Merci Anthony pour avoir dégainé le CR si vite. Une réunion de "passionnés dont certains sont sur LPV", que voilà un beau résumé de ce qu’est devenu le CRD LPV Suisse Romande. Passé par une phase "LPV and friends", il y a maintenant beaucoup plus de friends que d'eLPViens actifs mais qu'importent les étiquettes pourvu qu'il y ait la passion.
Après Calon Ségur et HAut-Bailly, les «Amis du Bordeaux » ont encore frappé et cette fois ci l’objet de la verticale était donc le château Leoville Barton.
Quelques mots sur ce que j’ai retenu du discours inaugural de Jérôme: Il s'agit d'un domaine avec 51ha en production; l’encépagement est majoritairement de Cabernet Sauvignon (74%) avec 23% de Merlot et 3% de Cabernet Franc , proportions qui sont habituellement assez bien représentées à chaque millésime. Sol de Graves sur sous-sol argileux
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1993
Nez marqué par le cabernet avec un poivron assez net. La bouche est fluide et souple avec des notes végétales et une légère acidité pas trop marquée. Tout ça se tient jusqu’à la finale qui est agréable et longue malgré une petite sécheresse des tannins. Ça passerait très bien à table je pense (mais je n’ai pas re-goûté ou bien pas noté )
B+
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1999
Le nez est plus discret avec un peu de fruits rouges et quelques notes d’élevage qui laissent à penser que le vin est plus jeune que le précédent. La bouche est très semblable en un peu plus charnue et moins végétale ; toujours un etrès légère astringence en finale
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1995
Superbe nez soyeux et fruité encore avec quelques notes de jus de viande. La bouche est beaucoup plus tannique et serre même un peu. Belle matière quand même
TB-
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1996
Nez légèrement végétal avec un peu de poivron en arrière-plan mais aussi du fruit. En bouche , l’attaque est souple, avec des tannins bien fondus, une fraicheur mentholée et acide qui fluidifie une matière dense. Quelques notes végétales en finale.
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1986
Très beau nez soyeux, fruité, épicé, frais. La bouche est très fraiche , de beau volume, fluide et un peu végétale. Les tannins sont très marqués en fin de bouche et sèchent un peu, (un peu une caractéristique du millésime 86 en bordelais avec des tanins stricts qui ont mis du temps à se fondre ? ), toutefois pas assez (astringent) pour ne pas en faire un beau vin de table.
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1982
Le nez se présente beaucoup plus évolué, ce sera le seul dans ce registre avec des fruits cuits, de la figue et toujours le petit poivron qui vient sur la fin. Bouche riche et charnue, bien portée par une légère acidité, très équilibrée donc, un vin riche et complet. Tanins très fins et un peu astringents toujours, quelques notes végétales (très léger poivron, feuille de cassis). Il semble qu’il a décliné assez vite dans la soirée mais sur le moment c’est superbe.
TB+
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1989
Nez peu expressif . L’attaque en bouche est sur la finesse, la fluidité. Bel équilibre sur un mode plus mineur , encore du fruit, légère astringence
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 1990
Nez plus sur la rondeur, soyeux, épices douces. L’attaque en bouche est fluide et vive, une légère amertume s’installe avec des fruits au milieu. Masse tannique assez imposante et un peu asséchante, quelques notes alcooliques mais la finale est belle sur le fruit et quelques notes végétales (laurier, herbes plutôt que poivron)
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2000
Fraicheur fruitée au nez que l’on retrouve à l’attaque en bouche. Des tannins assez marqués mais on a un équilibre assez étonnant entre souplesse et astringence des très fins tannins. La finale est fluide avec une très légère astringence toujours, un vin reposant après les précédents du genre qu’on voudrait cracher en dedans (Copyright Stéphane ).
TB++
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2003
On retrouve un nez semblable , plus complexe mais aussi encore marqué par l’élevage avec des notes de vanilles prononcées. En bouche, c’est souplesse et volume, un peu massif malgré une fraicheur mentholée, des tanins très fins et astringents
Un vin qui divise l’assemblée, comme note j’ai gribouillé un TB avec un doute sur (++)
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2002
La bouche est d’abord fluide, vive avec une légère acidité et des notes végétales. Le volume se développe derrière au point de paraitre massif . Des tannins légèrement astringents et la finale sur le fruit m’évoquent un vin très jeune mais c’est déjà 2002
B++
Saint Julien ch. LEOVILLE POYFERRÉ 2002
Au nez du fruit acide et des notes désagréables qui font dire à quelqu’un « ce vin est proutonné». La bouche est fluide aussi mais très volumineuse quand même . Je retrouve ce contraste entre volume, astringence et fluidité mais là l’ensemble est moins harmonieux , bizarre, un vin qui parait encore fermé et austère si pas défectueux
B+
(on vient de passer le douzième vin, mes capacités de concentration s’émoussent et les notes se font confuses, ce qui me vaut les quolibets de mes compères lausannois auprès de qui je m’en émeut, lesquels sont des adeptes notoires du bourrage d’agenda de dégustation)
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2008
Joli nez fruité, bouche très fluide, fruitée, avec un volume certainement inférieur aux vins précédents. Mais ça reste agréable et reposant à ce stade de la dégustation. Pas très long, assez astringent.
B++
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2006
Les tannins s’imposent en bouche plus vite, c’est volumineux, dur et astringent mais il y a un beau fruit derrière. La finale serre un peu pareil que le précédent mais l’ensemble est sauvé par un supplément de matière et de fruit .
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2004
D’abord souple et volumineux, les tannins fins finissent par imposer leur astringence ; finale sur le fruit et de légère notes végétales. Un très beau vin encore jeune
TB
Saint Julien ch. LEOVILLE BARTON 2011
Le seul qui dénote vraiment dans la série. Nez de yaourt au fruit et à la vanille qu’on retrouve aussi en bouche. Une matière pas encore posée , ça part dans tous les sens. Des tanins fins mais très astringents en finale . Encore difficile à apprécier pour l’instant, j’avais eu une impression similaire sur Haut-Bailly 2011 l’an passé
B
Ainsi s’achève cette belle verticale ; des vins qui avaient une unité de style au long des millésimes et j’ai eu franchement de la peine à établir une hiérarchie. Certes je n’ai pas eu l’occasion de me rouler sous la table de plaisir mais au vu des notes très denses autour de TB, en ne mettant qu’une seule de ces bouteilles à table sur une belle viande, il y a de quoi se faire bien plaisir et c’est là l’important.
Un grand merci à Catherine et Pascal pour leur hospitalité et la cuisine gouteuse (mention spéciale aux joues de porc confites et leur accompagnement de carottes, surtout les petits légumes roses et blancs qui leur tenaient compagnie… ), à Jérôme, notre président autoproclamé et néanmoins incontesté du Cercle des Amis du Bordeaux et à tous les convives pour leur enthousiasme réjouissant
Parmi les afters, à noter
une bouteille de
Larrivet-Haut Brion 2000 , très souple et charnue, peu acide qui m’a rappelé un 1996 bu il y a 2-3 ans avec les même sensations de confiture de crème de cassis
et un magnum d’un Saint-Emilion GC de petit producteurs
Ch. Petit Gravet Aîné 2000 qui m’a rappelé mes premières années de passion du vin avec ce style « à l’ancienne » pour lequel je garde une affection particulière : Nez un peu vert mais belle bouche fruitée et fluide, le genre de vin peu démonstratif, un peu strict en dégustation mais qui tient la route à merveille sur les plats.
Un
vin jaune de l’Etoile 2002 du domaine P.Vandelle ( quelques mots quand même : un nez assez violent mais superbe douceur et longueur en bouche, jolies notes de fleur de croute de comté qui le rendent incrachable, ni en dehors, ni en dedans tellement c’est bon et qu’on a envie de prolonger la sensation)
J’allais oublier un « magnifique
1999 Grain Noble en Marsanne Blanche de MT Chappaz ». Oui Anthony, vraiment magnifique, nez sur les fruits secs, du fruit, du sucre et l’acidité parfaitement intégrés en bouche, ça sortirait en magnum, ça ne serait pas gaché !