Il s’agit donc de l’acte 2 de notre
week-end chez Nathenri
Lors de notre première venue il y a trois ans (avant le Covid, une éternité !) j’avais annoncé un excellent rapport qualité / prix, autant pour le menu que pour les vins.
Je confirme ! Le menu à 30 € est excellent ; certes certains plats ont un supplément mais ceux que je vais décrire n’en ont pas.
Quant à la carte des vins, un seul exemple : Marlène n°3 de Peyre Rose 2007 à 98 € !!!!
Nous avons choisi des vins qui sortent tous de l’ordinaire et , pour trois d’entre eux, à base de cépages plutôt improbables…
Domaine Belluard – Savoie – Ayse brut – Les perles du Mont Blanc
La première bouteille est bouchonnée mais le patron, grand connaisseur par ailleurs, ne fait aucune difficulté pour nous la changer.
La robe se présente sous un or bien ambré. Pas d’indication de la date de dégorgement mais le vin a dû vieillir quelques années en bouteille… pour notre plus grand plaisir !
Bien intense, le nez propose de la brioche, des fruits secs et une pointe rafraîchissante de pomme acidulée.
La bouche est ample et sapide, elle reprend l’aromatique du nez avec encore plus de vivacité apportée par une acidité dynamique. La bulle caresse bien le palais et la finale rehaussée par de beaux amers parachève ce beau tableau.
Très Bien
Absorbé par mes notes sur ce beau vin et par la conversation, je n’ai pas noté l’accord avec la mise en bouche, une tranche de foie gras sur une tranche de pain grillé, mais c’était forcément bon !
Domaine des Bérioles – Vin de France – Autochtone – 2019
Il s’agit d’un 100 % tressalier et n’a donc pas droit à l’appellation Saint-Pourçain, et comme l’a dit Yann (qui m’a fait grâce de ses droits d’auteur
) : « ce n’est pas un Saint-Pourçain mais un Saint pour Saint tressalier » !
La robe hésite entre paille et or, et moi j’hésite avec elle.
Le nez se révèle très aromatique et d’une grande pureté, développant une aromatique de de fleurs blanches, de fruits blancs et de notes d’agrumes.
L’attaque est grasse, avec un enrobage venant de l’élevage bien dosé, puis une tension traçante structure la bouche, dotée d’une belle finesse. La finale de bonne allonge est enlevée et ciselée.
Très Bien (+)
Dans l’idée du maki, Saumon au Nori, vinaigrette de sauce soja : un délice !
L’accord est très réussi (4 / 5), le vin tout à son aise gagnant en profondeur et en persistance.
Clos Lalfert – Vin de France – 2016
Une découverte pour moi, et pour beaucoup, que ce petit domaine conduit en biodynamie à Aniane.
L’assemblage de cette cuvée est improbable : quasiment uniquement de la syrah, et un soupçon de cabernet sauvignon !
La robe est sombre, mais pas plus que cela, et les reflets sur le bord de disque ne donnent pas d’indice de jeunesse ni de vieillissement.
Le nez intense propose un fruité étincelant, bien mis en valeur, comme j’aime, par une infime touche de volatile. Il explore toute une palette de fruits rouges et noirs, peut-être plus rouges que noirs (et pourtant c’est de la syrah !), avec juste une touche finement poivrée pour nous rappeler les classiques du cépage.
La bouche est charnue, au grain serré, avec toujours ce beau fruité. D’abord servi un peu chaud, il est vite rafraîchi, ce qui lui permet de retrouver de l’acidité et de lui apporter du peps dans la finale, qui se révèle effilée et savoureuse.
Très Bien (+)
Mi-cuit de thon, sauce vierge : miam !
L’accord est correct avec le plat (3 + / 5), les deux comparses faisant un bout de chemin ensemble mais la sauce vierge les empêchant sans doute de se rapprocher.
Domaine Elian Da Ros – Coteaux du Marmandais – Clos Baquey – 2014
Cette fois-ci, c’est l’abouriou qui est autochtone, même si présent à seulement 15 % dans l’assemblage qui comporte du merlot, du cabernet franc et du cabernet sauvignon.
La robe sombre et brillante n’a toujours pas gagné ses atours tuilés d’évolution.
Le nez donne une impression à la fois d’être intense et serré, pas encore totalement libéré. Mais l’aromatique est fort belle avec des fruits noirs expressifs et de la framboise bien mûre. Une touche de cuir noble montre qu’il a atteint un stade où les arômes tertiaires apportent de l’appétence et de la classe.
La bouche charnelle et d’une bonne ampleur est suffisamment fraîche, tissée par des tanins denses mais fins. La finale d’allonge honnête sait conserver son équilibre, avec en plus un côté terrien qui ressort, dans le bon sens du terme, assez caractéristique du sud-ouest.
Très Bien (+)
Moins fin mais plus puissant que le Clos Lalfert, il s’en sort mieux (3,5 / 5) sur le mi-cuit de thon.
Même si l’on n’a bu que de l’eau avec le dessert, je vous mets une photo de celui-ci, pas au niveau des deux plats mais tout à fait correct.
Poire pochée, crémeux au chocolat
C’était donc un très bon dîner, en excellente compagnie, qui nous a permis de confirmer que ce restaurant est une superbe adresse et de découvrir des vins qui sortent de l’ordinaire.
Nous avions pu admirer cette place en arrivant, car le restaurant est vraiment situé à deux pas, mais cela n’a pas été le cas en repartant car orage et tonnerre étaient à la fête !
Après ces émotions, direction le dodo pour être en forme demain : nous aurons une (très bonne) surprise pour l’acte 3 !
Jean-Loup