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Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

  • momus87
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Bonjour à tous ! Quelqu'un connaît-il le restaurant de Jacky Dallais, La promenade, en Touraine, près de Loches ? Je n'y suis toujours pas allé, mais il paraît que c'est exceptionnel... J'attends vos réactions !!! Merci.
26 Sep 2009 13:12 #1

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Réponse de Gilles T sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

On y mange bien, la carte des vins est effectivement très très belle et les prix plus que corrects.
Bon W-E,
Gilles
26 Sep 2009 13:45 #2

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Réponse de HERBEY 99 sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

Bonjour

Exceptionnel n'est pas le mot, la cuisne est excellente et la convivialité serait le maitre-mot. La carte des vins regorgent de bonnes surprises à des prix qui feraient rougir de honte bien des spéculateurs. Il est vrai que ce restaurant n'est pas placé dans des axes très passant et marquer des prix astronomiques serait commercialement suicidaire il me semble.
26 Sep 2009 13:50 #3

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Je confirme la qualité de cette tres belle table, certainement la meilleure de Touraine, avec un tres belle carte de vins riche de grands vignerons sur des millésimes à point, à prix angéliques

A noter, que tout les 1er week ends de juillet, Xavier Fortin, le sommelier de La Promenade, organise un petit salon au Petit Pressigny, cette année etaient présents entre autres, V Careme, Delecheneau, Guiberteau, V Ricard, JF Meriau, Minchin, Plouzeau...

Jull
26 Sep 2009 18:07 #4

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Réponse de DutheilJF sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

Si on devait résumer cet endroit adorable, au milieu d'une tranquille campagne tourangeo-poitevino-berrichonne: une cuisine niveau deux macarons (le chef a été le bras droit de Robuchon sept ans) à un prix un macaron de province.
Même chose pour la cave, où l'on peut dénicher des JFCD, des Rougeard et autres merveilles difficiles à se procurer, pour un prix caviste parisien....
On ne risque aucune déception à y aller, rien que du bonheur...

Exceptionnel sans doute, un sommet de la gastronomie régionale connu de tous les gourmets à 200 km à la ronde, et une valeur sûre de la gastronomie française à prix doux....

Amicalement à tous
Jean François
26 Sep 2009 18:27 #5

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  • milleret jean luc
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Réponse de milleret jean luc sur le sujet >:D

""Même chose pour la cave, où l'on peut dénicher des JFCD, des Rougeard et autres merveilles difficiles à se procurer, pour un prix caviste parisien....
On ne risque aucune déception à y aller, rien que du bonheur ""

On aimerait un peu plus de " chaleur " et de " classe " en salle pour la prise de commande ( je parle de Mde ) .....Les Américains de passage sont mieux traités >:D
26 Sep 2009 19:57 #6

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Exceptionnel, je ne trouve pas le mot usurpé.

J'y vais deux ou trois fois par an et garde des souvenirs mémorables de certains plats, comme les raviolis au jaune d'oeuf et foie gras qui explosent en bouche, le liève à la royale et sa crème au foie gras, le chevreuil et son foie gras poëlé (oui, j'aime le foie gras!)...
Le sommelier est devenu un complice de jeu, où je ne manque guère les grands Clos Rougeard, les vins de Dominique Laurent à des tarifs conciliants...

C'est une adresse que je recommande les yeux fermés.

Le seul bémol concerne en effet le service pas mauvais mais pas toujours au niveau attendu.
Par exemple, le déodorant ne semble pas toujours de mise...

Mais, allez-y sans hésiter une seconde !!!
27 Sep 2009 02:12 #7

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Réponse de Eric B sur le sujet En promenade au Petit Pressigny

(j'ai hésité sur l'emplacement de ce message, mais comme il parle de vin et de table, je me suis dit qu'il irait bien ici)

Ce billet pourrait s'appeler "à boire et à manger...divinement" car j'ai vécu vraiment un très beau moment de gastronomie dimanche dernier, encore amplifié par le fait de le partager avec des amis tout aussi gourmetands que moi. Même si je prends beaucoup de plaisir à cuisiner pour des proches, je me rends compte que, tout de même, c'est pas mal non plus de mettre les pieds sous la table et de se faire servir ;-)

Nous étions cinq à nous être déplacés jusqu'au restaurant de Jacky Dallais, la Promenade . Pour mes quatre amis, ce n'était pas une première. Pour moi, c'est une séance de rattrapage après un raté en 1989 (ou 1990 ?). En effet, sur un coup de tête, nous avions décidé d'y aller avec mon grand frère. Innocents que nous étions (un peu plus 20 ans), nous n'avions pas réservé. Ce qui devait arriver arriva : le resto était plein. Nous nous étions rabattus sur un (bon) restaurant à Chatellerault.

L'une des forces de ce resto, c'est sa carte des vins dont la sélection a de quoi faire tourner la tête à tout amateur de vins, d'autant que les prix sont plutôt tendres, avec des coeffs très raisonnables. Sur les quatres vins que nous avons bu, nous n'en avons choisi qu'un. Les autres était au choix du sommelier (nous lui avons donné un budget global).

Nous démarrons sur un Champagne au nez intense et complexe, marqué par les fruits secs grillés, la poire confite, les épices, la fumée... La bouche est toute aussi intense, très vineuse, avec une bulle très fine qui se contente d'apporter un peu de peps à l'ensemble. La finale déménage, sans qu'il y ait la moindre dureté. Un rugbyman en tutu ;-)

C'était mon premier Egly-Ouriet. Je connaissais le vigneron de réputation mais je n'en avais jamais bu. Il est clair qu'elle n'est pas usurpée, car il y a un très beau travail sur ce Champagne (40 mois sur lattes) qui reste encore abordable (40 € prix caviste).
Il y avait trois mises en bouche servies simultanément : ces petites tomates confites farcies aux herbes, très goûteuses, même si pas idéales avec le champagne ;-)
des "chips" de pommes de terre (bonnes, mais pas exceptionnelles)
Une intéressante variation sur le radis noir (cru et en crème, très goûteuse)
Suivait ensuite une délicieuse crème de topinambour au sésame noir (qui recouvrait une "royale")

On passait aux choses sérieuses avec cette araignée de mer fraîche décortiquée, crème de petit pois, pince au beurre de thym. Un plat délicieux, avec des mariages de saveurs passionnants (le petit pois sucré/végétal allait très bien avec l'araignée). L'écume iodée, rappelait l'origine marine de l'araignée. La "quenelle" au premier plan était parfumée au curry, ce qui stimulait agréablement le vin.

Le vin, parlons-en : un nez intense et évanescent à la fois, sur des parfums de sous-bois d'automne (cèpes frais, fougère), de beurre d'agrume, de coquille d'huître, de pierre à fusils. La bouche est un peu dans le même esprit : à la fois très intense, et en même temps presque vaporeuse (la sublimation n'est pas loin...). Enfin, ça, c'était avant que je m'essaye à goûter la crème à base du corail de l'araignée :

On est vraiment dans l'accord casse-gueule où l'on se dit que ce mini-plat pourrait faire un faire un maxi-tort au vin : eh bien, pas du tout. Ce dernier accepte le challenge et se livre enfin complètement, montrant sa véritable puissance, et elle est impressionnante. Non seulement il gagne en densité, mais encore plus en tension, en énergie. Et tout cela en quelques secondes, juste après avoir mis une cuillerée de cette crème en bouche. La meilleure comparaison possible, c'est Clark Kent qui se change en une fraction de secondes dans la cabine téléphonique pour devenir Superman !
Superman, c'est donc lui : le Chablis Grand Cru "les Clos" 2002 de Vincent Dauvissat. Grand vin !
Plat suivant : Escargot au jus, galette de pain à la tomate, mousse de persil

Un plat magnifique, autant visuellement que gustativement. P..., ce que c'est bon les escargots quand ils sont bien préparés. Le jus était excellent et la crème de persil diabolique. Pfffiou, quelle intensité en bouche !!! Pour ceux qui n'avaient pas tous bu, nous étions toujours sur le Dauvissat.
Homard bleu, haricots blancs truffés et suc de tomate

Nous goûtons d'abord le vin suivant sans le plat qui n'est pas encore arrivé : nez sur les agrumes confits, légèrement terpénique, beurré/grillé (élevage barrique). En bouche, c'est pas mal, il y a une jolie matière, mais ce n'est pas bouleversant. Le plat est servi. Première bouchée. Seconde gorgée. Choc. Immense. Le vin est totalement transcendé par le plat. On a l'impression d'être passé d'un petit bourgogne à un Montrachet. Il tranche la matière avec grâce et puissance. Que du bonheur ! Et truffe et homard, c'est coup double ! Un plat absolument jouissif, et avec ce vin... Mon dieu que c'est bon !

Bon, c'était pas un Montrachet, mais pas loin : un Chassagne-Montrachet 1er cru "Morgeot" 2006 de Ramonet. Pour un petit millésime dans le secteur, c'est une belle réussite ... à condition de trouver le plat qui le sublime !

Le sommelier amène les verres de rouge qu'il a rempli en coulisse pour que l'on ne voie pas la bouteille. La robe est bien évoluée (10-15 ans facile), et le nez est superbe : cassis, cèdre, poivre, sous-bois. La bouche est à la fois douce et tendue comme la corde d'un arc. Un vin à la maturité parfaite, ni trop jeune, ni trop vieux. On penche tous sur un Cabernet de Loire.
Arrive pour l'accompagner : géline en demi-deuil et tagliatelles de légumes

La chair de la volaille est d'une tendreté bouleversifiante, d'autant qu'elle est totalement imprégnée des parfums de la truffe. C'est quelque chose. L'accord avec le vin est somptueux, car la chair de celui-ci caresse la poule avec douceur. Le croquant et la saveur terrienne des légumes contraste délicieusement, offrant un contrepoint bienvenu.
A peine une surprise : Saumur-Champigny Clos Rougeard "les Poyeux" 1997


Fromages : Beaufort + deux chèvres locaux (Pouligny Saint-Pierre et Sainte-Maure)



Paris Brest en éclair, Citron de Menton

Un dessert réussi grâce à l'alliance étonnante et plutôt osée du citron et du praliné. Le premier apporte une grande fraîcheur et de la vivacité au second. Du coup, ça devient très digeste, même en fin d'un tel repas. Je n'en ai pas laissé une miette !!!
Petites grignotteries finales, histoire de n'avoir pas trop faim durant le chemin du retour ;-)



Et voilà, snifff, c'est fini. Quatre heures et demi de pur bonheur !!!



Coût total par personne, vins compris : 140 €

Eric
Mon blog
25 Mar 2013 23:46 #8

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Réponse de Jean-Paul B. sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Superbe, Eric.
Tu as réussi à me convaincre de faire le détour à mon prochain passage dans la région.

Jean-Paul

Jean-Paul
26 Mar 2013 00:10 #9

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Réponse de Gilles T sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Ah oui, ça donne envie d'y retourner ! Rachid ?
26 Mar 2013 00:24 #10

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Réponse de flog sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

ça donne faim à n'importe quelle heure !!

Cordialement
Florian
26 Mar 2013 00:36 #11

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Réponse de iceteayer sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Bravo pour ce superbe compte-rendu Éric! (tu)

Ça donne en effet envie de s'y perdre quelques heures :)

Julien
26 Mar 2013 00:48 #12

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Réponse de A42T sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Gilles T écrivait:
> Ah oui, ça donne envie d'y retourner ! Rachid ?

Benjamin doit nous organiser une petite virée là-bas depuis un an ou deux! :D:)-D

Quentin
26 Mar 2013 09:02 #13

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Réponse de HERBEY 99 sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Gilles
j'aime beaucoup ce restaurant à l'accueil chaleureux et à la carte où les bonnes pioches sont légion. Xavier est un excellent sommelier, ouvert, drôle et qui connait son affaire sur le bout du doigt. La carte des vins est moins fournie que celle du Pot d’Étain,quoique très cohérente et de très bon niveau, mais la cuisine incomparablement meilleure.
Je vais essayer de reprogrammer une petite virée comme la dernière avec passage chez l'ami Philippe F. Qu'en penses-tu?
26 Mar 2013 09:35 #14

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

J'y suis allé quatre fois, à chaque fois avec le même bonheur. Un rapport plaisir/prix exceptionnel et une carte des vins jouissive à des prix très attractifs ! Vivement la cinquième fois !

Philippe

Philippe
26 Mar 2013 12:14 #15

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Réponse de milleret jean luc sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Philippe ..surtout que depuis que la clientèle étrangère a un peu deserté la région ....la direction s'intéresse un peu plus à ces pauvres petits Français !!

Je dois reconnaitre que le sommelier est un " personnage " attachant ...il prend soin de tous ses clients et encore plus de la clientèle locale ....c'est incontestablement l'âme de cette belle maison ::o.. .. il possède une belle réserve de vieux millésimes . J'ai souvenir d'un magnifique Bourgueil 76 .
Je conserve un très bon souvenir de notre dernier passage .....
26 Mar 2013 17:21 #16

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Réponse de denaire sur le sujet Re: En promenade au Petit Pressigny

Merci pour ce beau CR Eric, ça fait envie!

Mathieu
26 Mar 2013 17:26 #17

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Réponse de loiselyyoann sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

nous y avons passé quelques moments absolument délicieux en effet, mais...
le format des verres.... ça ne gène que moi?

Bonnes dégustations à tous !
Yoann
26 Mar 2013 18:06 #18

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

Ce n'était pas le "format" en soi qui était gênant, mais plutôt la longueur courteur de la jambe qui rend la manipulation des verres assez particulière...

Eric
Mon blog
26 Mar 2013 18:18 #19

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Réponse de Eric B sur le sujet CR: Jacky Dallais - La Promenade - Le retour !

Notre bande d'hédonistes s'était juré de revenir au Petit Pressigny en période de chasse, histoire de déguster une belle recette de gibier. Notre exilé breton est parmi nous et a emmené dans ses bagages un vigneron mythique du Muscadet : André-Michel Brégeon.

Qui lui-même a emmené dans ses bagages cinq bouteilles. Qui elles-mêmes... Non ça s'arrête là.


Xavier, le talentueux et joyeux sommelier du restaurant est fidèle au poste

Dans la première mise-en-bouche, il y a tout ce que l'on trouve dans un sandwich jambon-beurre, mais c'est le pain qui est découpé à la trancheuse à jambon. C'est bon, mais rien de renversant. Par contre, la tomate cerise farcie de pain, beurre et herbes est délicieuse et très parfumée, même si un peu hors saison.
Nous buvons avec celles-ci un Champagne Orizeaux Extra-Brut de Chartogne Taillet (base 2008). Ce 100 % Pinot noir est une petite merveille, alliant vinosité intense et grande fraîcheur, avec des bulles très fines mais toniques, et une aromatique plutôt évoluée, à l'image des vins du maître à penser du vigneron : Anselme Sélosse. Très très beau Champagne !
L'huitre sur une gelée de tomate et compote d'artichaut n'était pas prévu dans le menu: c'est un cadeau de Jacky Dallais pour accompagner les cinq Muscadets amenés par André-Michel Brégeon. La légère amertume de l'artichaut et le côté salin/acide de la tomate se mariaient très bien avec l'huître spéciale particulièrement iodée.
Sèvre et Maine 2015 : brut de cuve, avec une robe trouble mais déjà très plaisant à boire. C'est bien mûr, avec une belle fraîcheur. Prometteur.

Sèvre et Maine 2013 : plus frais et cristallin, avec une acidité bien intégrée, pas du tout agressive. Idéal avec les huîtres.

Gorges 2005 : nez évolué et complexe, avec une belle sensation de maturité. La bouche est ample, mûre, avec une belle tension et une sacrée intensité.

Gorges 2000 : nez qui fait presque penser à un Riesling avec ses notes d'hydrocarbure. La bouche est plus chablisienne, avec une minéralité bien présente, et une finale saline. Très beau vin.

Gorges 1995 : nez très complexe, faisant penser à un Bourgogne blanc du même âge. La bouche est aérienne, d'une fraîcheur cristalline, avec d'étonnantes saveur d'ananas frais. Finale interminable. Grand vin.
Une dernière mise en bouche : l'oeuf avec royale de foie gras et noisette, potimarron et pain brûlé. Elle se marie superbement avec le Gorges 2005.
Après ce long et agréable préliminaire, arrive enfin le premier plat du menu : Saint-Jacques crues, pomme verte, voile de navet et mouillettes au beurre d'algue. Ce n'est pas révolutionnaire, mais c'est d'une justesse totale, avec des contrastes de matières (craquant du navet, moelleux de la Saint-Jacques), de saveurs (fine amertume du navet, acidité de la pomme, sucrosité de la Saint-Jacques) et goûts (fruité, noiseté,iodé, salin...). Ca donne envie de le refaire chez soi. C'est avec le Gorges 2000 que l'accord est le plus enthousiasmant. À tomber !
Et voilà un plat légumier : carottes, champignons et persil. Les champignons, ce sont des chanterelles jaunes et grises. Là aussi, d'une grande simplicité, mais que de goûts, de textures et de saveurs ! Arrive pour l'accompagner un vin mystère : le nez est sur des notes de zeste d'agrume, de pomelo et de craie humide. La bouche est tendue, précise, tout en offrant de la rondeur et de la gourmandise. La finale est crayeuse à souhait. Nous partons plutôt pour Sancerre. Perdu, c'est un Chenin tourangeau :

Montlouis Clef de sol 2014 de Damien Delécheneau

Et voici le homard bleu de casier, haricots blancs, suc de tomate, jus iodé. La chair goûtue du crustacé est d'une tendre fermeté. Les cocos de Paimpol sont moelleux. Mais c'est la sauce d'une intensité incroyable qui m'épate. Elle déchire grave, comme dit aujourd'hui, très marquée les saveurs marines.
Le vin servi en aveugle déchire tout autant. Au nez beurré/citronné/noiseté, on est clairement sur un Chardonnay. Mais l'on se demande s'il vient du Chablisien ou de la Côte de Beaune. Car il n'a pas de rondeur superflue. Il est pur et cristallin, très eau de roche, avec une acidité traçante comme un rayon laser qui ne vous lâche plus jusqu'à la fin de la longue finale. J'avais déjà eu l'occasion de déguster les vins de ce producteur. Ce vin aurait dû m'y faire penser, car ils sont tous dans le même esprit : c'est un Meursault 2011 de Jean-Marc Roulot.
Et voilà le plat que nous attendions : le lièvre à la royale, macaroni "Zita" farcis de foie gras. Que dire, si n'est que c'est à se damner : c'est d'une concentration folle, hymne aux saveurs giboyeuses avec ces relents d'entrailles, de truffe, d'épices. Une bouchée est plus riche en arômes que ce vous mangez d'ordinaire en une journée. Mais il n'y a aucune lassitude. Au contraire : c'est diablement addictif.

La purée qui l'accompagne

Le vin qui l'accompagne fait au nez très "Médoc à maturité" : boîte à cigare, cèdre, cassis, graphite. En bouche, on retrouve la tension inflexible du Cabernet, enrobée d'une matière ronde et soyeuse, presque aérienne. L'absence de notes d'élevage nous fait penser que ça pourrait être un Clos Rougeard. C'en est un. Celui que nous avions déjà bu ici la dernière fois : Poyeux 1997. L'accord avec le lièvre était pas mal, mais je pense qu'une Syrah rhodanienne eût été plus appropriée.

Choix de chèvre régionaux (+ quelques intrus)


Pouligny, Sainte-Maure, Camembert.

A ce moment, j'ai regretté que l'on ait bu tous les blancs jusqu'à la dernière goutte...


A partir du dessert, Jacky Dallais nous tient compagnie (fô pas se fier à la photo : il ne faisait pas la g...)

Le dessert, si on avait été dans un resto branché, se serait intitulé tarte tartin revisitée & sorbet à la Granny Smith. Ici, c'est : pomme cuite, allumette caramélisée et sorbet pomme verte. Le sorbet fait un joli contrepoint frais et acidulée à la pomme chaude et carémalisée/beurrée. L'ensemble est gourmand et digeste, à l'image de tout le repas.
Comme il faisait encore soif, la maison a offert un Champagne Brut 2004 de Pierre Legras. Je ne suis pas spécialement fan de ce type de vin à la fin du repas, mais ses onze ans d'âge et son dosage font qu'il passe très bien. On y prend même du plaisir ! On est sur des notes de brioche toastée et de fruits secs, ce qui est finalement bienvenu.

Quelques friandises pour ceux qui ont encore faim...

La discussion s'est longuement prolongée puisque nous ne sommes partis que vers 19 h... Evidemment autour du vin, de la cuisine... et du vin avec la cuisine. Comme quoi, il n'y a pas que les femmes qui sont bavardes !... Et comme ça donne soif, de causer, une autre bouteille de champ' a été ouverte : les Vignes de Montgueux de Jacques Lassaigne. Moins dosé que le précédent, mais comme le repas était maintenant loin, il fallait plus voir comme le vin d'apéro du repas suivant ;)
Finalement, il a bien fallu partir et se séparer, mais ça été un peu dur. Dieu merci, les souvenirs, eux, resteront.


Eric
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06 Déc 2015 19:09 #20

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Jacky Dallais - La Promenade - Le retour !

Wouaw !
Superbe récit ... comme d'hab. (tu):)

Olivier
06 Déc 2015 21:39 #21

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Réponse de DUROCHER sur le sujet Re: Jacky Dallais - La Promenade - Petit Pressigny

Oui magnifique, beaux plats et beaux canons et superbes photos comme toujours.
07 Déc 2015 20:02 #22

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Quel repas à La Promenade (Maison Dallais) au Petit-Pressigny !

Quoi ! Pas de CR sur ce restaurant depuis quatre ans ? :? Pourtant j’en avais entendu parler en termes très élogieux par plusieurs LPViens et d’autres encore…
C’est pourquoi nous avons décidé avec ma chère et tendre de faire un petit détour (pour aller de Paris à Nantes ! ;) ) afin de vérifier tout le bien que l’on dit sur la cuisine et sur la carte des vins. La réponse sera donnée en fin de CR mais le lecteur l’aura comprise bien avant…

Deux précisions : c’est maintenant et depuis pas mal de temps Fabrice, le fils de Jacky, qui officie en cuisine ; mais c’est toujours Xavier, un des tout meilleurs sommeliers jamais rencontrés (tu) , qui officie en salle et qui est véritablement l’âme du restaurant, s’occupant autant des nombreux habitués locaux que des connaisseurs de passage.

La charmante propriétaire de notre maison d’hôte nous ayant proposé de nous conduire en voiture au restaurant et de nous ramener ensuite, nous nous sommes un peu lâchés sur les vins, avec un verre en apéritif puis deux bouteilles pour deux…


Quelques amuse-bouches


Royale de noisette, potiron et graines de courge : ici débute un festival de saveurs !


Pour l’apéritif, ma dame avait choisi une flute de Champagne Pierre Legras « Orior ». Cet assemblage avec 70 % de chardonnay s’est révélé très fin et parfait pour débuter le repas.
Pour ma part j’ai laissé carte blanche à Xavier et demandé un verre de blanc sec à l’aveugle.

Domaine Patrice Colin – Coteaux du Vendômois – Vieilles vignes – 2018



La robe présente un or moyen.
Le nez nécessite un peu d’aération dans le verre pour s’exprimer au mieux et exhaler des arômes floraux, de tilleul et de fruits blancs. C’est d’une grande pureté et me laisse à penser que je suis en terrain connu…
La bouche est tendre par ses quelques sucres résiduels (Xavier m’annoncera 3 g/l mais la sensation est légèrement supérieure) et sa belle sapidité mûre et gourmande (qui a donc aussi contribué à cette sensation douce). Une vivacité bienvenue retend le tout et étire la finale.
Bien ++ / Très Bien
Un beau vin d’apéritif qui ne dénature pas les différentes mignardises sans se laisser dominer par celles-ci.


Pour accompagner les trois premiers plats, ma spécification a été plus précise : un Meursault de Coche-Dury. En effet je n’aurai sans doute plus beaucoup l’occasion d’en boire, encore moins à un tel prix…:unsure: Comme il y en a quatre ou cinq à la carte (!), c’est Xavier qui a choisi et bien choisi ! :)!

Domaine Coche-Dury – Meursault – Les Rougeots – 2010



La robe affiche un or clair bien brillant.
Dès l’ouverture de la bouteille et le service d’un petit verre pour vérification de l’absence de défaut, le nez frappe par sa puissance. Un grillé raffiné et du sésame apparaissent clairement : je sais que c’est classique car je lis LPV (ce n’est que mon deuxième Coche…) mais cela se fond bien dans un ensemble de fruits blancs et jaunes. Des notes florales émergent ensuite ainsi qu’une touche citronnée. Un nez très beau et complexe !
La bouche est construite sur un équilibre somptueux. Le beau gras en attaque habille une matière bien mûre et parfaitement dynamisée par la grande acidité sous-jacente. L’ensemble laisse une impression de puissance et d’élégance, mais ce n’est pas fini : la finale épurée, avec de l’envol et salivante, aux amers distingués, persiste de façon phénoménale.
Un grand vin ! Mais pouvait-il en être autrement avec un grand terroir, un très grand millésime et un immense vigneron ?
Excellent +


Tourteau frais décortiqué, crème de petits pois, pince au beurre de thym, crémeux de corail et sa gelée : des textures très différentes pour mettre en valeur un plat haut en goûts !

Vin et plat sont en symbiose (4 / 5), le tourteau tendant un peu plus le vin et celui-ci accentuant les saveurs et le crémeux du corail.


Cèpes grillés, caviar d’aubergine et pistou : sans doute les meilleurs cèpes dégustés à ce jour, la juste cuisson rehaussant la sensation gustative.

Le vin est trop puissant pour la finesse des cèpes et le caviar d’aubergines abaisse l’éclat du vin, pour un accord très moyen (2,5 / 5). Mais dès que l’on s’en rend compte on passe au verre d’eau sur le plat et on déguste le vin pour lui-même ! :)


Homard bleu de casier, pommes de terre nouvelles, coquillages et jus d’algues : quel plat magnifique !

L’accord est top (4,5+ / 5), aussi bien en termes de textures, la densité de la chair faisant écho au toucher très serré du vin, que d’arômes, le vin prenant des accents vanillés au contact du homard. Génial !


Le plat suivant étant à base de lièvre à la royale, j’ai retenu la leçon (merci Eric !) et propose une Syrah en laissant le choix de l’appellation et du domaine à Xavier. Après m’avoir confirmé le bon choix en termes d’accord je vois son regard s’allumer : « J’ai quelque chose de pas ordinaire à vous proposer ! »

Domaine de l’Iserand – Jean-François Malsert – Saint-Joseph – Les sabots de Coppi – 2017



Il s’agit d’un tout nouveau micro-domaine de 3 ha, produisant des vins « nature ». Les rouges sont vinifiés en vendange entière ou très partiellement égrappés selon les années, pour une cuvaison courte puis élevés en amphores et demi-muids.
Et un petit clin d'œil au prénom de Coche-Dury père...

La robe très sombre, presque noire, montre de beaux reflets violets sur sa frange.
Le nez puissant nous envoute : fruits noirs, belles épices orientales et arômes lardés s’allient pour offrir un ensemble typé et somptueux.
Impactée par une riche matière, la bouche est canalisée par une acidité formidable qui lui apporte un équilibre et même une digestabilité incroyable ! Des tanins discrets et très fins font place à une longue finale goûteuse sur la cerise acidulée.
C’était tellement bon qu’alors que nous avions pensé n’en boire que la moitié (après ce qui avait été bu auparavant et en raison de l’accord avec seulement un plat et très partiellement les fromages) que la bouteille a été bue presque sans que nous nous en soyons aperçus…:o
Très Bien ++ / Excellent


Lièvre à la royale du sénateur « Couteau », conchiglioni au foie gras et sa purée : une richesse concentrée incroyable, aux saveurs qui restent imprimées très longtemps en bouche.

Le vin résiste magnifiquement à ce superbe plat haut en couleurs. Loin d’être éteint, il signe un accord formidable (4+ / 5), gagnant en finesse et en souplesse. Merci Xavier pour ce choix remarquable !


Après un beau plateau de fromages c’est le tour du dessert, sans vin car nous n’en sommes plus capables…


Pain de Gênes aux amandes, sorbet au yaourt GAEC « Lait Grand Cru », coulis de mûres sauvages : très bon, avec notamment un sorbet divin !



Mignardises


Vous avez compris le verdict : je ne peux que confirmer ce qui a été écrit plus haut… Ce restaurant vaut, pour sa cuisine et ses vins, une deuxième étoile, et ceci pour des prix dans la fourchette basse d’un « une étoile » ! Et que dire de la carte des vins … On voudrait tout essayer, les vins inaccessibles ailleurs et les découvertes dénichées ici et là… Et avec des prix aux coefficients plus que raisonnables alors que la rareté de certains vins aurait pu inciter à forcer beaucoup plus.
C’est sûr : nous reviendrons ! :)!


Jean-Loup
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03 Nov 2019 10:33 #23

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Quel repas à La Promenade (Maison Dallais) au Petit-Pressigny !

Merci Jean-Loup pour ce CR qui met en appétit.
Les photos des plats donnent une idée de la grandeur du repas.
En ce qui me concerne, j’ai les crocs devant ce Lièvre à la royale du sénateur « Couteau », conchiglioni au foie gras et sa purée : une richesse concentrée incroyable, aux saveurs qui restent imprimées très longtemps en bouche.

Pfiou ! (tu)

Merci,

Olivier
03 Nov 2019 10:52 #24

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Quel repas à La Promenade (Maison Dallais) au Petit-Pressigny !

Effectivement, Olivier, c'est LE plat du menu et j'en ai encore une idée très précise des saveurs en bouche…
Mais le homard et les cèpes n'étaient pas loin derrière…
Et le tourteau était superbe !

Jean-Loup
03 Nov 2019 11:04 #25

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MiaM! MiaM!

Di djiou, lire ça à c't'heure, c'est redoutable pour ouvrir l’appétit !
03 Nov 2019 11:34 #26

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Quel repas à La Promenade (Maison Dallais) au Petit-Pressigny !

Mais le homard et les cèpes n'étaient pas loin derrière…
Et le tourteau était superbe !


Jean-Loup,
Vu les photos et ta description, je n’en doute pas un seul instant.
Mais le Lièvre à la Royale est un choix gastronomiquement égoïste. ;)

Olivier
03 Nov 2019 11:48 #27

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Quelle adresse exceptionnelle en tout cas à l'époque ou nous y étions passé ( plus de 10 ans ! ) .
Je me souviens encore de Ris de chevreau délicieux et d'y avoir bu mon premier "Rougeots" de JFCD à moins de 70€ sur table !!!!

Sans la distance j'y serais régulièrement
03 Nov 2019 15:09 #28

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Waouh! Même après la raclette généreuse de ce midi, ton compte rendu réussit à me filer la dalle, Jean-Loup!!!! Je rêve un jour, enfin, de découvrir ce grand plat qu'est le lièvre à la Royale. Ta photo ne fait que renforcer cette envie. Bravo!

Sébastien
03 Nov 2019 16:40 #29

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Jean-Loup Guerrin écrit: Quoi ! Pas de CR sur ce restaurant depuis quatre ans ? :?


Jean-Loup,
Sans doute pour la raison que tu évoques à demi mots : la localisation, assez éloignée de grandes villes et pas forcément sur un axe très direct.

Mais c'est vrai que ça donne envie de faire un (gros) détour.

ArnoulD avec un D comme Dusse
03 Nov 2019 16:59 #30

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