Pour les portes ouvertes de l'appellation, un petit tour au château Moulin Pey Labrie en Biodynamie.
Tout d'abord, les paysages de l'appellation sont tout simplement grandiose en ce début d'automne. vignes et forêts toutes cousues de roux et d'or, la route qui nous mène au domaine, à flanc de coteau, offre des vues captivantes sur la Dordogne.
Au château, le panorama est à 360 degrés sur Pomerol, Libourne, St Emilion, l'Entre Deux Mers, et la métropole bordelaise.
Nous sommes sur une mosaïque de terroir qui va du sable argileux à de l'argile sur calcaire. Certaines vignes ont cent ans et plus.
Merlot, malbec et cabernet franc s'y côtoient selon la tradition de l'appellation.
L'accueil est très attentionné, et après la visite du domaine, nous dégustons les différentes cuvées :
La Rose du Meunier :
C'est un clairet bien fait, gourmand avec du corps. Pour les amateurs, c'est du tout bon.
Cuvée piverts:
Cuvée sans soufre. Au nez on est sur la framboise et le poivron, la bouche est très fraiche.
Le jus est complexe car évolutif, sur des notes végétales, de fruits rouges. Belle minéralité. C'est très bon, on dirait un petit Chinon. En tout cas on est très loin de Bordeaux.
Chateau Moulin. Fronsac
La, pas de doute, on est à Fronsac. Nez boisé, fumé, camphré, sur la prune. En bouche toujours les fruits noirs, la réglisse et une belle fraicheur. Rapport qualité prix remarquable à 13 euros la bouteille.
Chateau Moulin Pey labrie.
Là on part à Canon fronsac, un terroir plus calcaire.
2014 : Assez proche du Chateau Moulin mais avec plus de fond et de puissance, terroir calcaire oblige. toujours les fruits noirs mure/figue, le nez boisé fumé. La bouche concentre une belle minéralité presque saline. de l'élan et des tanins polis.
2007: Vin évolué, à peine moins ample en bouche, une belle longueur. Tanins soyeux, les fruits rouges s'emmêlent à des notes animales et de champignons. On se promène dans les bois. toujours cette belle minéralité qui signe la finale.
Cuvée Vieille vigne 1999.
Ouvert le matin puis mis en carafe à 14h, servit à 17H.
Superbe robe tuilé.
Nez sur le cuir, l'humus, la boite a cigare
C'est sur des notes giboyeuses que la bouche s'étend et se tend loin, très loin. Complexe.
La profondeur est admirable, des effluves de cerise ravivent de temps en temps le palais.
C'est puissant, les tanins sont complètement fondus.
La finale est sur le fruit rouge. quand remonte de loin toutes les notes de la maturité.
La longueur est interminable.
On est là sur un grand vin de Bordeaux.
Il est vendu à 60 euros, ce qui pour un grand vin de cette qualité à maturité, est tout à fait justifié.
Le genre de canon qu'on ouvre pour de belles occasions.
Si il y a quelqu'un prêt à mettre ce prix dans une bouteille ( et j'imagine que le forum en compte quelques spécimens ..) il va se régaler.
Pour conclure, au delà de la cuvée vieille vigne, qui a elle seule montre tout le potentiel de cette belle appellation, nous avons affaire ici à des vins sincères, dans le haut du panier du Fronsadais. Au niveau du style, sur les cuvées AOP, le classicisme est de rigueur, une certaine austérité aussi, l'élevage est présent, mais la dimension minérale amène une belle énergie dans les finales. on est sur des vins profondément terriens.
Des vins de terroirs profondément humain.