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Prophétie d'un non-voyant ou lettre ouverte aux amoureux de la Bourgogne

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Hervé Bizeul écrivait:
>

leonid écrit: > Ce fut le cas, cela ne l'est plus. Le pacte
> Dutreil permet d'exonérer de plus de droits de
> succession plus de 75 % de la valeur en cas de
> transmission familiale. C'est donc vraiment une
> mauvaise raison puisque les actionnaires familiaux
> peuvent être protégé. En revanche, cela ne résout
> pas le problème de la cupidité : si on est
> co-propriétaire d'une ouvrée de Montrachet, il est
> clair qu'on peut préférer un monceau de cash à une
> parie de bouteilles. C'est quand même une
> préoccupation agréable, plus agréable que d'avoir
> une ouvrée qui ne vaut rien...

Merci Hervé, pour la précision

En effet dire que augmentation de prix est la résultante du foncier c'est vraiment faire du généralisme sans finalitée!
Par contre dire que la Bourgogne a aujoud'hui peut vendre un vin de 10 allant à 30 sur d 'autres marchés en diminuant le notre cela est bien plus réelle.

Un vigneron quelque soit sa passion son envie, est aussi un entrepreneur et faire des bénéfices en fait partis! ce qui est normal, et actuellement c'est à la mode ou en expansion en Bourgogne on dirait.



"Le verre de pinot est une vraie drogue, qui chauffe les tempes, avec une sensualité incroyable, une sorte d’abandon sexuel".

"Le Bordeaux on sent la texture sous la langue : il existe toujours une retenue, on peut parler de réserve, de puritanisme"
11 Mar 2013 15:28 #271

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"LVMH a merveilleusement joué là dessus pour Yquem. En faisant une offre élevé, elle a donné un prix de calcul au fisc, qui a demandé un ISF important aux actionnaires familiaux, atomisés. La vente était alors inévitable... C'est le même jeux qu'il joue aujourd'hui en Bourgogne : dorénavant, le prix du foncier est fixé et c'est désormais une nouvelle plaie... Bon, il pas riche pour rien, hein ;-) " C'est énorme de cynisme de notre ami néo Belge mais certainement tellement vrai !!

Enfin comme le dit Hervé, on ne va pas non plus pleurer sur les vignerons bourguignons, je pense qu'il y a beaucoup plus malheureux dans nos vignobles ...

Arnaud
11 Mar 2013 15:30 #272

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aquablue écrivait:
> Enfin comme le dit Hervé, on ne va pas non plus
> pleurer sur les vignerons bourguignons, je pense
> qu'il y a beaucoup plus malheureux dans nos
> vignobles ...
>
> Arnaud

Carrément , cette complaisance de certains en devient malsaine face à la dure réalité des amateurs de ce forum.

ed


"Le verre de pinot est une vraie drogue, qui chauffe les tempes, avec une sensualité incroyable, une sorte d’abandon sexuel".

"Le Bordeaux on sent la texture sous la langue : il existe toujours une retenue, on peut parler de réserve, de puritanisme"
11 Mar 2013 15:32 #273

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Il n'est pas question de pleurer sur leur sort, puisqu'il n'y a pas de quoi pleurer, mais juste d'expliquer un mécanisme d'augmentation du prix.
11 Mar 2013 15:37 #274

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Leonid, comme on le disait, je ne crois pas qu'il faille parler de mécanisme, mais plutôt de choix du vigneron.. Bizot l'assume d'ailleurs totalement ce choix..

Arnaud
11 Mar 2013 15:50 #275

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Bref, avec tout ça, est-il encore convenable d'accepter de payer plus pour le millésime 2011 en rouge qui n'a pas l'air top d'après les premiers CR?
faisons fi des arguments :demande>offre, petits rendements et blabla habituelles

Xavier L.
11 Mar 2013 15:55 #276

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La dure réalité des amateurs de ce forum??

De qui parles-tu, des vignerons ou des acheteurs de vin?
11 Mar 2013 15:56 #277

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Sur la fiscalité, c'est vrai que les bourguignons ont des problèmes de riches, ce qui reste des problèmes quand même... :)
Il est d'ailleurs ironique de voir que le "brave petit vigneron bourguignon" qui s'est battu contre le méchant négoce pour exploiter et vivre de sa terre est finalement devenu un gros propriétaire foncier, même si, évidemment, il ne se vit généralement pas comme tel.
D'ailleurs, sur la "mythologie" bourguignonne du Brave Petit Vigneron Vs Gros Méchant Négociant, la lecture de livres très documentés comme "Les Négociants en Vin de Bourgogne" de Christophe Lucand permet de relativiser cette approche binaire. On y découvre qu'en fait les AOC bourguignonnes sont plus le fruit d'une alliance "Gros Propriétaires sur villages réputés + Négoce Propriétaire" Vs "Propriétaires sur Villages Pas Réputés" + Négoce Non Propriétaire". Les histoires ne sont jamais aussi simples que la façon dont on les résume...

Quant à la fiscalité, n'oublions pas que le but de l'impôt est de faire circuler la fortune pour ne pas qu'elle soit accaparée, comme dans le bon vieux temps, par quelques centaines de familles richissimes.
C'est vrai que pour des gens qui ont des origines rurales et prolétariennes, ça fait parfois bizarre d'avoir des préoccupations de notables (ma famille possède ce bien depuis 5 générations et je veux le transmettre), ce qui ne manque pas de créer des situations paradoxales, plus ou moins bien vécues.

Mais au-delà de ces paradoxes, il est certain qu'il y a distorsion de concurrence entre un petit actionnariat familial soumis à l'ISF et aux droits de succession, et des personnalités fortunées ou des multinationales pour qui l'exonération fiscale, voire l'évasion fiscale, est un sport quotidien.
En ça c'est préoccupant car effectivement le propriétaire-récoltant individuel qui, comme son nom l'indique, est à sa vigne ou dans ses chais, ne peut lutter face à des fortunes colossales épaulées de juristes et de fiscalistes qui ne manqueront pas de faire en sorte que la valeur des vignes échappe à l'impôt par de savants montages financiers. En ça, on revient clairement en arrière.
Et donc effectivement, pour le propriétaire-récoltant familial, le prix de sortie de ses vins est important car au-delà de la volonté de faire vivre son exploitation, il y a la volonté de la pérenniser.
11 Mar 2013 16:31 #278

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Sur la question de la distribution, je rejoins les préoccupations de M. Bizot concernant les prix de sortie.
Bien sûr que les vignerons ont besoin de leurs distributeurs. A chacun son métier !
Mais prenons un exemple comme le domaine Georges Roumier.
Imaginons un Chambolle village 2010 dont le prix de sortie HT serait de 28 Euros.
Les cavistes raisonnables le revendront alors à leurs clients fidèles à 70 Euros.
Les cavistes moins raisonnables le revendront alors à leurs clients fidèles à 100 Euros.
La question se pose alors de savoir si le domaine fait une faveur commerciale à ses revendeurs en leur laissant appliquer un coefficient de 3, ou s'il se tire une balle dans le pied en ne captant pas une partie de la marge qu'il pourrait utiliser à valoriser son exploitation.
Et au final, qui joue le jeu, le caviste raisonnable ou le caviste moins raisonnable ?
En sachant également qu'il y a plein de petits malins qui vous propose la même bouteille sur des sites d'enchères ou de petites annonces entre 70 et...120 Euros !!! (si si, tiens, là par exemple www.leboncoin.fr/vin...)
Est-ce des gens qui ont profité du caviste raisonnable pour essayer de faire une marge supérieure ou des gens qui se sont fournis à la propriété ?
Et dans ce dernier cas, l'ont-il fait pour revendre ou revendent-ils une partie de leurs bouteilles pour payer celles qu'ils gardent.
Et dans ce dernier cas, méritent-ils plus d'être allocataire que celui qui achèterais 12 bouteilles pour boire 12 bouteilles et qui attend dans les limbes d'une liste d'attente ?
Je n'apporte pas les réponses (même si, comme chacun, j'ai mon idée), mais ces questions valent la peine d'être posées !!
On en revient d'ailleurs à la question de départ : Quel est le (juste) prix d'une bouteille ? Qui le fixe ?
Et j'ajouterais "Qui mérite le plus de capter la marge ?"...
11 Mar 2013 16:31 #279

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"La Bourgogne vend des vins chers depuis deux siècles, il me semble un peu grossier de les faire passer pour des néo-vignerons nécessiteux... "

Sur ce point, je suis d'accord, c'est pourquoi je me demande aussi pourquoi certains pleurent sur les prix actuels des crus les plus onéreux...
Je pense aussi que ce dont nous parlons ici relève d'un choix, mais est-ce que le fait de vouloir accéder à tout ce qui nous intéresse (parce que c'est notre passion, par essence au moins de temps en temps déraisonnable), nous obsède parce qu'on nous dit que c'est ce qui se fait de mieux mais n'est accessible qu'à un petit nombre de "privilégiés" (par les moyens financiers ou l'allocation etc...) n'est pas aussi un choix?
Nous avons aussi ce choix d'acheter ou pas, nous pouvons trouver du bonheur ailleurs, pourquoi les amateurs qui jugent ici le vigneron qui vend trop cher pour eux et qui jugent ailleurs le vigneron star qui leur serait accessible financièrement mais qui ne l'est pas finalement car ils ne peuvent être allocataires ne cherchent-ils pas simplement ailleurs? D'autres domaines? D'autres régions? D'autres pays?
Pourquoi ne serions-nous pas raisonnables nous-même?
Non, il faut que j'accède à ce vin parce que...C'est une expérience que je me dois de faire, pour pouvoir me dire après "je l'ai fait". Et je ne vois pas pourquoi je n'y aurais pas droit car je suis un VRAI amateur, je suis irréprochable et JAMAIS je ne ferais dans quelque domaine que ce soit ce que je reproche à d'autres de faire ici, alors que beaucoup d'autres qui y ont accès sont, au choix non exclusif, de simples nouveaux riches qui n'y connaissent rien, des étranger qui n'ont pas MA culture du vin, des immondes spéculateurs, etc...
Parce que je trouve qu'il est toujours sublime? Ben non, je n'y ai même pas goûté, ou alors si une fois, donc pas tellement de recul, mais si on le dit, y a pas de fumée sans feu. Il faut que je puisse en parler, y repenser, peu importe, mais l'avoir fait.

Nous sommes tous, en tant que passionnés, des papillons autour d'une lampe, avec chacun ce qu'il veut mettre dedans (certains les plus grandes étiquettes internationalement reconnues, prix comme renommée, d'autres les meilleurs RQP, d'autres les meilleurs vins de chaque région peu importe le prix, d'autres la même chose avec une limite de prix, d'autres les vins les plus naturels, etc...), mais de quel droit juge-t-on des vignerons sur leurs prix ou sur leur façon de distribuer leurs vins?
Tant que le vigneron a un objectif et qu'il pense que c'est ainsi qu'il l'atteindra, nous choisissons de dire: J'achète (ou pas) à ce prix car je pense que ce que je retire de ce vin (plaisir organoleptique, statutaire, les deux, autre chose...) est à la hauteur (ou pas) de ce que je dois le payer.
On peut regretter de ne pas pouvoir y accéder, bien sûr, comme on peut regretter de ne pas pouvoir s'offrir d'autre chose dont nous aurions envie, mais pourquoi systématiquement remettre en cause les valeurs morales de la personne que nous avons en face de nous pour autant?

Et, oui, je pense qu'au delà d'un certain prix, ce qui est le cas pour les vins évoqués par Didier au départ de ce post, le vin est bien un objet de luxe, car si l'on se place du point de vue du péquin moyen (point de vue que nous adoptons tous pour n'importe quel domaine dont nous ne sommes pas passionnés), plusieurs dizaines voire centaines d'euros pour 3/4 litre de liquide à boire sur un repas, et qui n'est même pas toujours bon (cf défauts de bouteilles, même sans parler de fermeture ou autre trop jeune/vieux), alors que l'essentiel du repas-le solide- n'est que bien peu souvent autorisé à dépasser 10€ par personne, c'est du luxe, que ce soit maintenant (en temps de "crise") ou avant (en temps d' "entre crises").... Et pleurer parce qu'un vin qui coûtait 150€ est passé à 200€ leur semble assez cocasse, à ces gens-là.

Pourquoi devient-il encore plus inaccessible? Parce que d'autres gens se sont mis à s'y intéresser, pour des raisons aussi bonnes/mauvaise que les nôtres, certains parce que c'est un marqueur social, d'autres parce qu'ils veulent tout ce qu'il y a de meilleur selon les avis autorisés dans chaque domaine, d'autres aussi (mais sûrement pas la majorité, faut pas déconner non plus ;)) parce qu'il ont goûté des vins qui leur ont provoqué un "déclic", une envie irraisonnée d'en goûter plus, de fouiner, de chercher les bons, etc... comme nous en fait.
Ce qui provoque du coup une accessibilité plus restreinte (quantitativement et/ou financièrement) sur les plus demandés...

Dès lors, que doit faire le vigneron sur ces appellations prestigieuses, qui fait ce qu'il pense nécessaire pour faire le meilleur vin possible? M. Bizot a fait le choix de vendre à un prix élevé, de ce point de vue les allocataires ne sont pas privilégiés puisqu'il pratique des tarifs permettant aux cavistes de revendre à peu près au prix domaine. Ce qui permet donc au caviste de vivre de son travail et au vigneron d'atteindre ses objectifs, quels qu'ils soient, sans pour autant entrainer la "double peine" dont parlait un des intervenants.
D'autres on fait le choix de vendre nettement moins cher au domaine mais les amateurs qui n'y ont pas accès en direct les payent encore 2 à 10 fois plus chers selon les niveaux de gamme que les tarifs de M. Bizot.
Lequel fait le meilleur choix des deux? Je ne sais pas, les moyens ne sont pas les même, les objectifs le sont-ils?

Que penseriez-vous de quelqu'un qui manifesterait son mécontentement à ce point parce qu'il ne pourrait plus se payer le dernier sac/costume/voiture (caviar?) à la mode parce que son prix a été multiplié par deux?
Qu'on ne me dise pas que "le vin, c'est pas pareil, il y a la convivialité, la culture du partage, etc...", la culture du partage et du terroir français, elle est plus présente autour d'une bouteille de Richebourg qu'autour d'une bouteille de Beaujolais, de côtes du Jura ou de Cornas (Enzo;) ) ?

Pour finir (qui a dit ouf! :D), M. Bizot est intervenu par l'intermédiaire de Didier pour donner sa vision du problème ("de riche", dirons certains, pas de problème, mais problème de riche pour le vigneron ET pour les amateurs candidats acheteurs, ne l'oublions pas), remercions-le, et argumentons de façon générale sur cette vision et pas personnalisée sur le vigneron qui l'expose, c'est un peu facile et à mon avis peu intéressant.

Bien cordialement,
Pierre
11 Mar 2013 16:32 #280

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Le problème, ce n'est pas que les grands bourgognes soient de plus en plus chers (sans être pour autant de plus en plus grands), mais que les petits le soient aussi (et souvent de plus en plus petits).
11 Mar 2013 17:21 #281

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Voilà un bon résumé.

Je partage ton point de vue.

Il est juste particulièrement frustrant de devoir faire une croix sur certains vins que l'on a tant aimé parce qu'ils sont devenus "produits de luxe".

La vie est faite de frustrations......
11 Mar 2013 17:26 #282

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hannibal écrivait:
> Le problème, ce n'est pas que les grands
> bourgognes soient de plus en plus chers (sans être
> pour autant de plus en plus grands), mais que les
> petits le soient aussi (et souvent de plus en plus
> petits).

Ce point de vue soulève le pendant de la question des prix : la question de la qualité !
Car pas d'augmentation durable des prix sans augmentation de la qualité.
Et cette dernière est plus difficile à faire monter que les premiers.
On en revient au bon vieil adage : attention de ne pas mettre la charrue des prix avant les boeufs de la qualité !

En revanche, je pense que, globalement, la qualité a monté en Bourgogne ces dernières années, même si, évidemment, les disparités restent grandes (tous comme les prix d'ailleurs).
On remarquera d'ailleurs qu'un domaine qualitatif qui ne vend pas assez cher peut voir sa légitimité contestée, ce qui accréditerait le point de vue de Bizot...
11 Mar 2013 18:38 #283

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Nicolas,
Sans qu'il y ait le moindre esprit polémique, j'aimerais m'arrêter sur cette phrase :
"Il est juste particulièrement frustrant de devoir faire une croix sur certains vins que l'on a tant aimé parce qu'ils sont devenus "produits de luxe".

Combien de ceux qui se plaignent des prix de Roumier, de Coche Dury, de Rousseau, de Mugnier en achetaient AVANT.

A part quelques vieux amateurs qui connaissaient ces domaines il y a 20 ans (ce qui n'est pas mon cas, non pas sur la vieillesse parce que je suis vieux, mais sur le fait que je ne connaissais pas), qui peut dire aujourd'hui qu'il achetait ces domaines il y a 20 ans, ou qui les a achetés ?

Cette question n'est pas polémique, car en fait, les amateurs d'aujourd'hui pensent que les vins étaient bon marché avant, mais il y a 20 ans, à ces prix-là, on les trouvait chers !

Seuls quelques personnes au nez fin achetaient bien et je connais quelqu'un qui a acheté un grand nombre de mathusalems de La Tâche et de Richebourg DRC au début des années 90 très nettement moins chers qu'une bouteille d'un Echézeaux aujourd'hui.

beaucoup de ceux qui regrettent de ne pas avoir accès à certains vins pensaient qu'ils étaient chers il y a 20 ans et n'ont pas eu le nez de se dire : il faut les acheter.


Cordialement,
François Audouze
11 Mar 2013 18:41 #284

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hannibal écrivait:
> Le problème, ce n'est pas que les grands
> bourgognes soient de plus en plus chers (sans être
> pour autant de plus en plus grands), mais que les
> petits le soient aussi (et souvent de plus en plus
> petits).

Je ne suis entièrement d'accord...

sans qu'il ne puisse y avoir de vérité vrai, j’opposerai qu'à mon sens la Bourgogne n'a jamais produit autant de grands vins.

Je veux dire par là que le niveau grimpe. Pour pleins de raisons... comme les plus grands soin apportés à la vigne, la maîtrise des vinifications acquise au fil du temps et de l'évolution des techniques (quelle que soit le style du domaine), une "nouvelle" génération bien en place qui rêve d'excellence (et de grosses voitures ;)) et qui a su suivre les grands déjà en place. Qui a pu bénéficier d'une bonne formation théorique. Une meilleure communication au sens large aussi...

Et in fine une des explications logique dans l'augmentation de la demande et donc des prix... et du coup... du prix de l'ouvrée et des frais de succession ;)

Guillaume

LPV LYON ou Le Troisième Fleuve
11 Mar 2013 18:45 #285

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Car pas d'augmentation durable des prix sans augmentation de la qualité.
Je ne suis pas sûr que les folies constatées sur les derniers millésimes étaient la conséquence d'un saut dans la qualité. Le marché répond aussi à d'autres logiques que celle de la qualité.

Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)
11 Mar 2013 18:55 #286

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rabosodelpiave écrivait:
> Car pas d'augmentation durable des prix sans
> augmentation de la qualité.

> Je ne suis pas sûr que les folies constatées sur
> les derniers millésimes étaient la conséquence
> d'un saut dans la qualité. Le marché répond aussi
> à d'autres logiques que celle de la qualité.

Oui, c'est incontestable...

Mais l'un ne va pas sans l'autre... ou pas pas complètement. Il y a, à mon sens un "rattrapage" rapide au niveau prix sur la Bourgogne.

Rattrapage de quoi... je ne sais pas... de Bordeaux... peut être.

Les vins de Bourgogne ont toujours été considérés comme du "luxe". Et le luxe appartient au rêve, une partie d'abstrait. Mais il faut que l'image et que la qualité soit là (au moins chez qq locomotives) pour que la "magie" opère.

LPV LYON ou Le Troisième Fleuve
11 Mar 2013 19:11 #287

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edoucel écrivait:
> aquablue écrivait:
> > Enfin comme le dit Hervé, on ne va pas non plus
> > pleurer sur les vignerons bourguignons, je
> pense
> > qu'il y a beaucoup plus malheureux dans nos
> > vignobles ...
> >
> > Arnaud
>
>
> Carrément , cette complaisance de certains en
> devient malsaine face à la dure réalité des
> amateurs de ce forum.
>
> ed

N'exagerons pas dans l'autre sens non plus.
11 Mar 2013 19:45 #288

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rabosodelpiave écrivait:
> Car pas d'augmentation durable des prix sans
> augmentation de la qualité.

> Je ne suis pas sûr que les folies constatées sur
> les derniers millésimes étaient la conséquence
> d'un saut dans la qualité. Le marché répond aussi
> à d'autres logiques que celle de la qualité.

Les augmentations de 2009 & 2010 correspondent à des millésimes loués pour leur qualité (justement), couplé à une augmentation de la demande en provenance d'Asie.
S'y ajoute également des rendements faibles pour 2010, ainsi que pour 2011 et 2012 à venir, ce qui accentue la rareté, donc la hausse.

Mais le mot qui ne doit pas vous échapper est "DURABLE" !
En général, les phénomènes qui consistent à acheter n'importe quoi très cher ne sont pas durables.
S'il est probable que certains domaines et crus rejoindront durablement la stratosphère des prix, il est tout aussi probable que les domaines pas au niveau qui auront profité de l'appel d'air pour augmenter leurs prix bien au-delà de la qualité fournie... finiront par subir un contrecoup logique. La seule question c'est combien de temps ça prendra !?
11 Mar 2013 19:57 #289

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François Audouze écrit: Combien de ceux qui se plaignent des prix de Roumier, de Coche Dury, de Rousseau, de Mugnier en achetaient AVANT.


François, ni la Bourgogne, ni les hausses vertigineuses de prix ne se limitent à quatre ou cinq domaines...
Nombreux sont les LPViens qui achetaient du Clos de Tart il y a encore quelques années et qui ont du y renoncer. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Pour ma part, hormis le Clos de Tart, je vais très certainement renoncer à Rousseau.
J'ai déjà renoncé à Charlopin, et ce n'est pas uniquement une question de style, mais également de prix.

Luc
11 Mar 2013 20:01 #290

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Le problème, c'est que beaucoup de grands vins sont signés, ont une patte, une dimension irréductible:
Expliquez-moi comment je "remplace" un Clos de Tart, un chambolle de chez Mugnier, un Vosne de chez Bizot...
Tout est là.

Tout est dit : les grands vins ? sous entendu : une poignée de terroirs et de vignerons reconnus. En dehors, tout se ressemble, tout est « remplaçable » et presque rien n’est grand.


ne t’inquiète pas Thierry, cette vision des choses est loin d’être la seule parmi les amateurs acheteurs de vins. perso je sais très bien comment remplacer ces vins. ;)
11 Mar 2013 20:25 #291

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C'est marrant, j'ai toujours trouvé cher les vins de Bourgogne. C'est une des raisons que j'en ai peu!

Sylvain
11 Mar 2013 20:38 #292

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Merci Enzo, pour ce message. Figurez-vous que j’ai pensé tout l’après- midi que LPV se divisait en deux. Les Audouziens et les Enzoiens.
Les Enzoiens me semblent plutôt minoritaires.:)

Thierry
11 Mar 2013 20:44 #293

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allons Thierry, le monde Lpvien n'est pas si binaire ;)
11 Mar 2013 20:51 #294

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Totalement d'accord avec enzo, moi aussi je suis fan du fabuleux soyeux du pinot en Bourgogne sur les 1er cru et grand cru....mais rien n'est indispensable...on peut vivre grand ailleurs.
(je pensais le contraire il y a peu, mais depuis deux mois j'ai bu des choses magnifique a moins de 20 euros même avec mon expérience de petit dégustateur)

comme on a adoré mon anecdote sur meetic, :D
je vais refaire une image:
parfois on a vécu quelque chose de merveilleux avec une blonde aux yeux bleus
puis un jour on vit quelque chose de formidable avec une brune aux yeux verts,cultivée, jolie et tellement plus généreuse!
cette dernière vous fera oublier vos anciennes amoureuses tout n'est pas clos ou trop tart pour s'ouvrir aux autres...
Comme tout dans la vie, the show must go on , continuer sa route et bien souvent on vit de plus belles choses !

Le caviste a coté de chez moi, me raconte tous le temps son anecdote sur clos de la roche, ou les clients reviennent super déçus

Les gens attendant beaucoup d'un vin qu'ils paient cher, et les bourgognes ne sont pas adaptés a celà, il demande une éducation..
Vous claquer 150 euros dans une bouteille, le minimum c'est que la dégustation soit opulente et impressione les convives autant que l'étiquette.

Seul quelques uns, pretigieux garderont leur place, les buveurs de boite de nuit choisiront prestigieux mais accessible a leur palais et pas un bourgogne a mon avis!
Le mythe va aussi bien dégringoler quand peu dégusteront et ne feront plus la pédagogie de ces vins que plus personne ne boira.
11 Mar 2013 20:51 #295

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Citation
François Audouze
Combien de ceux qui se plaignent des prix de Roumier, de Coche Dury, de Rousseau, de Mugnier en achetaient AVANT.

J’ai commencé à acheter chez JF Coche Dury en 1988, ça fait 25 ans. Et j’ai arrêté d’en acheter il y a 5 ou 6 ans. J’adore les vins de Jean-François, et j’ai un grand respect pour lui. Le problème n’est pas là.

La starisation à laquelle on assiste dans le monde du vin est ridicule. Il y a des milliers de vins qui valent les vedettes créées par l'histoire, les circonstances, une presse avide de peopolisation et un besoin collectif d’icônes. Il suffit de gouter avec sa langue, et pas avec les images qu’on a dans la tête.

Même en Bourgogne. Je connais, en côte chalonnaise, des expressions de pinot qui dameraient le pion, à l’aveugle, aux « grandes marques » qui agitent LPV autant que le reste du monde.
Et je ne vous parle pas des grands terroirs qui sont partout en Languedoc, en Roussillon, en France et dans le monde. Et des vignerons avides de faire des grands vins.

Thierry
11 Mar 2013 21:00 #296

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clap clap clap clap clap (tu)(tu)(tu)

Thierry c'est le message le plus intelligent que tu ais écrit (et pourtant il y en a d'autres), que les jeunes amateurs s'en inspirent.
11 Mar 2013 21:03 #297

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11 Mar 2013 21:03 #298

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Moi qui aime les vins de la plupart des régions de France, je trouve que me dire qu'il faut aller chercher ailleurs c'est réduire la Bourgogne a ces fameux très grands ... Maiis les dégustations à l'aveugle prouvent souvent que les grands peuvent être supplantés par des "petits". Bref, pourquoi abandonner le fin pinot noir bourguignon ? J'essaie, avec fortes difficultés j'en conviens, de trouver les futurs grands ou de rester fidèle à ceux qui me restent accessibles ... J'aime les grenaches et syrahs mais je n'abandonnerai pas le pinot noir bourguignon, il est irremplaçable !!

Bien cordialement,
Guillaume
11 Mar 2013 21:04 #299

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C'est marrant, j'ai toujours trouvé cher les vins de Bourgogne. C'est une des raisons que j'en ai peu!

Pareil ! Ils ont (malheureusement ou pas) toujours constitué une infime partie de ma cave et vu la tendance actuelle il n'y a pas de raison que ça change.

Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)
11 Mar 2013 21:06 #300

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