Rendez-vous est pris ce samedi vers 10h30 avec Emmanuel Sala au Château de Pommard.
Le programme composé par Emmanuel est copieux : dégustation des 2010 le matin, pause déjeuner avec quelques bouteilles 2007/2008/2009, puis dégustation des rouges 2009 et visite du domaine Roy-Jacquelin pour finir la journée.
Nous retournerons à notre hôtel à …20h30 !
Nous débuterons ce marathon par quelques blancs 2010 vinifiés au Château par Emmanuel qui développe sa gamme « négoce ». Les raisins achetés font l’objet d’un cahier des charges très strict.
Savigny-lès-Baune villages : vin déjà très ouvert doté d’une magnifique tension
Pernand-Vergelesses villages : nez un peu fermé , beaucoup de volume en bouche. Un beau village !
Chassagne-Montrachet villages : beaucoup de matière dans ce vin et une belle persistance aromatique.
Meursault premier cru : étonnant nez de sauvignon (pamplemousse), beaucoup de volume.
Nous ferons ensuite le tour ddes parcelles de pinot noir du château. Je ne vais pas ici les énumérer toutes mais les différences de terroir sont nettement perceptibles ; j’ai particulièrement bien goûté «
Grand Champ » (sables calcaires, vignes d’age moyen) pour son côté friand immédiat,
Nadine (argile, vignes de 55 ans) pour le superbe toucher soyeux et bien sûr
Simone, la vieille dame du domaine (vignes centenaires, argile peu profonde) pour sa profondeur, sa puissance et sa complexité.
Emmanuel nous simule l’assemblage tel qu’il le conçoit à ce moment et le résultat est un vin puissant et déjà équilibré.
Nous finissons la matinée par quelques rouges de négoce ; nous goûtons un
Maranges village 2010 très prometteur et en guise d’apéritif, un magnifique
gevrey-chambertin village 2009 !
Pendant la pause déjeuner, nous goûtons quelques blancs 2008 et 2009 :
Chassagne 1er cru Les Chaumées 2008,
Pernand-Vergelesses 1er cru 2009 et
Pernand-Vergelesses village 2008,
Auxey-duresses 2008.
J’ai bien aimé la fraîcheur de l’
Auxey en opposition avec l’opulence du
Chassagne.
Le plat de résistance donne l’occasion de boire le
Château de Pommard 2007 ; je lui trouve beaucoup plus de matière que l’an dernier mais c’est clairement un vin qu’il faut attendre ou qu’il convient d’aérer quelques jours.
J’avais amené un
Charmes-Chambertin 2007 de Jérôme Castagnier dont le fruit gourmand a tranché avec l’imposante matière plutôt fermée du pommard.
Deux autres « négoce » nous sont proposés : un
Saint-Aubin 1er cru 2009 très fin et très gourmand, le et un
Volnay village toujours en 2009 très aérien.
Le
château de Pommard 2008 sera servi carafé sur le fromage ; malheureusement, la température dans la salle a pas mal alourdi le vin qui joue un peu trop les déménageurs à ce stade.
Nous prenons le dessert (une superbe tarte tatin) avec
Lafaurie-Peyraguey 1997, toujours aussi superbe d’équilibre et de buvabilité.
Un café nous remet les idées en place pour aborder les 2009 du domaine…
Nous redémarrons gentiment avec le
bourgogne 2009, bourré de fruit croquant mais loin de n’être qu’une gourmandise.
Les choses sérieuses (re)commencent avec le 2009 « en kit »
Lors de ma venue en 2010, j’avais préféré 2008 à 2009 et aujourd’hui, le (plutôt les) 2009 se sont étoffés et offrent beaucoup plus que le gros fruit qu’ils montraient il y a un an.
L’élevage est parfaitement intégré et les vins sont tout simplement énormes à ce stade, notamment celui élaboré à partir de
Simone qui montre une densité peu commune.
Nous rediscutons de l’opportunité de faire une cuvée à part avec cette parcelle mais pour Emmanuel, le grand vin y perdrait beaucoup.
Le vin (ou plutôt les vins) sont encore en barriques dans l’immense cave du château ; ils seront remontés sans doute la semaine prochaine pour un petit passage en cuve avant l’assemblage final et la mise en bouteilles prévue en juillet.
Je manifeste mon désir de goûter au
château de Pommard 2004 (vinification Charlopin) car tout le monde connaît mon combat pour la réhabilitation au moins partielle de ce millésime
Eh bien c’est une grande réussite, le vin est tout en dentelles et plutôt long. La note géranium existe mais elle revêt un aspect plutôt agréable ici.
Mais surtout, le 2004 n’a absolument le côté « jus de planche » que j’avais reproché au 2006.
En fin de journée, nous irons voir Dominique Roy (domaine Roy-Jacquelin, voir CR dédié)
En conclusion, outre le grand plaisir que j’ai pris à passer cette pleine journée avec Emmanuel pour son accueil exceptionnel et sa passion communicative, mon sentiment quant à la qualité de tous les vins vinifiés au château s’est encore renforcé par rapport à l’an dernier et ceci aussi bien en rouge qu’en blanc.
A noter également que la diversification de la gamme entreprise par Emmanuel lui permet d’offrir aux visiteurs un choix financièrement plus attractif que celui du grand vin.