C’est toujours intéressant de découvrir un nouveau domaine, et quand celui-ci est présenté par son vigneron autour d’une sélection de cuvées bien variées c’est encore mieux !
Eric Pansiot a donc présenté son domaine à un des clubs dans lesquels je sévis...
Il est constitué à partir de vignes d’une surface totale de 20 ha, réparties en 40 % de blancs et 60 % de rouges, sur la Côte de Nuits à l’origine mais avec pas mal de Côtes de Beaune maintenant, pour 20 appellations différentes. Il se charge de la viticulture et sa fille Emilie de la cave. Leur choix de vinification est simple : pour les cuvées d’appellation Villages l’élevage se fait par tranches de 20 et 25 % réparties en fûts neufs, fûts de un vin, … jusqu’à des fûts de trois ou quatre vins. Cet élevage peu marqué et homogène, quasiment le même sur blancs et rouges, permet de faire ressortir les caractéristiques du terroir.
Crémant de Bourgogne
Il s’agit d’un assemblage de 90 % de pinot noir, 8 % de chardonnay et 2 % de pinot meunier.
La robe est de couleur paille.
Moyennement intense, le nez développe des arômes de fruits blancs bien mûrs et quelques notes d’agrumes.
La bouche est ronde, assez ample, à la bulle fine et caressante, au fruité simple et agréable. Une très légère vinosité est ressentie mais moins qu’attendue pour un tel pourcentage de pinot noir. Elle manque de vivacité mais sans doute en grande partie à cause d’une température de service un peu chaude.
Un très bon rapport qualité / prix.
Bien
Chorey-les-Beaune rouge – 2016
Le sous-sol est plus argileux que celui du Beaune qui va suivre.
La robe est relativement claire avec des reflets bien violacés, et assez soutenue en raison de petits rendements (25 hl / ha) en raison du gel.
Très ouvert et affriolant, le nez embaume la cerise, avec juste une touche de quetsche et une autre de réglisse en complément.
La bouche a choisi le camp de la finesse, en s’appuyant sur une chair très fruitée. Le profil est rond et simple, la finale plus serrée, réglissée et fumée, mais salivante et allongée.
Bien +(+)
Beaune – Clos des Mariages – 2016
On n’est qu’à 500 m à vol d’oiseau des vignes du Chorey mais le sol est différent, plus graveleux et avec moins d’argile, et donc plus filtrant.
La robe est claire, légèrement violine.
Le nez est un peu moins ouvert mais plus complexe, dévoilant une corbeille de fruits rouges, des notes florales et d’autres minérales, pierreuses.
La bouche est sur le même registre, assez corsée et d’une grande élégance, doté d’une chouette minéralité. Son profil est plutôt droit sans être strict, les tanins bien polis et la belle finale plus savoureuse.
Mon coup de cœur de la soirée :
Bien ++ / Très Bien
Côtes-de-Nuits Villages rouge – Les Chantemerles – 2014
La robe est très claire, elle a perdu ses reflets violacés mais reste jeune.
Le nez est friand, floral et fruité, sur de petits fruits rouges (cerise, groseille).
La bouche assez fine possède une belle acidité, des petits tanins accrocheurs et un fruité plus en retrait par rapport aux vins précédents de 2016. Une certaine austérité est aussi apportée par de légers amers en finale mais ce n’est pas rédhibitoire.
Bien +
Gevrey-Chambertin – 2015
La robe est moyennement sombre et laisse ressortir des reflets de jeunesse.
Très intense, le nez est marqué par des arômes fumés et toastés, presque brûlés, sur un fond de fruits rouges et noirs. Ces arômes sont en fait apportés par des fûts au brûlage plus prononcés. Cela devrait s’atténuer et se fondre avec le temps.
La bouche est charpentée, corsée, d’un gros volume, dotée d’une solide et belle matière. Le boisé est bien présent et devra également mieux s’intégrer au vieillissement, la finale étant longue à souhait.
Bien ++ en l’état mais on peut être optimiste pour dans cinq ans, ou même plus tôt à table.
Côtes-de-Nuits Villages blanc – 2014
La robe est de couleur paille.
Le nez, ouvert sans plus, allie brioche, miel et fruits jaunes bien mûrs allant jusqu’à l’ananas.
L’attaque assez large est habillée d’un très léger gras mais la bouche se montre vite fluide, manquant un peu de matière. La persistance est honnête, jusqu’à une finale à la fois iodée et douce.
Bien (+)
Meursault – Les Pellans – 2015
La robe est à mi-chemin entre paille et or.
D’une bonne intensité, le nez dégage des arômes de miel, de vanille, de fruits jaunes et une touche d’amande.
Ronde et bien charnue, au gras tapissant le palais, la bouche est encore empreinte d’un élevage sensible mais relativement fondu dans une matière mûre. Une très belle allonge et une finale vive et plus en énergie complètent le tableau.
Déjà
Très Bien mais à attendre au moins cinq ans pour plus de complexité.
Eric Pansiot nous fait alors un beau cadeau en sortant de sa cave personnelle un :
Côtes-de-Nuits Villages rouge – Les Chantemerles – 1989
La robe est d’un grenat relativement sombre, aux reflets nettement tuilés.
Le nez est puissant, entièrement axé sur des arômes tertiaires : sous-bois, animal, pruneau, boisé assez brûlé. C’est un poil trop austère pour moi car je n’ai pas trouvé les fins arômes de rose fanée des vieux grands vins de Bourgogne.
La bouche joue dans le même registre aromatique avec cependant un peu plus de finesse. La matière en impose encore, bien soutenue par une grande acidité structurante qui fournit également une belle allonge.
Bien ++ en prenant en compte les décennies traversées.
En conclusion, des vins réussis et vrais, au rapport qualité / prix intéressant.
Un grand merci à Eric Pansiot pour son naturel, sa disponibilité et sa générosité.
Jean-Loup