[size=x-large]Château Thivin – Le plus ancien domaine du Mont Brouilly…[/size]
[size=large]Un peu d’histoire….[/size]
Au XIIème siècle, un manuscrit fait mention qu'une Dame a fait don au Sire de Beaujeu HUMBERT III de sa propriété de "40 hommes" : le Clos de Brouilly, cédé, ensuite aux Chanoines de Saint Irénée de Belleville.
Au XIVème on construit la première partie du manoir que l'on appellera plus tard Château Thivin. La date de 1383 figure encore au dessus de la porte d'une petite cave. Puis le marquis de Vichy en fut propriétaire jusqu'à la Révolution.
Ensuite, il est vendu comme bien national à un avocat du Parlement, Mr Thivind qui lui apportera son nom définitif.
C'est le 8 Juin 1877, année de fortes gelées et de phylloxéra, que Zaccharie GEOFFRAY, (l’ancêtre de Claude GEOFFRAY, propriétaire actuel) alors fermier près de Villefranche sur Saône, achète aux enchères Château Thivin avec un peu moins de 2 hectares de vignes. A partir de 1894 son Fils Claude agrandira beaucoup le domaine par l'acquisition de vignes et de maisons.
De retour de la grande guerre, Claude, fils du précédent, va reprendre le domaine et surmonter les méventes des années 30 en créant l'appellation "Côte de Brouilly". Il va beaucoup s'investir avec son épouse Yvonne pour faire connaître et développer le cru Côte de Brouilly mais aussi le Beaujolais avec la création de la Maison du Beaujolais en 1953.
Ils recevront beaucoup de personnalités des arts et de la presse comme en atteste le passage de Colette à Château Thivin durant les vendanges de 1947: "La cour couverte résonnait de voix, de roues, de pas lourd-chaussés, car les quarante vendangeurs du domaine descendaient à leur repas, escortés de leur gaillarde et vineuse odeur. J'aurais bien voulu les suivre".
En 1948 des journalistes et des gastronomes prestigieux tels que Curnonsky, Clos-Jouve, Henri Monnier du Canard Enchaîné et bien d'autres fondent dans la salle des vendanges du château, l'Académie Rabelais, qui officie toujours. Claude et Yvonne Geoffray n'ayant pas eu d'enfant, c'est leur neveu Claude, le père du Claude « actuel, » qui sera l'ardent défenseur de toutes ces actions et l'une des figures marquantes du Beaujolais. Ces aînés, trop tôt disparus
, laissèrent la responsabilité à Claude (l’actuel ) Geoffray de Château Thivin en 1987 avec son épouse Evelyne (qui apporte un autre domaine familial : "Le Manoir du Pavé
En 2007 leur fils Claude-Edouard les a rejoint après avoir fait une formation pointue en viticulture et oenologie à l'école de Changins en Suisse et de nombreux stages dans différentes exploitations viticoles en France et à l'étranger.
[size=large]Culture et Vinification[/size]
« Au début il y a la terre » , au Château Thivin il est souvent question du Terroir qui englobe plus largement tout ce qui a un impact sur la typicité du vin. On ne peut pas cultiver un vignoble pendant six générations, sans avoir le plus profond respect de ses sols et de leur environnement. Le domaine est donc accompagné dans cette démarche par la
certification Terra Vitis afin que chaque intervention soit réfléchie et prise pour que perdurent leurs terroirs.
Comme tout ce qui vit , la vigne a besoin d’un environnement complexe et d’une biodiversité qui régule naturellement les attaques de ravageurs. Les haies qui bordent le vignoble sont entretenus , des mélanges d’herbes et de fleurs entre les rangs sont cultivés pour créer un refuge à une multitude d’insectes et surtout aucun insecticide n’est utilisé.
A une autre échelle, la vie du sol joue un rôle essentiel à la bonne nutrition des plantes et pour la régulation de leur alimentation hydrique. Ainsi des composts doivent être régulièrement apportéset les sols aérés par des labours superficiels ; ce qui n’est pas sans difficultés dans les parcelles de
Côte de Brouilly dont la pente est de 48%.
Les travaux estivaux effectués sur le feuillage sont réalisés à la main pour optimiser l’ensoleillement et favoriser une bonne aération des grappes.
Lorsque certains travaux nécessitent l’intervention de machines, ce sont des microtracteurs qui ont été choisis car ils ont le double avantage de consommer peu de carburant et de ne pas tasser le sol.
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Les vendanges[/size]
Les vendanges sont généralement effectuées à la mi-septembre par une quarantaine de vendangeurs qui sont logés et nourris pendant une dizaine de jours à Château Thivin. Dans une ambiance gaillarde, c’est une fête pour ces jeunes gens qui viennent des quatre coins de France et c’est pour le vigneron un moment intense : le résultat d’une année de labeur et un moment crucial pour l’élaboration d’un vin qui saura être le reflet de la région, du terroir et du millésime.
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Vinification[/size]
La vendange est issue d’une récolte entièrement manuelle afin d’obtenir la meilleure qualité de raisin, elle est acheminée jusqu’au cuvage dans de petits bacs où elle sera vinifiée soit traditionnellement en grappe entière soit partiellement égrappée.
Le cuvage, modernisé en 1977 puis en 1998 et 2009, est à flanc de colline ce qui permet d’utiliser au maximum la gravité par le jeu des étages successifs afin de n’utiliser ni pompe ni convoyeur pour la vendange.
Une fois que l’on a pris toutes ces précautions pour encaver une vendange de qualité, les seules interventions se font pour simplement contrôler la température et par des opérations de pigeage et de remontage pour favoriser l’extraction des tanins et de la couleur.
Enfin un
pressurage pneumatique à faible pression permet d’obtenir les meilleurs moûts qui finiront leur fermentation en foudre (tonneau de 20 à 40 hl en chêne, parfois centenaire). Le vin restera dans ces foudres 6 à 8 mois, c’est pendant cet élevage que le vin s’éclaircit et se complexifie.
Pour la cuvée Zaccharie l’élevage est plus long : 10 à 12 mois et se fait dans des barriques de 228 litres qui ont jusqu’à 7 vins. Le bois est un matériau incontournable pour l’élevage des vins de garde, par ses propriétés poreuses il permet une micro pénétration de l’oxygène de l’air nécessaire à l’élevage du vin. On peut comparer le vin au vivant par sa composition et ce besoin d’oxygène lors de son élaboration, mais comme tout être vivant c’est aussi l’oxygène qui le fait vieillir et à terme qui le détruit.
Dans les caves du domaine, chaque parcelle est vinifiée à part car chacune a ses qualités et cela permet de faire des cuvées à partir d’une seule parcelle comme « La Chapelle » et « Le Clos Bertrand » ou bien d’assembler nos sept parcelles pour obtenir un vin représentatif de l’appellation Côte de Brouilly ("Les 7 vignes" ).
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La bouteille Commune : Côte de Brouilly Cuvée Zaccharie[/size]
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Cépage[/size]
GAMAY NOIR à jus blanc
Terroir
Aire d’appellation de la Côte de Brouilly sur les coteaux pentus de la Colline de Brouilly, avec un beau sol, bien drainé, de pierres d’origines éruptives (Diorite, Porphyre) mélangées à de l’argile, expositions Est et Sud.
Culture
Pieds de vigne plantés à une forte densité de 9 à 10.000 plants/ha, conduits en taille gobelet bas, traditionnelle en Crûs, sol enherbé et fleuri partiellement, pour une culture raisonnée Terra Vitis. Un grand nombre d’insectes repeuplent actuellement nos vignes. Nous pratiquons une vendange en vert pour obtenir une petite récolte bien mûre et concentrée.
[size=medium]Vinification[/size]
Vendanges manuelles dans de petites caisses pour préserver le raisin, vinification de 13 à 15 jours, pressurage avec un pressoir pneumatique, l’élevage se fait pour 1/10e en barriques neuves et pour le reste en barriques de 1 à 5 ans. Ce vin a évolué pendant 9 mois en fûts.
[size=medium]Assemblage[/size]
Cette cuvée est issue de l’assemblage ddes plus vieilles vignes du domaine ; des parcelles de La Chapelle au Sud et Godefroy à l’Est.
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Les comptes rendus[/size]
Participants : Jean-Loup Guerrin / Selassie / Whogshrog43 / Denaire / ICNA / Stephvocel / Nonolapero / Marc C / Jean Bernard
Millésimes dégustés : 2010 (1) 2009 (7) 2007 (1) 2006 (1)
Cuvées dégustées : Zaccharie (7) – Godefroy (1) – Les 7 vignes (1) - les griottes de Brulhié (1)
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée Zaccharie 2009[/size]
Jean-Loup Guerrin :
Le vin a été carafé une heure et servi à 15°.
La robe est presque noire, avec des reflets violine très Beaujolais.
Le nez profond et fin est d'abord dominé par les épices (cannelle), les fruits noirs et le zeste d'orange. L'aération dans le verre lui permet de gagner en puissance et de révéler une superbe complexité : des notes anisées (zan), de prune et même de chocolat. Plus d'une heure après il devient carrément envoutant !
L'attaque est très ample et d'une grande suavité, sur un beau fruité marqué par la cerise noire. Le milieu de bouche est marqué par une superbe minéralité qui apporte de la fraîcheur et procure une longueur superlative, avec une finale saline et salivante.
L'accord se fait très bien sur une salade de cervelas aux pommes de terre, ce qui n'était pas gagné ...
Au final un excellent Beaujolais et je crois bien parmi les meilleurs, sinon le meilleur, bus à ce jour : 17 / 20 !
Il m'en reste deux bouteilles et, même si je l'ai beaucoup apprécié cette fois-ci (c'est un euphémisme ...) je crois que je vais les attendre quelques années pour voir leur évolution, qui ne peut qu'être bonne car tous les indices sont bons !
Quelques remarques complémentaires :
- Une gorgée bue lors de l'ouverture de la bouteille révélait cette même attaque suave mais une finale avec une acidité un peu trop forte.
- Le fond de bouteille bu le lendemain donne un nez un peu moins ouvert et expressif, et une bouche tout aussi belle avec en plus quelques tanins très fins.
Selassie :
A l'ouverture de la bouteille, le vin semble muet en reniflant le goulot. 2 heures après cette ouverture, le bouteille est épaulée.
Impression sur le verre qui a servi à épauler la bouteille et bu aussitôt:
Au nez, on ressent l'alcool ... et c'est tout.
En bouche, on a la sensation d'une très grosse matière mais c'est complètement muet.
Les notes d'alcool reviennent accompagné légèrement d'élevage (bois). Après 10 min dans le verre, on obtient quelques notes fruitées discrètes.
Ma femme fait la grimace.
La bouteille ainsi épaulée est laissé à température ambiante 38h puis placé 3h dehors pour être à température de service (il fait froid à l'ombre en Bretagne!).
Le nez est nettement plus ouvert, pour moi ça sent le sirop de cassis et la mure, pour ma femme plutôt la framboise. Ces notes fruitées sont accompagnées de bois de santal qui donne un côté épicé assez fort, ainsi qu'une pointe d'alcool.
La bouche a une attaque sur ce côté épicé bien présent, avec une rétro olfaction sur les fruits rouges. On sent toujours une belle matière, les tanins sont présents mais bien intégrés dans le vin et très fins.
La finale est puissante mais moyennement longue sur le côté boisé.
Ma femme retrouve le sourire.
Bu de nouveau 24h plus tard, l'équilibre s'est encore amélioré entre le côté fruité, l'élevage et l'alcool.
Conclusion, vu l'évolution sur 3 jours et la matière présente,
c'est bon mais ça doit être attendu encore un peu, ce vin n'est pas dans sa meilleure phase je pense car je ressentais encore l'élevage.
Whogshrog43 :
Epaulé 24 H : Un nez un peu réservé et fermé malgré l'aération essentiellement sur les fruits noirs très murs (la mure et le jus de myrtille), quelques notes de fumée et une pointe de sucre vanillé. A l'aération dans le verre le nez gagne en définition et gagne une belle complexité sur de superbes notes florales (la rose, la pivoine), les épices (cannelle), un coté bois de sental, de belles notes d'oranges confites ainsi que la réglisse et quelques notes empyreumatiques.
En bouche la matière est assez impressionnante et possède une belle finesse de tanin lui donnant un coté un peu aristocratique ainsi qu'une forme de pureté de fruit assez exceptionnelle. Cette matière dense et large est certes encore un peu "serrée" et peut paraitre un peu pataude dans un premier temps mais une fine acidité et surtout une (trop ?) grosse trame amère et une aromatique sur le végétal "noble" (un coté queue de cerise / ronce /baton de reglisse) donne de la tension en bouche et assure l'équilibre. En finale on retrouve les notes d'écorce d'orange senties au nez.
Une bouche pleine, replie de classe et de "race" très loin de l'archétype du simple, beaujolais goulayant.
Une très belle bouteille : 16/20 (gros potentiel tellement on sent malgré les qualités que la matière peine encore à s'exprimer).
Stephvocel :
Zaccharie 2009: Bu le 18 Mai 2012
Ouvert et épaulé la veille au soir pour le lendemain midi et soir:
Bouchon toujours impeccable,
Toujours cette impression d'élevage "classieux" et intégré quand le vin a suffisamment respiré,
Au nez les fruits rouge dominent, et la bouche se termine sur une pointe d'épices douces (cannelle/safran) qui ajoute à la distinction de l'ensemble.
Toujours cet amalgame de puissance contenue et de finesse, et cette incroyable "buvabilité".
Servi volontairement à un cousin qui m'a souvent claironné sa haine du Beaujolais, il en a été bluffé et conquis.
Très bien maintenant, gros potentiel.
Marc C :
Nez très fruité (fruits noirs) et quelques épices, léger trait de vert
La bouche est soyeuse, avec de la fraîcheur. C'est large avec un beau volume.
La finale m'est apparue un peu marquée par l'amertume et un poil chaleureuse. De plus, elle est plutôt courte.
A noter que le vin n'a pas bougé en trois jours (conservation frigo + rebouchage). Étonnamment,
ce 2009 m'a moins bluffé que son ancêtre de 2007
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée Zaccharie 2007[/size]
Whogshrog43 :
Un très beau nez sur les petits fruits rouges épicés, le jus de cerise la fraise fraîche, des notes d'agrumes, les fleurs (rose, pivoine...), un coté végétal "noble' (queue et noyau de cerise, ronce) qui deviendra épicé et poivré (poivre blanc) à l'aération gagnant intensité et précision.
La bouche est de demi corps (gagnera de la largeur à J+1) avec des tanins fins, beaucoup de fraicheur et une trame TRES minérale (la graphite +++) avec une "grosse" tension (on dirait presque la construction d'un vin blanc tellement c'est tendu) et de beaux amers en finale accompagnés par les fruits et les épices du nez.
C'est à la fois "racé" (cette tension...) et classe par le beau toucher de bouche, complexe et évident (belle pureté de fruit)...
bref superbe : 16,5/20
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée Zaccharie 2006[/size]
img571.imageshack.us...
Denaire :
Robe foncée, dense, violine sur le disque, assez jeune.
Le nez est un peu "poussiéreux", comme si un voile le recouvrait, le rendant flou. Derrière ce voile, se cachent des arômes de fruits noirs (cassis), de cerise, de poivre, et des notes grillées. Moyennement agréable.
La bouche est par contre très bien construite, avec une densité et une qualité de tannins irréprochable. Très belle matière, veloutée. Le vin possède aussi une trame acide bien marquée qui l'étire considérablement et apporte de la fraîcheur.
Un vin à la superbe matière, d'une densité rarement rencontrée dans la région et qui possède une finesse de tannins remarquable. Malheureusement l'aromatique un peu ingrate empêche d'en profiter totalement.
Bon vin malgré tout, difficile à noter, car il faut faire la synthèse de ces deux impressions contradictoires...
Disons Bien - au final.
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée GODEFROY 2009[/size]
ICNA :
Le nez est sur les fruits noirs, le poivre, c'est un poil beurré avec un ensemble assez fermé et comme un air aristocratique.
La bouche est pleine sur les fruits noirs, la groseille avec un peu de réglisse, il y a de la mâche, beaucoup d'épices avec du poivre, je trouve qu'il y a un beau volume, c'est assez long. C'est quand même suave mais sur la réserve. Le vin est assez classe mais ça reste un poil austère. La finale est un poil beurré, ça reste frais et gourmand mais assez droit.
La moitié de la bouteille a été carafé 1/2 heure et le reste de la bouteille a reposé une heure. J'ai préféré le vin provenant de la bouteille, plus précis.
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée « Les 7 vignes » 2010 [/size]
Nonolapero :
Au nez des fruits rouges bien mûrs, juteux avec des notes légèrement poivrées, fumées et de violette. En bouche la matière est douce avec des tanins très fin, la matière est tenue par une bonne acidité qui rend le vin léger avec une très bonne buvabilité. La finale est un poil courte.
En tout cas on prend un bon plaisir à boire cette cuvée.
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Château Thivin - Côte de brouilly Cuvée "les griottes de Brulhié" 2009 [/size]
Jean-Bernard :
Bu sur trois jours le nez offrira de belles variations au fur et à mesure.
Tout d'abord on comprend bien le nom de la cuvées avec des notes de cerise évoquant tour à tour la griotte, la cerise noire, l'amaretto. Léger poivre, zest de citron vert, pivoine.
La bouche attaque sur un beau volume très enthousiasmant (effet millésime?) avec une matière presque suave, plutôt concentrée et tenue par une acidité fraîche et parfaitement fondue.
La finale est gourmande et salivante, on y retrouve les arômes de cerise et d'agrume.
Un vin super bien fait et qui donne beaucoup de plaisir.
Je ne l'ai jamais aussi bien goûté.
Coordonnées
Famille GEOFFRAY
Château THIVIN
69460 ODENAS
France
Téléphone : 04 74 03 47 53
Fax : 04 74 03 52 87
[size=large]Un grand MERCI à tous les participants et au domaine de nous apporter autant de plaisir[/size]
NB : Textes et photos reproduits avec l'aimable autorisation du domaine