* Facebook Domaine Poulleau

"Le Domaine a démarré son activité dans les années 1960. Michel POULLEAU et son épouse Jacqueline exploitaient ensemble le vignoble. Puis en 1983 leur fils Thierry les a rejoints. Au décès de Jacqueline en 1995, Florence, leur belle-fille, a elle aussi intégré le Domaine pour la partie administrative et commerciale. En 1996, Michel a pris sa retraite. Depuis, le Domaine est exploité par Thierry et Florence avec l’aide de deux tâcheronnes."

8,3 hectares en Côte-de-Beaune, 25-35 000 cols/an, 93% rouge 7% blanc.

Sur toutes les cuvées : égrappage, élevage sous bois (sauf pour l'aligoté), et de 12 mois en moyenne pour les rouges, malo.

Cuvées en rouge actuellement :
- Bourgogne Pinot Noir
- Côte de Beaune « Les Mondes Rondes »
- Chorey-lès-Beaune
- Beaune « Les Prévolles »
- Aloxe-Corton
- Volnay
- Volnay « Les Grands Champs »

Cuvées en blanc actuellement :
- Aligoté
- Côte de Beaune "La Grande Chatelaine"
- Corton Charlemagne Grand Cru

Domaine Poulleau et fils, Beaune "Les Prévolles" 2017

Domaine dont la gamme fut plébiscitée et proposée à prix intéressants par une des foires aux vins majeures de la grande distribution luxembourgeoise, je me suis laissé tenter par ce Beaune histoire de me faire une idée sur le domaine, quitte ensuite à y retourner pour en reprendre si j'aime bien.

Eh ben gagné, j'aime bien ! Nez relativement discret et réduit révélant néanmoins, à l'aération, de la suie, du graphite, du freesia, de la cerise au marasquin. La bouche est, elle, d'une pleine expressivité. Modèle d'équilibre textural. Tannin fin, le vin couvre toute la bouche mais n'assèche aucunement, combiné à la fraicheur d'une acidité assumée mais parfaitement cohérente (assez emblématique des rouges de la Côte-de-Beaune à ma maigre expérience). Gustativement, on est sur une magnifique cerise "citrique". D'ailleurs la présence du bonbon du même nom, produit par Gicopa et aussi connu sous le nom de "couille de singe" en Belgique, est frappante. Souvenirs d'enfance !

A 17€, j'en reprendrai certainement une ou deux, et pourquoi pas un petit Volnay et un Aloxe par dessus le marché.

Très bien - / 15.5/20

Domaine Poulleau et fils, Chorey-Les-Beaune 2017

Trop bon ! Décidémment j'adore ce millésime frais, gouleyant et finement acidulé en Bourgogne.

Poulleau à nouveau ne déçoit pas et propose un rapport qualité-prix détonnant sur ce Chorey (trouvé à moins de 15€) qui propose un profil de pinot friand parfait, avec un légère pointe épicée et végétale (ça fait penser un peu à du fenugrec, ou à de la semoule de couscous, inattendu mais sympa !) qui vient compléter un profil de framboise fraiche, de ronce, de myrtille, de violette. L'équilibre fruité-acidulé est parfait, probablement un peu meilleur que sur le Beaune Prévolles commenté ci-dessus qui avait une acidité vraiment effilée (même si perso j'aime beaucoup).

Le genre de bouteille qui ne fait pas un pli : mettez 3 amis autour, comptez 15 minutes ... c'est vide ! 
A boire je dirais !

Très bien - / 15.5/20

En FAV

Après avoir découvert précédemment ce domaine qui proposait deux références de beau rqp sur 2017 (voir ci-dessus), j'étais curieux de gouter quelques vins plus récents proposés en dégustation.

Domaine Poulleau et fils, Côte-de-Beaune "Les Mondes Rondes" 2020

Pas mal mais ne fait pas très Pinot, on y retrouve de façon très franche un côté réduit de type terreux et racinaire qui évoque la grenade, la betterave rouge, côté qu'on retrouve par exemple très fort dans les gamay du Domaine Vissoux/Chermette. Dans l'absolu j'aime bien ça, ça apporte une certaine complexité, mais ici c'est au détriment d'un brin de finesse je pense, c'est mûr et un peu d'acidité et de fluidité supplémentaires ne seraient pas de refus. Les années pourraient affiner tout ça parce qu'il y a de la matière, indubitablement.

Bien + / 14,5/20


Domaine Poulleau et fils, Chorey-Les-Beaune 2018

On change totalement d'univers, ici comme sur 2017 ça pinote en diable et c'est d'une finesse aromatique inattendue pour 2018, pas le moindre côté solaire ou surmuri à l'horizon. La bouche confirme pour mon plaisir (et mon étonnement je dois bien dire) ce sentiment puisqu'elle est fine, dotée d'une superbe aciditée friande comme on aime sur le pinot, avec beaucoup de finesse et de délié aromatique sur la framboise fraiche, la groseille, et une touche florale. C'est très proche du souvenir que j'ai du 2017, ce qui est une bonne nouvelle. J'achète.

Très bien / 16/20


Domaine Poulleau et fils, Beaune Prévoles 2019

A nouveau ce Beaune se présentera assez similaire à sa version 2017 quoiqu'avec un surplus de densité. La dichotomie du 2017 reste cependant bien valable ici puisqu'un nez encore assez mutique et noir fait place à une bouche beaucoup plus joviale, à l'acidité pétillante, avec des notes de cerise acidulée type couille de singe mais aussi du fruit plus noir et quelques notes terreuses, globalement plus de matière que sur 2017. C'est très bien, mais un cran en dessous de Chorey au niveau du plaisir immédiat. Les années qui passent pourraient inverser la tendance.

Très bien - / 15.5/20


Domaine Poulleau et fils, Volnay 2020

Pas encore bien lisible en l'état, j'ai trouvé ce Volnay un peu déconcertant, assez loin de l'idée qu'on se fait habituellement du vin fin et féminin, ici on a pinot solaire, mûr à très mûr, qui pour moi ne présente pas suffisamment d'acidité et essaye de se faire pardonner par son aromatique charnue et sensuelle sur la cerise mûre mais également la prune et, très nettement, la pèche - ce qui n'est pas super fréquent pour un rouge à mon expérience. C'est clairement agréable dans l'absolu, l'aromatique est flatteuse mais pour moi en termes d'équilibre pour un pinot Bourguignon c'est un peu mou, on voudrait une acidité qui vienne apporter de la finesse. J'ai un 2017 en cave, on verra prochainement si ce profil est propre à la cuvée et régulier d'année en année ou si c'est limité à 2020.

Bien + / Très bien - / 15/20


Je serais curieux de voir l'évolution mais aussi bien sûr le Côte-de-Beaune que sur ce Volnay, on semble voir que le domaine accuse en 2020 une (sur)maturité du raisin et possiblement un léger déficit en acidité bien davantage qu'en 2018 par exemple, ce qui n'est pas forcément la règle. Conclusion tirée sur un échantillon limité cela dit, à prendre avec des pincettes. En l'état, Chorey a dominé les débats et est finalement le seul des 4 où n'importe qui crierait "pinot !" à la seconde où on porte le verre au nez.

Domaine Poulleau et fils, Chorey-Les-Beaune 2021

Premier contact avec ce millésime en Bourgogne rouge, sur une cuvée que j'apprécie beaucoup sur 2017 et 2018.
C'est d'ailleurs sur le constat que le profil avait très peu changé entre les deux millésimes sus-cités que je me suis dit que le domaine savait faire bon, à minima sur cette cuvée, en millésime frais comme en millésime solaire.

On n'est malheureusement pas tout à fait au même niveau ici.
Certes il n'y a au moins pas l'écueil d'avoir, pour reprendre Cécile Tremblay, "été chercher ce qui n'était pas là" car le vin est fin, complètement dépourvu de tanin, et se boit très bien sur un profil fluide.
Mais l'aromatique n'a pas le charme et l'évidence de pinot de 2017 et 2018, ce qui est ceci dit peut-être à mettre sur une dégustation un peu trop jeune.
Pour l'heure on est sur une profil de baie noire, trait végétal et prunelle épicée qui tous ensemble font plutôt penser à un joli gamay fin mais sans prétention qu'à un pinot beaunois. Complexité très limitée.
La bouche est déjà plus pinotante sur quelques notes de fruits rouges et une finale sur la violette assez courte mais précise.

Relative déception mais il se pourrait que deux à trois années l'amènent vers quelque chose d'un peu moins primaire.

Bien + / 14.5/20

Domaine Poulleau et fils, Chorey-Les-Beaune 2018

Le Chorey du domaine est une des valeurs sûres de la gamme, en tout cas dans cette fourchette de prix (pas encore eu l'occasion de goûter un Aloxe du domaine), et cette bouteille sur 2018 pourrait bien être ma meilleure expérience avec cette cuvée. On fait sauter le bouchon et ça pinote d'entrée de jeu, il y a de la framboise, de la mûre, un début d'évolution complexe qui propose du kirsch, du genièvre, et même une pointe d'anis, en bouche c'est superbe, la texture est un vrai velours, il y a un élevage assez généreux mais qui commence à être superbement fondu pour révéler le fruit acidulé, noir, facile, avec une trame cacaotée, ça glisse, c'est juste impossible à ne pas aimer, la bouteille s'évapore. Après un 2021 moins causant, nous voilà rabibochés.

C'est peut-être difficile d'encore trouver du très bon pinot à 15 balles, mais à 20, visiblement, c'est chose faite.

A boire comme à garder 5 ans.

Très bien + / 16.5/20