise des premières gorgées, c’est un bon champagne. En l’état peut-être plus un champagne de table que d’apéritif, peut-être qu’il peut s’arrondir d’ici 1 an ou 2 pour être plus aimable (dégorgé nov 2014, lot 738.15). Pas sûr d’en racheter à 39 Euros même si l’expérience est plutôt bonne, j’essayerais plutôt d’abord de gouter d’autres cuvées dans ces niveaux de prix
J'on
(dégorgement 01/15 – Dosage 2,5 g/l)
Bue avec "coquilles saint-Jacques et Trompettes de la mort"
Le nez se fait discret, assez orienté chardonnay avec une pointe citronnée et quelques notes crayeuses. Les bulles sont fines et discrètes. La bouche est bien équilibrée, d'une longueur moyenne. Les 2,5 g de sucre résiduel rendent se vin assez vif mais il accompagne bien l'apéro et surtout les Saint-Jacques. Bien mais pas d'un RQP exceptionnel. ++(+)"
hyllos
(Dégorgement 05/15 – Dosage 2,5 g/l)
Ouvert et bu sur trois jours. Servi en verre à Champagne Schott-Zwiesel Top Ten (et Spiegelau Authentis pour référence). A l’aveugle le premier soir.
Le vin est relativement doré mais encore assez clair. La mousse est fine, élégante. Et le sera en bouche aussi. Le nez est plutôt expressif, avec un trait toasté et brioché dominant, puis des arômes délicats et complexe de fleurs. En somme, un joli, voire très joli nez. Prometteur et rassurant. A l’attaque, la bouche livre un fruit rond et bien défini mais ça ne dure que le temps de l’attaque car presque immédiatement la bouche est débordée par une acidité grinçante. Tout y est couvert et l’impression est en tout point similaire avec le jus de citron pressé que j’ai bu le matin. La bouche s’éteint instantanément. La finale est brutale, sèche à l’extrême avec une verdeur déplaisante (qui s’estompe naturellement avec un bout de charcuterie, par exemple). En toute fin, on perçoit des notes de groseille qui se disputent au citron et citron vert. Au bout du compte, on tient là un jus acide, maigre et sans matière. Le plaisir en bouche est pour moi, nul. Un vin qui fera bonne impression en apéritif avec si possible un accompagnement un peu rustique pour en gommer l’agressivité.
La bouteille sera regoûtée le lendemain (même constat) et finira sa carrière dans de très belles Saint-Jacques le troisième jour.
Autour de la table, la conclusion est que nous avons là un vin pur et sans défaut majeur, je veux dire, pas de goût bizarre ou de lourdeur. Mon père, qui adore l’acide aime bien. Ma mère considère que ça serait « une bonne petite bulle » à boire en cocktail (id est, la bulle bien fraîche que vous servez pour désaltérer). Ma femme trouve que ça n’a aucune espèce d’interêt. Quant à moi, je suis frustré car le nez est juste et, bien qu’un peu retenu, fort sympathique, mais la bouche rend le vin insupportable. Sur cette bouteille, il est absolument clair pour moi que le dosage n’est pas optimum, d’une part, et d’autre part, que pour avoir une acidité à ce point agressive, il y a quelque chose à revoir au niveau des maturités ou de la vinification (malolactique par exemple). Je note aussi que l’effet « bulle » entraîne une survalorisation du vin. Un vin blanc du même type aurait été voué aux gémonies car en bouche, il n’avait vraiment rien à dire. Ce sera d'ailleurs le cas un peu plus tard pour une Moutonne 2002, qui était quand même un bien meilleur vin que ce Jacquesson.
Bien au nez, mais dans l’ensemble est moyen voire faible. 62/100. Niveau appréciation personnelle, j'ai détesté ce vin. C'est un vin qui m'agace de surcroît car c'est le cas type de bouteille qu'on aime parce qu'on veux aimer ça. Il n'y a pas de plaisir mais c'est une bulle acide et les bulles acides (non dosées), c'est bien. Un vin bo-bo quoi
. Mais j'en ai quand même une autre pour regoûter dans 6-8 mois (et vu le rendu des dégorgement plus anciens, on peut espérer que ça s'arrondisse quand même).
Une fois la bouteille révélée, l’évidence est par contre la même pour tout le monde, y compris mon père et ma mère qui l’ont apprécié, ce vin ne vaut pas son prix. A moins de 15€ (je cite mon père mais je suis assez d'accord avec lui), ça irait mais à près de 40€, on est bien loin du compte. Parmi les bulles des fêtes, il se situe en avant dernière position, derrière Recaredo Terrers 2008 (16,5€, qu'il faut noter décevant sur cette bouteille également), Erbes Sekt trocken 2013 (9€, suprenamment bon), Recaredo Intens Rosat 2011 (18€), Ulysse Collin Pierrières 2011 (55€, très bon mais bien trop jeune) ou encore Gramona Argent 2010 (28€). Pour moi, c’est clairement une grosse déception.
Jean-Christophe
Deux fois. (Pour la deuxième, dégorgement 06/15 – Dosage 2,5 g/l)
Voici mes impressions sur 738, dégusté 2 fois à l'apéro durant les fêtes. Aucune prise de notes précise car bu deux fois lors de soirées festives lors desquelles je ne me suis pas encombré d'un carnet de notes! Dégusté une première fois à l'aveugle le 18/12 lors de la dégustation de fin d'année avec un groupe de copains. Deuxième fois, à la maison le 31/12, étiquette découverte.
Robe or pâle avec un beau cordon de bulles. Nez assez expressif et complexe, avec un léger côté brioché et fruits secs, sur une trame fraîche et citronnée. Bouche bien agréable, en demi-corps, avec une belle fraîcheur et un bel équilibre d'ensemble. Le vin fut assez unanimement apprécié les deux fois; à noter qu'il a été préféré, à l'aveugle, par la majorité du groupe de copains, face à une bouteille d'Initial de Selosse. Ce ne fut pas mon cas, j'ai apprécié les deux champagnes autant l'un que l'autre, dans leur style très différent.
Il y a quelques temps que je n'ai plus dégusté 737, mais il me semble que je préfère 738.