Merci Eric
didier

On est à 10 chevaux pour l'instant. Le nombre devrait en effet être doublé à terme. Mais bon, ça ne peut pas se faire du jour au lendemain : il faut construire le matériel (entièrement fait maison), former du personnel pour s'en occuper.

Eric B écrit: On est à 10 chevaux pour l'instant. Le nombre devrait en effet être doublé à terme. Mais bon, ça ne peut pas se faire du jour au lendemain : il faut construire le matériel (entièrement fait maison), former du personnel pour s'en occuper.

Oui pour 80 hectares ce sera pas de trop!

Avez-vous parlés des "Dolias"? En termes analytiques et dégustation?

Un grand bravo Éric pour ce superbe reportage, aussi bien littéral que photographique.
On apprend beaucoup !
Jean-Loup

Avez-vous parlés des "Dolias"? En termes analytiques et dégustation?

Non, on n'en a pas reparlé. C'est de l'histoire ancienne, maintenant. Par contre, Jean-Michel est très content de ses nouvelles cuves de 40 hl. Les extractions se font tout en douceur, avec des interventions très limitées. Ils n'avaient jamais obtenu une texture de tannins aussi sensuelle. On n'est pas très loin du cashmere façon Cheval blanc.

J'ai oublié de préciser qu'il n'y a pas de second vin. Depuis 2016, le vin est le reflet intégral du vignoble. A ma connaissance, hormis Tertre Roteboeuf, c'est unique dans le Bordelais (surtout avec 80 ha).

Merci pour toutes ces infos!

TV7 Bordeaux.com

à partir de la 15 ème minute. Le premier 1/4 heure parle des primeurs.

Magnifique récit, merci !

Eric B écrit: On n'est pas très loin du cashmere façon Cheval blanc.

Je pensais que c'était plutôt des chèvres !

Plus sérieusement, merci de ce reportage qui rend admiratif et optimiste.

En dehors de la qualité et du prix du vin, et de l'utilisation de chimie, y a-t-il d'autres resultats quantifiés / quantifiables ? Tels que l'empreinte carbone, la consommation d'eau le nombre de congés maladie... ?

parallélismes ?

Olivier Mottard écrit:


Château Pontet-Canet Pauillac 2008 :
Robe très concentrée.
Nez un peu élevé mais surtout très épicé.
Bouche dense, tanin un poil présent mais intégré.
C’est très gourmand et surtout très bon.
Fichtre ! Personne n’a placé ce vin dans le Bordelais.

lors de l'horizontale de Bordeaux 2014, The Southwold Tasting, Neil Martin s'inquiète de trouver un bouquet trop exotique à Pontet Canet

Perhaps the divisive wine here was Pontet-Canet. There is a susurrus of opinion that the enormous efforts of Alfred Tesseron and Jean-Michel Comme notwithstanding, there has been a small but perceptible deviation in style away from what one might term “quintessential” Pauillac. Testament to that is the fact that several participants in this blind tasting immediately nailed Pontet-Canet by dint of its atypically exotic bouquet. There is attractiveness in those traits. But I question whether it is really part of this cru’s DNA, part of what have made previous vintages so great? And as someone with a lot of experience of Pontet-Canet, I still cite the introduction of clay amphora as the moment that for me, something changed. Now maybe the terroir will reassert itself with bottle age – I sincerely hope that is the case. However, against its peers, I was not the only person to discern more precision and detail in the likes of the Pichons or Grand Puy Lacoste. I know that this might be a controversial view and maybe I will be proven wrong as the wine matures in bottle. Nothing would please me more if that turns out to be the case.

Toujours la même chanson, typicité, typicité...
Typicité de quoi ? Des pratiques, bonnes ou mauvaises, qu'on effectue depuis des lustres, ou du terroir ?
Oui, c'est vrai, ce Pontet Canet 2008 que j'ai servi à l'aveugle ce soir là, il n'est venu à l'idée de personne de le placer à Bordeaux.
Ben oui, vous pensez, même pas une petite note de poivron pour orienter correctement les pauvres dégustateurs du CRD-LPV Belgique vers la quintessence du terroir de Pauillac.
Quelle honte !
Franchement, si on se met à produire un vin mûr et gourmand à Pauillac, qui offre beaucoup de plaisir à 10 ans d'âge, où va-t-on, je vous le demande !


Luc

Le parallélisme ne tient en tout cas pas avec l'utilisation des dolias, car elle n'existaient pas encore en 2008. Signalons que celles-ci n'ont rien à voir avec les amphores utilisées par le mouvement "nature" : elle ne sont pas en terre cuite. Elles ont une porosité plus faible. Et que Jean-Michel Comme n'est pas adepte des vins sans soufre. Le but recherché est une plus grande neutralité et non des goûts exotiques relevés par certains.

Comme le souligne Luc, ce qui doit perturber des dégustateurs , c'est l'absence des arômes variétaux du Cabernet Sauvignon. C'est vrai que dans les derniers millésimes, il y a un décalage assez important dans les vendanges entre PC et ses voisins, alors même que les raisins de PC ont tendance à mûrir plus rapidement : les baies sont moins grosses, les grappes plus lâches, et le non-rognage des vignes fait que la végétation n'est pas relancée artificiellement à intervalles réguliers. Elle s'arrête d'elle-même. De ce fait, il y a moins de risque de pourriture des raisins, et donc pas besoin d'anti-botrytis. Par ailleurs, les racines plongent plus en profondeur que les voisins non bio : Dès qu'il y a une pluie, elles ne captent pas toute l'eau qui tombe en septembre/octobre, provoquant un gonflement immédiat des baie (et un éclatement de la pellicule).

Tout cela explique pourquoi Jean-Michel Comme est zen au moment des vendanges. Il ne ramasse pas dans l'urgence, mais au moment où il estime que le raisin est idéalement mûr.

superbe reportage Eric - merci pour toutes ces explications très intéressantes sur un château qui ne l'est pas moins

Bonjour,

Pas de CR à proprement parler mais j'ai bu il y a une semaine un PC 2003 en magnum et hier soir une bouteille de 2006.

Le 2003 était merveilleux, tanins bien intégrés et un vin au velours certain. La bouche était plus parlante que le nez (pourtant beau également) et le vin avait une belle longueur. Je le trouve dans une superbe phase, surtout qu'il provenait d'un magnum.

Le 2006 était décevant en revanche. Un peu raide, un peu court, un peu acide. Le nez en revanche était fantastique et me laissait présager du meilleur à l'ouverture puis dans les verres, mais cela ne s'est pas traduit en bouche. Peut-être une période de fermeture, c'est tout à fait possible, mais le nez était quand même bien présent donc pas certain non plus.

Bonjour,
Sur conseil avisé d'ERIC, j'ai eu la chance de visiter Pontet canet l'année en famille et la visite fut formidable tant dans l'accueil que pour la pédagogie (mes filles de 12 et 15 ans ont adoré).

Avant de visiter, j'avais un doute sur le rapport qualité/prix et après avoir vu l'investissement réalisé, les méthodes utilisées, j'ai acheté sans me poser de question car je rejoints Eric dans son analyse.

Pour moi, très beau domaine, que du bonheur de voir les méthodes et le travail.
Je finirai par signaler que le vin me satisfait pleinement également.

gilles

swan écrit: Avant de visiter, j'avais un doute sur le rapport qualité/prix et après avoir vu l'investissement réalisé, les méthodes utilisées, j'ai acheté sans me poser de question car je rejoints Eric dans son analyse.

Bonjour Gilles

Je ne vois pas trop le rapport avec le rapport qualité/prix ; que tu aies été convaincu que Pontet Canet coûte cher à produire, je le comprends mais que cette visite ait amélioré sa qualité, là...

Bonsoir michel,

Tout simplement, J'avais un doute sur le rapport qualité/prix mais après avoir vu le travail fait sur place, je ne me suis pas posé de question et j'ai acheté quelques bouteilles par respect pour l'investissement et les méthodes de travail.

gilles

Je le comprends aussi mais le rapport qualité prix (de vente s'entend) n'a rien à voir dans la bagarre (enfin toute relative)

Disons que swan accepte mieux le prix car il a compris que le rapport prix / coût est raisonnable.
Mais mon esprit cartésien me fait admettre que Michel a raison quand il écrit que cela ne change rien au rapport qualité / prix (ni au rapport qualité / coût d'ailleurs ).

Jean-Loup

Il y en aura certainement qui seront du côté de Swan

Il y en aura certainement qui seront du côté de Swan

Michel, j'adore ton humour !
Jean-Loup

Je ne peux que vous confirmer que le rapport qualité n'a rien à voir la dedans en effet
J'ai tout simplement pris conscience du travail effectué et accepté plus facilement de payer le prix demandé

Gilles

Bonsoir

Ce WE j’ai bu une jolie bouteille Pontet-Canet 2000.
Grenat avec un très joli nez de cassis, de ronce, de boîte à cigare avec une poivronnade confite. La bouche est gourmande, les tannins sont suaves, la longueur est appréciable avec une pointe d’amertume sympa.

Très joli bouteille mais descriptif succinct car ce n’etait pas le moment d’intellectualiser.

Cordialement

Sylvain

Après avoir visité château Cos d'Estournel à Saint Estèphe le matin, et après une halte restauratrice « chez Mémé » à St julien, nous nous rendons au château Pontet Canet à Pauillac. Les visites ne sont plus réservées qu’aux professionnels, c’est donc une chance pour nous de pouvoir visiter ce domaine qui fait figure de référence en biodynamie, puisqu’il en a été le pionnier chez les grands crus classés.

Nous sommes accueillis par Violaine Figon qui sera notre guide.



Nous commençons la visite par le chantier d’extension du domaine, où les anciennes écuries sont remplacées par de nouveaux bâtiments construit dans le même style que l’existant.



Au rez de chaussée il y aura de nouvelles écuries et à l’étage des dortoirs et des douches pour les vendangeurs. Et au bout, le bâtiment pour les préparations de biodynamie.
Pour effectuer ces travaux, des travailleurs du bâtiment sont employés à l’année au domaine : un tailleur de pierre, un menuisier et un peintre sont à plein temps.

Le domaine, en plus de la biodynamie, cherche à adopter une démarche éthique d’autonomie et d’osmose avec la nature. Dans ce cadre, 67 puits de géothermie ont été forés sur le domaine pour tantôt chauffer, tantôt climatiser selon les besoins. De même, ils ont aussi leur propres vaches pour que les préparations de biodynamie soient faites avec des bouses locales, issues de vaches ayant brouté une herbe bio locale.

Après un petit historique du domaine, créé en1861 par la famille Pontet au lieu-dit Canet, et racheté par Alfred Tesseron en 1975 (actuel propriétaire), nous abordons le sujet des cultures.
Le domaine fait 120 ha dont 81 de vignes. L’encépagement est composé de 62% de cabernet sauvignon, 32% de merlot, 5% de cabernet franc et 1% de petit verdot. L’âge moyen des vignes est de 45 ans (avec un maximum de 80 ans). La densité de plantation est de 9800 pieds/ha.

La conduite de la vigne se fait désormais sans rognage, ni effeuillage ni vendange en vert. Actuellement, 9 chevaux percherons permettent de cultiver la moitié du domaine. L’objectif est d’augmenter le cheptel à 16 ou 20 bêtes pour pouvoir cultiver le domaine tout entier. Les attelages qui servent aux pulvérisations (tractés par les chevaux), sont alimentés par des panneaux solaires. Les rendements obetnus sont de 32 à 35 hL/ha selon les millésimes.

48 personnes travaillent à plein temps au château, du jardinier au chef de cuisine, en passant par le menuisier et les vignerons. Pendant les vendanges, le nombre de travailleurs peut monter à 250.

La vendange est manuelle, l’égrappage et le tri également (jusqu’à 20 personnes sur la ligne de tri).
Nous passons au cuvier pour évoquer les vinifications.



Nous commençons par voir les 16 foudres tronconiques, d’une capacité de 150-160 hL, dans lesquels les cabernets sauvignons sont vinifiés pendant 3-4 semaines.
Nous passons après dans la partie des 31 cuves béton tronconiques de 80 hL, utilisées pour les fermentations et le stockage.
Enfin, nous découvrons la dernière partie du cuvier, composée de 32 cuves béton ovoïdes de 40 hL chacune. Des graves du domaines ont été intégrées au béton et les argiles du domaine ont été utilisées pour la finition extérieure de ces cuves. Elles sont en service depuis 2017 et 1/3 de la récolte y a été vinifiée.



Après le cuvier, nous nous dirigeons à présent vers le chai d’élevage.



Le vin est élévé en barriques et depuis 2012 également en amphores (dolias), pendant 16 à 18 mois. Un soutirage est effectué tous les 5 mois.
50% du vin est élevé en barriques neuves, 15% en barrique de 1 vin et 35% en amphore. Ces amphores sont à base étroite, les graves du domaine ont été utilisées dans le béton qui les compose, et ont une capacité de 9 hL (soit 4 barriques, ou 1200 bt).

Nous quittons le chai pour descendre à la cave souterraine où se trouvent les barriques de 2016 et le cellier aux vieux millésimes (le + vieux datant de 1942, les bouchons étant changé tous les 30 ans).



Pour finir, nous montons à l’étage du bâtiment, là où est réceptionnée la vendange et où nous allons déguster un échantillon de Pontet Canet 2017 en compagnie de Jean-Michel Comme qui va nous rejoindre et que nous allons questionner sur la biodynamie.



Pontet Canet 2017, échantillon
Nez assez ouvert, sur les fruits noirs et le fût.
L’attaque est ferme. La bouche est puissante, serrée, avec des tanins bien présents mais pas grossiers. Aromatiquement, c’est assez fermé, sur un côté fruité primaire dominé fruits noirs, et un peu de boisé. Finale tannique et fraiche, assez longue.
Pour le moment, c’est serré et discret, mais l’équilibre et l’élégance sont sous-jacents. Je me garderai bien de juger plus avant, car l’exercice de dégustation en primeur est un exercice que je pratique trop rarement.

Bibi

N'ayant pas encore opté pour la nouvelle formule payante sans pub et avec MP, je profite du fil pour remercier Eric B de m'avoir signalé des petites coquillles qui sont corrigées.

La bonne nouvelle, c'est que même si on ne paie pas, on peut recevoir des messages

(je me demandais s'il allait pouvoir être réceptionné)

Un grand merci, à Eric et Bibi pour ces deux reportages passionnants.

Je trouve remarquable que Pontet Canet fasse vivre à l'année autant de personnes et de métiers différents. C'est une vraie réussite qui permet d'apprécier différemment la "grimpette" tarifaire et rend, à mon sens, le domaine plus vertueux qu'un concurrent, qu'il soit (beaucoup) moins cher ou plus cher, mais ne faisant pas vivre tout cet écosystème.

Bravo à l'équipe et au propriétaire d'avoir "pris le risque" de cette belle aventure

Marc

Je rejoins Marc en tous points. Je ne suis jamais allé dans le médoc pour l'instant, mais c'est vrai que Pontet Canet pourrait faire partie de ma "short list". Dommage que les visites soient réservées seulement aux professionnels,même si je comprend évidemment toutes les contraintes inhérentes que celà impose.

Là aussi, je pense qu'avec un courrier bien tourné tu dois pouvoir être reçu au château même en tant que particulier.

Frisette écrit: Dommage que les visites soient réservées seulement aux professionnels,

Depuis quand ? Il y a quelques années c'était pas le cas. La plupart des châteaux du Médoc sont ouverts aux non professionnels : Lafite, Mouton, Latour... Ca vaut le coup de faire le déplacement. Par contre difficile de grouper les visites, il faut vraiment s'y prendre à l'avance pour avoir un peu de choix dans la date.