La bouteille commune : Clos Veličane - Plešivica 2018
La cuvée Plešivica 2018, par Jérôme Pérez
Assemblage à parité de riesling et de pinot gris, ce qui représente exactement l’encépagement du Cos Veličane.
Plešivica est le nom de cette colline dont le versant exposé au sud constitue tout le domaine. On pourraît traduire ce mot par « mont chauve », ou « mont rachat » ou « mont rachet ». Il y a de nombreux noms de lieux de vin construits sur ce concept de mont pelé, sans doute parce que ce genre de lieu est propice à la culture de la vigne et surtout au vin que ces vignes produisent. Il s’agit souvent de collines qui furent déboisées pour y planter de la vigne.
Le terroir est assez unique par son exposition : il n’y a que deux ou trois vignes dans la zone de Jeruzalem qui aient cette exacte exposition plein Sud : la plupart des reliefs ont des lignes de crête Nord Sud ce qui implique des orientations plus Est et Ouest, même si les ondulations des collines très changeantes donnent plus de complexité que ne laissent imaginer ces quelques mots forcément réducteurs.
De par cette exposition et sa pente forte, c’est le lieu le plus chaud du secteur, là où la neige fond et laisse apparaître le sol le plus rapidement. C’est aussi un lieu situé parmi les plus hauts du parc régional puisque le sommet culmine à 330 mètres, sorte de point relais entre les deux villages de Jeruzalem (348m) et Svetinje (335m), dont les clochers dominent le vignoble. Comme dans toute la zone de Jeruzalem, le sol est argilo-sableux avec des proportions plus ou moins importantes de sable augmentant à mesure que l’on s’élève : le haut du clos est de sable quasi pur.
Ce millésime 2018 est le premier pour lequel j’ai été réellement aux commandes : pour le 2017, c’est Samo Kupljen qui avait géré l’ensemble du travail sur le domaine que je venais d’acquérir.
2018 est un millésime extrême :
La taille s’est déroulée par un froid glacial sous la neige. Le printemps fut marqué par un peu de gel tardif, beaucoup d’eau et des orages de grêle : pas mal de perte donc et une année difficile face au mildiou comme partout en Europe. L’été fut très chaud et les vendanges se sont déroulées fin septembre sous des températures caniculaires. Le baptême du feu, à l’opposé de 2019 qui représente un millésime quasi idéal.
L’idée de cet assemblage fut assez fortuite : nous avions une cuve et demi de riesling et une cuve et demi de pinot gris. L’idée de réunir les deux demi-cuves fut d’abord dictée par une crainte de l’oxydation sur des contenants à moitié plein, malgré les chapeaux flottants. Puis finalement, l’idée de la complémentarité et celle d’avoir un reflet quasi exact du millésime et du lieu me séduisirent totalement : je ne regrette pas ce choix car c’est dans ce millésime, le vin qui me semble le plus attachant et le plus fort en caractère pour le moment. (Le riesling va avoir besoin de beaucoup de temps)
A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas si pour 2019, nous rééditerons cet assemblage. Pour le moment les vins en cuves sont séparés. Contrairement à 2018, c’est à la mise que nous déciderons.
Luc Javaux
A l’ouverture, température de cave :
Robe jaune pâle, brillante. Nez floral, fleurs blanches, chèvrefeuille, pomme, fruits secs, raisin de Corinthe. Bouche tranchante en attaque, c’est totalement sec, le gras arrive en milieu de bouche pour équilibrer l’ensemble, finale à nouveau plus fraîche, de belle longueur, avec une fine amertume sur les écorces d’agrumes et une petite sensation saline. J’aime !
Quelques heures plus tard, à la température du frigo :
Le nez a beaucoup perdu de son côté floral pour s’orienter davantage vers la pomme, les agrumes et le raisin de Corinthe. En bouche, c’est l’acidité qui est cette fois dominante, le gras se faisant plus discret. Trop froid, ça ne lui convient guère… Mais dès que ça remonte un peu en température, l’équilibre est retrouvé et la finale se fait plus éclatante et plus longue. J’aime, encore !
Le lendemain, sorti du frigo et remonté à bonne température :
Le côté floral est à nouveau à l’avant-plan, la pomme a quasiment disparu de la circulation, on retrouve le côté raisin sec, des notes minérales, tout cela est bien agréable. En bouche, tout semble parfaitement à place, fraîcheur et gras ne donnant plus de sensations juxtaposées, mais on se retrouve dans une forme de fondu enchainé du plus bel effet. Très belle longueur sur une salinité un peu plus marquée que la veille, tandis que l’amertume se fait plus discrète. J’aime, définitivement !
Jo14
Un grand merci à toi Jérôme pour m'avoir permis d'apprécier ta production. Toujours enrichissant de comparer les différents ressentis.
Je tiens à préciser en préambule que cette bouteille a été dégusté pour elle-même à l'apéritif avec ma compagne dans des verres Bormioli Riesling/Tocaï. En goûtant le vin quelques heures avant, j'ai noté une forte réduction. J'ai donc décidé, en accord d'ailleurs avec les conseils de Jérôme, de carafer la bouteille puis laissée à température de cave. La bouteille a été dégusté sur 48h, le restant fut bu à table le lendemain sur un rôti de porc au miel et à la moutarde.
Très belle robe jaune paille avec des teintes saumonées. A l'aveugle, on pourrait se méprendre avec un pinot gris. Le vin est clair et limpide. Aucun défaut. Ça donne envie !
Au nez c'est assez complexe. Je relève une pointe miellée (plus de la cire d'abeille à vrai dire), des fruits jauneS (l'abricot principalement mais aussi la mirabelle), des plantes aromatiques... C'est changeant au fur et à mesure de la dégustation, à mesure que le vin se réchauffe. C'est appétant et on a envie et envie d'y replonger le nez. Cela n'a plus rien à voir par rapport à l'ouverture. Le nez est cette fois-ci complètement ouvert.
En bouche, c'est étonnant. On s'attend en effet à déguster un vin avec des sucres résiduels et cela se goûte sec. C'est gourmand. L'attaque est douce et large. Grosse matière. Le fruit est bien mûr. Cela tapisse large. Vient ensuite une forte acidité qui étire le vin et qui vient titiller les muqueuses jusqu'à de beaux amers. Belle finale saline assez persistante.
Nous avons fortement apprécié la cuvée. Ce qui a plu, et notamment à ma compagne, c'est la gamme aromatique complexe et assez riche de ce vin qui pourtant se goûte sec. Je trouve que le mélange des deux cépages est très abouti et apporte une réelle plus-value. C'est sincèrement un vin que j'achèterais avec grand plaisir. Belle trouvaille originale ! L'accord était presque parfait sur le plat le lendemain. A noter que les amers étaient moins prononcés à cette occasion.
B+++/TB
Enzo d'Aviolo
Ouvert sans épaulage 4h00 avant pour le déjeuner.
Nez fin et assez précis bien que peu expressif sur l’anisé, les fruits jaunes surtout (prune jaune, abricot).
La bouche possède un joli gras, une certaine fraicheur dans un beau volume global. C’est particulièrement gourmand et confortable, pas porté sur la tension mais sur un équilibre mûr et sans lourdeur avec une belle persistance finale assez juteuse, toujours sur la netteté plus que sur l’exubérance, ce qui n’est pas pour me déplaire. Rien à dire, c’est très bon, sans marqueur de riesling, surement plus pinot gris mais finalement avec une identité bien propre à ce vin.
Le soir, le nez est un peu plus intense, toujours bien mûr sur la pêche jaune, l’abricot et une note de fumé/craie mouillée.La bouche est similaire au déjeuner, très bien équilibrée, peut-être même plus énergique qu’à midi avec une belle persistance finale. Belle réussite.
A noter que lendemain soir, le fond de bouteille avait pris un peu d’évent sur des notes moins précises de pomme/miel, même si l’équilibre est resté sans défaut.
Très Bien.
Arboussas
Bue à l’aveugle.Robe dorée tirant sur le cuivré.
Nez de miel, d’agrumes confits, d’abricot intense, pâtisserie et touche mentholée.
L’attaque en bouche est franche et ample, bonne matière assez riche et mûre. Bon équilibre sur le volume, matière assez « grasse » sans sucrosité avec une acidité contenue et de bonne longueur. Élégant.
Bien +.
Yves Zermatten
Une fois, il y a longtemps, Marie-Thérèse Chappaz m’a dit : Yves, ne me dis pas ce que tu aimes dans mon vin, mais dis-moi ce que tu n’aimes pas. C’est cela qui m’intéresse". Je vais donc m’inspirer des conseils de cette grande dame et approcher le vin de mon ami Jérôme d’une façon plus critique que d’habitude.
En effet, d’ordinaire j’ai une approche positive et optimiste. J'essaie de voir ce qui me plaît plutôt que ce que j’aime moins. C’est peut-être une forme de complaisance mais je suis heureux comme ça
Je dois donc faire une révolution copernicienne dans mon esprit en approchant ce vin.
Nez assez peu sexy sur des notes de miel, de cire, de pomme blette, de colle. Ce n’est pas ce que je préfère. Je me demande s’il n’y a pas une pointe d’oxydation.
La bouche me plaît. J’aime son côté tonique, son caractère goûteux, sa vivacité enveloppée dans un fruit gourmand, avec de la glycérine et du gras.
Une acidité affirmée apporte de la fraîcheur et de la tonicité. Sans être très longue, la finale ne tombe pas; la minéralité et l’acidité, ainsi qu’une pointe d’amertume, vous stimulent agréablement les papilles.
Mon avis :Positif : le nerf, le fond, l’acidité, le fruit, le gras, le végétal-minéral. C’est vivant, tonique, on sent qu’il y a un terroir.
Difficile de retrouver des caractères variétaux du pinot gris. On a envie d’en reprendre.
Négatif : l’aromatique,les notes de miel et de pomme. Je suis probablement déformé par mon amour des rieslings allemands, mais j’aurais aimé plus de citron, d’agrumes, de floral, de « noblesse" dans l’expression aromatique. Difficile de retrouver le côté variétal du riesling, même si on retrouve son caractère Je n’y connais rien en vinif, mais j’ai l’impression (intuitive) qu’un meilleur contrôle des températures pourrait améliorer l’aromatique.
Au final, ça reste un très joli vin que l’on boit avec grand plaisir, d’autant qu’il est fait par un ami et que ce n’est pas tous les jours que je déguste le vin d’un ami. Pour un deuxième millésime, c’est déjà une belle réussite et je me réjouis de voir évoluer les vins de Jérôme dans les prochaines années.
Connaissant son énergie incroyable, son amour de la vigne et du vin, sa recherche incessante de la perfection sans aucune concession, je le vois bien devenir d’ici quelques années le Daguenau de la Slovénie.
EricH
La robe est jaune soutenu avec des reflets roses.
Le nez est d’abord sur des agrumes (le pamplemousse ?) et des notes de miel. Sur deux jours, ce nez va évoluer vers des fruits jaunes sans que les agrumes ne disparaissent vraiment avec toujours ces notes de miel.
La bouche est ample avec une sensation « enveloppée » qui assure une forte présence. Le fruité me rappelle la pêche. Il y a un côté plus « minéral » qui apparait en fin de bouche. Le vin a de la fraicheur et l’acidité est clairement perceptible. La finale s’étire sur des amers fins que j’apprécie beaucoup.
Comme dirait ma fille, la longueur est satisfaisante.
C’est un vin qui a de personnalité dans un style un peu atypique qui ne séduira peut-être pas tout le monde. Personnellement j’aime beaucoup ce vin et en particulier les petits amers en finale.
Gibus
Bouteille ouverte 4h avant le service puis carafée 1/4h avant.
Couleur: Jaune citron pâle.
Nez: Une effluve très intense à l'ouverture de la bouteille qui a disparu une fois le nez dans le verre. Les arômes sont présents mais pas intenses. Le coing vient en premier puis des arômes de fruit jaune, de mirabelle et des notes de fruits (prune) à l'alcool mais modérées. Un peu de miel et des épices viennent aussi. Je trouve également une pointe de végétal, de fleur un peu entêtante qui me fait penser à du chèvrefeuille. En fait, le lendemain, j'ai senti , dans mon jardin, une clématite "Clematis Sugar Sweet" qui avait exactement le même parfum un peu poivré.
Palais: Attaque sur la douceur mais avec une bonne tension liée à une acidité bien en place. On a une bonne structure grâce à du gras puis un léger amer en fin de bouche qui rehausse l'ensemble et lui confère un équilibre intéressant.
La longueur est moyenne. Les arômes dominants en bouche sont un ensemble de miel, liqueur de fruit, épices, clématite, qui me rappellent fortement (rien d'étonnant) ceux du pinot Gris du Clos Veličane. On peut noter que la fin de bouche devient plus soutenue au réchauffement.
Conclusion: C'est un vin que j'ai trouvé agréable, doté d'une complexité aromatique intéressante et bien équilibré. Ce n'est évidemment pas un monstre de puissance aussi bien en charpente qu'en arômes et en longueur, mais il procure beaucoup de plaisir aussi bien en dégustation qu'à table.
Nilgiri
La robe est d’un jaune pâle du plus bel effet dans son contenant transparent en verre blanc. Le nez est mutique à l’ouverture aussi j’aère le vin plus de 6 heures avant de remettre le nez dedans.
L’aération est bénéfique et le nez libère des senteurs florales, de rhubarbe ainsi qu’une note épicée type gingembre. A l’agitation des notes d’agrumes et de poire apparaissent.A ce stade impossible de distinguer le riesling ou le pinot gris et à l’aveugle je serais parti sur un sauvignon…
L’attaque en bouche est nette avec une acidité bien présente et prégnante jusqu’à la finale qui s’avère très sèche et presque tanique en sensation. Ca me rappelle certains sauvignons autrichiens avec cette finale presque austère dans les vins jeunes.
Un très bon vin, singulier, qui va se complexifier et qu’il sera intéressant de regoûter dans quelques mois et années.Pour une première la barre est placée haute !
TristanBP
Jérôme Pérez ayant indiqué que la bouteille nécessite une très longue ouverture, je l’ouvre le matin pour le soir-même. Je n’ai pas pu la carafer, il faisait trop chaud et je n’avais pas d’endroit où placer la carafe au frais. A l'ouverture de la bouteille, le nez est très exubérant, sur la pèche, le coing, le kumquat. Cela donne drôlement envie.
Le soir même, donc, je goûte une première fois le vin : le nez est proche de celui du matin. En bouche, l'acidité est mordante et le vin me découpe le palais, impossible pour moi de le boire. Mais la puissance du nez laisse entrevoir que le vin a juste besoin de se calmer pour se dévoiler.
Finalement, ce n'est pas un jour, deux jours mais bien cinq jours qu'il m'a fallu attendre pour que la bouteille s'ouvre réellement et que l'acidité soit tempérée.
A noter, que je l'ai bu 30mn après l'avoir sortie du réfrigérateur pour que la bouteille ne soit pas trop froide mais juste fraîche.
L'entrée de bouche est sur les fruits, assez fins, sur les mêmes arômes qu’au nez. Le vin gagne ensuite en volume, sur des fruits plus murs et plus corsés, d’où ressort le pomélo. La texture du vin est d'une grande fluidité. Le tout est dense et d’une bonne sapidité. C’est très agréable. La finale est longue, relevée d’une jolie amertume.
J'ai beaucoup aimé ce vin et j'aimerais vraiment le voir à maturité, probablement dans de très nombreuses années. Peut-être est-ce d'ailleurs une spécificité de la production locale. Je lirai avec grand intérêt les autres CR!
Bue avec un carrelet meunière. La combinaison était très réussie, le beurre se combinant bien avec le vin.
PtitPhilou
Bouteille ouverte quelques jours après sa réception.
Verre : Spiegelau Authentis n°2
Robe jaune dorée, brillante.-
Jour J : A l’ouverture, nez légèrement réduit, sur des notes de paille, végétales, de miel et note étonnante, plus lourde, alliacée, de tomate confite. Puis, au bout de quelques minutes, les fleurs, dont safran, se font plus présentes. Notes de silex frotté rappelant le soufre. Légère réduction..
La bouche apparaît riche, portée par une jolie acidité, presque huileuse, sèche en finale,minérale presque métallique. Finale florale.
24h après ouverture : les notes florales (tilleul, verveine) et mellifères se sont bien épanouies. La bouche s’est étirée, paraît moins riche, mais un peu plus marquée par une légère dureté (réduction persistante ?) en finale. Acidité marquée, mais changeante.Longueur moyenne.
48h après ouverture : le nez paraît plus fruité, sur la mirabelle et les fruits jaunes. Attaque en bouche toujours vive, acidulée, mais milieu de bouche assez gras, presque huileux. Étonnant mais plutôt agréable. Finale de longueur moyenne, florale et citronnée. Avec la montée en température, le vin s’arrondit, tout en gardant une acidité et une légère amertume salivantes, proche de celle du pamplemousse. A table, en accompagnement d’un steak de thon ou d’une bruschetta, j’ai apprécié ce vin qui dévoile de jolies notes anisées et d’herbes aromatiques qui apportent de la fraîcheur au vin et aux plats.
72h et plus après ouverture : le nez décroit en intensité mais gagne en aspect floral à nouveau, notamment on retrouve le tilleul. La bouche paraît plus unie et harmonieuse, l’acidité est présente mais fondue dans un ensemble de demi-corps. L’aspect gras/huileux en milieu de bouche a disparu et le vin finit sur une acidité citronnée, du minéral et des notes florales agréables. Longueur moyenne. Au final, un vin à aérer avant service, un peu de réduction mais rien de rédhibitoire. L’aération et la montée en température après sortie du réfrigérateur lui font du bien mais sans être indispensable au plaisir apporté par cette cuvée franche, qui apporte son lot de plaisir. Un vin bon compagnon à table.J’ai passé un bon moment à le déguster.
Merci Jérôme !
Krabb
Robe jaune dorée.
Le vin a été sorti de cave juste avant l'ouverture, c'est à dire qu'il arrive dans le verre froid et sans air.
Nez tout d'abord assez mutique.
L'attaque est franche, on sent un vin porté par une acidité un poil mordante, le vin déroule pour finir avec une légère amertume désaltérante.
La longueur est correcte. En l'état on peut se dire que c'est un peu restrictif comme style.
Par contre, avec quelques degrés de plus le vin change, le nez s'ouvre sur les fruits jaune, et la bouche gagne en équilibre, en rondeur et donc en plaisir. La finale se fait plus douce, et l'acidité est toujours présente mais vient équilibrer le vin au lieu de garder un côté mordant.
Bref, il ne faut pas boire ce vin trop frais car il est bien meilleur vers 13-14°.
Un bon vin.
Flolevben
Robe jaune paille. Nez au départ très discret. Agrumes, floral, fleur d’oranger.Beaucoup d’aération est nécessaire ainsi qu’une bonne montée en température. Ensuite le nez est plus expressif et plus harmonieux entre les deux cépages, alors que j’avais l’impression au départ qu’ils s’annulaient unpeu l’un et l’autre. Il y a un léger côté fumé, camphre, pomme tatin. Le riesling semble peut être légèrement dominé. Concernant la bouche, au départ la matière est assez mince,très simple, sans grande saveur. Ça se boit tout seul mais ça s’oublie aussi vite. Après 1h30 d’aération la bouche gagne en volume, c’est un poil plus complexe avec un peu plus de saveurs (agrumes, pomme tatin) et surtout une belle minéralité qui apporte une dimension terroir qui au départ était inexistante. Un peu plus de longueur également. Au final un vin très agréable. Mais c’est vrai qu’à l’ouverture sans aération et trop frais,ce vin parait assez quelconque. Avec l’aération c’est autre chose est ça en fait un joli vin au RQP assez favorable. BIEN ++(+)- 14.5/20 (seulement AB et 11.5/20 à l’ouverture)
Jean Loup Guerrin
La bouteille a été épaulée pendant une dizaine d’heures avant dégustation.
La robe présente un or bien soutenu, aux reflets nettement rose orangé.
Le nez étonne par sa puissance et développe une aromatique entêtante d’hydromel. Certes on arrive à déceler des notes florales tirant sur le géranium et quelques touches de cire et de fruits blancs comme la poire, mais c’est quand même très marqué par l’hydromel.
L’attaque en bouche se montre ronde et même séveuse, avec toujours la même aromatique prononcée, puis une belle vivacité prend le dessus pour lui donner du relief jusqu’à une finale dotée d’une salivation réjouissante.
Bien + et encore plus pour la belle structure, mais l’aromatique pas très plaisante à mon goût
m’empêche d’aller plus haut.
Bibi64
Ouverture à 8-9°C.
Robe jaune dorée à reflets roses.
Nez sur l’encaustique, l’hydromel et les fleurs séchées.
Attaque souple et fraiche. Belle matière, pleine mais pas imposante, avec une belle tension et une belle fraicheur. La retro est un peu sur la retenue et diffère un peu du bouquet : encaustique, litchi, pomme, et un peu de rose.
Finale longue, saline, sur des notes d’amandes séchées.
Ca se boit tout seul, c’est atypique (à la façon du chardonnay sud-africain Bouchard Finlayson 2016 gouté récemment). C’est le vin de la gamme du Clos Velicane que j’ai préféré, et de loin. Probablement le plus consensuel aussi. TB-.
NB : pas de changement notable au réchauffement. Fond de verre qui sent le miel.
A J+2, le vin est un peu plus rond en bouche, avec presque une sensation doucereuse, sur l’encaustique, le miel et la pêche. Mais ca reste bien tendu. Toujours un peu sur la retenue en retro.
LoneWD
Bouteille ouverte 45min avant dégustation.
Nez dans un premier temps très net sur le miel, la cire. Au fur et à mesure des notes de pêche, apparaissent et complexifient le tout. Ma chère et tendre perçoit plutôt un côté pomme verte prononcé. C'est agréable, changeant.La bouche possède un très bel équilibre, d'abord une acidité importante en début de bouche lance parfaitement le vin, puis des amers s'ajoutent, sans qu'ils soient caricaturaux. La finale rappelle le nez, toujours ce côté miellé sans pour autant tomber dans la lourdeur. Pas de sucres résiduels perçus. Après plusieurs heures le vin se tient toujours aussi bien.
Un profil qui, sur papier, ne m'attirait pas vraiment mais force est de constater que c'est bien fait et que l'on se ressert facilement.
Bien +
Hyllos
Ainsi donc, nous voici autour de la bouteille du mois, qui a mis un certain temps à me parvenir… quasiment un mois, en fait ! Pour faire avancer un peu le schmilblick, j’ai dégusté ce vin en compagnie de 6 Finlandais, pas spécialistes mais intéressés par le vin. Comme je ne voulais pas leur imposer de compte rendu, j’ai préparé un questionnaire qui leur a permis de donner rapidement leur opinion sur le vin. Les questions étaient les suivantes. Je vous les donne pour référence. Certaines se recoupent, c’est fait exprès, afin d’essayer d’affiner la compréhension (ou l’incompréhension : exemple, certains ne visualisaient pas ce que peut être la complexité et ont plutôt jugé le plaisir). Peu importe, ça ne vise pas à la science. Et je ne pourrai pas tout débriefer ici… mais c’est vraiment révélateur… et accessoirement confirme parfaitement mes analyses a priori.
Le vin :
Son nez vous semble-t-il intense ?
Son nez vous semble-t-il complexe ?
Sa bouche vous semble-t-elle intense ?
Sa bouche vous semble-t-elle complexe.
Je pense que la qualité de ce vin est…
Ce vin se classe comment par rapport aux 5 derniers que j’ai bu.
J’aime ce vin.
La bouteille, donnez votre appréciation sur ces affirmations :
Le design de l’étiquette me semble moderne
Le design de l’étiquette est beau
Le design de la bouteille rempli mes attentes
Je comprends quel style de vin c’est
La bouteille est remarquable, pas invisible.
Elle inspire la qualité
Elle inspire l’exclusivité
Elle fait « cheap »
J’achèterais une bouteille de ce genre
J’ai une bonne première impression
La Slovénie
J’ai un expérience des vins Slovènes … (nulle---excellente)
J’ai une bonne image des vins Slovènes
J’ai entendu parler de la zone de production (Jeruzalem)
Je suis plus curieux de connaître les vins Slovènes maintenant.
Le prix
Combien je payerais ce vin ?
Commentaires libres pour finir.
Mais commençons par mes notes personnelles, qui sont extrêmement enthousiastes.
Clos Veličane, Plešivica 2018
Ouvert à 9h, goûté puis tenu à 12°C jusque dégustation 16h00. Verres Schott Zwiesel Fine Beaujolais et Sophienwald Bordeaux (universal).
Alors d’abord… pas grand chose à voir avec la dégustation de l’échantillon de l’an dernier, sinon qu’il lui faut du temps pour s’ouvrir et qu’identifier les cépages est une sacrée gageure.
A l’ouverture, le vin est relativement muet. Je n’ai pas grand chose à en dire à ce stade. Clairement pas une bouteille à ouvrir « au débotté »
.
C’est une autre affaire en fin d’après-midi.
Le nez se livre sur une grande intensité et une grande complexité. Je retrouve tout d’abord des traits exotiques. Je pense à l’ananas, la passion. Puis on enchaîne sur des notes plus champignon frais. Ce nez va pas mal évoluer avec la montée en température avec des accents presque pâte d’amande et des épices douces, qui viennent souligner la trame fruits exotiques. En arrière plan, on retrouve aussi la cire et le miel, mais très léger, cette odeur vague et lourde à la fois de fond de pot de miel. C’est une premier pas très impressionnant… et très déroutant car ce vin ne me rappelle pas grand chose que je connaisse déjà. Et c’est vraiment super.
La bouche est une vraie partition. D’abord en terme d’équilibre, c’est impeccable avec cette fraîcheur (que j’attribue au riesling) et cette amertume, cette matière, qui me semble beaucoup plus liée au terroir. On attaque donc sur les agrumes, notamment le pomelos, il me semble et on part assez vite dans un registre d’herbes fauchées qui se muent petit à petit en herbes aromatiques pour finalement s’envoler et revenir à l’orange et s’épanouir sur une finale que je dirais pralinée, épices et à nouveau des fruits, un peu exotiques et puis secs. La persistance est interminable et mâchue. Vraiment on goûte une très forte densité du vin en finale. Tout le long de la dégustation, sauf l’attaque très nette sur l’acide, le palais est habité d’une amertume construite et solide, qui soutient l’ensemble merveilleusement. Pour au final livrer un vin splendide…
Cependant, il y a quand même quelque chose qui m’a frappé dès le milieu du palais. On dit parfois que certains vins sont « à ne pas mettre dans toutes les bouches » et souvent, je trouve que c’est une excuse facile pour des choses qui sont en réalité, réellement mal foutues, austères… fermées. Mais là, c’est bien une des rares fois où je me suis dis : « putain ce que c’est bon… personne ne va aimer ça ! » J’exagère, mais je veux dire que ce type de bouche, ça n’est vraiment pas fait pour tout le monde, il faut vraiment avoir une certaine expérience et attention pour comprendre ce jus. Et la seconde chose que je me suis dite, c’est qu’il fallait impérativement un plat pour pouvoir l’apprécier.
Donc un vin que j’ai jugé réellement exceptionnel mais également réellement compliqué. Personnellement, j’ai adoré. Je note 90 en marge… c’est dire si je suis convaincu (je rappelle à besoin que mon barème personnel commence à être vraiment bon à partir de 80).
Vient ensuite mon petit questionnaire.
Il n’est qu’indicatif vu que nous n’étions que 7 et il faut aussi prendre en compte que les Finlandais sont généralement mesurée. Quels points intéressants peut-on tirer ?
D’abord, sur le vin. Je regroupe les deux items car la notion complexité au nez n’a clairement pas été comprise (je n’avais pas assez de temps pour l’expliquer et je pense que finalement le terme est mal choisi… trop abstrait) et je dirais par ailleurs que ça illustre bien mon ressenti par rapport à la dimension compliquée du vin... La notion d’intensité et donc d’expressivité a bien été comprise en revanche. A une exception près, tout le monde a jugé le vin très/extrêmement expressif au nez, c’est cohérent avec le vin et avec que j’ai entendu autour de la table. La bouche est tout autant jugée très expressive. Plus encore. Et pour le coup, la complexité est reconnue comme très élevée (8/10) pour presque tous. La qualité du vin est également, globalement jugé excellente par la majorité (2 le placent sous le 5/10). Dans la foulée, 4/7 ont aimé énormément le vin, 3 pas du tout.
Ca correspond exactement à ce que j’attendais : un vin qui divise sur un public néophyte. A noter qu’une personne a vraiment beaucoup aimé, avec comme commentaire supplémentaire « very interesting, not typical whitewine what we have in Finland » : je pense qu’on a identifié la cible du produit
. Cette personne était certainement la plus intéressée et expérimentée. Elle a aussi estimé à l’aveugle que le vin devait coûter entre 15 et 20€ (je pense aussi que ce vin devrait sortir dans ces eaux, ce qui rendrait aussi le positionnement plus clair, ainsi que le reste de la gamme).
Beaucoup de réponses ne permettent pas d’expliquer grand choses sinon confirmer que le vin divise. Et c’est logique vu la typologie en bouche.
En revanche, sur la Slovénie. Oui, il y a des choses à dire. Le pays est inconnu des gens (il y a des vins slovènes en Finlande, mais c’est moins hype que l’Autriche). Surprise, par contre, l’image du pays n’est pas particulièrement bonne, grosse tendance vers le 1/5 concernant l’image qualité de la région… ! Jeruzalem est inconnu (on s’y attendait), mais presque tous on envie de connaître mieux la Slovénie après la dégustation (ouf !).
Enfin, il y a le feedback sur la bouteille en elle-même, qui apporte pour le coup quelques points intéressants. D’abord sur le côté moderne (un peu une question test), naturellement on est clairement tourné vers le négatif. Je pense en effet qu’on est sur un design ultra traditionnel, donc ça prouve qu’ils font attention
. Sur le côté esthétique, personne n’est vraiment convaincu.
Globalement l’impression est que, d’une part c’est illisible, ce sur quoi je ne peux leur donner tort car l’impression doré rend quasiment invisible le nom du domaine et d’autre part, que le papier et la disposition font très cheap.
De même s’ils sont encore réservés sur l’aspect esthétique, en revanche, c’est la quasi unanimité pour dire que le design ne les satisfait pas et renvoie un message difficile à comprendre. Ils n’identifient pas facilement le style du vin. La bouteille, il est clair, n’est pas faite pour être vendue en linéaire : je la verrai mal sur une étagère à Alko
. Dans la foulée, ils notent qu’elle n’inspire pas particulièrement la qualité, d’aucuns disent que ça le fait penser à un vin qu’on aurait fait dans un garage, avec des potes. Idem, je ne peux pas leur donner tort et l’étiquette enroulée sur le col de la bouteille me fait penser aux vieilles bouteilles de réactifs de mon père au laboratoire. Du coup, il n’est pas étonnant qu’on confirme l’aspect « looks cheap » dans la question suivante.
Chose intéressante, une personne a répondu que cette bouteille avait un look cheap mais inspirait la qualité et l’exclusivité. Je pense que ça illustre très bien ce que je ressens à la dégustation du vin, un vin fait pour les amateurs déjà bien éclairés, qui connaissent les codes de l’étiquette. Et en un sens, si c’est la cible alors c’est finement visé. Le problème c’est que beaucoup de personnes qui n’ont pas détesté le vin ont quand même été influencé négativement par la bouteille… ce qui ne manque pas de me faire sourire à chaque fois !
Pour les deux dernières questions, logiquement les avis sont plutôt neutres sur l’influence à l’achat du packaging (une réponse dans chaque catégories et deux au milieu), aucun ne saute sur la bouteille à cause du look. L’impression visuelle générale est plutôt mauvaise, ce qui me semble cohérent par rapport aux réponses.
A la fin de la dégustation, l’évaluation tarifaire est aussi compliquée. Bon, il faut reconnaître que c’est une tâche difficile mais je pense que c’est largement provoqué par l’aspect extérieur de la bouteille. Une remarque intéressante m’a été faite sur le fait que les finlandais aimaient avoir plus d’informations sur la contre étiquette (et du coup son absence là où elle aurait dû être ne contribue pas à leur inspirer confiance).
Naturellement, toutes ces remarques sont à prendre en considération dans le contexte. La Finlande est un pays vierge, qui ne produit pas de vin, très éduqué et autonome, où le vin est distribué au monopole (et en restauration). Je pense que d’un point de vue commercial, le vin aurait totalement sa place sur la carte de certains restaurants.
Toutefois, je suis assez en phase sur l’apparence de la bouteille. Le papier et l’impression sont quand même vraiment difficiles. Du coup, ça dessert le vin au service. A moins, naturellement de cacher la bouteille. Vous me direz, évidemment, que la clientèle, ciblée en fonction du produit, ne devrait pas a priori être réfractaire. Toutefois, j’ai remarqué qu’en discutant avec les gens, je pensais que presque tous n’aimaient pas le vin. Or, ce n’est pas le cas, Au moins la moitié l’ont apprécié. Mais ce qui les a perturbé est l’apparence de la bouteille.
Je veux dire, certes, on fait du vin pour le vin. Mais autour de nos tables, la majorité n’a pas conscience de l’influence de l’apparence (et à mon sens, en être conscient permet déjà de s’en libérer en partie), du coup, ils passent un peu à côté du vin pour des élément extérieurs… c’est un peu dommage.
Par ailleurs si l’objectif à terme, selon les volumes produits, est de passer à une production plus substantielle, donc des canaux de distribution plus diversifiés, je retiens de cette très succincte enquête, qui confirme ce que j’anticipais, qu’il sera judicieux de repenser le packaging. A mon avis simplement avec une papier plus qualitatif et une impression dorée qui ressorte mieux (après tout, ce qui compte c’est le nom du domaine, plus que celui du vin ). Sans doute avec la possibilité d’avoir une contre-étiquette classique pour les marchés nordiques au moins (et pour moi aussi, parce que le bazar collé sur le col… hum…
Un grand merci à Jérôme pour sa générosité à tous les LPViens qui ont joué le jeu à fond de cette nouvelle bouteille commune !
Amitiés
Oliv