J’ai eu l’occasion d’organiser une nouvelle petite verticale du Château Puy Castéra (voir la précédente réalisée en 2014 et contée en haut de cette page).
Ce domaine est très proche des appellations Saint-Estèphe et Pauillac.
L’encépagement a bien varié entre 2005 (57% de Cabernet-Sauvignon, 30% de Merlot, 10% de Cabernet-Franc, 2% de Malbec, 1% de Petit-Verdot) et 2015 (45% de Merlot, 37% de Cabernet-Sauvignon, 17% de Cabernet-Franc, 1% de Petit-Verdot).
La vinification est classique et l’élevage comprend 12 mois en barriques (1/3 de barriques neuves, 1/3 d’un vin et 1/3 de deux vins) puis 10 mois en cuves.
Comme c’était pour accompagner un repas, j’ai fait quelques entorses à l’ordre classique qui va du plus jeune au plus âgé.
En fait j’ai réservé les deux millésimes a priori les moins réussis pour le fromage, et en terminant par 2014, supposé quand même équilibré et moins vert que 2013.
Les deux premiers vins ont accompagné de bonnes charcuteries et les deux suivants des magrets de canard aux châtaignes.
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2015
Robe bien sombre et encore jeune par ses reflets violine sur le disque.
Nez assez intense mais surtout varié à l’aération, sur un panier de fruits rouges et noirs, quelques arômes torréfiés, du cuir, une touche florale et une autre balsamique.
La bouche s’équilibre avec de la finesse, une chair aux tanins fondus et une bonne vivacité. L’allonge est honnête sans plus.
Bien ++ mais je m’attendais à mieux.
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2010
Robe très sombre et entre deux âges.
Nez d’une belle intensité et complexe : encore pas mal de fruits noirs (cassis et mûre), du cuir, du cèdre et une touche vanillée.
La bouche est plus charpentée que le 2005, le grain serré mais suave, l’aromatique à la fois riche et sérieuse. Une fraîcheur plaisante, des tanins de velours, une bonne persistance et une finale précise complètent ce beau tableau.
Très Bien (+) et très beau potentiel !
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2009
Robe très sombre qui paraît encore presque jeune.
Nez intense et plus tertiaire, classieux, associant des arômes balsamiques et de bois précieux, sur un fond de fruits noirs teinté de torréfaction.
La bouche se montre large, assez corsée et onctueuse. L’acidité est présente pour soutenir et guider l’ensemble avec une persistance appréciable, mais on aurait apprécié encore plus de peps pour un équilibre plus abouti.
Très Bien
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2005
Robe sombre dévoilant un tout début d’évolution, avec quelques reflets tuilés.
Bouquet de belle intensité où les arômes tertiaires prennent le pas, avec du cuir, du tabac et du bois précieux. Un fruité noir et bien mûr assure une base avenante, l’ensemble se révélant noble et complexe.
La bouche racée a du panache : son aromatique fondue et sapide est parfaitement mise en valeur par une juste acidité, et les tanins civilisés apportent une sensation tactile agréable, jusqu’à une finale longue, épurée et élégante.
Très Bien +
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2013
Robe sombre et assez jeune.
Nez ouvert et frais, d’un fruité rouge acidulé et teinté de notes végétales.
La bouche révèle une trame acide, un fruité léger et une certaine astringence. Le profil est donc droit et assez austère, l’allonge n’en pâtissant pas.
Bien (+) car il passe quand même bien sur les fromages (comté et délice de Bourgogne) qui gomment beaucoup son manque de maturité.
Château Puy Castéra – Haut-Médoc – 2014
La robe est un copier-coller de celle du 2013.
Bien intense, le nez offre du bois de santal, du graphite, de la mine de crayon, avec un fond de cassis et une touche balsamique ; un nez qui évoque furieusement le Pauillac.
La bouche paraît déjà à point, faisant preuve d’une grande harmonie, bâtie sur une chair assez dense et goûteuse, avec une finale nette, ferme et goûteuse.
Très Bien
Finalement l’ordre de dégustation s’est révélé judicieux et les caractéristiques différentes des millésimes ont bien été mises en évidence.
Dommage qu'Alix Marès ait vendu en 2018, les repreneurs n'étant pas au même niveau.
Mais on peut retrouver ses nouvelles réalisations, en commun avec son mari, Gérald Standley, au Château Terrasson en Castillon - Côtes de Bordeaux.
Jean-Loup