Je veux bien continuer longtemps sur ce terrain, mais il me semble qu'on me fait de plus en plus dire des choses que je n'ai jamais dites...
Vos arguments me semblent, de plus, relever d'une évidente mauvaise foi, ce qui me chagrine quelque peu...
Désolé, mais cela va être un peu long...
Je répète donc ce que j'avais dit : "Plus que la qualité du terroir ou sa réputation, c'est la qualité du producteur qui est primordiale en Bourgogne (comme ailleurs, ni plus, ni moins...), et pour un même producteur, le vin sera bien sûr d'autant meilleur que le terroir est de qualité."
J'ai donné un exemple qui me semblait pertinent bien qu'en dehors de la Bourgogne (je ne savais pas qu'il n'y avait qu'en Bourgogne qu'il y avait des terroirs...). A ce que je sache, je n'ai encore lu nulle part que quelqu'un contestait le fait que le terroir de Rauzan Gassies soit capable de produire un vin digne d'un 2e Cru Classé. Il me semble au contraire souvent cité comme exemple d'un "grand terroir" mal exploité, produisant un vin de qualité très moyenne, vendu cher sur base de la réputation de la commune et de son classement. L'exemple parfait pour illustrer mon propos donc...
J'aimerais également qu'on me montre où j'ai écrit qu'un Bourgogne générique d'un grand producteur était meilleur qu'un Grand Cru, même moyennement réussi ?
Martin, dire : "1999 en Bourgogne n'a pas permis de produire du Clos de Tart à Marsannay même si les Marsannays étaient très bons cette année là ", me semble une évidence, mais ai-je écrit le contraire ? A ce que je sache, le Clos de Tart est un monopole aux mains de gens très compétents qui doivent faire un très grand vin que je n'ai malheureusement encore jamais goûté. Mes propos n'ont jamais fait référence à ce type de vin. Et puis, choisir un vin d'un des meilleurs domaines bourguignons, dans un grand millésime, de plus issu d'un des meilleurs terroirs me semble un peu facile et pour tout dire hors sujet. Si cela peut vous faire plaisir, je veux bien admettre que la Romanée Conti 1999 doit certainement être un meilleur vin que le bourgogne rouge générique 1994 de n'importe quel vigneron médiocre de la région. Mais est-ce bien cela le sujet du débat ?
Pour moi, le débat a toujours été axé sur les critères qu'un acheteur moyen de vin de bourgogne doit utiliser pour avoir le moins de chances d'être déçu par le vin qu'il achète. Et je confirme une nouvelle fois ce que je pense, à savoir que le premier critère est le producteur...
Si vous avez la chance de visiter ce vignoble plus fréquemment que moi, quelle est votre démarche ? Est-elle de dire : je veux du Chambertin, donc je vais rendre visite à tous les producteurs de ce Grand Cru, goûter tout et acheter le meilleur, ou mieux encore, acheter une bouteille à chacun sans goûter puisque de toute façon c'est grand ? Ou alors, vous sélectionnez quelques viticulteurs, goûtez toute leur production, et choisissez le ou les vins qui vous paraissent être du meilleur rapport qualité-prix ? Si c'est la seconde démarche que vous effectuez, je pense que vous accordez donc plus d'importance au viticulteur qu'au terroir quand il s'agit de passer à l'achat... Cela ne veut pas dire pour cela que je nie la grandeur des terroirs bourguignons comme certains tentent maladroitement de le faire croire, mais je me refuse à les placer sur un piédestal comme d'autres semblent le faire.
Une petite question : vous avez la chance de participer à deux dégustations de bourgognes. La première vous permet de déguster toute la production du Domaine Dugat-Py dans les millésimes 1996, 1999 et 2002. La seconde vous fera découvrir toutes les bouteilles produites sur le Clos Vougeot soit dans les mêmes millésimes, soit dans trois millésimes pris au hasard, même vieux, puisqu'on me dit que le millésime est peu important sur un grand terroir, et que celui-ci finit par transparaître et transcender l'effet millésime... A votre avis, dans quelle dégustation allez-vous trouver le plus de vins moyens, voire mauvais, voire même imbuvables ? Si vous répondez la seconde, c'est que vous estimez comme moi que le producteur est plus important que le terroir. Si vous répondez la première, c'est qu'effectivement vous faites partie de la secte des adorateurs du Terroir bourguignon (j'ai mis une majuscule à Terroir à dessein, parce qu'à ce stade, on en arrive presque à élever un bout de terrain au niveau de Dieu...) On va encore dire que je passe mon temps à énoncer des évidences, mais c'est manifestement nécessaire pour certains, il est évident que le Mazis-Chambertin de Dugat-Py est meilleur que son Bourgogne générique... Il ne manquerait plus que ça !
Quand il me prend l'envie par exemple d'acheter pour une somme conséquente une grande bouteille de Saint-Emilion, c'est d'abord parce que le vin est grand, et pas "parce qu'il reflète à merveille les caractéristiques du terroir des graves de Figeac...". Si le vin est grand, c'est d'abord et avant tout parce qu'il est issu d'une viticulture, d'une vinification et d'un élevage exigeants et rigoureux, sans doute effectivement sur un grand terroir. Et si c'est le cas, il ne pourra que refléter son terroir, c'est une évidence.
Ne voyez pas d'agressivité envers vous dans mes propos, mais la caricature qui est faite de l'opinion que j'ai eu l'outrecuidance d'émettre plus haut, bien que déjà présente ici, est encore amplifiée sur le site voisin par le chevalier blanc de la bourgogne, autoproclamé meilleur dégustateur du monde et des environs, pour qui le sens de la nuance est manifestement au-delà de ses capacités intellectuelles.
Petit morceau choisi : " Dire que le vigneron est plus important que le terroir ( c'est un exemple pris sur un forum qui montre de plus en plus ses limites)par ici fait honte à n'importe quel vigneron qui sait bien qu'il doit TOUT à son sol et qu'il n'est qu'un modeste vecteur de son interprétation. Sans "bonnes vignes" point de grands vins. Ne pas accepter cela c'est montrer de réelle limite dans ses cométences et son vécu de dégustateur.
Il faut avoir décuvé un Premier cru et un Bourgogne générique le même jour pour se rendre compte de la différence incroyable qu'il y a entre deux jus traîtés pourtant exactement de la même manière. Quand des vignerons se disputent des lopins de vignes aux abords de 100.000 euros les 428 m2, ce n'est pas juste pour la gloire, ils savent bien que sans terres bien situées ils ne sont RIEN. Que des pseudos "bavards" savants puissent affirmer le contraire m'amuse et m'attriste à la fois car ils ne dégustent que des grands terroirs sans savoir choisir leurs expressions expressions.Pire encore lorsque le vin est bon, il spassent à côté.( un misérable a même trouvé un Clos 01 de Fevre moyen... quelle pitié ! quelle faiblesse de jugement!) Cela s'appelle des buveurs d'étiquette ou des snobs... au choix."
Je suppose qu'il n'est pas besoin de donner le nom de l'auteur de cette magnifique prose à la gloire du Terroir bourguignon, tout le monde aura reconnu le style...
Le plus intéressant à mon sens dans ce genre de propos, est qu'il montre bien le mépris que peuvent avoir certains de ceux qui connaissent le mieux le vignoble bourguignon pour des amateurs, dont le seul but est de boire du bon vin, sans pour cela élever une statue à la gloire Dieu Terroir. Ceux qui ne possèdent pas cette connaissance et qui osent parler de la bourgogne sont des pseudo bavards savants (c'est pseudo bavard ou pseudo savant ou les deux ?), ceux qui ne repèrent pas la Grandeur d'un
Terroir d'exception comme Le Clos à chablis, même dans un millésime moyen, sont des misérables, dont le jugement est sans valeur, buveurs d'étiquettes ou snobs... C'est précisément ce ton hautain et dédaigneux envers ceux qui osent émettre un avis qui va, un peu, à l'encontre des grandes traditions bourguignonnes de suprématie absolue du terroir sur tout autre paramètre, que Parker s'est permis de critiquer, ce en quoi, effectivement, je ne suis pas totalement en désaccord avec lui. Je remercie donc beaucoup le plus grand dégustateur de tous les temps d'ajouter par ses propos de l'eau à mon moulin.
Désolé pour la longueur de ce post, mais il me semblait important de recadrer le débat sur les opinions que j'ai réellement émises, et qui ne sont, je vous le rappelle, que mes opinions, c'est à dire celles d'un simple amateur qui ne prétend pas détenir la vérité absolue, contrairement à d'autres.
Sur ce, je vous envoie mes amitiés en vous remerciant pour la correction et le sens du débat qui règne sur LPV, ce qui n'est pas le cas partout. Quant au triste sire qui sévit en face, il sait très bien, du haut de sa suffisance, ce que je pense de lui...
Luc