Un soir de semaine au Petit Verdot
Champagne Agrapart & Fils, Avizoise, Extra Brut
Robe jaune paille très peu teintée.
Très joli nez complexe et franc, d'une ampleur généreuse et bien maitrisée, sur les fruits blancs et les fleurs de la même couleur.
La bouche est remarquablement équilibrée, à la fois d'une belle maturité juteuse et tranchée par une acidité très élevée qui fait fortement saliver.
L'ensemble est tonique, élancé et d'une grande gourmandise à la fois.
La finale étirée par de fins amers est très élégante et d'une grande franchise.
Très beau vin !
Domaine Henri Boillot, Puligny-Montrachet 1er Cru Clos de la Mouchère, 2011
Robe jaune paille.
Nez qui va mettre un peu de temps à se placer et à s'épurer d'une jolie mais assez forte réduction pour libérer petit à petit derrière un élevage très réussi, sur de délicates notes fumée, des senteurs plus fruitées, sur le miel mille fleurs, l'aubépine et la menthe.
La bouche est superbement réussie, ciselée et traçante, sur un beau volume très bien équilibré par une acidité parfaitement intégrée.
L'élevage est encore un peu insistant en l'état au niveau aromatique mais la finale longue et fraiche est de grande classe.
Très beau !
Asperges blanches, saumon fumé
Domaine Henri Gouges, Nuits Saint Georges blanc 1er Cru La Perrière, 1997
Robe plus évoluée, sur un doré profond.
Beau nez complexe, assez comprimé au service et qui va petit à petit se détendre pour proposer un ensemble net et très classiquement bourguignon (typiquement chardonnay
), sur un compromis réussi entre la noisette, le beurre et de jolies notes d'écorce d'orange.
La bouche est d'une grande puissance, sur une matière dense, avec un gras qui en impose sans pour autant céder une once de terrain à la fraicheur.
La présence tactile marque sur le palais, il ne lui manque que plus de complexité aromatique pour appeler de plus amples superlatifs.
La finale est impactante et droite, sur une concentration presque ferme.
Un vin sérieux, à aérer généreusement sans risque.
Très bon.
Domaine Georges Roumier, Chambolle Musigny 1er Cru Les Cras, 2001
Robe sur un joli grenat assez profond.
Nez furieusement pinot dans son attaque, sur les fruits des bois, un côté épicé. Une volatile assez forte chatouille les narines et lui fait un peu perdre en tenue et en précision à mon goût.
La bouche est très droite, sur un équilibre réussi et alors que le nez pouvait laisser croire à une année chaude finalement d'évidence issu d'un millésime plus froid. L'acidité est en effet assez haute et si le vin possède du fond et ne souffre d'aucun creux, son toucher reste assez serré, avec des tanins encore fermes.
L'aromatique reste en revanche très réussie, avec ce que le pinot peut avoir de brillant compromis entre les fruits rouges et des gouts plus floraux mâtinés des épices d'un élevage réussi.
La finale longue est marquée par une légère amertume qui lui fait perdre en gourmandise.
Très bon vin mais peut-être un peu strict.
Christophe Roumier, Charmes-Chambertin Grand Cru, 2001
Robe plus profonde que le Chambolle, toujours grenat mais plus sombre.
Nez délicat et complexe, très présent sans afficher d'excès, présentant là encore un ensemble très classique, sur les petits fruits rouges (framboise) et des notes empyreumatiques (beurre de cacahuète) très bien intégrées.
La bouche propose un ensemble là encore d'un grand classicisme mais avec le petit surcroit de chair et de velouté qui manquait au 1er cru.
L'équilibre est à la fois juteux et délicat, pinotant à souhait et sur une belle trame fraiche très agréable.
Les tannins gras apportent une structure suave qui étire longuement la finale.
Vraiment très bon !
Stéphane Tissot, Arbois, Clos de la Tour de Curon, 2005
Robe dorée.
Nez puissamment boisé, sur la fumée, le beurre frais sans pourtant étouffer des senteurs très mûres, sur les agrumes, le jasmin.
L'ensemble est très puissant et d'une jeunesse incroyable, je n'en croyais pas mes yeux quand Jean Paul a tombé la chaussette !
L'attaque en bouche est d'une générosité et densité qui en imposent, sur un gras qui tapisse immédiatement le palais.
Le vin ne verse pas pour autant dans la lourdeur car l'acidité énorme propulse cette matière dense impressionnante de concentration en évitant tout effet de lourdeur.
L'élevage est peut être un peu marqué en l'état, étouffant encore un surcroit de complexité aromatique mais impossible d'imaginer que ce vin issu de si jeunes vignes a déjà dix ans !
Donc au vu de la qualité impressionnante que la matière offre, je pense que le point d'équilibre viendra à la garde, peut être la très longue garde.
La finale est d'une très grande persistance, sur une densité qui marque longuement le palais.
Impressionnant ! Mais à attendre.
Marie Thérèse Chappaz, Grain Noble de Marsanne et Petite Arvine, 2005
Robe orangée ambrée.
Nez sur de jolies senteurs d'abricot confit, de miel, de cannelle mais marqué d'une volatile assez forte qui lui fait perdre en précision.
Bouche équilibrée, construite autour d'une liqueur douce d'une jolie fraicheur grâce à une acidité, notamment volatile, très cohérente.
Les goûts sont totalement en phase avec les aromes perçus au nez, notamment les notes évidentes d'abricot très mûr.
La finale est agréable mais reste toutefois assez simple.
Un bon vin, pas très complexe.
Une magnifique soirée marquée par l'accueil toujours aussi généreux et agréable d'Hidé et par le plaisir de retrouver des amis que je ne vois que trop rarement avec la vie qui passe si vite.
Bernard, Jean Paul et Jean Philippe, un grand merci à tous pour cet excellent moment.
A très vite,
Oliv