Sur ce coup là je ne peux, eu égard à une petite expérience, qu'abonder dans le sens de Michel. Le temps permet une véritable métamorphose de ces vins que je trouve plutôt peu expressifs en jeunesse. Trente ou quarante ans ne leur font pas peur!! Évidemment personne ne va acheter du vin aujourd'hui pour le boire en 2056!! Mais juger ce type de vin après 5 ans c'est de la blague de mon point de vue!

R

y'a pas si longtemps j'ai bu 85 et 70 en blanc qui étaient encore en pleine jeunesse...
alors que étrangement 94 semblait plus âgé.

Quand vous parlez de transformation, le 1984 bu il y a peu avait une aromatique bien surprenante sans être un vin flingué. Thé, pipi de chat, fruits secs puis évolution sur quelques chose de plus net...(sans le pipi...)
Cependant, je n'ai pas trouvé cette palette de saveurs extrêmement savoureuse.
Intéressant toutefois de comparer nos sensations sur l'évolution de ce cru selon les millésimes.

Maxime

Je viens de retrouver les notes assez succinctes mais explicites sur un 76 bu il y a 6 mois

Plutôt jaune or plutôt clair
Aucune trace oxydative au nez
Grosse fraîcheur
Pate de fruit , notes de fruits blancs
Finement citronné en bouche
complexe

J'ai pris plus de plaisir avec ce flacon qu'avec des millésimes récents . Mais tout ceci n'est finalement qu'une question de goût ....

Château Carbonnieux, Pessac-Léognan blanc 2013
Une étiquette qui m'a toujours attiré... Ce 2013 présente un nez simple, sur le buis, un peu d'élevage, buis qu'on retrouve en bouche, élevage maîtrisé, finale citronné avec un regain d'acidité.
Vin tendu, bien équilibré, plaisant mais très simple, sans puissance ni complexité aromatique que je ne me risquerais pas à attendre...

CR:Château Carbonnieux, Pessac-Léognan blanc 1994

Etonnante couleur très ambrée . On dirait un vieux Sauternes et ce n'est pas très rassurant .
J'ai lu que plusieurs CR signalaient aussi cette couleur qui semble être une caractéristique de ce millésime .
En bouche pas de miracle le vin est passablement oxydé . Evolution marquée ou oxydation je suis bien incapable de faire la différence . Le vin n'est pas imbuvable avec notamment une acidite assez nette et un peu d'amertume qui permettent d'accompagner correctement un risotto aux langoustines très goûteux .

Carbonnieux blanc 2013 bu il y a un an environ était d'un tout autre calibre : grand vin à maturité parfaite pas loin du niveau des meilleurs Graves blancs que j'ai rencontrés .

CR:Château Carbonnieux, Pessac-Léognan rouge 1988

Faute de grives on mange des merles .
Acheté en FAV à sa sortie dans ce but ,ce vin a parfaitement comblé mon envie de Bordeaux à maturité .

Il n'a ni la finesse de texture ni la longueur des plus grands crus mais il en a un peu les arômes agréables de cuir , tabac , sous bois .

Au final un bon vin

Raymond,

1988 a été un excelent millésime en Pessac-Léognan, avec une réussite homogène.
J'en garde un très bon souvenir.

Jaune paille avec Reflets verts pour ce 2011 ouvert pour accompagner un bon plat au saumon.
Arômes floraux, notes de citrons confits et de pêche blanche.
Surtout marqués par la longueur en bouche, fine et complexe qui permet aussi de l'apprécier sans un plat qui accompagne.

Déjà superbe, belle acidité qui laisse espérer un futur radieux pour ce vin.

Frédéric.

CARBONNIEUX 2009 ROUGE

Nez de noix, de mure, presque bourguignon tout en fruit , une belle attaque franche un milieu de bouche très charpenté manque encore un peu de complexité. Une finale très fruitée. Bref un vin agréable à boire aujourd'hui mais qui est surtout un vin en devenir.

Intensité aromatique 16
Complexité aromatique 17
Longueur en bouche 18
Equilibre 18
Plaisir 17

86/100 soit 17.2/20

Salut à tous,

Bouchon en bon état.
Ouverte l'après-midi pour le soir, goûtée puis rebouchée (pas de défaut).

Servie sur des lasagnes au confit de canard au foie gras et aux cèpes (un plat tout en légèreté en somme

Le vin est passé sur des palais bien mûrs (après déjà plusieurs blancs et rouges et entrées).
Il a été surprenant et a scotché pas mal d'invités ( et a complètement dominé un gigondas 2002 ).

Robe: Évoluée mais pas tuilée, on lui donnerait 10 ans de moins

Nez: Pour mon nez c'est le boisé qui domine, pas désagréable. Sur le chocolat ou cacao grillé. En moindre mesure on a subtilement du sous-bois/truffe et quelques notes de fruits secs (noix, pruneaux). Plus aucune notes fruitées (fraîches) détectées par mon nez.

Bouche: Le vin est encore en forme !! Tel un grand-père qui n'a pas oublié de faire ses joggings dominicaux. La matière est un peu dépouillée mais ne manque pas d'onctuosité. Encore un peu de peps.
Niveau arômes j'y retrouve la même proportion qu'au nez, avec un tout petit peu plus de pruneaux et peut-être de champignon (qui s'accorde très bien avec les cèpes du plat).

Mon avis perso est qu'il reste trop de bois par rapport aux autres arômes et qu'il manque un peu de structure. L'apogée était 10 ans avant pour mon palais je pense.

Mais globalement les avis à table sont très bons, un invité qui a adoré commente même: " il est tellement rassurant ce vin !! "

En conclusion, une bouteille sympathique, qui n'était pas techniquement à son apogée selon moi mais qui a su générer de belles émotions.
N'est-ce pas le principal ?

ps: le petit bonus c'est l'histoire derrière cette bouteille:
Achetée par le père d'un copain dans les années 1990.
Suite à sa disparition, mon copain "hérite" de cette bouteille.
Il offre la bouteille à son père adoptif: mon père, dans les années 2000.
Ensuite c'est mon père qui avale son acte de naissance, j'hérite donc de la bouteille !!
Nos pères n'étant pas là pour voir mon passage à la trentaine, nous avons ouvert cette bouteille à cette occasion, de manière à ce qu'ils soient un peu avec nous.
C'était un vrai succès -D

Belle et noble histoire!

Bravo pour le récit de la pérégrination de cette bouteille !
Dire qu'un vin de 1990 aurait dépassé son apogée, j'avoue que ça me laisse très songeur, alors que je bois avec gourmandise les Carbonnieux de plus de 50 ans.
Bravo en tout cas pour ce récit.

Beau CR
Même avis que toi Clem, le Carbonnieux 90 que j'ai bu il y a 8-10 mois manquait de gourmandise pour que l'on s'amuse vraiment.

Timo

TIMO écrivait:

---

le Carbonnieux 90 que
> j'ai bu il y a 8-10 mois manquait de gourmandise
> pour que l'on s'amuse vraiment.

j ai une question
Comment envisages tu la "gourmandise" sur un vin de 25 ans ?

@Ols, sans connaître l'avis de Timo, je pense qu'il voulait dire que le vin aurait pu remplir un peu plus la bouche, avoir gardé + de mâche, de structure, de croquant.

Peut-être être caressé un peu plus la bouche aussi, avoir + de velours quoi.

Je le verrais un peu comme ça avec mon humble vocabulaire =)

@François, ma remarque est très subjective en effet =) J'ai précisé que " pour mon palais ", je pense que je l'aurais apprécié plus jeune.
Mais bon c'était très bon comme ça aussi.
C'est beaucoup une histoire de goût l'apogée quand même.

A+
Clem

Clem dit :
"C'est beaucoup une histoire de goût l'apogée quand même."

Bien sûr ! Nous n'avons pas tous le même palais et pas tous les mêmes habitudes de boire.

ols dit :
"Comment envisages tu la "gourmandise" sur un vin de 25 ans ?"
Il suffit de boire des 1961 pour voir à quel point ils sont gourmands. La gourmandise n'est pas l'apanage des vins jeunes, fort heureusement !

25 ans ça ne veut rien dire sans le millésime nous sommes bien d'accord.

Si on sort du côté sentimental, que je respecte,
Carbonnieux rouge 1990 n'était pas, je pense, une réussite du millésime.
J'ai goûté et je n'ai pas acheté à l'époque.
Parker ne lui donnait que 85/100

Pff depuis le début je pensais qu'on parlait du blanc. Ils font du rouge à Carbonnieux ?

François Audouze écrivait:

> Il suffit de boire des 1961 pour voir à quel
> point ils sont gourmands. La gourmandise n'est pas
> l'apanage des vins jeunes, fort heureusement !

Ok, si un jour j ai l occasion de boire un 61, je tacherais de vérifier ça, de préférence sur un Bordeaux:)
Le plus vieux que j ai bu c est un Pommard 62, sans aller jusqu a la gourmandise, il était d une certaine jeunesse, si toutefois on peut appeler ça jeunesse, car avec le niveau d alcool qu il avait, il était encore vaillant !

Oui c'est bien l'impression que j'ai eue Thierry ... Et Timo aussi apparemment.

Serge,

Perso j'attendais justement de 1990 qu'il donne encore du fruit, au sens strict des arômes et des gouts, et comme le dit Clèm une structure en bouche avec de la mâche.

Après ce n'est pas déplaisant, mais c'est clairement à boire sauf à se gargariser dans 25 piges devant une étiquette et se rappeler qu'en 1990 j'étais en CE2, c'était la belle-vie et je buvais alors le sirop de la rue blablabla...

Timo

Il y a parait-il des vieux vins avec du fruit, selon FA !
Visiblement ça doit être le cas, j en ai pas bu assez mais je trouve que le fruit fait place au tertiaire avec l âge. Bon après c est vrai que ma définition du "fruité" se place surtout en vin très jeune

Bois des Bordeaux 1959 ou 1929. Tu constateras que François n'a pas la berlue.

Il a plus d expérience que moi la dessus, ça ne fait aucun doute. J ai pas de vins aussi vieux en cave, donc j attendrais une occasion qui viendra d ailleurs.
Sur le peu que j ai bu, ça ne m a pas marqué vraiment, en tout cas sur la "fruit frais", car en cherchant bien je trouve du fruit plutôt "vieux". Mais c est sans doute aussi une affaire de millésime comme tu dis !

Si tu veux du fruit vraiment frais, il n'y aucun intérêt à garder des vins pendant trente ans. Les grands millésimes ont une vigueur, une sève, une complexité que les autres n'ont pas. Mais si tu veux un vin qui pète la cerise noire ou la mûre/myrtille, bois le jeune.

Justement, plus le temps passe plus j aime les vins vieux. Je m Audouize
J espère que c est pas grave, docteur !

A propos des vieux vins qui pètent le fruit, je ressors encore mon vieil exemple d'un Pommard Argilières 1971, bu en 2001, qui était une essence de framboise.
Jamais vu/bu un vin aussi framboisé que ce pommard-là. :
Le fond de bouteille était noir-de-chez noir, au cause de la lie, le reste du vin était presque dépigmenté, couleur fraise à l'eau.

Vincent

Jamais vu/bu un vin aussi framboisé que ce pommard-là

J'avais aussi un vieux pote qui rajoutait un poil de crème de cassis ou framboise quand le vin était un peu flingué...

jlj