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Domaine Philippe Chéron, Domaine du Couvent

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DOMAINE PHILIPPE CHERON

 

Domaine Philippe Chéron
8, rue Félix-Tisserand
21700 Nuits-Saint-Georges
Tél. : +33 (0)3 80 62 11 79





Très peu d'info sur ce domaine ici ou sur le reste de la toile.
Philippe Chéron est l'ancien directeur technique du domaine Belland, il s'occupe de la propriété familiale depuis 2011.
Il s' agit d' un tout petit domaine d' à peine 5 hectares, les crus se répartissant sur les appellations Nuits Saint Georges, Vosne Romanée, Chambolle Musigny et
Clos de Vougeot, très vieilles vignes pour la plupart (2 hectares pour le seul Clos Vougeot).
Si vous souhaitez en savoir plus sur la conduite du vignoble, des vinifications etc, C' EST ICI!

Amicalement,
Paul
08 Nov 2014 18:53 #1
Pièces jointes :

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Réponse de oenopol sur le sujet CR: Philippe Chéron, Clos Vougeot 2007

CR: Clos Vougeot 07, Philippe Chéron

[size=small]Bouteille ouverte hier terminée ce soir, servie dans un grand verre à bourgogne[/size]
Robe d' un beau rouge sombre très lumineuse.
Le nez est envoûtant, sur la grenadine, la cerise et la menthe, quel pied! Le boisé épicé enrobe parfaitement le tout pour une sensation de douceur
malgré la puissance que dégage ce vin.
La bouche est plutôt fluide dans un registre plus terrien que sensuelle. Boisé un peu présent mais la cerise est omniprésente, ainsi qu' en milieu de bouche, des amers
(très bien intégrés, sinon je ne les aime pas) et des goûts de zeste d' orange. La longueur est correcte mais la rétro très parfumée reste très longtemps
dans le nez.

Un bien beau vin, difficile ce soir en dégustation pure, mais excellent hier avec le poulet au four. J' attend avec impatience vos réactions.

Amicalement,
Paul
08 Nov 2014 19:19 #2

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Réponse de oenopol sur le sujet Re: Philippe Chéron, Clos Vougeot 2007

En buvant le dernier verre ce soir avec un bon cigare (DAVIDOFF ANIVERSARIO No.2), le Clos Vougeot
perd toute son austérité. L' impression de croquer une cerise, déjà complexe mais pas tertiaire et toujours ses superbes
amers style écorce d' orange. Même la longueur a beaucoup progressé. SUPERBE, Plaisir++

Je retrouve le vin d' hier soir, je n' avais pas voulu pour autant à 19 heures trahir mon impression du moment. Un domaine que je vais suivre
de très près.

Amicalement,
Paul
08 Nov 2014 20:56 #3

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[size=x-large]Le renouveau du Domaine Paul Misset / Chéron à Nuits Saint Georges et la dégustation du millésime 2015[/size]
Parce qu'il n'y a pas que des étiquettes en Bourgogne, mes camarades et moi continuons à arpenter les lieux moins connus ici. Et dans la famille découverte, je voudrais le domaine Paul Misset / Chéron. Il est compliqué de trouver les coordonnées et encore plus de la littérature en ligne sur le domaine. C'est finalement en passant par le site des vignobles Chéron que nous parvenons à contacter Philippe. Ouf un mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Nous avons rendez-vous à Nuits-saint-Georges, aucune inscription ne signale l'appartenance du lieu. Nous sommes devant un hangar grand ouvert sur des cuves en béton thermo-régulées. Monsieur Chéron nous y rejoint.
[size=x-large]Un peu d'histoire[/size]
Paul Misset est le grand-père d’Yves et Philippe Chéron. Le premier s'occupe de la partie Rhôdanienne lorsque le second a repris les rênes du domaine Bourguignon en 2010.
"Mon grand-père était cassissier à Dijon. Il a voulu diversifier les activités et a acheté des vignes de Clos Vougeot en 1937. La parcelle était louée et nous avons récupéré la moitié de la récolte pendant près de 60 ans. Au début des années 1990, nous rachetons d'autres vignes. En 1994 nous commençons à vinifier et nous récupérons la location. Nous menons en parallèle l'exploitation dans la Vallée du Rhône. Je récupère le domaine complètement en 2010. J'ai réappris le métier de vigneron après avoir été éloigné du terrain pendant longtemps. Nous avons 5,5ha dont 2 sur Clos Vougeot. Une grande partie part au négoce. Pour le reste, nous avons Vosne, Chambolle et Nuits-Saint-Georges.
[size=x-large]L'importance du lieu dans la vinification[/size]
Philippe Chéron nous raconte le choix du bâtiment.
- C'est une des nombreuses cuveries qui étaient utilisées par des négociants. Ils ont délaissé celle-ci. Il était essentiel pour moi de pouvoir récupérer ces cuves thermorégulées en béton émaillé. Elles permettent des cuvaisons longues, un préfermentaire à froid - 12°C/13°C - pendant 10 jours. Vous apercevez également un pigeur mobile. Il me permet de ne pas trop extraire, même si le chapeau est parfois dur. La macération dure 1 à 2 semaines. Et je laisse décanter pendant presque 15 jours. Je procède ensuite à l'entonnage et direction la cave. Le vin est presque clair. Je remets quelques lies.
- Quelle est la durée de l'élevage?
- Au début, je n'ai pas eu de choix, il était court. Depuis 2014, il est un peu plus long, entre 14 et 16 mois. A mon arrivée, nous avions peu de futaille neuve, entre 15 et 20%. Depuis des crus tel Clos Vougeot atteignent 50%. Nous travaillons avec Rousseau, sur une chauffe basse, longue et lente.
[size=x-large]2015, le 5ème millésime depuis la reprise[/size]
"Il a fallu se réfreiner en 2015 pour ne rien faire. En 2014, il y a eu plus de choses à faire. J'ai notamment eu 10 jours de vinification de différence.
Philippe Chéron prélève sur ses tonneaux et nous entamons la dégustation des 2015

Gevrey Chambertin les Seuvrées
L'élevage est bien entendu encore perceptible. La rafle également. "Nous avons 50% de vendanges entières". Le fruit est éclatant. Ce n'est pas du tout austère. Ca commence bien :). B-

Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet
"Nous avons récupéré cela d'un échange avec un autre domaine en 2013. J'avais une parcelle qui était attenante à leur bâtiment. Nous nous sommes accordés sur nos intérêts respectifs."
C'est calcaire, presque un peu caillouteux pour donner une dimension verticale. Et là encore, quel fruit! J'apprécie décidément les préfermentations à froid bien réussies. C'est de la dentelle, c'est subtil. TB-
"Les raisins sont entièrement égrappés. Je ne cherche pas systématiquement la vendange entière mais j'en conservais auparavant 50% pour cette cuvée. C'était une erreur, je n'avais pas encore compris le terroir."

Nous continuons.
Vosne Romanée les Barreaux
Un vin gourmand, de la fraise avant sa juste maturité. C'est droit, finement acidulé. Comme un écrasé de fruits rouges vifs: groseille, framboise, cerise jeune. Je décèle même du pamplemousse, entre douce amertume et tension. "C'est également 100% égrappé. J'ai fait des essais. Il ne faut vraiment pas mettre rafle." TB

Chambolle Musigny les Quarantes Ouvrées
"Il s'agit de la réunion de 12 parcelles sur 9 climats. Le total de 9 des parcelles fait moins d'un hectare."
Une explosion de fruits en première partie de bouche. La seconde fut moins marquante, la partie de mes notes qui y est relative a disparu :D.

Chambolle Musigny Clos de l'Orme
Appellation village située en dessous de Charmes. 50% de VE.
La verdeur et l'élevage sont présents mais il subsiste cette ligne directrice sur la gourmandise avec l'impression de croquer de petites baies. Des notes salines viennent apporter de la complexité. B+

"Le millésime est très expressif. Le travail le plus important est celui des raisins, pas celui de la vinification."

Chambolle Musigny les Condemennes
"Parcelle comparativement plus proche de Vougeot, elle se trouve également sous un 1er cru. La vendange entière a pas mal tourné sur cette cuvée."
Il y a effectivement un petit supplément d'allonge, toujours des ce panier fruitier. La finale verdit légèrement. B+

Clos Vougeot grand cru
"Je monte à 75% de vendanges entières car je rentre les raisins souhaités. J'ai un passage où je ne retiens que les petits fruits et les ceps les plus proches des Echezeaux. Avec des petites cuves en hauteur, cela fait beaucoup de matière solide. Nous travaillons d'abord le jus. Il nous arrive de fouler au pied et à la main pour des extractions lentes. »
Beaucoup de fruits, d’amplitude et une sacré épaisseur. Quelques épices soutiennent le tout. TB- Un grand potentiel.

- Quels rendements avez-vous en général?
- Nous avons beaucoup de vieilles vignes. En 2015 cela chute en de nombreux endroits. -25% -30% sur Vougeot et Vosne. En principe les vignes, majoritairement plantées entre 1945 et 1946 ne bougent que peu. Sauf en 2015, 30hl au lieu des presque 40 usuels.
Sur les Gevreys, 35-36 hl est un bon niveau.
[size=x-large]La suite en bouteille et la protection du vin[/size]
Chambolle Musigny Clos de l'Orme 2014
"La mise sera faite dans une dizaine de jours. J'ai prélevé les bouteilles que vous voyez pour les Grands Jours. Pour l'essentiel, nous avons recours au camion d'un prestataire. Ce qui oblige à concentrer la mise."
Une matière et une attaque délicates. De la chair. Du cassis, de la fraise. La rafle est moins perceptible, la salinité également. Cela reste bon. B+
- Dans quelle proportion protégez-vous vos vins?
- J'utilise peu de SO2 aux vendanges. Ce n'était pas le cas avant. Ca a changé avec l'oenologue. Nous travaillons avec Sylvain Pataille. Il est moins interventionniste. J'en remets en Juillet/Août suivant puis progressivement à chaque soutirage.

Vosne Romanée les Barreaux 2014
"Il nécessite une dernière filtration."
La tenue est moins aérienne mais reste bonne. Un léger amer et toujours de la finesse. B+/TB-
- Et en terme de CO2?
- Le Clos de l'Orme est souvent celui qui en a le moins, aux alentours de 500 lorsque les autres tournent autour de 800 pour le moment.

Gevrey 1er cru Champonnet 2014
"Le vin fait un passage prolongé sur lies. Sur 2015, le degré d'alcool atteint 14,5°C. Nous avons du acidifier très légèrement; pas sur les autres cuvées. 2014 est plus équilibré de ce point de vue."
La trame est plus serrée. Le vin est puissant mais il conserve une colonne fruitée. B+/TB-

Clos Vougeot grand cru 2014
Des saveurs de bonbon berlingot, de framboise, de groseille. Des tannins très présents confèrent ici une énorme matière. L’ensemble glisse pourtant déjà sur le papilles. Cela mériterait quelques années encore afin de polir le tout. TB-
« Je me permets de pousser Vougeot plus loin que tous les autres vins. Il le supporte."

Chambolle Musigny Clos de l'Orme 2013
« Une partie de la récolte part au négoce. Les négociants amènent d’ailleurs leurs fûts et je les garde pendant 3-4 mois. Cela permet de goûter sur différents bois et de se faire une idée. »
Le nez est plutôt élégant. La bouche est droite, plus austère mais elle demeure bonne. La finale est appétante et elle se prolonge quelques secondes. B 2014 risque de dépasser 2013.

Vosne Romanée les Barreaux 2013
Un nez ouvert sur la fleur de sureau, des herbes séchées. Le toucher est délicat, soyeux. La fin est salivante et plus saline. B+/TB-

Gevrey 1er cru Champonnet 2013
« La vigne est issue d’un échange avec Faiveley. Nous avions une vigne sur Nuits Saint Georges qui était attenante à leur bâtiment."
Un vin de milieu de bouche. De l’accroche, des épices, une gourmandise modérée. B
Je trouve le 2015 plus « pur » en terme d’expression.
C’est une vigne en tension. Nous avons fait une pièce de moins en 2015 et effectivement le résultat est un vin plus direct. Tenez, j’ai quelque chose d’un peu plus ancien

Vin inconnu
« Cela précède mon arrivée. Le style est moins poussé, la cuvaison est plus courte. »
Le nez n’en est pas moins évolué, avec un peu de complexité. La bouche est confite, vive et fraîche. B+ Chambolle Musigny 2001. Je vois camarade Nol acquiescer son contentement ;).
[size=x-large]Comment menez-vous vos travaux dans la vigne?[/size]
Une fois n’est pas coutume, nous abordons la question en fin de dégustation.
Je travaille beaucoup les sols. Je suis souvent sur mon tracteur. 2000 est la dernière année où nous avons désherbé les parcelles, à l’exception de Vosne. En ce qui concerne les travaux en vert, je rogne tardivement et haut. J’enlève les entre-coeurs. Il n’y a pas de gestes systématiques. Il faut chercher ceux adaptés à chaque terroir. La variété est grande. Nous avons des vignes de 30 ans, d’autres de 60 ans. Des terres en plaine ou en coteau.
Travaillez-vous en bio?
Non pas encore à 100%. Entre 80 et 90%. Nous n’utilisons pas d’insecticide, le cuivre et le soufre dès que possible pour le mildiou. Après il reste occasionnellement les traitements contre l’oïdium. En 2015 nous n’avons pas eu de mildiou. La pression de l’oïdium fut en revanche forte. Il a fallu utiliser le souffre dans de bonnes conditions. A plus de 20°C, il brûle les raisins.
Un grand merci Monsieur Chéron pour le moment que vous nous avez consacré.

Une bien belle découverte. Ce qui a frappé mes camarades et moi, c'est l'évolution très rapide du domaine avec les choix de son géniteur. Il ne considère rien comme acquis ni définitif. Il n’hésite pas non plus à se remettre en question. On a notamment goûté la disparition de la rafle sur le Gevrey 1er cru. On a également goûté les idées plus poussées sur le Clos Vougeot. La qualité et l'appréciation du domaine augmente à vitesse grand V à chaque millésime. C’est certain, des pépites à suivre, il en reste en Bourgogne. Celui de Philippe Chéron fait assurément partie de cette classe.

HD
03 Mai 2016 01:34 #4

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Si un administrateur passe par ici, le domaine porte le nom du grand-père: Paul Misset. Serait-il possible de l'insérer dans le nom du topic ? Merci ;)

HD
03 Mai 2016 10:17 #5

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(tu) Super CR, merci.
C'est toujours sur le même périple ?
(vous avez écumé combien de domaines ? :D)

JC
LPV Lutèce
03 Mai 2016 10:56 #6

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Réponse de Psylo sur le sujet Re: Domaine Philippe Chéron

Très beau CR comme d'habitude

Pour avoir bu un VR Barreaux 2010 je peux confirmer que ce domaine frise avec l'excellence
Hâte de boire les nouveaux millésimes

Samuel
03 Mai 2016 11:40 #7

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jclqu écrivait:
> (tu) Super CR, merci.
> C'est toujours sur le même périple ?
> (vous avez écumé combien de domaines ? :D)

Il m'en reste au moins 2 à écrire, peut-être 3 si j'ai le courage ;)

HD
03 Mai 2016 14:14 #8

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Réponse de Nol sur le sujet CR: Domaine Philippe Chéron

Bonsoir,

Je me permets d’ajouter ces quelques notes (il manque quelques cuvées pour lesquelles je n’ai rien noté, sans doute un petit coup de mou dans une journée chargée….) au, comme toujours, super CR de SP.

Gevrey Chambertin Les Seuvrées 2015
Sur les fruits noirs, tonalité assez sombre, la rafle est présente, l’élévage aussi. Contrairement à SP, je l’ai trouvé un peu austère, mais c’est profond. B

Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet 2015
On a d’abord beaucoup de fruits et puis en-dessous une trame plus froide, minérale. Le résultat est très beau : le fruit donne de la rondeur et de la largeur, la minéralité de la verticalité. Matière très soyeuse. Bref, j’ai beaucoup aimé ce vin.. TB

Vosne Romanée Les Barreaux 2015
Sur les fruits rouges frais, la matière est fine, fraîche et acidulée, le vin reste en haut de la bouche avec une belle finale. Très digeste, difficile à cracher… Il y a du rab ? TB+

Chambolle Musigny Les Quarante Ouvrées 2015
Là encore beaucoup de fruit, plus enrobé que le Vosne, avec de la rondeur, mais moins de peps. B++

Chambolle Musigny Clos de l’Orme 2015
Toujours du fruit, mais le vin semble moins en place, l’élevage est perceptibe, un peu de verdeur ; comme SP, j’ai noté « salinité ». B

Clos Vougeot 2015
Pour moi difficile à apprécier à ce stade, même si le potentiel semble grand. Fruits noirs, épcies, très grosse matière qui envahit le palais ; c’est du costaud !

Vosne Romanée Les Barreaux 2014
Le fruit est un peu moins éclatant que sur le 2015, mais on retrouve la matière fine et soyeuse. Là encore haute buvabilité ! TB-

Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet 2014
Fruits noirs, grosse matière, c’est un peu austère, un poil astringent en final, mais il y a du vin là-dedans ! A attendre sereinement ; B+ aujourd’hui, TB pour le potentiel

Chambolle Musigny Clos de l’Orme 2013
Très beau nez sur les fruits frais ; la bouche est moins charmeuse, on dira que c’est droit à la limite de la dureté… TB- pour le nez, B- pour la bouche

Vosne Romanée Les Barreaux 2013
Au nez, le fruit est un peu plus discret que sur le Chambolle, mais il y a davantage complexité, avec des épices et un côté herbes séchées (et non je n’ai pas copié sur SP, c’est écrit sur le petit carnet…). En bouche, on retrouve les caractéristiques du 2014 et du 2015 : l’acidité qui donne de la fraîcheur, le soyeux de la matière, avec en plus une touche saline. Je vote Vosne Romanée Les Barreaux ! TB+

Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet 2013
Le contraste est important avec le Vosne : c’est assez austère, puissant, les tanins se font sentir. Pas très séducteur... Sur cette cuvée, le saut qualitatif depuis 2013 est assez saisissant ! B-

Chambolle Musigny 2001 (à l’aveugle)
Le fruit est encore bien présent, des épices, la vin a encore de la fraîcheur et du peps. C’est bon ! B+ / TB-

En bref, la découverte d’un beau domaine et la rencontre d’un vigneron particulièrement attachant.

Paul
03 Mai 2016 19:53 #9

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Réponse de No Sport sur le sujet Domaine Philippe Chéron / Paul Misset

J'ai un Clos Vougeot 1993 de Paul Misset qui s'est oublié dans ma cave et que j'ai retrouvé récemment.

A cet égard le CR de Super Pingouin m'étonne puisqu'il relate qu'ils ont commencé à vinifier en 1995 :?
19 Oct 2017 13:45 #10

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Réponse de Nol sur le sujet Domaine Philippe Chéron / Paul Misset

L'ami SP écrit dans son CR en citant Philippe Chéron : "Mon grand-père (Paul Misset) était cassissier à Dijon. Il a voulu diversifier les activités et a acheté des vignes de Clos Vougeot en 1937. La parcelle était louée et nous avons récupéré la moitié de la récolte pendant près de 60 ans. Au début des années 1990, nous rachetons d'autres vignes. En 1994 nous commençons à vinifier et nous récupérons la location".
Donc, depuis 1994, ils commencent à vinifier les vignes acquises au début des années 1990. S'agissant du clos Vougeot, ils vinifient la moitié de la récolte depuis la fin des années 30. C'est ainsi que je l'avais compris lors de la visite au domaine. Il est donc logique de trouver du Clos Vougeot Paul Misset 1993
Bonne dégustation
Paul
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: No Sport
21 Oct 2017 13:21 #11

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Réponse de No Sport sur le sujet Domaine Philippe Chéron

CR: Clos Vougeot 1993 - Paul Misset

Eh bien voilà, je l'ai ouvert ce vieux Clos avec pas mal d’appréhensions, compte tenu de l'âge, de l'origine (vin de négoce) et du bouchon complétement imbibé.

Au final, un vin, à la robe un peu trouble, qui a passé son apogée mais qui délivre encore des arômes de fruits noirs qui couvrent les arômes tertiaires (humus, champignon, notes balsamiques). C'était pas mal du tout pour un vin de 24 ans...
05 Nov 2017 20:24 #12

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Réponse de Super-Pingouin sur le sujet CR: 2016 au Domaine Philippe Chéron

De retour chez Philippe Chéron pour le millésime 2016


Nous voici de retour à Nuits-Saint-Georges. Mes comparses et moi souhaitions cette année encore continuer à suivre le renouveau du domaine. Les changements constatés en 3 millésimes sont tellement flagrant que nous voulions valider sur une année plus difficile la trajectoire prise. Pour reprendre camarade Nol :"Philippe Chéron est un type génial. J'ai une grande sympathie pour lui. Il est le seul vigneron à te faire visiter d'en haut ses cuves en fin de fermentation, à te faire goûter ses moûts, etc. Et les progrès entre 2013 et 2015 sont saisissants." L'effet allait-il retomber comme un soufflé et nos visites futures dans la région passer leur chemin?


Comment se présente 2017 par rapport à 2016?


La question pour mettre les vignerons dans les bonnes conditions :) :
- Vous devez être soulagé avec les volumes en 2017?
- Nous arrivons à 36-38 hl. Nous faisons 16 à beaucoup d'endroits en 2016... 2017 s'est présenté avec un déficit d'anthocyanes. Les peaux étaient épaisses et difficilement extractibles.

Chambolle Musigny, les 40 ouvrées 2017
Oui, oui, vous avez bien lu l'année. Une visite chez Philippe Chéron est toujours didactique. Il s'agit de la deuxième année où il nous fait le privilège de goûter le millésime tout juste sorti.
"Il faut prendre en considération que la malo n'est pas encore faite. Elle se fait rarement avant le Printemps."
SP: Beaucoup de fruits rouges, sur la groseille, la fraise, la mûre et ce, dès l'attaque. Il y a un trait de verdeur, de pomme verte lié à l'absence de malo.AB+/B-
OG: Grenadine, fraise, groseille, un fruité éclatant sur ce vin tout bébé qui ressemble encore à un excellent jus de fruits. C’est très agréable et on apprécie l’exercice de goûter les vins en cours de fermentation ou les ayant juste finies lors de nos visites au domaine.

- Sur les années plus maigres en alcool, chaptalisez-vous vos cuvées?
- Jusqu'à 7/10ème maximum, pour atteindre une moyenne à 13°. Sur Vougeot, je ne le fais pas en revanche. Il y a suffisamment de matière et de maturité. Au regard de la bonne tenue de 2017, je n'aurai pas besoin de sulfiter tout de suite.
- Pouvez-vous nous rappeler le début de votre vinification? Vous nous avez raconté tenir à reprendre un site avec des cuves thermorégulées pour commencer la fermentation à froid.
- C'est important pour moi. La fermentation dure de 20 à 30 jours. Je déguste avant de prendre la décision de presser. J'attends que la bouche s'arrondisse.
- Des pigeages peut-être?
- Non, seulement des remontage. Et je tâche d'être plus doux à la fin.
- Depuis que nous vous connaissons et même si cela est récent, nous avons pu constater des changements importants dans le style de vos vins, vers des choses plus aimables sans qu'elles soient dénuées de fond. Nous avons notamment la trajectoire prise par les Champonnet. Avez-vous changé quelque chose cette année?
- Je goûte beaucoup plus tard qu'auparavant. Je me freine. J'attends pratiquement que la fermentation se termine avant de "connaître" le vin. Ca m'évite de vouloir intervenir trop tôt.
- Et dans les vignes?
- Nous portons une attention supplémentaire encore aux pieds. Nous effeuillons un peu plus. Nous regardons et corrigeons éventuellement la répartition de la charge d'un cep. Sur Gevrey, elle était plus forte en 2017 qu'habituellement.


2016, une année à maturité élevée?


Une partie d'entre-nous avait déjà pu goûter 2016 l'an passé. Les vins étaient plutôt durs, taniques. Ils avaient pu susciter la perplexité de quelques-uns. Comment ont-ils évolués un an plus tard?

Gevrey chambertin les Seuvrées
SP: Un nez fruité, aérien et épicé. La bouche reprend la même même attaque gourmande et elle poursuit la partition avec un fond confit et des petites baies. La finale est un peu plus sévère. Il existe un socle de matière sèche qui subsiste une fois la gorgée passée. Cette entame du millésime 2016 ne laisse pas du tout penser à une année maigre. B
OG: Le nez est en retrait. On a des arômes de fruits noirs fermentés.

- Comme pour beaucoup dans la région, vous avez du avoir du gel.
- Tout Chambolle Musigny a souffert, à l'exception de Charmes.
- Nous sentons une pointe asséchante en finale. De la vendange entière peut-être?
- Oui, il y en a 50%.
- La matière est plutôt présente pour un millésime que l'on aurait pu penser plus frêle.
- Il y avait beaucoup de choses dès le départ. La couleur par exemple s'est faite simplement. Nous avons moins pigé.


Vosne les Barreaux
"Une parcelle en haut de côteau. Elle est entourée des Petits Monts, des Brûlées, de Cros Parentoux et de Richebourg."
SP: Des fraises, des cerises juteuses mais un registre surtout floral et élégant avec de la violette notamment. C'est droit, long, structuré avec matière fine mais consistante. TB Nous partageons notre appréciation sur ce cru que nous sommes quelques uns à préférer chaque annnée.
OG: Le nez est élégant, floral est très accessible. La bouche est rectiligne, propose une belle allonge. On a ici un très bel exemple de pinot bien net sur la finesse.

- Une cuvée toujours aussi plaisante dans sa verticalité et sa finesse.
- Nous sommes 100% égrappé ici.
- Nous allons goûter le Chambolle. Compte tenu des rendements, j'ai fait un assemblage. 15 hl/ha, nous ne faisons que 12 pièces.

Chambolle Musigny
SP: Un nez plutôt kirché. La gourmandise en attaque laisse vite place à une certaine austérité. L'ensemble est assez puissant.B-

- Le chambolle continue à montrer que 2016 est assez mûr en fait.
- Nous avons certes eu un mois de décalage dans la vendange par rapport à 2015 mais la charge était plus faible. La vinification fut plus rapide d'une semaine environ. Et nous avons effectivement ce registre de fruits noirs. 2016 ne fait que 0,5 degrés de moins que 2015.

Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet
SP: Il y a ici un sucroît de matière, une expression de fruits rouges plus grande. Quelques notes métalliques et une fin de bouche noire et épicées. Un vin plus mûr que le 2015 de mon souvenir. B+/TB-

- Nous sommes dans une partie moins profonde de la cave. Et elle semble avoir été débarassée des objets inutiles.
- Oui je compte utiliser cet espace. Cela évitera de descendre un niveau. Je vais vous faire goûter quelque chose de nouveau:

Nuits Saint-Georges 1er cru Aux Murgers
" Nous avons 21 ares. Il s'agit de vignes de mon grand-père que nous avons récupérées après 20 ans avec une petite parcelle de Vougeot. Les vignes sont très vieilles. Il y a beaucoup de manquants. Nous faisons 2 pièces en 2016 et 3 en 2017. Le sol ne respire pas. Cela va être un travail de 3 à 4 ans. Il y a 100% de VE."
SP: Le nez est evanescent, épicé. Le registre gustatif penche vers l'aubépine, la violette et la rose. La conclusion se présente sur la pointe de la langue et donne l'impression de tomber. L'ensemble persiste néanmoins. Le palais est net et le pourtour de bouche conserve les épices.B-
OG: Nez portant une puissance de fruits noirs et en retrait des touches florales. La bouche offre du fruité, de la puissance et des épices en finale. Effet waouh.

Clos Vougeot Grand Cru
"100% VE, 50% de fûts neufs."
SP: Le vin est dense dans le volume entourant la langue. C'est épicé et chaleureux... mais la finale est bien plus aimable que les millésimes précédents. Il y a beaucoup de tanins et on devine la VE mais c'est enrobé. TB-/TB
OG: Aromes complexes de fruits rouges et noirs. La bouche offre un déroulé débutant par une entrée fruitée, suivis par un équilibre entre tension et puissance un peu sauvage, et une finale aux tannins très fins.
"J'essaie de travailler la finale. Je pige beaucoup moins que sur les autres vins. Je ne m'interdis surtout pas d'évoluer. J'ai compris qu'il fallait que le vin commence à s'arrondir dès la cuve. Il ne le fera pas après entonnage. J'attends donc un peu plus."
Ah bah flûte alors, moi qui ne m'attardais pas trop sur le Clos Vougeot en raison de sa puissance et ses tanins plutôt rèches et anguleux, 2016 commence à instiller un doute.


La distribution du domaine


Il faut croire que la notoriété du domaine grandit.
- J'ai aperçu vos vins chez un caviste à Deauville. Je ne m'y attendais pas.
- Je me suis regroupé avec d'autres domaines et nous sommes représentés par quelques agents. Leur réseau est assez étendu. Et la communauté des moyens a l'immense avantage pour les clients d'avoir de la diversité, et pas seulement quelques domaines.
- J'ai reçu un groupe chinois il y a quelques jours. J'ai quelques extras qui me restent si vous avez le temps.
- Nous sommes en retard mais votre confrère comprendra :)

Clos Vougeot Grand Cru 2014
SP: Un nez sur l'alcool. Il y a beaucoup de matière. Les tanins sont très présents et ils demandent à s'arrondir.
OG: Structure acide/fermentaire qui écrase le fruit et la matière. Et pourtant on a l’impression que cet aspect peu aimable cache de belles choses qui restent hélas trop en retrait. Assez peu à mon goût sur cet essai.

Clos Vougeot Grand Cru 2002
SP: Un nez champignonneux. Une matière évoluée et plus fluette. De la fraise de pot pourri et des épices qui arrivent au galop.
OG: Peu de notes. Un vin qui a dépassé son apogée depuis trop longtemps.

- C'est un peu plus rude que 2016.
- J'essaie de travailler les lies pour apporter du gras. J'ai fait quelques essais de bâtonnage. Ce n'était pas concluant. Comme évoqué, le travail se fait en haut, dans la cuverie. Il s'agit de ne pas avoir cette dureté dès le départ. Je fais une macération plus douce et je ne décuve pas tant que l'ensemble ne s'est pas arrondi.


L'ensemble du groupe est sorti ravi de cette dégustation tant les 2016 se sont rendus plus aimables. J'ai même pu saisir un "Ah ouais, je kiffe." d'ami AntoineM qui nous précisera la cuvée s'il passe par ici :). La dynamique dans l'évolution et l'amélioration ne s'épuise pas chez Philippe Chéron. Chaque année nous constatons les progrès accomplis. Notre hôte ne se fige pas dans une vérité de l'instant. Il tente, expérimente et sait reconnaître dans ses vins les traits qui peuvent apparaître moins avenants. Il s'adapte à chacun de ses crus sans appliquer une formule universelle. C'est toute la qualité de ce vigneron à l'esprit finalement très jeune et volontaire. Vivement la dégustation complète de 2017 !

HD
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28 Déc 2017 13:49 #13

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C’est avec un très grand plaisir que, pour la troisième année consécutive, nous nous rendons chez Philippe Chéron, à Nuits-Saint-Georges. Pour moi, c’est notre découverte n° 1 de ces dernières années (merci SP), bien évidemment pour les vins, mais aussi pour la personnalité particulièrement attachante et (très) légèrement décalée de ce vigneron si sympathique.
Il y a eu quelques changements dans les grands locaux situés en plein coeur de NSG et qui appartenaient auparavant à un gros négociant : de nouvelles cuves, une nouvelle ouverture pour faciliter l’arrivée de la vendange, des caves (sur plusieurs niveaux) rénovées. Comme de nombreux vignerons, Philippe Chéron à le sourire : après le très difficile millésime 2016 marqué par le gel (16 hl/ha sur la plupart des crus), 2017 marquait déjà un certain retour à la normale (36/38 hl/ha) ; 2018 fait encore mieux puisque l’on dépasse légèrement les 40 hl/ha.



« Voulez-vous descendre dans la cave du bas pour goûter le millésime 2018 avant d’attaquer 2017 » ? Volontiers ! Et c’est parti pour une longue dégustation….

Le millésime 2018 :



Bien évidemment, il ne s’agit là que de brèves impressions de dégustation, car il est bien difficile de se faire une idée sur des « vins » aussi jeunes, avant la malo et où il faut donc essayer de faire abstraction des notes de pomme assez présentes sur certaines cuvées….

Gevrey-Chambertin Les Seuvrées (50 % VE) :
Nez assez floral, en bouche une sensation de fruits compotés ; l’acidité ressentie semble assez basse.

Vosne-Romanée Les Barreaux (égrappé) :
Jolies notes de framboise au nez, bouche fraîche et « dynamique » avec une belle acidité.

Chambolle-Musigny Les Quarante Ouvrées (égrappé) :
Au nez, la pomme est assez présente, derrière on a quelques notes de fruits rouges ; la bouche est ronde, mais avec en finale une acidité assez sensible.

Chambolle-Musigny Clos de l’Orme (50 % VE) :
Au nez, une sensation de confiture de fruits ; l’attaque en bouche est gourmande, ensuite c’est riche, avec des notes de fruits noirs ; la finale serre un peu.

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet (égrappé) :
Au nez, j’ai trouvé que l’alcool était assez sensible, ça chauffe un peu ; en bouche, grosse matière, beaucoup de tanins et pas mal d’accroche.

Nuits-Saint-Georges 1er cru Aux Murgers (100 % VE) :
Nez sur les fruits noirs, puissant, avec une touche mentholée ; la bouche est dense, séveuse et tapissante ; la vendange entière semble parfaitement intégrée ; ça promet...



Nous attaquons maintenant le ou plutôt les Clos Vougeot. Le domaine possède en effet deux hectares sur ce GC dont une partie part au négoce. Il y a une parcelle en bas du Clos et deux en haut, la seconde ayant été récupérée par Philippe Chéron en 2016 (c’était un fermage). Sur ce millésime 2018, les 3 parcelles sont vinifiées séparément.

Clos Vougeot n° 1 (parcelle du bas, égrappé) :
Pas mal de pomme au nez, puis des fruits rouges ; en bouche, il y a du volume, pas mal d’acidité et un peu d’accroche, même si cela reste relativement « aimable ».

Clos Vougeot n° 2 (1re parcelle du haut, 100 % VE) :
Nez plus sombre, davantage sur les fruits noirs ; en bouche, c’est assez costaud, beaucoup d’accroche et une finale qui serre ; une boisson d’hommes, comme dirait l’autre…. Si j’ai bien compris, ce sont les vins issus de cette parcelle qui sont essentiellement destinés au négoce.

Clos Vougeot n° 3 (2nde parcelle du haut, égrappé) :
Le nez est proche du n° 1, sans la pomme et avec une petite note « terreuse » ; la bouche est ronde, charnue, avec des tanins présents, mais enrobés.

C’est sur ce Clos Vougeot que Philippe Chéron a le plus évolué récemment : les millésimes précédents que nous avions goûtés (2013 à 2016) étaient dans un style très « viril » (particulièrement 2013 et 2014, le changement était déjà sensible sur 2016), avec des vins très puissants, un peu durs et « bruts de décoffrage ». Les choses changent désormais, notamment avec de l’égrappage sur deux des trois parcelles.

Le millésime 2017 :



Gevrey-Chambertin Les Seuvrées :
Waouh !, ouch !, oulah ! sont les onomatopées qui jaillissent lorsque nous posons nos nez dans les verres : un fruit explosif, groseille, myrtille, framboise, avec une très légère note vanillée ; la bouche n’est pas en reste, « saturée » de fruits, avec une matière particulièrement soyeuse ; superbe : une cuvée que je n’ai jamais aussi bien goûtée (le fait d’être le 1er 2017 à « passer » après les 2018 explique peut-être un peu cet enthousiasme général) ; TB+ / Excellent -

Vosne-Romanée Les Barreaux :
Nez fin et délicat, moins explosif que le Gevrey, avec des fruits rouges (framboise, groseille, un peu de fraise) très légèrement épicés ; bouche tendue et précise, sur la longueur, matière soyeuse et délicate, longue finale où l’on retrouve quelques notes épicées. Ce Vosne est notre « chouchou » depuis le millésime 2013 et cela se confirme en 2017 ; Excellent

Chambolle-Musigny Les Quarante Ouvrées :
Nez un peu « froid », sur les fruits noirs ; la bouche est assez puissante, on retrouve les fruits noirs ; un vin davantage sur la largeur qui a tendance à rester un peu en bas de la bouche (nettement moins de « peps » que le Vosne) ; B-

Chambolle-Musigny Clos de l’Orme :
On retrouve la tonalité sur les fruits noirs du précédent, mais j’ai nettement préféré la bouche de celui-ci : beaucoup de volume, davantage de tension, un fruit très pur, c’est tapissant et salivant, avec une finale légèrement saline ; TB-

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet :
Nez « sérieux », assez sombre et « froid » sur des notes de fruits noirs et de ronce ; la bouche est plus « claire », avec l’apparition de notes de fruits rouges et une acidité assez haute ; pas mal d’accroche jusqu’à une finale très aromatique avec quelques épices ; un vin que j’ai peut-être un peu moins bien goûté que sur 2015 et 2016 (et c’est surtout la 1re fois que j’ai préféré le village au 1er cru) ; B+

NSG 1er cru Aux Murgers :
Nez large et puissant, sur les fruits noirs très mûrs, un peu confiturés, beaucoup d’épices ; bouche très puissante, grosse matière : « ça envoie », mais avec un très bel équilibre, beaucoup de relance ; une touche mentholée, en raison sans doute de la vendange entière ; le vin ne « serre » pas du tout et la finale est très longue et persistante ; Excellent +

Clos Vougeot (assemblage des parcelles, 50 % VE) :
Au nez on est davantage sur les fruits rouges, c’est un peu vanillé et il me semble sentir une petite pointe d’alcool ; en bouche, on retrouve les fruits rouges, c’est puissant, mais il me semble moins que le NSG, il y a de l’accroche, mais c’est nettement plus aimable que 2013/2014 et même 2015 ; B+/TB-

Mais avec Philippe Chéron, une dégustation n’est jamais terminée… Si nous n’avions pas été attendus chez Guillaume Tardy, nous aurions eu droit à la totalité des 2016 (pour des notes de dégustations sur ce millésime, il y a un an : www.lapassionduvin.c...) ! Nous en goûterons finalement deux, ainsi que quelques vins de millésimes antérieurs.

Les autres millésimes :

Gevrey-Chambertin Les Seuvrées 2016 :
Nez plutôt sur les fruits rouges, des épices (note de cannelle), mais aussi une légère sensation d’oxydation (bouteille ouverte depuis plusieurs jours) ; bouche aimable et assez soyeuse, avec un fruit un peu confit.

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet 2016 :
Nez assez fermé, fruit en retrait, les épices en avant ; bouche très droite, dans un style assez austère, mais élégant ; on retrouve les épices en finale ; c’est encore très très jeune.

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet 2014 :
Nez qui pinote bien et commence à évoluer, notes de ronce et de sous-bois ; en bouche, on est sur les fruits confiturés, voire légèrement « cuits » ; la finale serre encore un peu.

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet 2013 :
Nez proche du précédent, un peu moins évolué, mais légèrement alcooleux ; la bouche est assez dure, ça serre beaucoup, la maturité semble assez basse, un peu d’astringence en finale.
Et Philippe Chéron, avec sa franchise et son humilité assez déconcertantes, de nous prendre à témoin : « vous voyez, la vendange entière, c’était une erreur sur ce climat ; maintenant j’ai compris, c’est tout égrappé et j’interviens moins ». Effectivement, le saut qualitatif sur les trois derniers millésimes est assez saisissant….

Clos Vougeot 2013 :
Nez un peu évolué, très épicé, des notes de ronce, de fruits un peu cuits et une pointe d’alcool ; à l’attaque en bouche, on a un beau fruit, encore assez frais ; ensuite c’est un peu dur, avec une finale qui « serre » encore ; c’est plus aimable que lorsque nous l’avions goûté il y a deux ans, mais il est préférable d’attendre encore un peu. Là aussi on voit bien l’évolution avec le millésime 2017.

Voilà, cela fait maintenant 2 h 30 que nous échangeons avec Philippe Chéron et nous n’avons pas vu le temps passer. Il nous reste à récupérer nos bouteilles de 2016 et surtout à saluer et remercier très chaleureusement Philippe Chéron pour son accueil, son incroyable gentillesse et sa simplicité. Pour des amateurs de la Bourgogne qui adorent aller à la rencontre des vignerons, Philippe Chéron est vraiment la perle rare. Vivement l’année prochaine !

Paul

Edit : un grand merci à SP pour les photos.
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29 Oct 2018 15:21 #14
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LPV75 (re)goûte le millésime 2018 au Domaine Philippe Chéron

Avec un peu de retard, nous reprenons le fil de notre dernière virée bourguignonne de la fin octobre. Après Vincent Dancer (www.lapassionduvin.c...), Antoine Jobard, Sébastien Caillat (domaine Lamy-Caillat : www.lapassionduvin.c...) et Frédéric Lafarge (www.lapassionduvin.c...), nous terminons cette journée chargée chez Philippe Chéron, à Nuits-Saint-Georges. Je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, mais Philippe Chéron est un vigneron que j’apprécie tout particulièrement, non seulement pour la qualité de ses vins, mais aussi pour sa personnalité particulièrement attachante.
Nous allons revenir sur le millésime 2018, relativement généreux (40 hl/ha), déjà goûté l’année dernière, mais tellement jeune (moins de deux mois après les vendanges) qu’il était bien difficile de se faire une idée précise.



Gevrey-Chambertin Les Seuvrées (50 % VE) :
Nez profond, sur les fruits noirs, légèrement fumé, avec une note vanillée. En bouche, le vin est dense, avec une matière bien mûre. Les tanins sont présents, avec une légère accroche dans les joues, mais de belle qualité. Le vin ne chauffe pas et il y a une belle acidité en finale.

Chambolle-Musigny Les Quarante Ouvrées (100 % égrappé) :
Très joli nez, très pur et séduisant, sur le coulis de fruits (framboise, mûre). La bouche est très soyeuse, avec, comme le Gevrey, un bel équilibre maturité (qui semble élevée) / acidité, mais avec un peu moins de puissance et davantage de finesse. Un très joli vin.

Chambolle-Musigny Clos de l’Orme (50 % VE) :
Le nez est plus retrait, avec un côté austère, marqué par des notes « minérales » (calcaire, caillou), davantage que par le fruit. La bouche est « noire » (fruits noirs, notes de fumée, de cendre), avec une grosse strucrure (il y a de l’accroche) et on retrouve ce côté « froid », minéral. Nettement moins séduisant en l’état que l’autre Chambolle, mais avec sans doute pas mal de fond.

Vosne-Romanée Les Barreaux (égrappé) :
Un village bien entouré (Petits Monts, Aux Brûlées, Crox Parentoux et Richebourgs) et qui a toujours été notre cuvée préférée depuis notre découverte du domaine (millésime 2013).
Nez fin et délicat, sur le coulis de fruits rouges et de petites notes florales. La bouche est longiligne, mais avec de la densité et beaucoup d’énergie. Longue finale fraîche et salivante. Un vin d’une grande élégance.

Gevrey-Chambertin 1er cru Champonnet (égrappé) :
Nez bien ouvert, séduisant, sur les petits fruits rouges bien mûrs (de la framboise, notamment). La bouche est superbe : c’est à la fois très concentré et aérien, la matière est soyeuse, les tanins enrobés. La maturité semble élevée, mais sans aucune sensation de chaleur, malgré les 14,5 °, et on retrouve cette belle acidité, presque « sucrée », qui n’agresse pas le palais mais permet d’allonger le vin et de lui donner de la fraîcheur. Le plus beau Champonnet que nous ayons goûté depuis le millésime 2013 (et le jour et la nuit par rapport au même 2018 goûté l’an passé).

Nuits-Saint-Georges 1er cru Aux Murgers (100 % VE) :
Nez sombre et puissant, sur les fruits noirs confiturés, avec cependant une petite note mentholée (VE ?) qui apporte de la fraîcheur. En bouche, le vin est large, tapissant, avec une grosse structure et de belles notes de cerise noire. Il n’agresse cependant pas le palais, grâce à une matière soyeuse, avec un côté « glycériné » et des tanins enrobés. Un beau gros bébé.

Clos Vougeot GC :
Pour rappel, le domaine possède deux hectares sur ce GC dont une grande partie part au négoce. Il y a une parcelle en bas du Clos et deux en haut, la seconde ayant été récupérée par Philippe Chéron en 2016 (c’était un fermage). Sur ce millésime 2018, les trois parcelles ont d’abord été vinifiées séparément et nous avions pu les goûter l’année dernière. Cette année, nous goûtons l’assemblage « domaine » : parcelle du bas (égrappé) + la première parcelle du haut (égrappé) + 10 % de la seconde parcelle du haut (VE, tout le reste partant au négoce). Désormais, il n’y a donc pratiquement plus de VE sur le Clos Vougeot du domaine, et cela se ressent très clairement à la dégustation (les premiers millésimes que nous avions pu déguster, et notamment 2013 et 2014, étaient en VE et disons assez difficile d’accès, et pas seulement pour des PDF….). Si la matière demeure riche et la structure imposante, les tanins ne creusent plus les joues et n’assèchent pas le palais : c’est relativement enrobé et soyeux, avec, comme pour tous les autres vins, une très belle maturité. A attendre sagement, cependant.

Même s’il est déjà bien tard, Philippe Chéron nous propose de goûter deux vins en bouteilles :

Chambolle-Musigny Les Quarante Ouvrées 2015 :
Nez très Chambolle, comme dirait je ne sais plus qui… Plus sérieusement, on ressent déjà une toute petite évolution, avec des notes de ronce, de pot-pourri ; le fruit est un peu « kirsché », ce que je n’apprécie pas particulièrement. La bouche est pleine, avec une matière mûre qui tapisse bien les joues. On retrouve cette petite note de cerise à l’eau de vie, mais aussi quelques petites épices sur la finale.

Vosne-Romanée Les Barreaux 2016 :
Là encore, le nez ne m’emballe pas trop, en raison à nouveau de ces notes de kirsch. La bouche est en revanche superbe, avec d’abord une attaque large et ample, puis un vin qui se « tend » et avance vite en bouche, avec beaucoup d’énergie. La matière est dense, soyeuse et salivante.
Si je n’ai pas été totalement convaincu par le nez de ces deux vins, force est de constater que les « jus » sont vraiment d’une grande qualité car on a à la fois la finesse du pinot et beaucoup de densité.

Et pour terminer, un vin bu cet été :

Vosne-Romanée Les Barreaux 2013 :
Nez bien ouvert, qui fait très jeune, sur un beau fruits frais, avec toute petite note végétale (ronce ?) et quelques épices. En bouche, on retrouve la qualité des « jus » des vins de Philippe Chéron : c’est concentré, avec un volume imposant pour un village, mais avec du soyeux, de la fraîcheur, jusqu’à une longue finale légèrement saline. Un très beau vin que l’on peut encore attendre sereinement quelques années.

Voilà, il fait nuit maintenant depuis un bon moment et il ne nous reste plus qu’à saluer et remercier très chaleureusement Philippe Chéron pour son accueil, sa gentillesse et sa simplicité.

Paul
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25 Nov 2019 18:25 #15
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CR: Domaine Philippe Chéron - Vosne Romanée Les Barreaux 2013



Nez très végétal à l'ouverture, il s'ouvre sur les fruits rouges après 2h d'aération
Bouche soyeuse, sur les fruits rouges, avec la petite touche de végétal qui s'est estompée mais est toujours présente. Ensemble porté par une belle acidité.

Très bon!
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Olivier Mottard
27 Avr 2020 10:08 #16
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Belmonte écrit: CR: Domaine Philippe Chéron - Vosne Romanée Les Barreaux 2013

Nez très végétal à l'ouverture, il s'ouvre sur les fruits rouges après 2h d'aération
Bouche soyeuse, sur les fruits rouges, avec la petite touche de végétal qui s'est estompée mais est toujours présente. Ensemble porté par une belle acidité.

Très bon!


Intéressant ce CR
J’ai ouvert cette même bouteille au début du confinement
J’y ai trouvé un manque de fruit, un coté vert une acidité a déchausser les dents et une finale amère.
En revanche il a fait une sauce parfaite pour le bourguignon...

J’avais goûté un 2012 qui était pourtant très bien fait
J’ai mis ça sur le millésime du coup ... mais ton CR semble complètement différent du vin que j’ai bu
Pourtant je ne mettais pas cela sur un défaut de bouteille

D’autres avis ?

Samuel
27 Avr 2020 12:02 #17

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Alors à l'ouverture en effet c'était bien vert, je ne dirai pas imbuvable mais désagréable.
Après 2h d'aération, cela s'est estompé.

Au final c'est pour moi un très bon vin, mais il faut dire que je n'ai pas une grande expérience non plus ;)
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Psylo
27 Avr 2020 13:16 #18

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Réponse de Super-Pingouin sur le sujet CR: Comment Philippe Chéron s'est adapté à 2019

CR: Comment Philippe Chéron s'est adapté à 2019



Je viens rattraper un compte-rendu estival laissé en suspens et qui, au regard d'une ou deux belles surprises, ne pouvait rester la confidentialité de ma seule mémoire :). Je me rends compte que je n'avais pas tenu la plume/le clavier pour rapporter une dégustation au domaine depuis 2 à 3 ans puisque camarade Nol l'a parfaitement fait sur la période. Sauf que camarade Nol, il n'est pas avec nous cette fois-ci. Nous sommes début Juillet et nous venons retirer nos réservations. Philippe Chéron n'allait pas nous laisser repartir sans avoir dégusté 2019.



Le calme post-déconfinement



- Ca me fait plaisir de vous voir.
- A nous également ! Comment se sont passés la période de confinement et sa récente fin?
- La vigne a continué à pousser. Le travail ne s'est donc pas arrêté :).
- 2020 semble plutôt bien parti. Il a plutôt fait chaud avec quelques pluies, en tout cas par chez nous.
- Nous sommes pour le moment indemnes. J'ai fait 6 traitements contre 12/13 habituellement.
- Et en terme d'impact sur les ventes? notamment à l'export. Beaucoup d'établissements sont en difficulté.
- Il y a effectivement quelques importateurs qui réduit leur voilure. NDLR: chic! plus de vin pour nous :).
- Et en terme de visites et fréquentation dans la région? Il doit y avoir moins de touristes en ce moment.
- C'est un peu plus calme mais figurez-vous que j'ai eu un amateur belge au sortir de la période. Il avait lu le site sur lequel vous publiez. NDLR: Si le LPVien se reconnaît :D.. Les belges sont fidèles à la région. Ils passent en général à cette période sur le chemin aller ou retour de leurs vacances.

Gevrey Chambertin les Seuvrées
Un profil assez digeste qui oscille pourtant entre les fruits rouges pourpres et les baies noires. La maturité du millésime ne fait pas de doute en bouche. Cela se boit pourtant avec plaisir. Il conviendra bien entendu d'attendre la fonte de l'élevage et le polissage des tanins pour en apprécier sa juste mesure. B-/B



S'adapter à 2019



Vosne les Barreaux
La noble verticalité et accroche crayeuse du terroir se goûtent bien et procurent une fraîcheur au vin. Il est gourmand à la fois. Le millésime apporte une dimension flatteuse pour ce cru habituellement sur l'élégance. TB-
- Nous faisons - 30%. Il n'est pas encore sulfite. Il ne le sera pas jusqu'à cet été.
- A quel niveau terminez-vous généralement?
- A moins de 60 au total; 15/20 de libre.
- 2019 n'est pas si noir et ni lourd sur les 2 premiers vins. A quel niveau d'acidité êtes-vous?
- Le PH est plus faible qu'en 2018. 3,5 à 3,6.
- N'avez-vous jamais tenté d'acidifier?
- Non, ça ne me tente pas.

Chambolle Musigny les 40 ouvrées
C'est encore perlant en bouche. Rien d'anormal à ce stade d'élevage. L'entame est aimable, digeste, sur l'acidité que l'on retrouve souvent sur ce village. La deuxième partie est plus sombre et tannique. B+.

- Les terroirs sont encore marqués, malgré les conditions extrêmes du millésime.
- Je n'ai pas pigé, seulement des remontages. J'ai également réduit la vendange entière de moitié. Les raisins étaient petits. Je voulais conserver le même ratio poids du jus / poids de la rafle.

Chambolle Musigny les Ormes
L'attaque se fait en douceur, sur des tanins lissés. Le caractère plus affirmé des épices émergent en seconde partie de bouche. B+[/u].
- Je fais un premier soutirage dès la fin de presse puis un autre un ou deux mois avant la mise, avec filtration.




Continuer à se remettre en cause


Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet
- A mes yeux, c'est le vin qui a le plus évolué d'un millésime à l'autre depuis que nous vous connaissons.
- J'ai appris chaque année un peu plus sur le comportement du terroir. Lorsqu'il atteint 29,5°C à la fermentation, il change de physionomie. Il faut être patient. Il passe parfois plus de 15 jours en cuve.
L'épaisseur et le registre des fruits noirs sont plus importants. Il n'en existe pas moins un aspect digeste puisque la matière est intégrée et la finale ne s'alourdit pas dans le réglissé. La texture est très agréable aux papilles. TB+.
- Nous sommes ici encore en fin de malo. C'est souvent le cru qui présente le taux en alcool le plus élevé: 14,6° en 2018, 13,8° en 2019.
- Etonnant, ça ne se sent pas.

Nuits-Saint-Georges 1er cru Aux Murgers
"Il n'y a que 2 pièces et demi. J'y ai mis 50% de VE."
Elle se retrouve dans un nez aux arômes de ronce et de menthol. La bouche est florale, sur un bouquet de violettes et de roses. Des notes d'ardoises viennent néanmoins peser sur le dernier tiers final. TB pour les 2/3 du vin. A attendre sereinement pour la conclusion.


Clos Vougeot grand cru
" J'en vends toujours la grosse majorité."
C'est plus aérien que les millésimes antérieurs, de petites baies acidulées dotées d'une belle énergie. C'est bon dîtes-donc. La finale n'est pas aussi rehaussé que le corps mais nous avons ici un beau et surprenant changement de la part de notre hôte.
- Vous avez changé quelque chose?!
- Oui, j'égrappe :). Le jus est tout de même assemblé avec un petit assemblage de vendanges entières. Et je garde tout de même un fût non éraflé.
TB Philippe Chéron ne cesse de nous surprendre d'année en année. Nous ne nous attendions pas à une telle modification dans sa façon de vinifier ce grand cru.

- J'ai une bonne nouvelle pour vous.
- Ah bon?
- Si tout va bien, je devrais prochainement récupérer un Pommard les Rugiens. NDLR: Je n'ai rien noté mais de mémoire il me semble que le domaine va s'agrandir avec ce climat. Notre vigneron me corrigera s'il passe par là ;). Vous avez le temps pour un 2018?
- Evidemment !

Nuits-Saint-Georges 1er cru Aux Murgers 2018
Le juste dosage de la rafle donne une accroche à l'enveloppe et au corps dans une intensité tout à fait de mon goût. Le toucher d'un Rostaing parfaitement mûr. C'est mentholé ici également. L'obscure attaque est rapidement soutenu par des notes salines et graphites mais surtout par de délicieux fruits des bois et une touche de rose. Début de cartouche dans un registre vers lequel je ne penche pas en principe. Flûte il va me falloir en acquérir quelques exemplaires :D. Exc-.

Pouvoir être le témoin sur plusieurs années du fruit des réflexions de ce vigneron de Nuits nous rappelle qu'il demeure quelques producteurs aptes à questionner leurs travaux et ne pas s'enferrer dans une idée immuable du vin. Car il est bien une qualité qui transpire de nos discussions avec Philippe Chéron, c'est sa capacité à écouter ses terroirs mais aussi l'avis des personnes qui dégustent ses vins sans en prendre ombrage. Lorsque je ne venais que pour les Barreaux, j'ai progressivement intégré à ma shopping list d'autres crus et apparemment l'inventaire va bientôt s'étendre encore.

HD
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13 Nov 2020 16:00 #19

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Réponse de asoulier99 sur le sujet Comment Philippe Chéron s'est adapté à 2019

amateur belge au sortir de la période. Il avait lu le site sur lequel vous publiez. NDLR: Si le LPVien se reconnaît :D.. Les belges sont fidèles à la région. Ils passent en général à cette période sur le chemin aller ou retour de leurs vacances.

C'est wam l'amateur Belge :)
Suis expat en Belgique et avais sauté sur le déconfinement pour faire la tournée des vignerons dans la journée.

Je ne suis Philippe Cheron que depuis cette année mais c'est une bien belle adresse et grâce à toi mon Pingouin préféré. :kiss:

Personnellement j'ai été marqué sur les 19 par :

- Gevrey-Chambertin Les Seuvrees : très accessible, sur la gourmandise, avec une extraction tres modéré. Un jus de cerise gourmand. TB

- Gevrey-Chambertin Champonnet 1er cru : plus élégant et racé, plus digeste que son petit frère, fort à parier que cela soit un tres grand vin dans 5/6 ans. TB+

- Clos Vougeot Grand Cru : intense et racé, besoin de qq années pour s'assouplir mais le grain de tanins est assurément tres fin. Là encore il faut se projeter
sur la durée meme si cela se boira à mon sens tres bien sur 2/3 ans apres la mise. TB+

J'ai trouvé le NSG Murgers 1er cru et le VR Barreaux moins expressifs et plus difficiles à juger.
Le VR etait dans un style quelque peu froid, peut être lié à son terroir plus froid sur le haut de coteaux, je manque de références.
Le NSG avait bcp de personnalité, je me souviens d'une perception saline et pierreuse. Un vin plus cérébrale qui ne plaira pas à tout le monde mais c'est tres beau.

Chambolle ne m'a pas impressionné, il faudra voir sur le long terme.

Dans tous les cas, le travail est remarquable.

Nous avions gouté les rouges chez Morey-Coffinet (19), Blain Gagnard (17) et F&M Magnien (divers millésimes) juste avant et Philippe Cheron a affiché pour moi les plus beaux rouges de la journée.

Alex
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13 Nov 2020 18:39 #20

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Réponse de Super-Pingouin sur le sujet Domaine Philippe Chéron

Content de lire que les vins t'aient plu.
Dans notre cercle, nous avons des sous-groupes: ceux qui apprécient les Murgers, camarade Antoine en tête et ceux qui ont apprécié Champonnet dès le départ - en fait il n'y a que moi :D. Ce sont les Barreaux qui avaient déclenchés notre intérêt pour le domaine.
Et ce sont autant les vins que leur géniteur qui nous y font désormais revenir.

HD
14 Nov 2020 11:18 #21

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CR: Le domaine Philippe Chéron devient le Domaine du Couvent à partir du millésime 2020




Lorsque je tente de joindre Philippe Chéron pour une prise de RDV avec l'adresse mail habituelle, cette dernière ne paraît plus fonctionner... Un petit SMS et l'actualisation du courriel m'est adressée: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Que s'est-il passé? Une brève enquête nous permettra de préparer quelques questions pour notre venue.

- Bonjour Monsieur Chéron. Vous nous avez réservé de nouvelles surprises :). Les Murgers avaient rejoint votre gamme il y a peu. Mais là c'est une autre échelle. Vous récupérez les parcelles du Domaine des Varoilles?
- Effectivement. C'est une propriété dans laquelle la famille est depuis 60 ans. Après 30 ans à sa tête, l'actionnaire Suisse s'est retiré. Le nouvel associé et nous séparons les vignes en 2. Nous récupérons environ 4 ha.
- Pourquoi ce nom?
- Nous avons un monopole sur le Clos du Couvent.
- Comment vous réorganisez-vous par conséquent? Une telle surface, c'est conséquent.
- La cuverie, l'élevage et la mise demeurent à Nuits. C'est d'ailleurs pour cela que je continue de réaménager les caves pour accueillir plus de fûts. Les bouteilles sont à Gevrey.

Bourgogne
"Les parcelles se trouvent sur le village de Gevrey. Ensemble, elles font 1/3 d'ha. Nous atteignons 14-14,5° sur le village alors que sur Nuits, nous sommes à 13-13,5°. La malo n'est pas faite. Il n'y a pas beaucoup de malique non plus. Elle a été "consommée" par le soleil. J'aurais peut-être pu vendanger un peu plus tôt."
C'est assez simple mais efficace. Dense sans tomber dans la lourdeur. Rouge sans être vif ni noir. AB+

- En terme d'effectifs, qu'avez-vous fait?
- Nous avons repris le personnel de l'ancien domaine. Les employés sont logés au domaine. Il y en a actuellement 7 car la saison l'exige. Ils sont 3 permanents sinon. Mon épouse nous a également rejoint pour la partie bureau.



La reprise de la moitié du Domaine des Varoilles




Gevrey Chambertin, Clos du Couvent monopole
Une attaque assez fraîche. Les sensations sont fluides, gourmandes et plus soutenues en bouche. Le vin sera en comparaison plus large que celui qui va lui succéder. B
- A combien titre-t-il?
- 14°. Le terroir est précoce. Il a gelé en 2021. Il n'y aura pas grand chose par conséquent.
- Comment avez-vous justement résisté au gel début Avril?
- On ne fait déjà qu'une demi récolte en 2020. En 2021, on court le même risque. Après, je ne suis pas dans le pire des cas. Les vignes ont peu débourré. Le facteur aggravant ont été les 15 jours de Mars à 25°C. Ils ont accéléré la végétation en coteau. J'observais les parcelles sur le village de Vosne. Il ne semble pas y avoir grand chose sur la Romanée-Saint-Vivant. Plus on se rapproche du village, moins il y en a.

Gevrey Chambertin, les Seuvrées
- 25% de VE cette année contre 50% historiquement. Partout où la vendange entière peut être incorporée, je trouve que cela donne du corps et des vins plus frais, plus épurés à la fois.
- Pourquoi cette baisse de rafle?
- Il n'y avait pas assez de jus.
Le niveau d'acidité encore présent penche le registre des fruits sur la groseille et la cerise nouvellement rougie par le soleil. B

- En dehors de l'actionnariat, que connaissiez-vous de la partie reprise?
- Ce sont des vignes qui nous étaient déjà familières. Mon père y labourait dans les années 70. Le style de vin est plus traditionnel.
- Qu'advient-il du Clos des Varoilles?
- Il est conservé par le nouvel associé. Il a donné les vignes en métayages à Prieuré Roch. Je garde les monopoles sur la Romanée, le Clos du Meix des Ouches et le Clos du Couvent. Avec cet agrandissement, et puisque j'en suis le principal associé, j'ai libéré ma part dans le Rhône et mon frère a rendu de façon réciproque sa part en Bourgogne.
- N'avez-vous pas été tenté de racheter les vignes qui appartenaient à l'associé Suisse?
- Les 2 générations suivantes auraient dû payer... On va aussi récupérer un peu de Chambolle 1er cru et du Marsannay.
- Le domaine va commencer à être important pour la région.
- On va atteindre 10ha.

Gevrey Chambertin, Meix des Ouches monopole
- Nous avons le monopole. La parcelle fait 1 ha. Elle se trouve à proximité de Champonnet. Le vin est encore en fermentation.
Je mets le nez dessus et goûte brièvement. Pas de doute, c'est le cas. Le milieu de bouche possède de la tension mais il m'est difficile de juger ce vin à ce stade.
- Je confirme :). Ca fermente encore.
- J'espère que la malo ne va pas se faire tout de suite.
- Pourquoi donc?
- Il reste du sucre, de la nourriture pour les levures. Une malo non faite permet de conserver un environnement acide et donc de limiter les bretts.



- Nous vous avons vu évoluer dans vos façons de vinifier, que ce soit sur Champonnet ou Clos Vougeot. Vous faudra-t-il également quelques années pour comprendre vos nouveaux terroirs?
- Non, c'est bien plus facile. Ca coule de source par rapport à ici. L'expression naturelle des terroirs est plus facile à obtenir. Les vignes étaient déjà extrêmement bien travaillées.
- Quelle première analyse avez-vous faite?
- Le Bourgogne peut être trop généreux. Les vignes du Couvent ressemblent à celles sur Champonnet. Il reste 2 vignes pour lesquelles le bon chemin doit être trouvé. Il y a des clones à plusieurs endroits. Ce n'est pas génial, notamment sur les années défavorables.
- Les vins étaient-ils travaillés avec de la rafle?
- 100% égrappés. Je ferai un peu de VE.

Gevrey Chambertin, 1er cru La Romanée monopole
"Les pieds poussent sur des éboulis cultivables. Il n'y a presque que de la pierre."
Le nez est réduit. La bouche est dotée d'un gros caractère avec une sensation tactile très crayeuse et calcaire. Ces tanins donnent une direction horizontale au vin. Et les fruits rouges presque caricaturaux et en grande abondance donne un dynamisme qui sied très bien à ce support rocheux. B+/TB-

- Je vois que vous êtes en train de réaménager la cave ici.
- Oui, je casse les murets pour pouvoir entreposer un nombre de fûts plus grand. A partir de 2020, tout est vinifié ici.
- A quels volumes êtes-vous?
- 27 à 28hl.
- Ce n'est pas beaucoup.
- Il y avait beaucoup de petits raisins et peu de jus. Quelques grains n'ont pas éclaté. La première presse s'est faite avec du sucre. Pendant l'entonnage et le pressurage, les fermentations ont continué. Avec l'hiver, on a perdu 1 à 1,5g. Elles se poursuivent actuellement. Quelques cuvées avaient encore 4g / un tiers de degré. L'avantage avec une cave plus grande, c'est que je n'aurai pas besoin de soutirer l'année en cours d'élevage avant les vendanges.
- Cela va repousser vos sulfitages du coup?
- Oui. Je pourrai ainsi gagner 3 à 4 mois entre la vendange de l'année et la mise de l'année précédente. Je sulfite 3 semaines avant la mise.
- Pour quels niveaux finaux?
- 40 de total et 20 de libre.
- Comment avez-vous vinifié 2020 au final?
- Je n'ai rien fait :) Un pigeage occasionnel. Des remontages et des délestages.



Des choix à la réunion des deux domaines: le cas du Gevrey Chambertin 1er cru Champonnet



Nous découvrons que les Varoilles possédaient une appellation commune au domaine de Philippe Chéron. Il allait alors être intéressant de les comparer et de s'interroger sur le devenir de ces 2 vignes.

Gevrey Chambertin, 1er cru Champonnet - de provenance Chéron
"Aucune intervention. J'ai même hésité à faire un remontage. La cuvaison s'est faite en douceur."
C'est fin, même le plus fin de la série jusqu'à présent et rétrospectivement de la dégustation. Comme une délicate infusion de fraise, groseille et de mûre. La transition vers la finale est plus noire et confite. B+
"Il a fallu travailler pour limiter la productivité. Elle peut atteindre 60hl."

Gevrey Chambertin, 1er cru Champonnet - de provenance Varoilles
L'amorce est vive sur le premier tiers. A l'apparition du 2nd tiers, un grip tanique vient donner du relief sur les papilles. Les arômes sont cependant renfrognés, un peu plus durs à percevoir. B/B+ pour la texture

- A quelle surface combinée aboutissez-vous?
- Des Varoilles, je récupère 60 ares. Avec ce que j'avais déjà, nous atteignons 1,1 ha.
- Ils sont pour le moment vinifiés à part puisque nous les avons goûtés séparément. Allez-vous les assembler?
- Je ferai toujours la vinification et l'élevage de façon distincte. Si assemblage il doit y avoir, il aura lieu au moment de la mise.
- Vous êtes vous déjà fixé de les assembler?
- Non pas encore. 2 voies s'offrent à moi: soit les écarter les 2 avec peut-être un peu de vendanges entières sur l'un des deux; soit les travailler en complémentarité. Le matériel végétal est complètement différent d'une vigne à l'autre.

Vosne Romanée, les Barreaux
"Ahhh!' s'exclament mes camarades à l'annonce de l'appellation. Il faut dire que cette parcelle continue à revenir parmi celles qui ont notre préférence.
De la gariguette juteuse, de la framboise, de la canneberge et de la myrtille. C'est d'une évidente gourmandise. L'immédiateté du vin permet de l'approcher grandement. L'acidulé prolonge le plaisir. La bouche est laissée très propre et nette. TB+/Exc-.
- Je ne me rappelle pas les avoir goûtés à ce niveau encore. Une année certes chaude mais équilibrée semble bien réussir à des Barreaux habituellement très verticaux.
- Il n'y en a pas beaucoup. Je fais 8 pièces en 2020 contre 15 sur 2017 et 2018. La partie haute souffre le plus. il n'y a pas beaucoup de sol. C'est une dégradation jurassique qui se fait en grain, pas en cailloux. La partie basse se trouve dans la terre et les argiles.

Chambolle Musigny, les 40 ouvrées
Un vin tout en finesse et en énergie sur un millésime qui pourrait tomber sur le registre sombre et foncé. Pas une once de noirceur ici. Une petit pointe acidulée sur le bout de la langue. L'élevage est plutôt bien intégré. TB- là également je n'ai pas souvenir d'avoir aussi bien apprécié ce village.

- Avec le yoyo des rendements, vous avez probablement moins de fûts neufs.
- Pour le moment j'ai récupéré la futaille déjà disponible. 2020 est essentiellement dans les tonneaux qui ont vu 2018.

Chambolle Musigny, Clos de l'Orme
De la fraîcheur amenée par un acidulé ici aussi. Le vin donne une envie de grumer pour mieux en apprécier les baies rouges à point. De la gourmandise en dominante, peu de bois sensible. TB-

Nuits-Saint-Georges, 1er cur Aux Murgers
"2 pièces seulement. La malo est faite et le vin n'est pas encore sulfité. 50% VE."
C'est moins en place. Le nez est un peu caramel. C'est noir, sur un thé darjeeling infusé longuement. B+



Clos Vougeot, grand cru
De petite perles épicées. Du sucre encore fermentaire. Ca reste doux avec une juste épaisseur.
- Les 2 cuvées sont égrappées. La parcelle du milieu apporte la puissance. Celle du bas est complémentaire. Elle est intéressante quand il fait chaud car elle est plus élégante.
- Nous rappelons encore la réduction de VE que vous avez faite progressivement.
- En 2018 j'en mettais encore 20%. 0 en 2020.

Charmes Chambertin / Mazoyères Chambertin, grand cru
"Le terroir est riche en pierres plates. Nous y avons des 161-49 qui sont en train de dépérir."
La spontanée et très généreuse gourmandise d'un Charmes qui est tranchée par des tanins acérants.
- La malo n'est pas encore faite?
- Non, elle est en cours.
La bouche reste vive et accrocheuse. Ce n'est qu'à partir du milieu que le charnel reprend le dessus. Il permet de mieux conclure le vin. TB+ pour un potentiel guère lointain et qui s'exprimera probablement mieux lorsque la malo sera conclue.

Gevrey Chambertin, 1er cru Clos des Varoilles 2019
"Le vin a été ouvert en début de semaine."
Ouch, du bonbon à la banane. La suite est fine et plutôt noire. Pas très fan. Moyen

Nous qui cherchions encore un domaine plus largement doté sur l'appellation Gevrey dans notre objectif de couvrir la région, il est venu tout seul à nous. Cette extension est une chance pour les amateurs que nous sommes. Lorsque l'on a pu observer les améliorations induites par Philippe Chéron à la tête de son domaine, il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'un travail semblable va être mené avec les terroirs désormais en son giron. La partie historique demeure encore en avance selon notre goût. Et 2020 a plutôt inversé quelques préférences, notamment Chambolle sur Gevrey pour une fois. C'est avec intérêt donc que nous allons suivre les évolutions sur les prochains millésimes.

Bon ce n'est pas tout mais il est temps de m'attaquer aux nombreux CR ligériens qui m'attendent. Oui, oui, vous avez bien lu :).


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21 Juil 2021 14:51 #22

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Merci pour la nouvelle adresse mail du domaine.
22 Juil 2021 12:40 #23

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CR: Retour sur le millésime 2020 et une nouvelle parcelle au domaine du Couvent


 


J1, première dégustation de l'après-midi. Le domaine de Philippe Chéron est un de ceux que nous avons vu le plus évoluer. Entre sa renaissance et son étendue aujourd’hui, le nombre d’années écoulées est somme toute limité. Ce Printemps était l’occasion de faire un point et comme à son habitude, notre hôte allait nous concocter quelques surprises. Une fois la courte team réunie, nous nous enfouissons dans le chai. NDLR: camarade Paul a voulu faire son malin et s'est égaré dans les dédales des rue nuitonnes à l’occasion de sa promenade digestive :). Si la température extérieure frôle le niveau estival, celle de la cave demeure bien printanière, voire hivernale si j'écoute mes petits orteils bleutés.

- Monsieur Chéron bonjour. Merci de prendre le temps en pleine semaine des GJDB.
- De rien, j'avais des RDVs jusqu'à hier mais la partie Nuits se calme un peu.
- Attaquons le vif des sujets, 2021?
- On fait -50% pareil que sur 2020. Les parcelles provenant de Varoilles ont beaucoup souffert, 15-20hl. Certaines parviennent tout de même à approcher 30-32 hl.
- Ah bon? j'avais raté que vous aviez eu autant de perte en 2020. Sécheresse?
- Oui il a manqué d'eau.
- Sur 2022, il semble également faire sec pour le moment. Et il fait plutôt assez chaud. On ne risque pas de retomber dans la précocité de 2021?
- On ne serait pas contre un peu d'eau. Le cycle n'est pas aussi avancé qu'en 2021 à la même période. Il faut en général 60°C de moyenne cumulatif pour que ça débourre.
- Vous vous êtes mis à une taille plus tardive?
- Oui, tout le monde s'y est mis. En ce moment on est sur les remplaçants, on attache les baguettes et on fait une partie de la mise. Il faut rationaliser toutes ces tâches avec le décalage de la taille. Et comme cela ne suffit pas, je regarde à aménager / agrandir la cuverie ici à Nuits. Il y a dans le fond des contenants surdimensionnés qui ne conviennent pas et prennent inutilement de la place. Il faut remplir une cuve pour pouvoir travailler correctement. Avec les dernières récoltes, je ne remplis pas grand chose. Je voudrais mettre des cuves en inox et à volume variable.
- Vos 2020 sont encore en fûts?
- Oui d'ailleurs, on va les goûter. La mise se fera probablement 2ème quinzaine d'Avril. Je ferai un premier soutirage la semaine prochaine.

Gevrey Chambertin, les Seuvrées
C'est noir d'emblée. Le vin n'est pas pour autant dénué de fraîcheur. La texture est plutôt confortable. On perçoit un tanin légèrement poudré et les notes végétales de rafles. Un vin assez expressif à l'heure où les cellules digestives sont en pleine action. B

- Dans le contexte actuel, vous n'avez pas des problèmes d'approvisionnement? Cet hiver, une marque de Champagne a eu du mal à se fournir en bouteilles.
- Sur les formats standard, pas de souci. Sur les formes spécifiques, c'est difficile. On a surtout l'usine d'un fabricant de capsules/Mariannes qui a brûlé. On doit attendre. Ça prend 5-6 mois de plus. De la tension, il y en a des deux côtés.

Gevrey Chambertin, le Clos du Couvent
"40 ares situés dans la cour d'un ancien couvent. C'est une vigne précoce et c'est elle qui a le plus souffert en 2021."
Une approche plus douceureuse. Beaucoup de maturité et de noirceur ici aussi. Il manque comparativement peut-être un peu de fraîcheur. B-
- Il n'y a pas de VE?
- Non.

- Avec l'agrandissement récent du domaine, combien de personnes êtes-vous finalement?
- 3 permanents + mon épouse + moi.
- Des enfants qui vont vous rejoindre?
- Le fiston est en alternance chez Charlopin. L'autre fait un master de vin à Angers puis il partira 6 mois en Italie.
- Il profite de voyager.
- Oui, il est déjà parti vinifier en Afrique du Sud et à Cheval Blanc.

Gevrey Chambertin, le Clos du Meix des Ouches, monopole
"Ca fait un peu plus d'un hectare. Nous l'avons en monopole. J'aime bien la travailler car ca fait presque un carré. Pas de VE non plus."
De la mûre, du cassis, de la réglisse, quelques notes torréfiées. La densité et la concentration sont tactilement plus grandes. Et il y surtout cet inattendu filet de jus de groseille qui vient replacer l'ensemble plus en hauteur. Une belle surprise que l'on ne pouvait pas imaginer l'an dernier. B+/TB-

Nous apercevons des fûts siglés à l'armoirie de Varoilles dans la cave.
- Vous avez récupéré la futaille de Varoilles?
- Oui, le parc est important. Il y a un roulement de 2 ans. Lorsque vous voyez 2016 inscrit sur un fût, il en est à son 3ème vin. Pour le moment je ne le bouge pas. La chauffe est un peu plus marquée. Une chauffe forte marque d'ailleurs surtout la première année. Avec le temps on va revenir à une chauffe plus douce. Ça va prendre minimum 2-3 ans.
- Avez-vous récupéré d'autres choses?
- Un groupe d'embouteillage. Cela nous permet d'étaler la mise. Il faut néanmoins veiller à l'endroit où mettre la machine. Les températures à la mise sont importantes. A 14-15°C, ça va. A 7°C, ça comprime le vin.
- Des choix selon le calendrier lunaire peut-être?
- Si on peut, oui. Après il ne faut pas que ça hypothèque d'autres choix importants.



Un usage limité de la rafle en 2020


 



- Le millésime est plutôt très mûr, vous qui avez pour habitude de recourir à la VE, j'ai l'impression que vous n'en avez pas beaucoup mis en 2020. Cela aurait pu contribuer à rafraîchir les vins?
- La rafle ne fait jamais beaucoup baisser les degrés. Le problème avec 2020, c'est que les raisins n'ont jamais grossi. Il y avait peu de jus dans les baies. Si on mettait de la rafle, la proportion rafle/jus aurait été trop importante.

Chambolle Musigny, 40 ouvrées
"C'est un assemblage de 11 petites parcelles pour un total de 1,7 ha."
Un toucher confortable, arrondi. Il n'y a pas la puissance de la noirceur mais il n'y a pas autant d'acidité non plus. L'approche tannique est bien plus facile et elle nous rappelle le village de provenance. Seule la toute finale renvoie à des fruits couleur grenat. B-. Camarades Paul et Christophe en ont eu une meilleure appréciation. J'ai dû rater quelque chose :-/

- Vous pigez vraisemblablement moins en 2020.
- Pas trop d'extraction. Quelques pigeages histoire de. Au Printemps, il y a eu relargage de sucre et refermentation.
- Vous n'aviez pas sulfité?
- Non pas de SO2 avant la mise.
- Même pas à la réception des vendanges?
- Un peu oui mais de moins en moins. Comme on fait une macération préfermentaire à froid et que je suis encore avec les coupeurs au moment où la vendange arrive, ça permet d'être un peu plus serein. Le zéro à la réception viendra. Normalement jusqu'au soutirage pas besoin de soufre.
- A quel niveau aboutissez-vous ?
- J'ai toujours une cible de 15-20 de libre et 40 environ en total.

Chambolle Musigny, Clos de l'Orme
Je goûte un peu de banane :-/? De la vivacité, des arômes de fruits noircis par le soleil, de la date, de la cerise noire. Les saveurs s'écartent de l'ossature vers la fin. Pas très fan ainsi. Un vin qui demande encore à s'uniformiser et se mettre en place.

 


- Quelles sont les acidités en 2020?
- En terme de PH, nous sommes entre 3,45 et 3,60. C'est relativement faible. Le plus gros niveau se retrouve sur Vosne et Chambolle. Les Seuvrées, c'est bas, Champonnet également. Les Murgers sont les plus bas.
- Vous n'avez pas été tenté d'acidifier?
- Il n'y avait pas beaucoup de malique dans le total. Beaucoup de tartrique naturel. Il faut des quantités monstrueuses avant que cela ait un impact chimique. L'effet sécheresse en bouche serait atteint bien avant.

Vosne Romanée, les Barreaux
- On fait 8 fûts sur 2020, ça fait du 28 hl environ. C'est une mauvaise année.
- Ah?
- En moyenne je fais 11 à 12 fûts. Sur 2017 et 2018, on atteint 14-15 fûts.
- Vos vignes y sont d'un seul tenant?
- Non, on a une parcelle sur le coteau, sur la roche, près de Parentoux. C'est celle qui souffre le plus. L'autre moins, on y trouve plus d'eau.

De la réduction au nez et en bouche de prime abord. C'est droit, d'une grande précision, le vin le plus net/concis jusqu'à présent. Le premier 2020 où le panier de fruits oscille entre le rouge vif et le rouge foncé. De l'élevage, mais rien de dérangeant à ce stade. Il n'y a pas à dire, c'est une régulière réussite. TB



Deux Gevrey Chambertins, 1er cru Champonnet, deux styles différents


 



Gevrey Chambertin, 1er cru Champonnet, parcelle historiquement Chéron
L'entame est franche sans défaut notable. On ne tarde pas à goûter l'élevage et des épices mais c'est surtout la solide et importante matière qui est remarquable. Une presque mâche faite de tanins noirs plus présents mais non asséchants. B-/B en l'état et un potentiel à réaliser.

Gevrey Chambertin, 1er cru Champonnet, parcelle historiquement Varoilles
Comparativement plus accessible sur l'attaque. Une fraîcheur que son frère ne possède pas. Moins d'épices et moins de noirceur. B+

- Ce dernier est plus aimable à l'instant. Ils sont assez différents. Le premier possède une ossature supérieure lorsque le second est moins noir. Vous allez assembler? Avoir le début de l'un et le corps de l'autre.
- Oui, oui.
- Ce sera en proportion égale?
- On a 4 pièces de chaque.
- Une même appellation mais 2 vins assez différents. Quelle est la distance entre les deux? C'est surprenant.
- L'une commence à plat et remonter vers Fonteny. L'autre est plus basse et fait face au Meix des Ouches. Il n'y a pas de franche différence, pas plus de 100m de distance entre les 2. Une est légèrement plus à l'Ouest s'il faut trouver quelque chose. La parcelle des Varoilles est plus facile à faire. D'ailleurs sur 2021, je suis moins satisfait de ma parcelle que celle provenant des Varoilles. Je n'ai pas pigé la première pour ne pas ajouter de structure et rendre le tout carré. Il n'y a eu qu'un travail thermique.
- Qu'est-ce qui peut jouer à votre avis?
- La moyenne d'âge des vignes reprises est un peu supérieure à celles que je possédais déjà. Il y a moins de pièges.

Gevrey Chambertin, 1er cru La Romanée, monopole
- Nous sommes vraiment en haut de coteau. La pente est dépassée. Il y a tous les cailloux qui n'ont pas dévalé sur 3-4 cm jusqu'à 10-15 cm.
Le nez est plutôt floral.
- De la VE?
- 100% égrappé. Ça mériterait. Une grosse année, oui mais ça n'arrivera pas sur la Romanée :). Il y a un ha mais ce n'est pas le plus productif.
Un accroche calcaire pour fournir un point d'ancrage en attaque. L'épaisseur relève bien d'un cru. De la fraise mûre, du cassis, de la groseille et surtout du menthol, de l'eucalyptus et de la réglisse. TB-
- D'où provient cette fraîcheur?
- La parcelle est entourée de forêt. Elle se trouve à 350m d'altitude. Et les plants datent de 1965-66.



De nouvelles parcelles en perspective


 



Nuits Saint Georges, 1er cru aux Murgers
Les effluves sont avenants, entre ronce et pot-pourri de pétales séchées.
- Le nez est chouette.
- Je fais seulement 2 pièces.
- Moins chouette. De la vendange entière ici?
- Oui 50%.
La verdeur se goûte mais une belle acidité part d'une autre zone géographique pour mieux rejoindre la rafle, comme une harmonie qui se forme progressivement. Un mouvement inhabituel et fort appréciable. TB-

Clos Vougeot, grand cru
Plutôt réduit, avec la vanille de l'élevage en +. C'est frais, un peu de perlant. Des billes de fruits rouge se projettent vite sur le bout de la langue alors que les tanins viennent en périphérie de bouche. Quelques notes lactées lorsque le vin n'est plus dans le gosier. La 2ème gorgée est plus vive, les fruits plus éclatants. Mais dîtes-donc y'a un truc qui a changé...
- Clos Vougeot a énormément changé par rapport à nos premières fois. C'était absolument carré, accrocheur et un peu rêche au début. Là, pas du tout.
- C'est un vin que je comprends plus chaque année. Depuis 2019 j'assemble à la sortie de décuvaison la partie haute et la partie basse. Tout est égrappé. Il y a beaucoup de structures déjà ainsi.
- Vous continuez à en vendre?
- Oui, vu les prix aujourd'hui, ce serait idiot de ne pas le faire. Et puis cela en ferait trop à gérer pour moi.
B+/TB- pour les progrès accomplis.

Charmes Chambertin, grand cru
- Les rangs sont dans le haut de Mazoyères. Ils produisent peu.
- Vous avez du 161-49?
- Non, pas beaucoup. Ce sont les vignes qui sont vieilles. Elles vont moins vite.
L'acidité en pourtour octroie une bonne délimitation. Le centre du vin n'est pas aussi précis. L'ensemble demeure abordable. J'ai perdu ma note :D.

- Cela vous fait un sacré agrandissement au final. Nous avons dégusté beaucoup de vins.
- Ah, mais ce n'est pas fini :)
- Comment ça?
- Je vais récupérer des vignes sur Marsannay.
- Lesquelles?
- Clos du Roy en rouge et Longeroies en blanc. Et ce n'est pas tout, j'ai une petite surprise à vous faire goûter. J'ai un Chambolle 1er cru Feusselottes à partir de 2021.
- Vous n'arrêtez pas. On ne va pas refuser :).
 


Chambolle Musigny, 1er cru Les Feusselottes 2021
Une robe claire, très claire. Du bonbon de rose au nez. De la fleur de sureau comme une évidence. Une belle tension en bouche. Dommage que cela s'arrête un peu plus vite que ce que l'on aurait espéré. TB-/B+

Philippe Chéron nous amène alors devant une table sur laquelle reposent une dizaine de bouteilles ouvertes:
- Qu'est-ce que vous voulez goûter? Les bouteilles ont été ouvertes pour les grands jours.
- Vous avez pu trouver de nouveaux exportateurs à cette occasion?
- Il y a des choses qui se sont faites. Il faut trouver le partenaire d'une bonne taille, par lot de 2 à 3000 bouteilles. On fait la Chine, le Danemark, le Japon, les Etats-Unis et l'Angleterre.
J'ai passé mon tour sur les bouteilles, histoire de préserver les papilles pour la dégustation suivante.

Nous avons dépassé les 2 heures en la bonne compagnie de Philippe Chéron. Et il y a, comme à chaque fois, une nouvelle raison qui pré-écrit la prochaine visite. Sa gamme s'est étoffée de façon qualitative et cela ne semble pas près de s'arrêter. Il nous faudra prévoir 3h pour l'itération suivante :). Un an après, mes comparses et moi nous sommes unanimement accordés pour dire que la Romanée a été une excellente surprise. Et une conversation avec notre Huggy les bons tuyaux le soir va le confirmer: "Philippe Chéron? Ah, vous avez aimé la Romanée et Clos du Meix des Ouches? C'est bon hein? ;) Il commence à marcher en Asie." Diantre, nous ne sommes plus les seuls à le savoir ;).

HD
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09 Mai 2022 12:04 #24

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Bonjour,
quelqu'un pourrait-il m'indiquer les tarifs domaine de la gamme gevrey?
Merci à vous

OAC
06 Sep 2022 09:24 #25

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environ 45€ et dans les 1er cru Champonnet environ 50€ et La Romanée environ 65€.
Alex
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06 Sep 2022 10:19 #26

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CR:
Dégusté à  cette occasion

Philippe Chéron, Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Murgers 2017
(à l'aveugle)
Robe de loin la plus sombre de la soirée. Au nez, le côté sombre se confirme avec des fruits noirs mûrs, une pointe "jus de viande", quelques épices, ça me plaît plutôt. La bouche est puissante, volumineuse avec de la mâche,  des tannins encore présents, mais plutôt fins et une maturité indéniable en bouche (on flirte avec une impression de SR). Des notes torréfiées, un peu de réglisse et une pointe plus frâiche/végétale (menthol ?) complètent le tout. L'ensemble est assez sudiste, et, à l'aveugle, on pourrait aisément s'écarter de la Bourgogne (un petit air de Syrah ?). L'ensemble est plutôt plaisant mais à l'opposé des 2 premiers rouges, et, gagnera peut-être à être attendu.
TB(+) (16+)

Tuukka
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30 Mar 2023 23:11 #27

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