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Château Tertre Roteboeuf

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Réponse de damienverdo sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

esteban2 écrivait:
> bonsoir,
>
> Aprés une modeste dégustation à l'aveugle de
> quelques vins ( Cote de castillon : Chateau Veyry
> 2001, Pomerol : Petit village 2003,

Qu'as-tu pensé de Veyry 2001 ? J'ai goûté récemment le 2005 et j'ai été très agréablement surpris, on n'est pas encore au niveau des meilleurs Côtes de Castillon mais ce n'est non plus le même prix. J'ai trouvé ça vraiment très bien fait, puissant et complexe.
10 Nov 2009 18:50 #61

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Réponse de Leo17 sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 1987

CR: Château Tertre Roteboeuf 1987
Vin sans grand plaisir: 11/20
29 Mar 2010 09:48 #62

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Réponse de Arrakis sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 1991

CR: Château Tertre Roteboeuf 1991

Couleur encore sombre avec du dépôt pour ce vin qui présente un nez époustouflant sur la truffe, un résidus de fruits rouges. Au nez, le Cabernet Sauvignon domine !

1991 vous me direz - je pensais la même chose- est pour le moins un millésime épouvantable. (cf. Pétrus...)

Pourtant, ce Tertre de Roteboeuf (75% Merlot ?) conduit au firmament de ce qu’on peut attendre de mieux en la matière : d’une très agréable souplesse, le vin est fondu mais pas du tout fatigué. La truffe blanche est consacrée en bouche avec de l’humus.

Le tout est d’une grande tendresse et finesse sans renier un côté puissant. La finale prolonge cette saveur de truffe monolithique à l'infini, ou presque: envoûtant, eninvrant, miraculeux !. Tout bonnement, un très GRAND vin !!

mapassionduvin.over-...
L'amour des vins !
31 Oct 2010 15:09 #63

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Réponse de Pierrot le fou sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 2000

CR: Tertre Roteboeuf 2000 : bu en compagnie d'autres 2000 (Smith Haut Lafitte, Gruaud Larose, Pape Clement, Angelus). Robe très jeune encore, Nez somptueux sur des notes de fruits noirs, bouche d'une finesse remarquable sur les même arômes et sans notes tertiaires. C'est impressionnant de jeunesse et de finesse. Il fut goûté en même temps qu'Angélus et bien que ce dernier soit très "costaud", un peu bodybuildé, TR lui a tenu la dragée haute sans rougir et dans un registre beaucoup plus raffiné. La classe, quoi. Si je devais comparer TR à un autre vin, je dirais que c'est le Léoville Las Cases de Saint Emilion. Je n'ai pas de Tertre Roteboeuf en cave mais cela m'a vraiment donné l'envie de changer cela rapidement. Quelqu'un a-t-il goûté le 1999 ?

Pierre

"Le vin et l'amour font passer d'heureux jours"
20 Avr 2011 08:14 #64

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Réponse de Pierrot le fou sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 1999

CR: Tertre Roteboeuf 1999 : j'avais acheté 6 bts de TR 1999 pour 105.- Chf il y a 3-4 mois de cela et j'ai ouvert une bouteille la semaine passée. Je ne savais pas si ce millésime était bien mais je ne regrette pas mon achat car tout simplement magnifique. C'est un vin hors normes et pas vraiment bordelais car il a un côté très exotique mais tout en finesse (pas bodybuildé ou aguicheur). Une vraie merveille sur des notes de fruits rouges et noirs mais aussi de fruits exotiques, d'eucalyptus et de cacao. C'est un vin qui a encore du potentiel à mon avis. Me réjouis déjà de la prochaine bouteille....

Pierre

"Le vin et l'amour font passer d'heureux jours"
10 Aoû 2011 11:03 #65

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Réponse de freemanu sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 2002

CR: Tertre Roteboeuf 2002

Bu à la Winery à Arsac.
Ma première rencontre avec ce vin, que j'avais envie de découvrir depuis longtemps.
La bouteille venait juste d'être ouverte, j'ai donc aéré le vin uniquement quelques longues minutes dans mon verre.
Le nez est assez fermé, on detecte des notes de zan. La bouche est élégante, soyeuse, d'une très belle fraicheur, avec un élevage un poil marqué mais pas matraqué ni matraquant qui laisse apparaitre des notes de fruits noirs.
Un vin sympa mais qui, dégusté un peu à la va-vite, ne me laissera pas un souvenir impérissable.

BIEN

Manu LPV PACA
17 Aoû 2011 11:03 #66

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Réponse de Boll sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 1997

CR: Tertre Roteboeuf 1997

Inscris depuis plusieurs mois sur LPV, voici donc mon 1er CR. Je précise : je suis caviste et respectant la charte LPV, je ne m'autorise pas à parler des vins que j'aime et donc que je vend. Bref, revenons à Tertre Roteboeuf 1997 dégusté avec ma femme pour le réveillon du 31/12.
Ouvert à 15 heures et dégusté à cette heure par ma femme (je suis alors au boulot) pour prévenir tout risque d'un défaut (bouchon ou autre).A 15h10 elle m'appelle à la boutique pour me donner son sentiment : nez impressionnant et bouche extraordinaire alors que le vin vient juste d'être ouvert.
Ce court descriptif me met bien sûr l'eau à la bouche et me fait en cette apres midi de boulot un effet des plus agréable.
Dégusté vers 21 h 30, avec un pigeon roti et tagliatelles fraiches aux truffes noires du Périgord.(ben oui, réveillon quand même)

Robe : légère, brillante et un peu évoluée

Nez : waouuuww, que c'est puissant et complexe, fruits rouges, noires bien mûrs, sous bois, truffe.....bluffant

Bouche : re-waouuuuwww, framboise, truffes, tabac, épices : tout est clair, distinct.C'est suave, équilibre parfait, pas "m'as tu vu" mais tout en finesse;c'est long, quelle classe !!!

Il s'agit de ces vins qui vous donnent envie de vous en resservir un des que le verre est fini.Grande émotion surtout pour un 97.Quelques belles années encore devant lui.

Au fait, ma femme m'a demandé de retirer les quelques bouteilles que j'avais en vente, voilà pourquoi j'ai pu vous parler de TR 97.

Buvez bon,

Olivier
02 Jan 2012 17:20 #67

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Réponse de prororoca sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf 1997

Bonsoir Olivier,

Premier post réussi !! CR alléchant et bouteille à l'avenant !

Donc : bienvenu sur LPV, bonne année, et ton CR me rassure : j'ai un TR 97 en cave ( que un :X !!)

En tout les cas .... tu as l'air d'un caviste passionné !!

Bonne soirée
Sébastien

________________________________________________________
Ce n'est pas l'homme qui fait le vin.... mais le vin qui fait l'homme.
02 Jan 2012 20:23 #68

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Réponse de Leo17 sur le sujet CR: Château Tertre Roteboeuf 1987

CR: Château Tertre Roteboeuf 1987
Personne attendait grand chose de ce vin dans ce millésime, on avait tous encore en mémoire le Lafite de la même année..
Eh bien, ce vin nous donnait tord et se montrait très agérable, sans fausse note, très léger, il manquait de substance,mais donnait du plaisir . Etonnant. 13,5/20
18 Jan 2012 10:50 #69

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf 1987

Si je devais comparer TR à un autre vin, je dirais que c'est le Léoville Las Cases de Saint Emilion.

Pour avoir passé un après-midi à la propriété mercredi dernier et dégusté plusieurs millésimes du domaine, j'aurais plutôt tendance à comparer TR à château Margaux qu'à Las Cases. Et peut-être plus encore au Pavillon de Margaux, ce qui est un compliment à mes yeux sur les derniers millésimes. On est sur des vins d'une grande finesse tout en étant bien concentrés, avec un élevage bien intégré.

Le Saint-Emilion le plus proche dans cet esprit de finesse me semble être Larcis Ducasse.

Eric
Mon blog
20 Jan 2012 09:38 #70

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Réponse de sly14 sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf 1987

Eric,

Concernant la visite, pouvez-vous faire un petit post dessus? Sur ce que vous avez aimé ou pas, leur façon de travailler, etc....

Cordialement
20 Jan 2012 09:45 #71

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Réponse de Pierrot le fou sur le sujet Tertre Roteboeuf

"On est sur des vins d'une grande finesse tout en étant bien concentrés, avec un élevage bien intégré."

Eric, je retrouve ces qualités aussi chez Léoville Las Cases mais mon exemple ne se voulait pas exhaustif. Ce qui est certain, c'est que depuis ma découverte de TR, j'ai acheté 6 bts de 1999 et je ne le regrette pas. C'est un vin à part qui ne ressemble pas à un bordeaux classique tout en partageant les qualités de plus grands bordeaux classiques... Un vrai casse-tête intellectuel mais dieu que c'est bon.

Pierre

"Le vin et l'amour font passer d'heureux jours"
20 Jan 2012 10:01 #72

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf 1987

Pierrot,

Il y a de la finesse dans Las Cases, mais aussi une sacrée puissance (avec des finales assez époustouflantes) que je ne retrouve pas dans TR.

Sylvain,

J'essaierai de faire qq chose quand j'aurais le temps. C'est à dire pas tout de suite ;)

Eric
Mon blog
20 Jan 2012 10:09 #73

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Réponse de oenopol sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf 1997

prororoca écrivait:
> Bonsoir Olivier,
>
> Premier post réussi !! CR alléchant et bouteille à
> l'avenant !
>
> Donc : bienvenu sur LPV, bonne année, et ton CR me
> rassure : j'ai un TR 97 en cave ( que un :X !!)
>
> En tout les cas .... tu as l'air d'un caviste
> passionné !!
>
> Bonne soirée
> Sébastien

C' est MON caviste alors pas touche:)o
J' en voulais une mais la femme d' olivier ne partage pas à priori!

Amicalement,
Paul
20 Jan 2012 15:46 #74

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Réponse de John Wine sur le sujet CR:Tertre Roteboeuf 2001

Bonsoir voici un court CR: de Tertre Roteboeuf 2001 dégusté en Avril 2010

Robe pourpre et de forte intensité. Son nez de moka ,de cacao et de réglisse ne laisse planer aucun doute : Mitjaville ! Bouche concentrée et portée par ces arômes cacaotés et de fruits noirs ( mures). C'est un vin ample, rond, aux tannins superbement fondus, très présent en bouche par sa puissance et une finale tout en subtilité.
Inutile de vous préciser que j'ai apprécié ce vin ;)
24 Jan 2012 22:05 #75

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Réponse de Eric B sur le sujet Visite à Tertre Roteboeuf (long)


Tertre-Roteboeuf est probablement l'un des domaines les plus mystérieux de Saint-Emilion. Même si son nom est connue de tous les amateurs, peu de personnes ont dégusté son vin, et encore moins visité le domaine. Notre projet de livre sur Saint-Emilion nous en a donné l'occasion. En arrivant à la propriété, nous ne savons pas trop quel accueil nous serait réservé, François Mitjavile ayant une réputation d'original. Nous sommes vite rassurés : dès les premières secondes de contact, l'homme s'avéra expansif, nous expliquant longuement pourquoi il avait choisi ce curieux mode de taille plutôt que la "traditionnelle" Guyot.

Pour lui, cette dernière a été préconisée par le Dr Guyot au moment où la vigne subissait les violentes attaques du Phylloxera (fin XIXème). Pour pouvoir maintenir le niveau de rendement, il fallait "tirer" sur la vigne au maximum, et la taille Guyot répondait bien à cette attente. Mais maintenant que la menace a disparu, elle n'a plus lieu d'être.

Il a donc repris à son compte une taille véritablement traditionnelle rappellant le Cordon de Royat, avec six cots de deux yeux régulièrement répartis pour éviter l'entassement de la vendange. Elle permet aussi une moindre vigueur du pied. En supprimant tous les bourgeons indésirables au printemps, il n'y a pas besoin de revenir en été dans la parcelle pour une vendange en vert.

Avant de pénétrer dans la maison pour un long entretien, je ne peux m'empêcher de l'interroger sur cet étonnant toit qui descend jusqu'au sol. C'est en fait la seule retouche qu'il s'est permise de faire sur la bâtiment afin d'avoir un chai plus fonctionnel (on voit nettement sur la photo ci-dessus la frontière entre le bâtiment originel et le "rajout" ). Mais sinon, il estime que les Anciens avaient fait un travail aux proportions parfaites qu'il ne faut surtout pas modifier : " il ne faut pas jouer au plus malin, car vous bousillez tout ". La seule photo disponible sur le site du domaine est très parlante grâce à sa vue aérienne :

Installés dans le salon, nous démarrons une longue discussion sur son histoire personnelle, sa vision du vin, des appellations, de la standardisation et de l'originalité, etc... L'homme est passionnant et intarissable, curieux et cultivé, ce qui donne un récit foisonnant, riche, qui dieu merci est entièrement enregistré car il aurait été impossible de tout retenir.

Notre livre consacrera 6 pages à cet entretien : elles ne contiendront que la quintessence de celui-ci, car nous aurions pu en faire presque le double. Ce fut vraiment douloureux de mettre certains passages aux oubliettes (nous les publierons probablement dans notre making-of du livre, un peu dans l'esprit ce que nous avions fait avec le précédent). Voici déjà quelques extraits...

Sur ses débuts

" Avant d'arriver ici, j'étais dans une entreprise, et mes patrons me considéraient comme un nullard. J'ai repris cette propriété familiale en déshérence pour une raison très simple : je vais mener tout seul ma barque et personne ne pourra m'emmerder. On ne me jugera plus. Au départ, je n'avais pas l'intention de faire un grand vin. J'aspirais simplement à une vie heureuse, avoir une propriété qui tourne, et surtout ne pas être jugé. Il se trouve que cette propriété commandait de faire un grand vin, parce que le cru et la qualité étaient là ".

Sur les appellations d'origine

" Les appellations d'origine ont été profondément réfléchies par les penseurs français au début du siècle dernier, avec l'idée de valoriser l'originalité des saveurs du cru – là ou croît la vigne – avec l'expression du millésime. C'est pour cela que je ne fais jamais de sélection ni de second vin. Parce que sur un bon terroir, vous n'avez jamais besoin de faire de sélection, mais aussi parce que je tiens à mettre en valeur l'expression du fruit qui ne mûrit jamais de la même manière selon les millésimes ".

Sur le Merlot et le Cabernet Sauvignon

" J'avoue avoir un point de vue partisan tellement j'ai été habitué à travailler des Merlot toute ma vie. Il faut dire que nos terroirs lui offre une des plus belles expression au monde. Alors que j'ai tendance à penser que même dans les meilleures conditions possibles, le Cabernet-Sauvignon peut certes avoir de la sève – de la race diraient certains – mais manquera toujours de fruit. Alors que le Merlot, c'est du fruit. Parfois, je fais goûter à certains dégustateurs toutes les cuves de Roc de Cambes en cours de vinification : beaucoup préfèrent les cuves de Cabernet-Sauvignon. Personnellement, pour être honnête, elles me dérangent un peu : elles manquent de gras, d'ampleur, de charnu, de fruit... ".

Sur les "petits" et les "grands" millésimes

" Dans les grands crus comme ici, les grands millésimes ne comptent pas : on s'en fout ! Les années les plus intéressantes sont probablement les plus difficiles climatiquement, comme 1992, par exemple. On obtient des saveurs plus élégantes, un peu décadentes.. Les années « bêtes de soleil », où le négoce va bâtir une réputation de grand vin parce ce que tout le monde réussit, ne sont pas forcément les plus captivantes. Ce que j'aime ici, c'est la diversité des millésimes, tous excitants. Ce sont des crus qui sautent par dessus le handicap du climat, le tournent et le transforment en caractère du millésime ".

Nous sommes allés ensuite voir les vignes du coteau de Roteboeuf, exposées Sud-Sud Est, sur un sol argilo-calcaire convenant idéalement au Merlot. Sur la partie la plus chaude du secteur, le Cabernet-Franc s'est fait une petite place. L'ensemble des vignes sont enherbées. Peut-être une erreur durant le printemps 2011, estime François Mitjaville, où régna la pire sécheresse depuis 60 ans. Les vignes ont souffert de cette concurrence.

Pour conclure la visite, nous sommes allés dans le chai à barriques, agréablement chaud (16°). Le but de cette température élevée en hiver est de faire "travailler" le vin afin qu'il évolue le plus possible durant son élevage, le "faire vérer". C'est l'une des caractéristiques des vins signés Mitjavile. Mais il y en a quelques autres :

- l'intégralité de ce qui est vendangé part dans le 1er (et unique) vin

- les barriques proviennent toutes du même tonnelier (série "Blend" de Radoux) et contiennent toutes le même vin au départ

- le vin de presse est réintégré intégralement au vin de goutte juste après le pressurage

- une homogénéisation des barriques est pratiquée en cuve à chaque soutirage

Autant de pratiques plutôt atypiques dans le paysage bordelais actuel, et qui permettent d'obtenir des vins plus rapidement à maturité et qui selon leur géniteur ne connaissent pas de périodes de fermeture. Ce qui ne veut pas dire qu'ils tiennent moins dans le temps.

Nous avons dégusté successivement le 2011, puis le 2010. Le premier est encore très jeune, mais présente déjà un profil civilisé au fruité intense. Le 2010 est déjà un très beau vin fin, frais, complexe que la plupart des maîtres de chai rêveraient d'embouteille. Pour François Mitjavile, c'est beaucoup trop tôt : "moi, je vais le pousser jusqu'à ce qu'il commence à entamer la complexification et la dégradation des saveurs. Vous commencerez tout doucement à virer vers l'oxydatif tout en étant enrcore sur le fruit, et là, vous le sortez des barriques ".

Le Roc de Cambes 2009 ouvert ensuite est une belle illustration de la "méthode Mitjavile". Le nez a la complexité d'un vin que Parker qualifierait de early matured (en début de phase de maturité). Normalement, on obtient ce type de vin au bout d'une dizaine d'années de bouteilles et une longue période de fermeture. Là, il vient tout juste d'être mis sur le marché et offre déjà beaucoup de plaisir. Le boisé et les tannins sont totalement fondus, la bouche est d'une grande finesse, difficile à situer dans le paysage Bordelais actuel. Comme le souligne François Mitjavile, il y a peu de chance que ce vin connaisse une période de fermeture.

Pour conclure, nous dégustons un Tertre Roteboeuf 2006. Un vin mal compris par la critique, car semblant manquer de profondeur et de concentration. Pour son vinificateur, c'est dû à un pH élevé (3.88). Il suffit d'ajouter une goutte d'acide tartrique, et il reprendrait de suite des couleurs. Au nez comme en bouche, on ne peut s'empêcher de penser à un Bourgogne de très belle origine, que ce soit par ses notes florales ou son toucher de bouche soyeux à la limite de l'évanescence. Mais l'air de rien, il y a derrière une sacrée matière. Et comme tous les vins précédents, il n'y a aucun durcissement en finale. La grande classe !

Il fait nuit lorsque nous repartons, un peu secoués par l'intensité de cette rencontre. Depuis le début de nos balades en terre bordelaise (2006) jamais nous n'avions vécu de telles émotions, avec cette sensation de partage total – alors que nous étions pour lui des inconnus. Si la qualité si particulière de ses vins ont fait de Tertre Roteboeuf un cru respecté, on ne peut douter que l'homme qui les a enfantés n'est pas étranger à leur succès.

Eric
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05 Fév 2012 16:37 #76

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Réponse de jmg sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

(tu)
Merci Éric !
05 Fév 2012 17:32 #77

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Visite à Tertre Roteboeuf (long)

Eric, merci de partager ce moment de rencontre. Bravo pour la qualité de votre travail à vous deux. J'attends votre prochain livre avec délectation.

Amitiés
Phil
05 Fév 2012 17:37 #78

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Réponse de sly14 sur le sujet Re: Visite à Tertre Roteboeuf (long)

Genial, super, Bravo!!!
Je sens que je vais ouvrir un 97 prochainement et un roc de cambes 96. (Même si ce sont des petits millésimes)

Cordialement,
05 Fév 2012 18:25 #79

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Réponse de Benji sur le sujet Re: Visite à Tertre Roteboeuf (long)

Très intéressant Eric. Bravo !

Juste une chose :
Pour lui, cette dernière a été préconisée par le Dr Guyot au moment où la vigne subissait les violentes attaques du Phylloxera (fin XIXème)

Cela semble historiquement possible mais peu probable :
le Phylloxera s'est répandu en France entre la fin des années 1860 et les années 1890 (1878 = Côte d'or, 1890 = Champagne)
Le Dr Jules Guyot s'est eteint en 1872 et a beaucoup plus fréquenté les vignobles de bourgogne et de Champagne, même s'il a parcouru les vignobles français.

Néanmoins il n'est pas impossible que cette taille ait été mise au point pour favoriser les rendements à une époque où les modes de conduite devaient être hétérogènes sans doute moins scientifiques.

Qu'en penses-tu, toi dont la science viticole dépasse de loin la mienne ?

Benji
05 Fév 2012 20:58 #80

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Visite à Tertre Roteboeuf (long)

Cette partie de la discussion n'a pas été enregistrée car nous avons été pris totalement au dépourvu. A peine nous avait-il dit bonjour que François Mitjaville se lançait sans prévenir dans une longue explication. Je ne pourrai donc pas reproduire ses propos exacts, mais je pense avoir été fidèle à sa pensée. Ils ne m'ont pas du tout surpris, car lorsque j'avais étudié l'histoire du Bordelais pour le livre précédent, j'avais lu que les rendements n'avaient jamais été aussi élevés qu'à la fin du XIXème siècle malgré le Mildiou et le Phylloxera : pour contrer les maladies, les agronomes n'avaient pas trouvé mieux que d'engraisser fortement les vignes (sans parler de l'inondation des vignes en hiver et de l'injection de sulfure de carbone). L'adoption de la taille Guyot me semble donc cohérente avec cette démarche.

Eric
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05 Fév 2012 21:49 #81

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Réponse de cmch sur le sujet Re: Visite à Tertre Roteboeuf (long)

J'ai adoré de lire ce "reportage", bravo(tu)

Christophe
05 Fév 2012 22:57 #82

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Réponse de bobfutur sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

+1
Vraiment intéressant, j'avais déjà entendu parler de certaines "originalités", en dégustant un Roc de Cambes 2005; votre reportage apporte de grande précision sur cette manière de faire

Paul
05 Fév 2012 23:48 #83

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Réponse de Benji sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

Merci Eric pour ce complément.
Peut-être l'invention de Mr Guyot n'avait-elle pas précisément cet objectif lié au phylloxéra, mais sa taille a pu être reprise en particulier par les bordelais pour booster les rendements.

Pour le reste, il est intéressant de voir ces pratiques originales, donnant des vins qui ne le sont pas moins. Je fais partie de ceux qui n'ont jamais goûté Tertre Roteboeuf mais plusieurs fois Roc de Cambes et toujours avec beaucoup de plaisir. J'imagine que l'élaboration en est faite dans le même esprit ?

Benji
06 Fév 2012 07:57 #84

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

Je fais partie de ceux qui n'ont jamais goûté Tertre Roteboeuf mais plusieurs fois Roc de Cambes et toujours avec beaucoup de plaisir. J'imagine que l'élaboration en est faite dans le même esprit ?

Oui, je pense, avec toutefois une terroir et un encépagement différents.

Je rajouterai à mes propos précédents qu'il mène sa fermentation alcoolique aux alentours de 35°, avec un risque non négligeable que tout parte en vrille. Mais cela correspond bien à son goût du borderline que l'on retrouve à tous les stades de la vigne et du chai. Et c'est en cela que ses vins sont uniques, car personne ne prend autant de risques que lui.

Eric
Mon blog
06 Fév 2012 08:13 #85

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Réponse de bernardo sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

Chapeau Eric pour ce beau cr !

Une question pour le future livre concernant l'article Mitjaville. Y aura t'il un encart sur les différentes propriétés comme l'Aurage, cambes etc etc de la famille ?

Bernardaud
06 Fév 2012 11:28 #86

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Réponse de sly14 sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

Bonjour,

Kezako l'Arnage? Je ne connaissais pas! Pouvez vous en dire plus?

Merci,

Cordialement
06 Fév 2012 11:31 #87

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Réponse de bernardo sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

www.aurage.com/

Désolé c'est l'Aurage et non arnage ! Un superbe cotes de castillon

Bernardaud
06 Fév 2012 11:35 #88

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Réponse de sly14 sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

Super, merci, je vais regarder cela!

Cordialement,
06 Fév 2012 11:40 #89

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Réponse de bobfutur sur le sujet Re: Tertre Roteboeuf

L'Aurage, c'est si je ne m'abuse, le 1er prix des vins signés Mitjaville

Paul
06 Fév 2012 16:13 #90

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