Je trouve le ris de veau encore plus beau !

Deuxième pèlerinage en terres chablisiennes ce vendredi froid de janvier, et fort de plusieurs expériences fort réussies, nous avions décidé de nous offrir une « halte-déjeuner » au restaurant au Fil du Zinc. N’étant pas pressé par le temps compte-tenu de notre agenda, nous optons sans hésitation pour le « grand » menu en 7 services …



Amuse-bouche : huitre chaude, soufflé à la carotte, mini-tarte aux œufs de truite et moutarde, beignet de boudin noir


Noix de St Jacques, anguille fumée, sauce au cresson
Cuisson nacrée des noix, complexité des saveurs avec le fumé de l’anguille qui s’associe et complète parfaitement la chair tendre et délicate de la noix, sauce cresson apportant une touche végétale (noble)


Tartare de bœuf, œuf, parmesan et truffe noire
Un assaisonnement type « Tabasco » superbe, une viande goûtue, un œuf … de compétition (issu d’une vraie poule qui a vu le jour et la terre)


Encornet et son accompagnement
(pour les non allergiques aux fruits de mer)


Bar / Navet / Poireau / Riz … et son bouillon
Excellente association entre le côté mer du Bar et le côté terre de l’accompagnement. Fragrances du bouillon qui est à lui seul un must : une crème légère, légère, légère … et quel goût !


Caille, mesclun de choux et sauce noisette
Sans doute le plat ! Cuisson parfaite de la caille, tendresse, tendreté et goût de la chair, association avec le choux millimétrée et une sauce noisette à damner un saint (que nous ne sommes pas). Sublime


Brie truffé


Chocolat noir / Mascarpone / Mangue
Un duo entre acidité et amertume parfaitement réussi. Le gras / opulent du chocolat vient arrondir l’acidité de la mangue, et vice-versa. Très réussi.


Pour accompagner ce repas, nous avons choisi un Chablis, Grand Cru les Clos 2008, Jean-Paul et Benoit Droin : sans prise ce note, ce vin est sur un équilibre déjà secondaire, mais sans sacrifier aux classiques du Chablis. Nez dégageant une impression gras et opulente, dans le bon sens du terme, avec une présence minérale certaine. Bouche enjôleuse, étirée par son acidité, habillée par un gras élégant. Quelques amers nobles en supplément. C’est droit, mais avec une pointe enrobée. Belle association avec les plats, même le tartare ! Excellent +
Avec la caille, un verre de Marsannay, Echezots 2015, domaine Bart : robe profonde et sombre. Joli nez de fruits noirs bien murs, dont l’origine « gibracoise » voisine ne fait pas de doute. Fine acidité perceptible et impression de fraîcheur végétale noble. Bouche avec un toucher velouté, des tannins de belle facture et une acidité vivifiante, juste dosée. C’est frais, franc et charmeur. Aromatique qui traduit un millésime de bonne composition, chaleureux mais bien équilibré. Finale à l’avenant, avec une empreinte tannique crémeuse. Découverte et confirmation que les petites appellations réservent toujours de (très) belles surprises. Très Bien ++
Au moment du fromage, quelle ne fût pas notre surprise de voir Fabien Espana, profitant de la présence de Benoit Droin dans la salle, nous apporter deux verres largement servis. Il s’agit d’un Chablis, Grand Cru Valmur 2000, Jean-Paul et Benoit Droin : un vin d’une puissance tellurique, dégageant une impression presque tannique. Mais derrière cette première marque, le vin semble aujourd’hui accompli, dans une phase tertiaire établie. Grand nez de chardonnay septentrional, douceur élégante et enrobante, mais sans ce miel parfois caricatural que l’on trouve sur les vieux Chablis, trame acide toujours présente qui accompagne parfaitement l’aromatique, opulence mesurée, un grain en bouche, de la mâche, surtout en présence du fromage et de la truffe. Nous sommes restés longtemps sur ce verre, tant il fût beau et reposant. Une forme de zénitude nous étreint à cet instant. Exceptionnel

Confirmation d’une grande table dans un esprit « Bistrot chic », grandes et belles assiettes avec toujours ces associations justes, un service décontracté qui sied aux lieux. Digne d’un étoilé ! Une adresse incontournable sur Chablis, je me répète.
Une grand merci à Fabien pour ces deux verres de Valmur 2000 en « bonus » d’un excellent moment de gastronomie.

Vivement la prochaine !

Bruno

Une confirmation. il faut avoir la possibilité d'attendre les vins de Benoit DROIN.

didierv écrit: Une confirmation. il faut avoir la possibilité d'attendre les vins de Benoit DROIN.

C’est toujours très bon chez Benoit et encore meilleur si on est patient

Faut-il absolument être allocataire, ou accepte-t-on les nouveaux clients ?
Parce que je crois avoir bu plus ou moins souvent beaucoup beaucoup de beaux domaines de Chablis, mais Droin, jamais. Pas la moindre goutte. Ça commence à me chauffer sévèrement cette histoire....

Vous me direz que je n'ai qu'à passer un coup de fil au domaine pour le savoir...

Plus de nouveaux clients acceptés depuis déjà quelques années.

jlj

Sauf erreur de ma part (je reste prudent) Benoit DROIN ne prend plus de nouveau clients depuis le millésime 2012.
Mais bon si on est sympa, qu'on dit bonjour, s'il vous plait et merci .Et qu'on est pas trop gourmand, c'est comme partout y a p'têt moyen de grappiller une ou deux bouteilles.
Les vins de Benoit DROIN ne se révèlent qu'avec le temps. Nous l'avons encore vérifié ce lundi avec les 2017.
Je vais peut être en faire hurler certains, mais pour moi quand on goute les vins du millésime qui sort il n'y a pas tant de différences que cela entre les vins.
J'ai eu cette même sensation sur 14, 15 et 16 ou on a l'eu la chance de pouvoir gouter toute la gamme
Quand on déguste les vins les uns après les autres, les différences ne sont que nuances et détails, avec à chaque fois une gradation perceptible, mais rien de fondamentalement différent à ce stade.
Il y a moins de différence de style et de gout entre un Petit Chablis et un Clos de Droin qu'entre un Clos Vougeot et un Latricières chez Duband bus jeunes.
Les différences elles viennent ensuite au bout de cinq ans ou dix ou plus.
Benoit DROIN nous disait même qu'à l'aveugle sur des vins jeunes il n'arrivait pas forcément à reconnaitre ses petits immédiatement.
Si lui n'y arrive pas ..... alors les autres

Discussion à remettre dans le bon fil. Je dérive

Kiravi, je n'ai pas d'action chez Grandsbourgognes mais il m'arrive d'y acheter un peu
En ce moment tu as le chablis 2017 de chez Droin à un prix très correct 16,5€
Perso je le prends chez un caviste messin qui en reçoit par palettes.
Ce n'est pas un domaine qui nécessite un coup de piston pour y avoir accès à un prix convenable

C'est bien pour cela que j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant de CRs de Chablis de Droin ayant moins de 10 ans (et même beaucoup moins de 5). Autant boire de très bons muscadets moins onéreux. Pour l'instant, je ne touche pas à mes Droin du XXIème siècle (itou pour Dauvissat).

Eric: Pour l'instant, je ne touche pas à mes Droin du XXIème siècle

Cela dépend de ce que tu as acheté.
Si tu as de chaque millésime 12 Chablis et 12 Petit Chablis (en plus des 1ers et GC) tu dois quand même bien en boire un de temps en temps...
En plus, même si cela va bien vieillir, c'est déjà bien bon les premières années.

jlj

Je ne pensais aux Chablis et Petits Chablis mais aux PC et GC. Perso, je n'ai pas des deux premiers.

Eric B écrit: C'est bien pour cela que j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant de CRs de Chablis de Droin ayant moins de 10 ans (et même beaucoup moins de 5). Autant boire de très bons muscadets moins onéreux. Pour l'instant, je ne touche pas à mes Droin du XXIème siècle (itou pour Dauvissat).

Parce que c'est déjà tellement bon jeune qu'on a du mal à les attendre. Faut vraiment faire un effort.
J'ai commencé avec le millésime 2010 (petite alloc) ou j'ai encore du Chablis et ou je n'ai ouvert qu'un Vaillons pour le moment.
Moins onéreux..... Le Chablis 2010 valait 8.95€ et Vaudésir 23€

Pour revenir au Fil du Zinc nous avions pris le menu en 5 services avec un Valmur 2013 de Raveneau aussi superbe et facile à boire que encore trop jeune pour délivrer tout le potentiel qu'on lui devine lorsque les arômes seront un peu plus évolués et que la complexité sera là.
Cela dit, les accords avec l'huitre en eau de chou fleur et cresson, les Saint Jacques, et le bar de ligne cuit nacré sauce au chablis étaient top
Moins évident avec la croquette de boudin, la pintade grillée et le dessert chocolat mangue. Mais ça on s'y attendait et on en a fait abstraction

Didier, pas de vin avec le dessert pour notre part : 1/ la bouteille était vide et 2/ on avait un peu de route ...
Si j'avais eu le choix, quel vin aurais-je choisi avec chocolat et mangue ? Layon ? Maury ? J'avoue être perplexe

Eric B écrit: C'est bien pour cela que j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant de CRs de Chablis de Droin ayant moins de 10 ans (et même beaucoup moins de 5). Autant boire de très bons muscadets moins onéreux. Pour l'instant, je ne touche pas à mes Droin du XXIème siècle (itou pour Dauvissat).

Pas peur de la premox Eric ?
Je trouve qu'ouvrir une bouteille de temps en temps pour suivre, surtout si on a en a plusieurs, c'est quand même pas une hérésie...d'autant plus que c'est déjà bon jeune.

Je n'en ai pas eu pour l'instant. Je croise les doigts...

Il y avait plus de chocolat et ça relegait la mangue au second plan.
J'aurais pris un Maury
En revanche j'aurais bien pris un verre de Marsannay avec la pintade
Mais il y avait de la route et dans la voiture quinze cartons à ramener à bon port .
Prudence

Au cours de notre balade chablisienne annuelle (je laisse Benjamin démarrer son compte-rendu car il y a une surprise), nous avons déjeuné au Fil du Zinc.
Que dire ? Le menu à 33 € est somptueux, offrant des plats parfaitement exécutés, avec des cuissons millimétrées (superbe maquereau en entrée suivi d'un filet de daurade exquis) et un très beau dessert.
Nous prîmes un chablis 2014 de Raveneau pour 39 € !

Vraiment une valeur sûre.

chablis 2014 de Raveneau pour 39 €

Il me semble l'avoir bu au Bistrot à Chablis pour 30€ il y a quelques mois...

jlj

jean-luc javaux écrit: chablis 2014 de Raveneau pour 39 €

Il me semble l'avoir bu au Bistrot à Chablis pour 30€ il y a quelques mois...

jlj

Le week dernier je crois qu'il était passé à 34€, ça reste très raisonnable .

[quote="mgtusi" je laisse Benjamin démarrer son compte-rendu car il y a une surprise), [/quote]
On attend la surprise

Eric B écrit: C'est bien pour cela que j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant de CRs de Chablis de Droin ayant moins de 10 ans (et même beaucoup moins de 5). Autant boire de très bons muscadets moins onéreux. Pour l'instant, je ne touche pas à mes Droin du XXIème siècle (itou pour Dauvissat).

Hum les grand cru de 2013 et 2015 se boivent bien en ce moment.
Par contre je n'essayerai pas 2014 ou 2017 avant quelques temps.

Sinon pour kiravi, droin est sous alloc depuis sept 2012.

Hum les grand cru de 2013 et 2015 se boivent bien en ce moment.

Je n'achète pas ces vins pour qu'ils se "boivent bien". Mais pour qu'ils "déchirent leur race" comme diraient les d'jeunz... Quand tu vois la beauté actuelle des GC 1986 de Droin – autrement plus grands que les GC bourguignons 2009 bus dimanche chez Jean-Loup – tu ne peux que comprendre l'intérêt de ne les pas toucher avant longtemps.

RDV en 2050 pour boire un Clos 2017, enfin pour ceux qui seront encore la

Stéphane
Ça ne me fait pas particulièrement plaisir au regard de mes cheveux qui blanchissent d'aller dans le sens de Éric mais malheureusement il a bien raison. Avec un vieillissement conséquent ces vins délivrent "un message " ébouriffant ! Vraiment. Hélas je commence à bien vieillir......

Il y a toujours moyen d'en boire en en laissant quelques bouteilles pour ceux qui auront la chance de les avoir quand ils seront donc "ébouriffants"!
Mais moi aussi, j'avoue que j'ai plaisir à boire les Droin 2013 (par exemple) et ... c'est bon.
Savoir si ce sera meilleur, différent ou que sais-je dans 15 ans? Peu me chaut!
Carpe diem...

jlj
qui a failli ajouter "quam minimum credula postero"

J'avoue également que les bons chablis jeunes me bluffent toujours alors que les âgés, il faut tomber sur une phase qui me plaît. Le mousseron et le miel, personnellement je ne kife pas.

HERBEY 99 écrit: Avec un vieillissement conséquent ces vins délivrent "un message " ébouriffant ! Vraiment. Hélas je commence à bien vieillir......

Rachid,
Sauf que dans cette dégustation Éric nous parle d'une fine acidité chablisienne et d'une matière qui les envoit à Beaune sans pour autant écrire Grand Vin, les 86 de Droin de cette époque devait être bien boisé comme l'époque en voulait sans apporter grand plaisir en jeunesse, même eux ont bien évolués depuis.
Après il nous parle pratiquement d'infanticide de boire nos Droin trop tôt , quand je vois un chevalier-montrachet 2006, un Musigny 2008, 2 Pomerol 2001, bu à cette occasion , je me demande qui a en vraiment fait un.

1) ce n'est pas le seul GC 1986 que j'ai bu (j'ai bu du ... Vaudésir, aussi )

2) ce n'est pas parce que je n'ai pas écrit grand vin dans le texte que je n'ai pas une haute opinion de ce vin. Avec le Clos d'Ambonnay, c'est le vin qui m'a le plus marqué du repas.

3) 2001, ce n'est pas de l'infanticide pour du Pomerol (ils sont à point !). Mais de toute façon, je ne suis pas responsable des vins servis ce jour-là, hormis le Chablis

(Il est question de ce repas )

1)ce n'est pas le seul GC 1986 que j'ai bu (j'ai bu du ... Vaudésir, aussi )

Des vieux GC j'en ai aussi 88/89/90 que j'avais relaté sur un autre Forum, m'ont ils retourné non, étaient ils bon à très bon oui et encore vu le stock j'ai du faire du tri et peut-être que je tomberai un jour sur une grandiose, les vins de ces années antérieures non rien à voir avec ceux actuels, qu'ils apportent autre chose après de nombreuses années sous verres je n'en doute pas, qu'ils plaisent aux plus grands nombres c'est une autre histoire.

Je goutte tous les Chablis jeunes(ce que je vais continuer à faire) et les oublier quelques temps des fois trop, j'ai suffisamment de stock pour cela comme de nombreux LPViens donc pourquoi ne pas en ouvrir une de temps en temps, se faire plaisir ou non pour certains.

2) ce n'est pas parce que je n'ai pas écrit grand vin dans le texte que je n'ai pas une haute opinion de ce vin.
tu peux et c'est ton droit

Avec le Clos d'Ambonnay, c'est le vin qui m'a le plus marqué du repas. Je ne doute pas de ton ressenti

3) 2001, ce n'est pas de l'infanticide pour du Pomerol (ils sont à point !). certains trouveront que c'est trop tôt

Comme déguster un grand bordeaux en jeunesse ex Pontet-Canet 2009 en dessert tout simplement extraordinaire, qu'il apportera tout autre chose dans l'avenir nous en sommes tous convaincu, comme j'adore ouvrir des primeurs juste livrés et les oublier.,

Mais de toute façon, je ne suis pas responsable des vins servis ce jour-là, hormis le Chablis , pas responsable , tous coupables.

Il s'agissait bien de ce repas