Merci pour ce petit compte-rendu, mon Frédo.

C'est une bouteille qui s'est imposée tout naturellement dans cette dégustation :
- climat renommé,
- millésime décrié,
- dernier vin de l'ère pré-PITIOT,
- vin arrivé à son optimum,
- unique bouteille de ce millésime en cave.
- envie de voir ce que ça valait.

Bouteille ouverte la veille, à 20 h 30. Très beau bouchon, très long, imbibé aux 2/3 et traces de coulure sur le dernier tiers.
Superbe premier nez.
Bouteille immédiatement rebouchée et placée au réfrigérateur toute la nuit.
Sortie à 10 h 00 du frigo et débouchée.
Rebouchée à 11 h 00 pour le trajet Rouen-Evreux.
Réouverte à midi et remise en température progressivement jusqu'à la dégustation.

Je pense que le pari a plutôt été réussi.

Je suis d'accord avec toi sur le très joli nez qu'à offert cette bouteille. Je n'ai pas pris de note, mais j'ai été séduit par la finesse des parfums offerts, sans le côté un peu cuit et poussiéreux que l'on retrouve sur des bouteilles de cet âge. Je garde l'idée d'un bel équilibre et, surtout, d'un magnifique fond de verre au tabac blond et herbes sèches prédominants.

De mon côté, je ne parlerai pas de bouche décharnée mais plutôt d'un pinot à l'ancienne, peu extrait. Ce qui me fait dire ça, c'est la couleur rubis à nuances grenat, la fluidité en bouche et l'équilibre entre les tanins fondus et la fine acidité qui maintiennent le vin vivant.

Par contre, je te rejoins sur le fait qu'il ne faut plus tarder pour ouvrir ce 94. Après un bien joli vrai-faux Clos de Vougeot Château de la Tour embouteillé sous étiquette Labet-Déchelette, 1994 reste pour moi un millésime sous-estimé en Bourgogne.

Vincent

Mon caviste doit encore en avoir quelques unes. Il les vend une petite centaine d' euros mais je n' ai jamais eu l' envie de passer
le pas, je vais en acheter une pour "voir".

Très honnêtement, Paul, cela ne les vaut pas.
A 50 €, cela pourrait éventuellement se laisser tenter. Et encore.

Désormais, vue l'inflation sur la Bourgogne, mieux vaut s'acheter un noble premier cru d'un bon domaine dans un millésime intéressant.

Vincent

Clos de Tart 2003 : couleur presque grenat, assez sombre, pas de traces d'évolution. Nez très expressif, sur les fruits noirs confiturés, la cerise confite, des notes épicées et un côté viande fumée. Bouche assez puissante, massive, matière énorme, tanins bien présents mais soyeux, pleine de fruits rouges et noirs bien mûrs et un peu sucrés, toujours des épices et ce côté viande fumée. Finale très longue. Bien sûr ça manque d'un peu de finesse et d'acidité, millésime 2003 oblige, mais je m'attendais à pire. Par contre il faut le boire à table absolument et pas pour lui-même.

Bourgogne
Entretien avec Sylvain Pitiot.

www.wine-searcher.co...

Une nouvelle qui date du 30 octobre. Apparemment Sylvain Pitiot prend sa retraite !

Jacques Devauges, du Domaine de l'Arlot lui succède !

hospices-beaune-leli...

Sylvain Pitiot est un homme d'une extrême délicatesse, qui a porté très haut la qualité du Clos de Tart.
Homme charmant, il est un convive passionnant.
C'est grâce à lui que j'ai pu participer à une verticale unique du Clos de Tart avec je crois 46 millésimes jusqu'au 19ème siècle (racontée sur LPV).

J'aurai l'occasion de le rencontrer bientôt autour de quelques vins dont Clos de Tart 1940. Occasion de trinquer à sa belle carrière.

Longue vie et bonne retraite.

Un beau reportage sur le Clos de Tart.

online.wsj.com/artic...

Changement de tête au « Clos de Tart » :

www.vitisphere.com/b...

Philippe

Bonjour;

Quelqu'un a-t-il bu Clos de Tart 1999 récemment ou à un quelconque avis sur la question?

Mention spéciale à Sylvain Pitiot que j'ai contacté pour ma question sur le 1999 et qui n'a pas hésité à me répondre un dimanche, chapeau!!

A titre de comparaison, je suis toujours en attente de la réponse d'un autre grand domaine bourguignon...

Et qu'est-ce qu'il en dit ?
On peut ouvrir ou il faut attendre ?

Luc

J'aimerai connaître aussi son avis

Christophe

Pour lui, le 1999 commence à bien s'ouvrir, il est donc tout à fait envisageable de passer à l'acte.

Je compte faire avancer la science très bientôt! :)o

Et bien j'ouvrirai donc bientôt une de mes bouteilles;)

A-t-il eu des mots pour le 2001 ?

O.

Olivier, je ne l'ai questionné que sur le 1999.

Dégusté l'année passée, le 2001 était déjà bien ouvert, j'en garde un très beau souvenir(tu)

Christophe

celui dont Sylvain Pitiot est le plus fier est son 2005.
Je l'ai bu récemment deux fois, il est magnifique.

Absolument d'accord avec François, 2005 c'est superbe et déjà d'une grande accessibilité

Christophe

Clos de Tart 1999

bouteille ouverte et épaulée 5h avant le service.

Le nez est puissant, mentholé et poivré.

La bouche est très concentrée, mais l'attaque est très calibré, ça glisse sur la langue tel du velours, la matière est énorme, mais ne sacrifie en rien à l'équilibre du vin. Rien ne semble arrêter le jus qui envahit le palais, on ressent un peu le coté épice/poivre (millésime?). Grosse finale sur des notes épicés qui emporte tout sur son passage. Les tannins sont fondus. Longueur extrême. Il en impose.

Rien ne semble arrêter ce vin, qui en a encore bien sous la pédale. Ceci dit, il se déguste déjà très bien, je m'attendais à quelque chose de plus "sauvage", mais il n'en fut rien. Atypique pour un un bourgogne, mais grand par sa présence...

Benoit,
Ton propos est très laudatif. Tant mieux !
Bravo.

cela tombe bien c'est le seul que j'ai

vraiment ? ... on peut déjà ouvrir ? ... passage en carafe ?

François, j'ai été surpris par autant d'accessibilité, et impressionné par sa présence!!!

Nous avons eu la chance de visiter le Clos de Tart cette semaine, reçus par M. Pitiot lui-même. Au-delà des informations déjà délivrées sur LPV, par ailleurs complètes, je livre ici mon ressenti (subjectif, donc) sur cette visite d’exception, agrémentées de quelques précisions :

L’équipe du Domaine, et particulièrement M. Pitiot, m’ont semblé extrêmement rigoureux et totalement dévoué au Clos de Tart, « s’effaçant » presque par moment derrière leur « idée » du Clos de Tart, alors que l'interdépendance est probablement très forte.
Les lieux sont magnifiques et vaudraient à eux seuls le déplacement, notamment la salle du pressoir et la cave.
Le second vin n’est pas (plus ?) uniquement issu des jeunes vignes (« Mieux vaut des jeunes vignes bien sélectionnées que de vieilles vignes mal sélectionnées », nous a expliqué M. Pitiot en parlant de la sélection des plants faite par le Domaine), plutôt des vins du Clos qui ne correspondraient pas à ce que le Domaine cherche pour le Grand Cru, sur la base de dégustations. Mais « c’est toujours du vin provenant du Clos de Tart ».

Nous avons eu le privilège de goûter 4 vins du millésime 2013, en cave, sur fûts, juste avant l’assemblage final (imminent), provenant chacun d’une zone différente (et donc vinifié séparément…) : le 1er de jeunes vignes de la zone décarbonatée, puis 2 de zones à mi-pente sur des calcaires très différents (et les vins aussi, du coup) et en dernier le vin provenant des marnes en haut du Clos. Je ne ferai pas de commentaires précis, mais les vins m'ont tous paru très "purs" (le contraire de "travaillés et fardés" ) avec de la finesse. Après coup, à froid, j'ai eu l’impression que le Clos avait été comme décortiqué, presque disséqué, pour permettre à chaque zone du Clos d’exprimer sa personnalité, selon une approche quasi-scientifique (lire rigoureuse et concernée). Les personnalités de chacun des vins sont très marquées, à tel point qu’il m’aurait été impossible à l’aveugle de dire que ces vins provenaient du même climat. Si nous n’avons pas goûté l’assemblage (M. Pitiot a d'ailleurs dû nous laisser pour rejoindre la séance finale de l'assemblage), cette opportunité de goûter les vins par zone était tellement instructive que c’est presque mieux ainsi. La reconstruction d'un assemblage fidèle au climat dans son ensemble, au millésime et à l'idée que le Domaine se fait de son vin doit être un exercice passionnant mais ô combien délicat.

En guise de conclusion : Si certaines pratiques du Domaine sont parfois qualifiées de « bordelaises » (M. Pitiot ne renierai peut-être pas un tel qualificatif), ce que j’ai pu percevoir du travail du Domaine me paraît relever d’une démarche éminemment "bourguignonne", dans la droite ligne de ceux qui ont délimité les climats tels que nous les connaissons aujourd'hui, à la recherche de la personnalité de la parcelle, visant la mise en exergue de leurs infinies variations, tout en conservant une personnalité reconnaissable dans le temps. L’homogénéité parfaite d’un climat bourguignon entier est rare (le morcellement a quelque peu modifié cela, en réduisant certains producteurs à avoir des parcelles homogènes, parfois pour un résultat heureux) et je me hasarderais même à dire que les délimitations des climats (et pas seulement celui du Clos de Tart) ont été faites ainsi sciemment, avec des différences permettant un équilibre final à l’intérieur d’un même climat entier. L’effet « monopole » au Clos de Tart permet encore de mettre ces différences en évidence avant de les rassembler pour un assemblage supérieur à la somme des parties [edit] du même climat: on sent qu’il s’agit d’une préoccupation constante d’une équipe qui fait des efforts énormes pour porter son vin au pinacle des grands crus bourguignons.

Merci à M. Pitiot pour son temps avec les amateurs passionnés que nous sommes.

Olivier

Mettre les différences en évidence avant de les assembler pour un assemblage supérieur à la somme des parties est la définition même de la démarche bordelaise (alors qu'en Bourgogne, on n'assemblerait normalement pas).

Merci pour ce message Olivier!

Visite du domaine menée par Sylvain Pitiot. Remarquable travail sur l'identification des micros-climats.

Dégustation après la visite de 3 échantillons du millésime 2013 encore en cours d'élevage: on ressent sur les 3 échantillons une superbe matière et une prise de bois étonnante pour un vin encore en fût. Un grand avenir est assuré !

Dégusté par la suite :

1996

Etonnant de constater que les arômes sont très semblables au 2013. Ce vin possède une jeunesse insolente. La longueur est superbe et l'équilibre est parfait. La matière est immense mais ne donne jamais aucun signe de lourdeur. un vin de grand plaisir et ceux pour très longtemps !

2003

La fraicheur de ce vin est extraordinaire ! un grand vin aux reflets violacés, on pourrait dire qu'il a la puissance du Chambertin et la rondeur du Musigny. Une perfection absolue, Dieu que c'est bon !

1956

Une bouteille que j'ai amené car Sylvain Pitiot ne l'avait jamais dégusté et que le domaine ne possède plus de bouteille de ce millésime aux rendements minuscules. Cette bouteille provient d'un lot de 60 bouteilles achetée en 1961 au domaine directement. Cette bouteille n'avait pas bougé depuis son achat. le niveau est parfait, le bouchon est également en état impeccable, mais la bouteille laisse apparaître un vin très transparent. La bouteille a été débouchée quelques heures avant le service.

Au moment où l'on sert M. Pitiot, tout le monde retient son souffle, car malgré le fait que la bouteille ait été gardée dans des conditions optimales, on peut s'attendre à ce que le vin ait quelque peut prit sa retraite. Tout à coup le visage de M. Pitiot s'illumine et je comprends que la bouteille est parfaite.

La couleur de ce Clos de Tart tire sur l'orange, c'est une teinte claire certes mais qui a une certaine profondeur. le vin est limpide et propre, le nez représente ce que l'on trouve de mieux dans les grands pinots à maturité. Ce vin a texture soyeuse avec juste une petite acidité qui lui donne un équilibre magistral. Le plus étonnant, c'est que la concentration et le côté mûr pourrait vraiment faire penser à une année solaire. Ce vin est un pur bonheur et est resplendissant. Il pourrait prétendre encore a un bel avenir car il n'y a aucune fatigue. Un fond de verre gardé sur la table nous montrera que le vin n'a pas bougé même après 2 heures, c'est dire la tenue de ce breuvage miraculeux.

Quel moment magique !

Merci au Clos de Tart et en particulier à M. Pitiot pour son accueil !

Cordialement.

Christophe Rebord

Dans la dégustation de 56 millésimes de Clos de Tart qui avait eu lieu au domaine, c'est vrai que 1956 n'était pas présent.
Nous avons bu 1950, 1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1957, 1959 et 1959 Vieilles Vignes.
Le meilleur de cette décennie était 1953 avec les deux 1959.
Je n'ai pas bu le 1956. Il a dû faire plaisir à Sylvain Pitiot !

Connaissez-vous le 1963 ?
Cordialement.