Deuxième partie de ce thème de dégustation consacré aux terroirs volcaniques.
La zone volcanique hongroise s’étend comme une sorte de dorsale partant du nord-est et la région de Tokaj pour rejoindre le nord du lac Balaton. On peut globalement distinguer quatre régions viticoles vraiment significatives : Tokaj, Eger, Badacsony et Somlo. Eger est plutôt complantée en cépages internationaux, les trois autres davantage vouées aux cépages autochtones.


On commence par deux rouges pour se mettre en train (ils devaient être trois mais le Merengo Bikaver 2012 de Saint Andrea est irrémédiablement défectueux…)

Saint Andrea Aldas Bikaver 2016 (Eger)

Nez ouvert sur les fruits noirs et les épices avec des nuances florales sympathiques. C’est assez simple mais agréable.
La bouche présente un demi-corps aux tanins légèrement accrocheurs qui doivent encore se fondre mais sont toutefois enrobés par une matière fruitée charnue et fraîche mais un peu perturbée par des amers marqués. Malgré cela, on se trouve en face d’un vin facile, consensuel mais ne manquant pas de finesse. Les 14,5 d’alcool ne se sentent pas vraiment et l’ensemble, de bonne longueur, ne manque finalement pas de finesse.

Tibor Gal Egri Bikaver Selection Titi 2016 (Eger)

Le bouquet s’ouvre sur des senteurs boisées et des arômes de lard. Elles font place rapidement à la cerise, au cuberdon, et aux fleurs séchées ; puis à des nuances d’écorce de chêne. C’est assez élégant. En bouche, on a un joli jus plein de fraîcheur où le boisé se fait discret. La charpente est délicate avec un grain de tanin très fin. La rétro renvoie vers les petits fruits acidulés. Longueur correcte sans plus. Jolie bouteille avec de du caractère.

Ensuite les blancs secs …

Saint Andrea Örökke Superior 2016 (Eger)

Bouquet ouvert et parfumé sur les fruits exotiques (surtout ananas) et les agrumes (principalement citron). On perçoit également des senteurs plus végétales, du coing mûr et des notes de pierre chaude.
On retrouve cette intensité aromatique en bouche. Celle-ci est légère et fraîche, fluide et consensuelle. Rien ne dépasse jusqu’à la finale où une pointe saline donne un peu de peps. Mais la longueur n’est pas extraordinaire malgré tout. Vin au style commercial qui plaira à beaucoup de monde et se boit avec plaisir.

Somloi Apatsagi Furmint 2015 (Somlo)

Nez fumé, s’ouvrant d’abord sur des notes végétales puis évoluant vers les fruits de la passion, l’ananas et la pêche blanche. Les nuances minérales finissent par surgir associées à un côté plus mûr qui rappelle le miel de fleurs.
Une attaque bien vive précède un milieu de bouche assez gras et parfumé, rafraîchi par une acidité fruitée marquante. La finale est bien nette et persistante sur des amers délicats et des fruits blancs mûrs. Ce contraste entre maturité de bouche et nez à dominante végétale fait d’une certaine manière le charme de cette jolie cuvée toute en fraîcheur.

Tornai Juhfark Premium 2016 (Somlo)

Bouquet frais et assez complexe sur la pomme, les fruits exotiques, le litchi et l’amande. On a aussi une pointe d’épices douces et des notes de fumée.
La bouche est droite et nette avec un beau gras et du ressort. C’est délié, assez élancé. Quelques notes de surmaturité ne porte pas préjudice au bel équilibre de l’ensemble. Belle longueur sur les épices avec une pointe miellée. Encore une jolie bouteille, d’accès immédiat, à la buvabilité manifeste.

Sabar Kömagas Kéknyelu 2016 (Badacsony)

Voilà un nez qui ne manque pas de caractère quoique de complexité limitée : c’est vif, citronné, tourbé voire presque terreux .
La bouche confirme. C’est tendu, serré et citrique, mais cela reste juteux malgré tout. Finale traçante sur les zestes d’agrumes et leurs amers. L’ensemble apparaît faussement léger ou fluide car la matière est présente à l’arrière-plan. Une personnalité affirmée et sans concession qui doit sans doute vieillir pour gagner en complexité aromatique.

Royal Somlo Juhfark “J” 2011 (Somlo)

Le vin s’est très mal présenté lors de la dégustation avec un nez muet, bloqué (soufre ?) et une bouche verte et courte aux tonalités médicinales (du genre sparadrap). Donc non commenté plus avant le soir même et supposé défectueux.
Le lendemain, cela s’est franchement épuré. Le bouquet, toujours discret, propose des fruits secs, du coing et effluves plus florales (entre lilas et lavande). La bouche est assez concentrée, presque huileuse, marquée par le rôti et les amers. Cela reste plutôt court mais c’est devenu plus amène tout en présentant un profil aromatique vraiment personnel.

Szaszi Kabocas Olaszrizling 2015 (Badacsony)

Bouquet complexe et expressif sur l’ananas au sirop, les agrumes (mandarine et son zeste), les litchis, les fleurs jaunes, le silex et les champignons frais. Une pointe de rôti trahit la maturité du fruit.
La bouche est ronde et fruitée, un poil de sucre résiduel contribue à son ampleur. C’est juteux avec beaucoup de présence et un bel équilibre qui escamote complètement un léger manque de concentration à cœur. Finale salivante et persistante où les délicats amers du botrytis ajoutent du saillant. Très belle bouteille.

Fekete Juhfark Aranyhegy 2011 (Somlo)

Bouquet discret, fumé, un peu oxydatif, pointe d’ananas et de fruits jaunes, orange amère confite. Quand même une impression de lourdeur qui se confirme en bouche ; c’est concentré, rond, assez riche mais sans retour aromatique particulier. Des amers marqués contrecarrent à peine le volume et le gras du vin et imprègnent la finale de notes de marc. Malheureusement les 14,5 % d’alcool se font sentir et ne sont pas contrebalancés, ce qui rend le vin fatigant. Assez décevant.

Fekete Furmint Aranyhegy 2013 (Somlo)

Nez profond, assez complexe, de fruits jaunes mûrs, de pomme au four et de raisin de corinthe avec à l’avant-plan des notes épicées de coriandre et de poivre blanc puis viennent des senteurs d’orange et de pamplemousse rose.
La bouche est puissante, pleine avec une trace de surmaturité et une pointe d’alcool en milieu de bouche qui ne nuit pas à la fraîcheur de l’ensemble. Finale persistante sur des amers amènes avec une rétro sur la compote de pomme. Vin solide plus ample que vif par rapport à d’autres furmint secs mais intéressant par sa maturité de fruit. Très belle bouteille.

Tornai Harslevelu Grofi Top Selection 2011 (Somlo)

Le nez exhale d’abord des senteurs de résine et d’encens pour évoluer ensuite vers les fruits jaunes confits, l’ananas, la pâte de coing et le miel. Ensuite quelques épices (noix de muiscade).
L’attaque en bouche est boisée puis la suite se montre ronde (voire joufflue) mais conserve juste suffisamment de fraîcheur pour ne pas s’aplatir complètement. C’est large, riche et mûr avec une acidité basse qui ne le sert pas. Rétro de caramel et de mélasse. La finale est longue avec une légère note oxydative. La richesse du vin se fait au détriment de son équilibre et j’ai déjà mieux goûté cette cuvée dans le passé (la faute à bouchon sec et friable resté dans la bouteille pendant quelques heures ?). Bon sans plus.

Fekete Harslevelu Aranyhegy 2008 (Somlo)

Bouquet élégant, relativement discret, sur le raisin de corinthe, l’abricot et le miel de fleurs puis se dégagent des notes de foin et d’amande amère. On perçoit aussi des nuances plus lourde de cire. Du silex frotté et un peu de fumé complète un tableau qui ne manque pas d’intérêt.
La bouche est droite, pleine, presque tannique avec une belle fraîcheur et beaucoup de présence. Légère pointe oxydative et longue finale sur le marc et des amers présents, ce qui confère de la personnalité au vin mais surtout une certaine rusticité aux antipodes du Grofi qui l’a précédé. Dernier millésime vinifié par Bela Fekete avant son décès. Belle bouteille qui en a encore sous le pied (voire très belle bouteille si on apprécie ce style plus abrupt en bouche)

Szeremly Kéknyelü 2009 (Badacsony)

Premier nez sur le grillé (pétard) et la croûte de fromage puis cela s’épure vers les agrumes (citron vert et pamplemousse jaune), le céleri et des notes salines et iodées marquées.
Après une attaque fine et précise, la bouche se montre dense et juteuse avec un joli gras pour enrober la salinité. Très bel équilibre et ensemble énergique. Le fruit est mûr et la finale, très longue, renforce encore cette impression générale de salinité par des notes fumées. Vin un peu austère mais de grand style. Magnifique bouteille.

Hétszölö Nagyszölö Furmint 2015 (Tokaj)

Nez plutôt expressif sur les fruits exotiques (fruit de la passion), l’abricot, la feuille de cassis, les groseilles à maquereaux mais aussi une pointe de miel. Au réchauffement arrivent pommes et poires mais aucune trace de fumé. C’est net et élégant.
Après une attaque toute en finesse, la bouche se montre dense, tonique et salivante. C’est plein d’élan et de pureté avec une toute légère touche d’élevage. Finale tranchante et persistante de grande classe sur le citron vert. Vin tracé à la pointe sèche propulsé par son moteur acide. Excellent.

Szepsy Birtok Furmint 2015 (Tokaj)

Bouquet très avenant mais d’intensité mesurée sur les agrumes, les herbes aromatiques, la menthe poivrée et les fruits blancs à noyau. Discrètes mais insistantes notes fumées et d’amande.
La bouche est ronde, pleine, mûre et juteuse. Il y a de la profondeur et un côté consensuel car c’est fondu tout en étant vif. Equilibre et élégance sont de la partie. Retour des agrumes dans une finale salivante de bonne persistance. Il manque peut-être un peu de peps pour faire vraiment décoller le tout mais cela demeure une très belle bouteille qui vaut par sa solide construction de bouche.

Szent Tamas Nyulaszo Tokaji 2015 (Tokaj)

Bouquet aérien, discrètement miellé, qui propose des senteurs immédiates de raisin mûrs et de fruits blancs avec des notes mentholées et de feuilles de cassis puis des nuances légèrement salines.
Attaque et bouche d’une netteté et d’une pureté exemplaire. C’est élancé et concentré à la fois. Equilibre aérien survolant une matière d’une grande énergie qui débouche sur une longueur imposante s’appuyant sur les agrumes confits. Vin de haut vol avec du caractère et de la personnalité. Grand vin.

Szent Tamas Percze Furmint 2015 (Tokaj)

Le bouquet n’est pas d’une intensité folle mais il est précis et détaillé. Il donne une impression de fruité et maturité plus marqués que le Nyulaszo. On décèle des fruits blancs (poire au sirop), des épices (cumin), de l’abricot. Les nuances de rôti et de fumée enveloppe le tout.
Petite pointe boisée à l’attaque puis la bouche se déroule, puissante et dense. Beaucoup de fruit. Grand équilibre dans un style solide également plus massif et plus en largeur que le précedent. On garde malgré tout de la fraîcheur et de l’allant. Très belle finale longue et ferme. Excellent. Gros potentiel et sans doute grand vin demain.

Pour terminer par les liquoreux

Saint Stephen’s Crown Tokaji Aszu 5 Puttonyos 2013 (Tokaj)

Bouquet élégant mais de complexité limitée sur les fruits confits ( pâte de coing et abricots) avec des notes de miel et de fleurs de tilleul.
L’attaque est délicate, subtile, marquée par le sucre. Une belle acidité se manifeste ensuite donnant une impression de légèreté d’autant plus qu’on ne se trouve pas en face d’une grosse matière. On a du rôti pas de notes de botrytis marquées. La bouche reste bien fraîche et ne fatigue pas. Sans doute attend t-on davantage de puissance et de concentration d’un 5 puttonyos mais le mérite de cette cuvée à la puissance limitée est d’être très accessible et à prix doux.

Bogdan Juhfark Elixir 2015 (Somlo)

Marqué par le botrytis, le bouquet se montre assez puissant sur les fruits confits (raisin de corinthe, poire, abricot), le miel d’acacia et les épices (cardamome). On perçoit également de curieuses senteurs de ballot de paille associées à un peu de pierre à fusil.
La bouche propose beaucoup de douceur, une belle concentration. La liqueur est délicate, jamais envahissante grâce aussi à une belle fraîcheur. C’est propre, bien en place et de longueur correcte. Finale sur l’abricot confit. Très beau vin auquel, si l’on veut »chipoter », il manque peut-être un poil de finesse pour être au niveau des meilleurs tokaji aszu. Mais cela reste une très belle surprise.

Szepsy Tokaji Szamorodni 2012 (Tokaj)

Nez expressif, élégant et complexe sur les fruits confits avec un botrytis plus discret que sur le Juhfark précédent. Magnifiques notes de roses et d’épices douces. Miel de fleurs associé à une pointe de fumée.
Bouche nette et fraîche d’une grande finesse à l’attaque mais ample, dense et riche en milieu de bouche avec un très beau rôti. Combinaison parfaite de puissance et de délicatesse qui se prolonge interminablement. Remarquable. Grand vin.

Hétszölö Tokaji Aszu 6 Puttonyos 2008 (Tokaj)

Curieusement, le bouquet, discret, évoque davantage la surmaturité que le botrytis. On y décèle l’abricot confit mais bien plus le miel et le tilleul. C’est élégant.
Si le nez restait quelque peu en retrait, la bouche, quant à elle, est éclatante. La matière, acidulée, est salivante et énergique. La liqueur se perçoit à peine comme un fil plein d’élégance et de finesse. Grande finale en queue de paon et longueur interminable. Grand vin encore, au coefficient de buvabilité redoutable pour un liquoreux.

Sur base de cette dégustation et en matière de vin blanc sec, les crus de Somlo et Badacsony présentent énormément de caractère et de tension, caractère qui parfois peut confiner à une certaine rusticité alors que les crus de la région de Tokaj se montrent plus affinés et plus élégants sans perdre ni leur intensité ni leur fraîcheur. Mais les trois régions ont leur charme propre et proposent manifestement des crus à rechercher.
Pierre

En ce dernier vendredi, Pierre nous a concocté la deuxième étape de cette aventure "terroirs volcaniques".
Cette session sera exclusivement réservée aux vins hongrois.
La mise en bouche est un vin local. Nous sommes les seuls sur terre, en ce vendredi soir de légende, à pouvoir boire un vin rouge à base de 90% régent et 10% muscat d'Hambourg né des Coteaux barvautois ; c'est un 2018 issu des vignes de Pierre lui-même!
La robe est très foncée, les reflets violacés. Le vin colore fortement le verre.
Le nez est intéressant, interpellant; j'y trouve des notes de savagnin, de noisettes, voire de noix vertes.
En bouche, c'est ample, surtout très vif. Digne représentant de son "terroir"!


Quelques mots pour chaque vin de la dégustation thématique.

--- Deux vins rouges:

1- Saint Andrea Aldas Bikaver 2016 (Eger)
Très beau nez, en finesse et en élégance, sur les fruits rouges.
En bouche, une pointe végétale, une très belle acidité mais des amers assez prononcés.
Un vin très facile, que je trouve un peu fluet, en souplesse.

2- Tibor Gal Egri Bikaver Selection Titi 2016 (Eger)
Ici, la robe est très claire.
Derrière quelques notes d'élevage, un nez fruité, sur le cuberdon, les pétales de rose fanée.
En bouche, c'est fin, agréable et acidulé.
Un vin original, avec du caractère, qui rappelle un peu le pinot noir, et que je préfère au premier.
Très intéressant, c'est frais, digeste; beau vin pour 12€ et quelque.

--- 19 vins blancs:
3- Saint Andrea Örökke Cuvée Grand Superior 2016 (Eger)
Robe claire.
Très belle aromatique, nez mûr qui sauvignonne, sur l'exotique, ananas, poire, coing.
En bouche, belle tension, sur les agrumes (pamplemousse). Minéral et finale saline.
C'est plaisant, frais malgré le côté mûr, mais assez court.

4- Somloi Apatsagi Pince Furmint 2015 (Somlo)
La robe est d'un jaune doré, plus intense que le précédent.
Au tout premier nez, j'ai l'impression d'un peu d'hydrocarbures, type riesling; mais cela disparaît assez vite.
C'est fumé, avec un trait de végétal, de l'amande; aussi un côté fruits exotiques.
En bouche, c'est traçant, droit, plutôt ample, mûr et gras (par rapport au nez).
Finale sur de beaux amers et longueur plus que correcte pour celui-ci.

5- Tornai Juhfark Premium 2016 (Somlo)
Nez sur la pomme verte, puis les fruits exotiques, l'ananas.
En bouche, c'est gras, mûr, mais très tendu; de nouveau une belle finale sur de beaux amers (pamplemousse) et bonne longueur.

6- Sabar Kömagas Kéknyelu 2016 (Badacsony)
Des agrumes, c'est fumé, un peu tourbé même, robe très claire.
La bouche est bien cohérente avec le nez, sur le citron, une pointe de maturité malgré la belle acidité.

7- Royal Somlo Juhfark “J” 2011 (Somlo)
Robe jaune dorée.
Nez très parfumé, un rien "chimique" (médicaments); du végétal, des fleurs puis un côté exotique. Fumé aussi.
En bouche, c'est large, assez "gras" mais très court et un poil vert...

8- Szaszi Kabocas Olaszrizling 2015 (Badacsony)
Sur la pomme, les fruits secs, du silex, puis de l'exotisme, ananas, litchi.
C'est rond, gras, avec une pointe de douceur (effet de séquence sûrement aussi tant les précédents étaient tendus).
Très belle finale salivante et saline! Très beau vin

9- Fekete Juhfark Aranyhegy-dülö 2011 (Somlo)
Robe d'un jaune doré plus intense.
Le nez laisse percevoir des notes "oxydatives" , des agrumes et des fruits jaunes.
En bouche, c'est chaud, mûr, riche, avec un peu d'alcool.
C'est franchement minéral, avec des amers (écorce d'orange); intéressant mais dans un registre plus lourd et vraisemblablement plus lassant.

10- Fekete Furmint Aranyhegy-dülö 2013 (Somlo)
Egalement cette pointe oxydative, des amandes, des raisins secs. Beau nez.
C'est mûr, riche, ample, mais sans manquer d'une certaine fraîcheur malgré une petite pointe d'alcool en finale.
En tout cas beau vin pour 11€50!

11- Tornai Harslevelu Grofi Top Selection 2011 (Somlo)
Robe jaune intense.
Au nez, un peu de solvant, de résine, oxydatif et encore des traces de boisé.
Bouche: on retrouve ces notes de résine; c'est bien sec, très droit, plutôt ample.
L'aromatique fait un peu "Jura" je trouve; mais c'est vite fatigant de par l'alcool qui déséquilibre le tout.

12- Fekete Harslevelu Aranyhegy-dülö 2008 (Somlo)
Belle robe jaune doré, brillante.
Nez très mûr, élégant, fruits secs, amande et abricot.
En bouche, c'est très sec (par rapport au nez), un poil tannique, sur l'amande et un peu de fruits exotiques.
Beaucoup de caractère sur ce vin vrai, droit.

13- Huba Szeremley Kéknyelü 2009 (Badacsony)
Nez assez bizarre: fromage, céleri, pointe de volatile (?) sulfureux, coquille d’huîtres.
Bouche: vin de caractère, salin, une acidité qui "pique" un peu, tannique.
C'est très minéral (cailloux) mais il y a aussi des fruits mûrs.
La finale est très saline, sur de beaux amers de pamplemousse. Belle bouteille, surtout pour la bouche.

14- Hétszölö Nagyszölö Dry Furmint 2015 (Tokaj)
Nez: amandes, massepain, abricot, fruits exotiques.
La bouche est très fraîche, de belle acidité, fruitée et très salivante.
C'est tranchant, très pur, avec des notes de compote de pommes en fin de dégustation puis une finale citronnée.
Très belle longueur en plus pour ce très beau vin qui tourne dans les 18€!

15- Szepsy Birtok Furmint 2015 (Tokaj)
Nombreuses larmes.
Agrumes, fruits secs, abricot.
C'est bien mûr, rond, ample, avec toujours cette belle acidité, mais il y a ici, par rapport au précédent, une petite pointe de sucre perceptible en milieu de bouche. Ceci dit, superbe tension en finale sur les agrumes. Très beau vin aussi.

16- Szent Tamas Nyulaszo Tokaji 2015 (Tokaj) Harslevelu et Furmint
Ici, la robe est très claire.
Nez fumé, salin, un peu de poire, de coing.
La bouche est superbe, pure, très équilibrée entre la tension et la maturité, mais sans aucun alcool perceptible.
Du très beau travail et, qui plus est, très bonne longueur sur des agrumes très mûrs. (Moins de 20€!!)

17- Szent Tamas Percze Furmint 2015 (Tokaj)
Nez un peu fermé, fruits secs, de la poire, fumé discret.
En bouche, on sent que c'est plus puissant, costaud même, qu'il y a du potentiel; c'est équilibré mais cela ne se donne pas vraiment.

On attaque les liquoreux (4):

18- Bogdan Birtok Juhfark Elixir 2015 (Somlo)
Botrytis, massepain, sucre impalpable, abricot, miel, fruits exotiques, ananas, "paille" (en ballot...)
Très belle acidité malgré le taux de sucre qui peut par moment impacter la bouche.
C'est riche mais sans manquer de charme cependant.
Belle finale sur l'abricot sec et bonne longueur pour ce vin original.

19- Saint Stephen’s Crown Tokaji Aszu 5 Puttonyos 2013 (Tokaj)
Pâte de fruit, coing, abricot.
Bouche tout en subtilité, bien mûre mais équilibrée par une belle acidité.
Par rapport au précédent, cela se boit très facilement, il n'y a pas ce petit côté "pâteux " qui pouvait déranger quelque peu la dégustation.

20- Szepsy Tokaji Szamorodni 2012 (Tokaj)
Robe plus intense ici, d'un jaune doré net.
Nez sur l'abricot, l'ananas, les épices.
Il y a plus de sucre que le St Stephen's, mais si c'est riche, c'est aussi très fin, élégant.
Très belle longueur, principalement sur l'abricot.

21- Hétszölö Tokaji Aszu 6 Puttonyos 2008 (Tokaj)
Abricot, raisins secs et miel .
Il y a plus de fraîcheur que dans le 20. Acidité superlative, c'est droit; le boisé est encore un peu perceptible.
Très longue finale sur l'abricot sec et l'orange confite. Magnifique vin plein d'avenir.

Merci encore à Pierre pour la préparation de cette belle dégustation.
Cette série de "terroirs volcaniques" nous ouvre évidemment des horizons inconnus mais passionnants.
Désolé si les commentaires sont parfois succincts et répétitifs mais c'était une série de beaux vins en général, mais difficile à raconter en ce qui me concerne.

jlj

La mise en bouche est un vin local. Nous sommes les seuls sur terre, en ce vendredi soir de légende, à pouvoir boire un vin rouge à base de 90% régent et 10% muscat d'Hambourg né des Coteaux barvautois ; c'est un 2018 issu des vignes de Pierre lui-même!

Il a décidément tous les talents, cet homme là !
Quand je vous dis qu'on va finir par la monter, cette thématique "Le vin des LPViens"...

Plus sérieusement, un énorme merci à Pierre pour le travail de fond qu'il opère depuis des années sur LPV avec une grande discrétion mais aussi opiniâtreté et qui ouvrent des horizons de découvertes aux lecteurs passionnés !

effectivement c'est un travail remarquable, qui permet de découvrir des coins
qui me sont totalement inconnus. Bravo et merci !

Léo

Oliv,
Attends de le goûter avant de t'emballer...
Pierre

Je viens de goûter un mythe LPVien absolu, de ces bouteilles qu'on ne croise qu'un fois dans son existence.
Le CR arrive mais il va me falloir encore un peu de temps pour me remettre de ce choc gustatif.

Donc effectivement, la barre est haute et la pression forte.
Mais je note que Jean Luc a survécu.
J'attends de mon côté avec inquiétude des nouvelles de mes amis Gildas, Benoit et FredHamster (je mets pas l'Homme et demi dans le lot, il vient d'une autre planète, cet homme là...).

Bon, en attendant, maintenant j'ai envie de furmint, moi...

merci pour ce reportage passionnant.
Ces vins sont ils disponibles en France?

Bonne soirée

Benjamin

Je me joins au concert de louanges pour remercier Pierre pour tous ses beaux articles et reportages qui procurent beaucoup de plaisir à leur lecture.

Merci!

Luc

Je ne sais pas si c'est ces vins sont disponibles en France mais il y a toujours moyen de trouver son bonheur sur internet pour autant que le caviste soit établi dans un pays CEE.
Le plupart livrent partout en Europe

Pierre

Hello Pierre, merci pour ce reportage qui une fois de plus élargit le champs des possibles du TAVCO

Concernant le Szent Tamas Nyulaszo Tokaji 2015 c'est parfaitement sec ou demi-sec?

C'est sec si mes souvenirs sont bons, JB ...

jlj

il est évident que le caviste français qui référencera les meilleures cuvées d'Europe centrale fera un carton.
Le marché français est très difficile à pénétrer : c'est vrai qu'il n'est pas facile de faire les sélections et d'un millésime à l'autre, les bons ne sont pas toujours les mêmes.
Mais c'est évident que le furmint a tout pour lui en ce moment : c'est le cépage avec le riesling qui correspond à ce que les amateurs demandent en termes de qualité.
Il est également très intéressant de s'intéresser au harselvelu qui est vraiment très intéressant, mais là aussi il faut fouiner en fonction du millésime mais ce que fait par exemple Gizella avec ce cépage en sec à Tokaj est vraiment excellent.