24 mai 2011 : Visite annoncée ayant pour but la découverte du Domaine Matrot. Monsieur Thierry Matrot, en personne, nous prend en charge. Je l’en remercie vivement.
En gagnant la cave de dégustation, Monsieur Matrot me demande le pourquoi de la visite. J’explique que cherchant à organiser une verticale géographique d’AOC Meursault (vins blancs, si possible du même producteur), avec au départ de la RN74 en AOC Bourgogne, une montée vers l’AOC Meursault, un passage dans les 1ers crus : Charmes dessous / dessus, suivi des Perrières pour enfin aboutir à Blagny, ouf ! C’est sur les conseils d’un autre viticulteur de Meursault que j’ai contacté le Domaine.
Ensuite, il nous livre un petit historique sur le Domaine, des explications quant à sa façon de faire, (longues fermentations, bâtonnage adapté, usage modéré du fût neuf, …).
Passage à la pratique avec le
Meursault 2007 (blanc). Issu de nombreuses (11) parcelles réparties à travers toute la zone d’appellation, le vin dévoile au premier coup de nez, le « classicisme » du Meursault, (c’est facile comme définition), des arômes de fleurs blanches, une pointe de noisette, un chouïa de beurre, de pain frais sortant du four, de miel, … . En bouche, très belle sensation d’équilibre, onctueux, moyennement long, petite pointe d’acidité rafraîchissante en finale. Très correct début malgré la jeunesse du vin. (Le domaine élabore des vins à attendre)
Nous poursuivons avec le
Meursault Blagny 2007, au passage, explications quant à la législation bourguignonne et ses méandres, j’aime cela ! Ici, avec ce vin, on monte d’un cran. Un nez plus complexe où pointe déjà une (sensation, touche, pointe, expression)* minérale, (* = biffer les mentions inutiles). Le nez est confirmé par la bouche avec un corps plus massif, un beau dosage des acidité et alcool, une gamme d’arômes incluant les fruits secs, des épices douces et la craie humide (bout de craie sur la langue). Plus structuré, devra être attendu plus longtemps ou carafez-le à l’avance.
Suit le
Meursault-Charmes 2007, (80% Charmes-Dessus et 20% Dessous) je ne suis pas né à Pise et pourtant j’ai un net penchant pour ce premier cru. Rond, gras (sans être écœurant), puissant, équilibré, noisette, miel, pain beurré, soupçon d’épices (curry, cardamome), fruits secs, …, bref le Meursault-Charmes comme je les aime ! Merci Monsieur Matrot. A attendre patiemment. (Plus que 1460 jours, plus que 1459 … … .)
Nous n’aurons pas le plaisir de déguster du
Meursault-Perrières car vu les rendements homéopathiques de la parcelle (0.53 ha), 2007 et 2008 sont déjà épuisés.
Le vin qui succède est un
Puligny-Montrachet 1er cru Les Chalumeaux 2008, si l’impression de retomber d’un cran peut être envisagée, cela ne dure qu’une fraction de seconde, le temps de se réhabituer à un autre type de vin. Nez nettement plus floral que fruité, le vin passe plus en délicatesse qu’en force. On retrouve ici l’élégance naturelle du Puligny accompagné d’une touche minérale légère (type silex) qui lui donne sa noblesse. Le millésime (2008) apparaît plus « raide », attention, pas nécessairement acide, que le 2007 mais également plus racé et de bonne garde à qui saura attendre.
Changement de couleur avec la dégustation d’un
Volnay-Santenots 2007. Après un élégant grand blanc, voici un élégant grand rouge. Cerise, mûre, framboise, fruits rouges en général, un rien d’épices, un soupçon de vanille (élevage peut-être ?), belle robe rubis éclatante, beaucoup d’allure, de finesse et de race. Quelle entrée dans le monde des rouges !
Ensuite, une AOC que j’apprécie également, un
Blagny 1er cru La Pièce sous le Bois 2007, la robe est légèrement plus soutenue. Le nez offre des arômes de cerises (plus noires que rouges), une touche de framboise et de cassis, déjà le côté terroir du Blagny (sous-bois, c'est-à-dire un mélange : gibier, humus, champignon, feuille, …) pointe son nez (c’est le cas de le dire). La bouche est équilibrée, de belle corpulence, acidité, tanins et alcool font bon ménage. L’élevage se devine mais contribue à la qualité du vin. Celui-ci est déjà très tentant maintenant mais quelques années supplémentaires lui permettront d’offrir tout son potentiel. Inutile de vous préciser que j’aime !
Une bonne heure et demie plus tard, une commande est passée mais vu la température extérieure, j’ai des craintes à devoir laisser les bouteilles dans un coffre de voiture surchauffé. Ayant demandé à Monsieur Matrot de pouvoir repasser à la propriété en fin de journée, celui-ci accepte sans demander de paiement ni de garantie. Beau geste, merci !
En résumé : Belle découverte personnelle de ce Domaine. Le propriétaire et les vins valent largement le détour. Des vins nets, fins, équilibrés, à attendre (difficilement car déjà goûtables aujourd’hui). Remerciements sincères et au plaisir d’un nouveau passage cette année encore.
Didier