Ca fait des mois que j'aurais dû poster un CR de ce magnifique événement mais je n'en ai pas eu le temps ni le courage. 4 jours de folie auxquels j'ai eu la chance d'assister comme VIP... non, je vous rassure, juste professionnel invité. Le salon déjà exceptionnel par son contenu en devient incontournable. En fait, je résumerais la stratégie de l'AWMB ou ÖWM comme monter un événement de tel sorte qu'il ne vous coûte rien d'y assister (en pro). Donc pas d'excuse pour ne pas y aller. Si vous êtes importateur, je crois qu'ils prennent même en charge le transport et l'hébergement... un truc de fou, comme qui dirait.

Côté organisation, c'est bluffant. Et ça donne vraiment envie de vendre leurs vins : salle de presse avec évidemment café à volonté (intérêt majeur en fin de salon/journée), espace privatifs, wifi dans tout le salon, ordinateurs en accès libre dans la salle de presse, accès gratuit à toute la documentation de référence (publication de l'OWM mais aussi guides ! comme si dans un salon français, on vous offrait RVF, Bettane et Desseauve, Guide Hachette et Michelin, Gault et Millaut... etc...). Des dizaines de conférences sont prévues... Le midi, magnifique buffet offert, avec une sélection de vins pas inintéressants et chaque soir, un dîner-dégustation (officiel ou officieux) pour permettre de goûter les vins dans un autre contexte et de développer les rencontres : excellente idée... En somme, c'est tout ce dont on peut rêver concernant un salon vineux, absolument parfait. Je ne vous cacherai pas que mon séjour sur place de 4 jours m'a coûté environ 10€, soit le prix des tickets de métro + les billets d'avion. Autant dire 0 si j'étais venus avec une carte d'importateur.

Et là, première remarque... comme on nous donne la liste de tous les invités, on sait qui est présent sur le salon. J'ai trouvé une personne originaire de France (un Allemand vivant dans le Roussillon). Ahh, les Français et l'ouverture sur le monde

Mais si vous n'êtes pas pro... qu'est-ce qui en fait un événement quand même incontournable ? Tout d'abord les conférences-dégustation (masterclass) qui sont ouvertes pour certaines au public. Et surtout, la présence de la quasi totalité des vignerons autrichiens. Si vous y allez, vous pouvez absolument tout goûter. De surcroît, il y a toujours quelques invités. Cette année, un panel assez intéressant, voire suffisant pour juste venir pour ça : Ornellaia, Frescobaldi, Allegrini... etc... d'Italie. Van Volxem, Markus Molitor, Sankt Urban hof (de mémoire) pour l'Allemagne. Une sélection de vins étrangers par Wein&Co (Clos Mogador, Luigi Eninaudi Barolo 2009, Tignanello, Ygay... ce genre de chose, sur une grosse trentaine de vins...) et puis les invités français (pays à l'honneur) comme Millésima qui proposait à la dégustation les... 2009 !!! Et oui, pour goûter les 2009, il faut aller en Autriche sur le stand d'un négociant, parce que sur le Grand Tasting, vous pourrez vous brosser. Donc une sélection impressionnante qui vaut vraiment le coup d'y faire un tour, au moins une fois.

Inconvénient ? Le prix du ticket, assez élevé, pour des journées plutôt courtes (le matin est réservé aux pros), mais après tout, ça permet de visiter le matin (on ne va pas à Vienne que pour ça) et goûter l'après-midi (on ne peut pas dire que ce soit incirculable, même en fin de journée).

Voilà pour la vue générale. Prochain post, des impressions (générales) sur les vins.

Disclaimer : ces informations sont générales, elles sont à prendre comme telles, avec leurs avantages (synthèse) et leurs limites (simplification)

Je ne vais pas pouvoir vous faire un CR détaillé. Pour l'ordre d'idée, j'ai goûté environ 500 vins différents, dont un tiers environ en dehors du salon et certains plusieurs fois. La qualité moyenne est très élevées. Pour un palais français quelques éléments sont à prendre en compte.

- Certains cépages peu connus offrent des équilibres très différents de nos habitudes : le Grüner Veltliner particulièrement, qui présente une amertume importante.

- Les vins ne sont jamais tanniques. Les cépages et la vinification ne mettent pas en avant ces textures, les vins sont toujours soyeux.

- Les élevages commencent juste à être vraiment maîtrisés. Entre 2000 et 2010, de gros progrès ont été faits en terme de finesse et de précision. Il existe quand même une tendance à sur boiser les grandes cuvées, un peu à l'Italienne.

- Les vins sont relativement chers... la faute à l'inflation et au pouvoir d'achat assez élevé des Autrichiens (et pourtant les vins sont taxés à 12% seulement et sans droits d'accises).

Ceci posé, je vais vous brosser un rapide tableau des millésimes. Si vous voulez des rapports précis, ils sont sur le site de l'OMW, mais vous remarquerez que tout est policé et présenté uniquement positivement.

Les millésimes proposés cette année (hors bouteilles à maturité) étaient 2012-2013 en blanc et 2009-2011-2012 en rouge. Peu de 2010, qui étant plutôt médiocre, a été écoulée rapidement et n'est pas mise en avant sur ce genre d'événement (sauf si c'est le millésime de l'année).

D'abord en blanc

2013 n'a pas été facile et donc contrasté. Globalement la qualité est meilleure à l'Est. En Wachau, il y a eu de fortes inondations et le raisin a mûri dans des conditions extrêmement humide et chaude... je qualifierais la majorité des vins que que j'ai goûté dans cette région de ratés. En tout cas, ils sont faibles. L'aromatique est morte, les matières sont désagréables. Un seul domaine sur les 15 que j'ai goûté s'en sort vraiment, c'est Prager (un maniaque du tri), Hirtzberger est correct sur Honivogl par exemple. Mais franchement on attend beaucoup plus de cette région (et de vins sortant autour de 30-40€). Le Kremstal sort au contraire un millésime d'anthologie avec des vins à la fois frais et mûr. A mon avis, ils vont donner des bombes dans quelques années. Le reste de l'Autriche se trouve dans une catégorie moyen +. Pas au niveau de 2012 pour les blanc en Burgenland (que j'ai souvent trouvé exceptionnels) mais un peu mieux pour le Kamptal ou le Weinviertel car moins mûr. C'est bien en Steiermark. Moralité, sur 2013, vous pouvez encaver Kremstal, vous devriez éviter Wachau et vous pouvez tranquillement goûter ce qui s'est fait ailleurs.

2012 est une année très chaude à l'Ouest, plus équilibrée à l'Est. On note des blocages de maturités et des vins particulièrement fermés (Wachau, Kamptal, Wagram) que j'ai beaucoup de mal à juger. Je pense que ça finira par s'ouvrir mais ça n'est certainement pas des vins à boire en jeunesse. J'ai rarement goûté des vins aussi muets ! En Kremstal, c'est plutôt très réussi (encore !!), d'ailleurs, le Kremstal est une région très sous estimée (et de très bon RQP). Les vins sont très mûrs, avec souvent un peu de sucre résiduel. A garder et à servir sur des plats plutôt de viande. En Burgenland, c'est un des plus beaux millésime de blanc que j'ai goûté. Je garde un souvenir ému des simples Sauvignon Blanc 2012 de Umathum, pourtant pas un spécialiste du blanc. J'ai peu goûté du Steiermark... donc je garderai le silence. Blanc 2012 mes achats seraient Burgenland et peut-être un peu de Kremstal.

Pour info 2011 en blanc est un beau millésime froid, de garde à l'ouest. C'est largement affreux dans le Burgenland (pour ne pas dire raté) avec des vins vraiment mal fichus et pourris). 2010 est un millésime correct en blanc, sans réussite mais sans faillites. 2009 est très mûr mais de bon niveau, avec une réserve sur les Wachau (encore), que j'ai presque systématiquement détesté (énorme amertume et botrytis pas net), ça semble cependant s'arranger... mais il faudrait que je regoûte. 2008 et 2007 sont très bien, des millésimes que j'ai toujours bien goûté en Wachau par exemple. 2006 est la grande référence, une année fantastique !

En rouge (concerne principalement le Burgenland (et la région juste au nord, Carnuntum) qui produit l'essentiel du rouge. On trouve quelques rares belles bouteilles en Kremstal et à Wien... mais je n'en parle pas particulièrement). C'est donc un tableau beaucoup plus simple à brosser.

2013 n'est pas encore vraiment accessible. J'en ai goûté un ou deux. Plus facile, moins structuré que les exceptionnelles années précédentes. Sans doute à boire vite.

2012 Très bien. Plus souple, plus fruit que 2011. Potentiel inférieur, moins génial. A boire sous 5 ans, je dirais. Idem, il y en avait peu de présenté (relativement).

2011 Exceptionnel. Magnifique millésime, les vins sont d'une puissance et d'une justesse superlative. J'ai goûté plusieurs vins d'exception sur ce millésime, dont les Kollwentz et particulièrement son Pinot Noir.

2010 est un millésime très faible. Il y a quelques excellentes surprise comme le Pinot Noir Dürr de Kollwentz (qui n'a rien produit par ailleurs dans ses crus) et le Perwolff de Krutzler.

2009 est encore un millésime d'exception.

2008 est correct avec quelques faiblesses par-ci par-là. Très axé fruit, les vins ne sont pas destinés à la garde (en général)

2007 est un très bon millésime mais très austères. Ils commencent tout juste à s'ouvrir.

2006 est une très grande année niveau proche de 2009-2011.

2005 est moyen

2004 est très grand.

Prochain post, des notes de dégustation rapides, regroupées par région. Et la carte, ici :

On commence les notes de dégustation par la région phare d'Autriche : la Wachau. 1350ha.

La Wachau, c'est un peu la Bourgogne de l'Autriche : une histoire similaire (développée par les romains, mis en valeur par le clergé), une précision de définition du terroir à la bourguignonne, des vinifications monocépages sur deux cépages principaux (Riesling et Grüner Veltliner) et enfin... des prix de vente beaucoup plus élevés qu'ailleurs. J'ajouterais aussi de manière taquine, qu'on trouve une tendance similaire à réussir un millésime sur trois, tout en prétendant que c'est quand même génial quand c'est mauvais Par contre, un aspect vraiment positif, c'est de voir sur les grands terroirs qui supportent les deux cépages, comment le terroir s'impose vraiment avant et malgré l'identité des raisins. Je pense à l'Achleiten par exemple.

2013, donc, c'est moche et même très moche. Les Federspiel sont affreux. Le salut ne se trouve que dans certaines cuvées d'exception, qui ont un niveau correct. La faute à des conditions climatiques très mauvaises et surtout la faute aux inondations (qui ont gorgé les sols d'eau et ont entraîné une forte humidité dans le vignoble pendant toute la période de maturation des raisins).

J'ai goûté une quinzaine de domaines, dont toutes les références mais pas toujours l'intégralité de la gamme : Knoll, Hirtzberger, FX Pichler, Rudi Pichler... Je ne retiens qu'un seul et unique domaine. Prager sort une gamme irréprochable du Federspiel au Smaragd. Achat les yeux fermés. Les échecs les plus frappants sont Rudi Pichler (littéralement imbuvable) ou Jamek (goûté uniquement 2 vins). En synthèse, vu le prix de sortie des flacons, il vaut mieux ne même pas se poser la question (sauf à être allocataire). Pas de salut en dehors de Prager.

A noter que j'ai partagé ce constat avec plusieurs autres dégustateurs. Le niveau était tellement faible que je voulais quitter le salon à la fin des Wachau... heureusement qu'il y avait le Kremstal à côté !

Autant on peut dire que la Wachau s'est raté dans les grandes lignes, autant 2013 en Kremstal c'est magnifique.

Le Kremstal, c'est un peu le parent pauvre de la grande région viticole à l'ouest de Vienne. Coincé entre la renommée Wachau et le un peu moins renommée Kamptal, on l'oublie souvent. Sauf que... sauf que depuis que je goûte des vins autrichiens, je n'ai jamais été déçu par cette région. La région compte 2250ha de vigne.

Cette année sur 2013, on a des vins exceptionnels et toujours d'un excellent RQP. Je retiens particulièrement trois domaines :

Proidl dont la collection de 2013, beaucoup à peine mis en bouteille est d'un niveau très élevé. Des vins à attendre pour avoir leur pleine expression mais déjà plus que bons ! Dur de faire le tri... les Grüner me semblent un poil supérieurs aux Riesling. Ehrenfels 2013 est génial... Rammeln aussi remarquez... bref rien à jeter. J'ai pu aussi goûter des 2012 : aromatique beaucoup plus mûre et acidité plus faible. A mon avis l'équilibre est dans l'absolu moins bon, par contre, ce seront des vins plus larges dans quelques années, donnant certainement de magnifiques accords mets-vins.

Alois Zimmermann Toujours des RQP superbe et une très belle gamme, avec plus de pureté et de minéralité que Proidl mais moins expressif aussi. L'entrée de gamme est particulièrement jouissif. Je pense que ce sont de bons vins pour approcher les blancs autrichiens car ils sont assez droits et moins portés sur les amers que d'autres dans ce coin (et particulièrement en Kamptal-Wachau). A noter que chez eux, j'avais pu faire une petite verticale 2003-2009 qui avait révélé la grande homogénéité qualitative de ce domaine, au sens pas de millésime vraiment faible, et avec à l'époque un grand 2006...

Nigl encore du beau, quoiqu'un peu plus technique (élevage, selection) et plus cher.

J'en note un quatrième que j'avais oublié... Salomon Undhof très beaux vins, là aussi, à l'exception d'une Syrah qui ressemblait plus à une confiture de framboise boisée qu'à un vin... une Shiraz quoi... X(. Ceci dit, ça restait quand même "bien fait", id est trop extrait et maquillé mais pas mauvais.

Le Kremstal m'a globalement convaincu avec uniquement de très beaux vins. Banco !

Un post absolument remarquable (et d'une grande utilité pour moi qui vient de goûter des vins autrichiens avec un succès assez limité) !

Je regroupe trois régions que j'ai peu exploré sur Vievinum...

Le Kamptal, 3800ha, au Nord-Est de la Wachau est l'autre grande région (célèbre et renommée) des blancs autrichiens. Les noms les plus connus sont Bründlmayer, Schloss Goebelsburg, Jurtschitsch...

Cette année, j'ai très vaguement parcouru la région. D'abord par goût personnel et ensuite parce que j'en ai goûté plusieurs l'hiver dernier à Helsinki. Globalement, les résultats me semble très supérieurs à ce qui a été fait en Wachau. Pour moi, les vins de cette région se situent entre la puissance des vins de Wachau et la fraîcheur du Kremstal.

Sur 2013, je dirais qu'il n'y a pas de contre-indication majeure à l'achat. A noter que généralement les prix sont plus élevés que dans le Kremstal.

Le Traisental est une petite région, 790ha. Les vins que j'ai goûté étaient plutôt bons. Je n'ai visité que deux ou trois stands, dont Tom Dockner qui avait de beaux vins.

Wagram, 2400ha, troisième de ces régions survolées... mais un peu mieux.

elle me laisse une impression mitigée. Sur 2009, j'avais goûté de sublimes vins chez Ott mais 2012 m'a marqué par des vins totalement fermés, qui semble à peine s'ouvrir cette année. En revanche Fritz Salomon a sorti de très belles choses, dont un excellent Chardonnay. Par contre on veillera à oublier son Pinot Noir... en tout cas la bouteille qu'il avait en dégustation...

Je reviendrai vers vous un peu plus tard pour la suite et le gros de l'aventure avec Wien, Weinviertel, Carnuntum et Burgenland. Avec en bonus un tout petit peu de Steiermark.

Quelle bonne idée de brosser ainsi le paysage viticole autrichien !
L'ÖWM fait effectivement un travail extraordinaire dont beaucoup de pays feraient bien de s'inspirer (même si la brosse à reluire fonctionne à plein)
Je partage tout à fait ton constat sur les élevages et la structure tannique.
Pour les prix, je serais plus nuancé : les cuvées de haut niveau dépassent rarement les 45 / 50 euros. De nos jours, on ne peut plus parler de "vin cher". A niveau égal de qualité,
on est souvent bien au delà ailleurs.

Pour les grüner veltliner, je pense qu'il existe tellement de variété de profils (aromatique et de structure) qu'il est difficile de tirer des enseignements globaux.
Ce qui peut à mon avis gêner le palais français, c'est davantage le niveau d'alcool parfois atteint que l'éventuelle amertume dont tu parles (qui à mon sens est loin d'être une constante)
Le cépage est aussi couramment sous-estimé par les sommeliers car sa charpente, pourtant présente, se cache parfois derrière une rondeur bon enfant que l'on prend pour de la "facilité".
La finesse se révèlera plus tard.

Je suis impatient de savoir quels crus ont été présentés à la Villa d'Este.

Pierre

Pour les prix, je suis d'accord, il faut nuancer. Mais ce que je voulais dire c'est qu'on ne trouve pas les rqp de l'Italie par exemple et que généralement les vins sont bien pricé. Trouver une cuvée d'exception à 8-10€, ça n'arrive pas. Le prix est juste.

Pour situer. En entrée de gamme, on est souvent autour de 8-10€ avec des exceptions à 6-7 sur les blancs de certaines régions comme du Kremstal. Les vins "régionaux" se trouvent dans la catégorie 12-15 et les vins "terroir" tournent autour de 18-25€. Les cuvées haut de gamme entre 30 et 50€. Je trouve que contrairement à d'autres pays, ces prix sont très homogènes. La Wachau est sensiblement plus chère et le Kremstal un peu moins.

Je donnais quelques généralités sur la typologie des vins, il est évident que le tableau est plus contrasté. Ca n'est toutefois pas mon objet ici, où j'essaye de donner de grandes lignes. Toutefois, j'ai noté ça car il y a beaucoup de personnes qui sont dérangées par le Grüner (dont en effet les profils sont nombreux), autant par sa structure et son équilibre que son amertume (qui ne me dérange absolument pas). A mon avis aussi parce qu'ils sont bus trop tôt (pour les grands terroirs). Pour moi, en Autriche, c'est un cépage supérieur au Riesling.

Bon, vous excuserez mon manque de patriotisme mais je préfère nomme la capitale autrichienne de son vrai nom : Wien car d'une part Vienne existe en France, et d'autre part, je n'aime pas cette habitude que nous avons de changer le nom des villes .

Wien a pour caractéristique d'être le seul vignoble encore planté dans une capitale. Non, non, navré mais je ne peux pas considérer le vignoble de Montmartre comme un vignoble

On trouve environ 600ha de vignes dans Wien/Vienne (de mémoire, excusez-moi si je chiffre est imprécis mais c'est l'ordre d'idée. Il n'y a pas ici de cépage dominant mais une mosaïque de possibilités. Le vin "typique" de la capitale est le Wiener Gemichter Satz, un vin blanc réalisé à partir de complantations. Je dois cependant vous avouer que j'en ai rarement goûté qui dépassent l'intérêt apéritif, bien que je note une évolution vers des choses plus complexes. C'est un vin de Heuriger parfait... et si vous allez là-bas, ne ratez pas ces lieux fantastiques.

Depuis plusieurs années, je dois dire que je suis vraiment impressionné par la qualité des vins produits sur la capitale. Dommage qu'y pousse principalement des bâtiments, car c'est indiscutablement un joli vignoble !

Les 2013 en blanc sont bons à très bons. Les rouges, proposés principalement sur 2011 sont excellent. Les vins de Wieninger sont exemplaires, comme à leur habitude (et un peu chers). Le Pinot Noir Grand Select est à se rouler par terre, un des grands d'Autriche. La nouveauté de ces dernières années est le développement d'une gamme de bulles, dont le rosé est par exemple excellent. Un domaine à ne pas rater à Wien/Vienne.

J'ai aussi découvert (hors salon), le weingut Hajszan dont les vins sont très intéressant. Leur grande cuvée rouge Quadriga est même excellente et agréablement peu onéreuse pour ce type de vin (je l'aurais situé dans les 30€ pour un vin qui finalement est sous la barre des 20€).

Au Weingut Edlmoser que je classerai un bon cran en dessous des deux autres car héterogène. Ses deux Gemichter Satz 2013 sont superbes, de même que son Sauvignon Blanc "orange" qui est un vin étonnant, pas dominé par l'oxydation. Atypique. Les autres cépages blancs ne m'ont pas emballé. Les rouges m'ont moins convaincu, également, bien que je puisse redonner sa chance à la Syrah La Paz 2009 qui me semblait malheureusement un peu trop mûre. A suivre.

Je n'ai pas goûté Zahel, normalement plutôt très bon. Et j'ai goûté un seul vin de Mayer am Pfarrplatz, qui était correct (mais j'ai aussi eu des expériences plus banales avec ce domaine).

Ce qui est vraiment excitant avec ces vins viennois, c'est qu'on peut se balader dans les caves à partir du centre-ville en un coup de tram. Le vignoble idéal pour découvrir l'Autriche ! Et puis je lui trouve quelque chose de vraiment poétique... la vigne urbaine.

Une région s'étend au sud de Wien, qu'on oublie à mon avis facilement, c'est le Thermenregion, elle couvre 2800ha

La carte est mal positionnée, il faudrait faire une rotation de pi/2...
Cette région me semble à part, d'abord par son climat, plus froid et sans influence du Danube. Ensuite, par ses cépages autochtones qu'on ne retrouve nulle part ailleurs : Rotgipfler et Zierfandler. Enfin par la typologie même de ses vins.

On se retrouve ici dans un cas de figure proche du Burgenland, avec des 2013 blancs corrects et des 2012 blanc de haut niveau. En rouge, même constat que dans le Burgenland, avec la limite toutefois que la plupart des vins dégustés étaient vraiment trop boisés.

Le domaine, sans doute, le plus connu est J-R (Johannes Reinisch), dont la gamme est impressionnante. Je n'ai rien goûté cette année sur Vievinum mais j'ai parcourus les vins à Helsinki en Octobre 2013. Le niveau est bon à très bon, mais je trouve que les élevages manquent de justesse. Les vins accusent souvent un excès de bois, qui se fond avec le temps, mais qui malgré tout, n'a pas lieu d'être.

En revanche, j'ai goûté les vins de Alphart et Aumann. Deux domaines, à mon sens, assez proche qualitativement parlant. Chez Alphart je déplore le bois sur les autrement réussis Chardonnays. Le Rotgipfler Rodauner Top Selektion me semble une future grande quille... mais il faudra revoir ça dans 10 ans. Le Pinot Noir Réserve est un exemple de Pinot. Chaudement recommandé pour découvrir l'interprétation autrichienne du cépage.

Aumann présentait pas mal de 2012, qui montre l'immense supériorité de ce millésime (en blanc) sur 2013. Beaux Rotgipfler Wiege et Chardonnay Reserve 2012 (mais trop boisé, hélas, pour le second, qui aurait pu être excellent). En rouge, chapeau bas pour le Harterberg 2011 et plus encore pour le Badnerberg et Harterberg M 2011 (très impressionnant).

D'autres domaines auraient mérité un détour comme Stadlmann (qui est mon petit chéri, avec de bons prix). Hélas... manque de temps...

Le Weinviertel, c'est LA grande région viticole d'Autriche, située au nord du Danube (Nord, Nord-Est de Wien). Avec 13000ha, c'est un monstre à l'échelle du pays (environ 45000ha)

Si grande soit-elle, cette région n'est pas la référence d'Autriche. Excellents rqp, parfois, c'est aussi une région dont proviennent beaucoup de petits vins de table, parfois un peu surpricé vu leur simplicité. C'est dans cette région qui peine à valoriser ses vins que l'ÖMW a lancé son projet de DAC (l'AOP à l'autrichienne). Et il faut dire que ça a plutôt bien marché. Le Weinviertel produit essentiellement du Grüner Veltliner, dans sa version désaltérante et sans prise de tête. Si vous cherchez un petit blanc d'apéro, c'est là-bas qu'il faut chercher. Toutefois, on y trouve aussi de grosses pointures (voire très grosses). Je pense par exemple à Schloss Graff Hardegg qui produit le seul Viognier du pays (un bon vin, mais au tarif assez élevé).

Sur cette édition de Vievinum, je voudrais parler un peu du domaine Pfaffl. Mise à part son orthographe improbable, j'ai beaucoup aimé leurs vins. Les 2013 blanc sont d'une parfaite justesse et comptent parmi les meilleurs goûtés sur le salon. Les rouges quant à eux sont magnifiques et d'une grande précision. Les élevages sont bien maîtrisés. Les 2012 sont très bons et les 2011 sont majestueux. Impossible de vous prendre la collection par le menu car chez eux, j'ai dégusté 22 vins. Les entrées de gamme sont magnifiques. Je pense tout particulièrement à l'assemblage rouge Wien 2, 2012 une merveille de Zweigelt-Pinot Noir, où l'on retrouve la gouleyance fruitée et la structure épicée respective, des deux cépages. Disons pour n'en retenir que quelques uns : grandiose Chardonnay Rossern 2011 et extraordinaires Pinot Noir 2011 ; Zweigelt Burgarten 2011 ; Excellent 2011 et Heidron 2011. J'ai cité principalement les rouges mais tous les blancs étaient excellents, parfaitement ciselés et aromatiques. Un domaine à découvrir.

Je repens ma respiration car arrivent les deux très gros morceaux du salon : Carnuntum et Burgenland (Burgenland-Neusiedlersee jusque Südburgenland).

Et maintenant, le gros de ma dégustation, les rouges. On commence par la région de Carnuntum

Côté style, je dirais que c'est une région peut-être encore plus chaude que le Burgenland, sans doute le meilleur endroit pour cultiver la Syrah (de ce que j'ai goûté) mais il est remarquable qu'on y trouve aussi un des meilleurs PN du pays. Les vins sont souvent puissants et les élevages parfois appuyés (comme chez Artner, un bon producteur par ailleurs, mais dont on évitera les deux plus grands cuvées... qui sont insupportablement maquillées). Pour moi, les vins sont plus larges et plus mûrs qu'un peu plus au sud, en Burgenland.

J'ai goûté pas mal de choses de cette région, dont les vins de 2011 et 2012 sont d'indiscutables réussites. Markowitsch a évidemment réussit sa gamme, chez lui on saluera le Pinot Noir Réserve qui est à mon avis un des meilleurs d'Autriche.Sinon, Redmont est un assemblage d'une régularité, d'une qualité et d'un prix remarquables.

Mais cette année, je me suis attardé chez Netzl. C'est très simple, chez lui, sur les vins présentés, tout était génial. D'une absolue justesse : parfaite maturité, parfaite extraction, parfait élevage... même les blancs sont impeccables. Je peux tout citer chez eux mais je soulignerai le magnifique Zweigelt Haidacker et la Syrah Schüttenberg, qui est la plus aboutie que j'ai pu goûter en Autriche. L'assemblage d'entrée de gamme Edles Tal est une réussite absolue, pour un prix plus qu'acceptable. Si vous ne connaissez pas, cherchez quelques 2011-2012 et faites vous plaisir

Voici venir le gros morceau... le Burgenland. Et on commence avec la carte où, en vert, vous pouvez repérer les vignobles.

Contexte vineux : Le Burgenland est LA région pour les vins rouges qui représentent la moitié des surfaces et les vins liquoreux (TBA-like). Pour les Rouges, ils sont construits autour du Blaufränkisch et du Zweigelt. Le troisième laron autochtone est le Sankt Laurent. Viennent ensuite les cépages accessoires (enfin, loin d'être accessoires à l'heure actuelle mais je pense en léger retrait), à savoir, le Cabernet Sauvignon, le Merlot et le Pinot Noir. Il y a un peu de Syrah mais c'est vraiment marginal, c'est un cépage qu'on retrouve plus en Carnuntum (surtout pour les vins monocépages), en Burgenland, quand on la trouve, elle est assemblée. Pour les Liquoreux, on trouve en Burgenland 5 grandes catégories de vins : les Spätlese-Beerenauslese, les Trockenbeerenauslese (type Kracher), les Eiswein, les Ruster Ausbruch (en pratique, souvent des TBA, même si le niveau de maturité minimum est inférieur au TBA de quelques degrés) et les vins passerillés, les Schilfwein ou Strohwein. les Blancs (ceux qui sont intéressants) s'articulent autour du Chardonnay, du Sauvignon et évidemment du Grüner Veltliner (que j'aime très rarement dans la région). On trouve quelques très beaux Chardonnays comme Tatschler ou Gloria de Kollwentz, Pandkräftn de Ernst Triebaumer ou Tiglat de Velich. En Sauvignon, on peut aussi avoir de sacrées bonne surprises comme Umathum en 2012 (un Sauvignon pas réduit, fruité... assez magique pour la catégorie de vin). Umathum d'ailleurs promeut d'anciennes variétés locales comme le Lindenblättriger (autrement dit quand on n'est pas enrhumé, le Harslevelu du Tokaji)...

Contexte géographique : Le Burgenland se divise en 4 sous région (2+1+1) que sont : celles autour du lac Neusiedel, le Burgenland-Neusiedlersee qui commence à être renommé simplement Neusiedlersee, 7600ha (nord et est du lac) et celle à l'ouest, le Burgenland-Hügelland ou Neusiedlersee-Hügelland, où a été isolée la zone du Leithaberg en DAC, 3500 ha. Plus au sud, nous trouvons le Mittelburgenland, 2100 ha et encore plus au sud, le Südburgenland, 500 ha.

Comme je le disais plus haut, les gammes sont de mieux en mieux construites et les terroirs de mieux en mieux identifiés. L'usage du bois est plus raisonné dans les deux Neusiedler qu'en Carnuntum et Mittelburgenland. Des progrès importants sont en cours en matière d'élevage. C'est flagrant chez Umathum par exemple. Au contraire, dans le sud, on retrouve toujours la tendance à confondre concentration et extraction, ainsi que élevage et maquillage. Si vous voulez un exemple, goûtez la gamme du Rotweingut Lang, dont les vins sont d'une qualité indéniable mais écrasés par des élevages cyclopéens. Généralement, les vins se déploient comme suit : Cuvées "Classic", monocépages avec peu d'élevage; en cuve. "Réserve", monocépages élevés en fût (les anciennes cuvées que les Autrichiens appelaient "Barrique" ). Puis viennent les vins de terroirs, généralement sur deux niveaux avec des vins type village-1er cru, situés dans les 12-15€ et les Grands Crus dans les 20-50€. A cela s'ajoute les cuvées d'assemblages (l'assemblage est récent dans la région, le premier date de 1985) qui sont très souvent au nombre de deux, plus rarement trois, et sont positionnés en parallèle des cuvées terroir. L'autre option est l'assemblage qui sert d'entrée en matière des grandes cuvées terroir (Eichkogel de Kollwentz, Haideboden de Umathum, Tridendron de E Triebaumer, Redmont chez Markowitsch (en Carnuntum)...etc;...) et conclusion (Steinzeiler de Kollwentz, Solitaire et 1000x de Feiler-Artinger...)

Cette année, j'a goûté beaucoup de vins du Burgenland et je dois dire que j'en ai pris plein la vue... les pauvres Bordeaux 2009 qui se sont glissé au milieu de la dégustation en ont pris pour leur grade (Figeac, D de Chevalier, Cos d'Estournel, par exemple). Je note d'ailleurs pour ceux qui ne manqueront pas de penser que "oui mais il faut les attendre...bla bla..." que les Italiens n'ont pas souffert de la même manière, je pense à Ornellaia, Allegrini... ni même Mogador 2010 (pourtant particulièrement peu amène en jeunesse). Je vais tâcher de vous conduire dans un tour d'horizon rapide, sans tout citer, plus ou moins en tournant autour du Neusiedlersee.

En partant donc de la frontière austro-ougrienne...

Kracher deuxième fois cette année, déception à tous les étages. Les vins ne sont pas mauvais en soi mais il leur manque tout au plan aromatique et les équilibres sont incomplets. Pour moi, il y a une réelle rupture avec le changement de génération. Mais c'est aussi sans doute concomitant de mauvaises années pour les vins liquoreux type TBA-Ausbruch. Je ne retiens rien, sinon un Beerenauslese de bonne facture.

Haider un domaine que je voulais goûter depuis plusieurs années (et qui a eu une bonne presse ces deux dernières années). Egalement spécialiste des liquoreux. J'ai trouvé ça simplement indigent... mais je regoûterai. Les vins sont corrects mais loin de ce qu'on peut attendre.

Angerhof Tchida Gros coup de coeur, comme souvent. Ca tape très haut, notamment avec un Sämling 88 Beerenauslese 2012 d'anthologie. Idem pour le Schilfwein de Muscat Ottonel 2009 (2009 est très bon pour ce type de vin). Attention quand même pour les aventuriers, là, on touche les 280 g/l de SR et l'acidité, excellente, n'est quand même pas celle d'un BA-TBA germanique.

Umathum les blancs 2013 sont correct sans plus. Les Rouges 2012 sont très bien. Les 2011 superbes (Haideboden... whaaa!). Le Sankt Laurent Reserve 2009 dont j'ai parlé ailleurs est superbe également. Les crus Vom Stein et Kirschgarten 2009 sont d'une qualité superlative et d'une élégance rarement atteinte, élevage transparent, structure énorme... c'est moins flatteur que SLR en l'état mais quelle puissance sous-jacente ! Enfin, petit extra, Kirschgarten 2007 qui commence à envoyer. Pas de surprise, donc, c'est excellent.

Paul Achs j'ai très mal goûté les vins.Tout de même le PN 2012 me semble excellent.

Preisinger les vins étaient glacés mais ne présentaient aucun défauts, donc a priori, c'était de haut niveau. Les 2013 par contre sont faibles.

Anita und Hans Nittnaus Superbe collection. Qui goûte beaucoup mieux que les 2011 (présentation des 2012), ce qui est logique vu le style de la maison. Le Pannobile 2012 est très bien né et le Tannenberg 2011... assez incroyable (mais pas donné).

Juris très belle gamme avec des Pinots Noirs tout à fait convaincants. Ina Mera 2011 est un vin superbe et leur inattendu Tricata 2011, sorte de Porto vintage dans le style de nez vaut vraiment le détour.

Kollwentz Goûté deux fois, j’ai été absolument bluffé par le niveau du Pinot Noir Dürr 2011. Mais l’ensemble des crus est énorme. Point, Setz et Steinzeiler sont d’anthologie. En blanc les 2012 sont très impressionnants. A noter un nouveau cru, le Neusatz… Gloria et Tatschler sont d’une grande richesse et d’un équilibre parfait. Comme d’habitude, le seul frein chez lui, c’est la rareté des vins et un peu leur prix.

Leberl Pour moi, un inconnu jusque là. Je suivrai pour confirmer la bonne impression

Moric Evidemment excellent. Lutzman Burg 2011 est une très belle bouteille.

Velich Très bons vins mais pour moi, quelques pointes de bois un peu trop présentes. A mes yeux sur 2012, moins bien que Kollwentz, qui est un gros cran au dessus en terme de précision et d’élégance.

Ernst Triebaumer un de mes coup de coeur chez lui, Gmärk 2012 rqp imbattable ! Les 2013 présentés sont bons. Et comme ailleurs les 2011 sont de haut niveau avec tout de même une petite réserve que Mariental que je demande à regoûter. C’est excellent mais à ce stade, je lui préfère les Kollwentz.

Feiler-Artinger est pour moi en baisse. Avec au contraire des autres, un tendance à l’excès de bois qui ne se résout pas. Le Pinot Noir Gertberg 2011 est la cuvée qui m’a vraiment plu avec Zweigelt und More 2011. Mais très en deça des autres…

Passons en Mittelburgenland.

Gesellmann dans l’ensemble tout est de très bon niveau. J’ai trouvé que les prix étaient un peu élevés. La cuvée que je retiens c’est Opus Eximium 2012, qui est vraiment sublime.

Paul Kerschbaum Je connaissais quelques vins par-ci par-là, mais je n’avais jamais tout goûté. Tout est excellent. Ma préférence va au BF Durrau 2011, bel exemple de BF de garde mais déjà buvable.

K+K je n’ai goûté qu’une partie des cuvées. Egalement très belle définition des vins. Phantom 2011 et BF Goldberg Reserve 2011 sont réellement superbes.

et enfin, Südburgenland (je n’en citerai qu’un)

Krutzler Le Blaufränkisch Perwolff était présenté sur trois millésimes : 2012, 2011 et 2010. Chacun avait sa personnalité propre. D’une régularité remarquable malgré la très nette supériorité de 2011. C’est un des rares 2010 que j’ai goûté excellent… c’est dire le niveau du travail quand on sait que Kollwentz n’a rien sorti sur ce même millésime (mais Kollwentz est plus au nord, il est vrai.).

En conclusion, de très très beaux vins dont même les plus ambitieux (sauf Paul Achs) goûtaient très bien… à des années lumières des, à mon avis, un peu trop mauvaise habitudes françaises Mais il faut dire que nous sommes beaucoup trop complaisants avec nos vignerons.

Un grand merci pour ces notes !

C'est très, très synthétique... Mais je peux détailler si besoin.

J'aime bien l'anticonformisme de tes avis Mathieu, ça fait du bien de remettre les pendules à l'heure sur les clichés qui jalonnent le monde du vin et qui lui evite toute remise en question. merci.

En effet, pas autant de bravos que pour d'autres sujets plus fameux, mais c'est un énorme apport pour LPV. Merci

Un dernier petit ajout sur la Styrie / Steiermark et j'en aurai fini avec les régions autrichiennes.

Et voilà donc la dernière région, le Steiermark

Comme vous le voyez sur la carte, il s'agit en fait de trois sous région. Le Südoststeiermark sur 1400 ha, le Südsteiermark (la plus grande et la plus qualitative) sur 2300 ha et le Weststeiermark pour 500 ha.

La plupart des domaines connus se trouvent dans le Südsteiermark (Tement, Gross, Skoff, Sabathi... etc...) et j'avoue ne pas avoir goûté grand chose des deux autres. Leur spécialité est le blanc, sur le Sauvignon, le Traminer, le Chardonnay (Morillon, là-bas). En Weststeiermark, on produit un vin sur un cépage local, le Schilcher.

Cette année, j'ai peu goûté de vins se Styrie (transcription française) faute de temps (on ne peut goûter qu'un certain nombre de vin en 3 jours de salon... et j'ai bien donné sur le Burgenland). De sucroît, j'ai rarement adhéré au style du Steiermark. Les Sauvignon sont un entre deux entre Sancerre et la Nouvelle-Zélande. Souvent sur la réduction avec des préfermentaires, ils évoluent vers des cuvées plutôt boisées dans le haut de gamme, ce qui ne manque pas de surprendre compte tenu de notre background ligerien, en France. Je note donc juste les rares vins dégustés. A priori, 2013 est correct mais sans plus... peut-être quand même un peu faible. En revanche, 2012 est très bien.

Gross je voulais goûter Gross que je ne connaissais pas. Et je dois dire que les vins sont très bons, très bien fait, sans excès de bois. J'ai préféré les cuvées autres que le Sauvignon. Des vins précis, pas poussés, pas techniques et très propres. C'est tout à fait recommandable. Indiscutablement, c'est le domaine qui me convainc le plus, jusqu'à présent. Les Crus sont particulièrement réussis. De mémoire, c'est le Sulz qui m'a le plus emballé, ainsi que le Nussberg. Sur 2012. Je retiens particulièrement un superbe Gewürtz Nussberg 2012... un domaine à voir !

Tement goûté en diagonal pour le même constat habituel : des vins ultra poussés, assez durs et dans le haut de gamme trop boisés. D'un bois qui peine quand même à se fondre, c'est bien dommage.

Hannes Sabathi d'habitude, je suis assez amateur de ses vins. Cette année, j'en ai goûté deux, je crois, et je les ai trouvé infâmes (j'exagère un peu). Il s'agissait de 2013. A revoir.

Et voilà, avec le Steiermark, j'en ai fini de mon panorama Vievinum - Autriche 2014.

Un grand merci Matthieu pour ce travail absolument remarquable !!

Effectivement, grand merci pour cette somme d'informations.

De retour de ce salon qui se déroule tous les deux ans. Cette année il commençais le 2 juin pour terminer le 6.

Un programme alléchant, avec une soirée d'ouverture le 2, dans une Heuriger, une grande dégustation de 1988 à 2009 le 3, puis trois jours de salon 4-6 Avec une multitude de dégustations thématiques ou commentées. J'assiste habituellement peu à ces événements mais cette année, il y avait notamment une dégustation de Blaufränkisch d'Europe sur 3 millésimes différents dans chaque domaine présent : excellente mise en perspective

Je vais poster quelques notes mais ce que je peux déjà vous dire en gros sur les nouveaux millésimes :

Rouge : 2013, 2014 étaient présentés. 2013 qui goûtait extrêmement mal l'an dernier, donne maintenant des vins magnifiques. C'est donc finalement une plutôt bonne année, voir même très bonne. 2014 était vraiment pourrie en terme météo (pluie sur la vendange) mais si les grands vins semblent ne pas être au rendez-vous, sur les entrées-moyen de gamme, c'est joli. Tout bon, donc. 2015 sera superbe. Et je peux déjà vous dire qu'il n'y aura pratiquement pas de 2016. Umathum m'a dit qu'il n'y a guère que le Kirschgarten qui s'en soit sorti.

Blanc : 2014, 2015. Plutôt bon dans les deux cas mais 2014 un peu plus difficile donne de très beaux vins. 2015 est superbe en blanc également.

Rosé : 2015, excellent millésime pour la couleur. Moi qui ne les apprécie pas en ai découvert 3 très bons : ceux de Netzl, Prieler et Umathum. Pour le premier, sachant que ça sort à 5,5€... ca vaut le coup !

Voilà pour le moment, je reviendrai avec quelques détails dans quelques heures ou plus probablement jours.

Un rapide tour d'horizon des régions. D'abord avec les blancs :

Wachau/Kamptal/Kremstal : Pas de surprise pour 2015 quand il est sorti, c'est beau et propre. 2014 est plus délicat, ça donne de bon résultats, voire excellents, quand ça a été bien bossé, comme sur le Riesling Hochacker 2014 de Proidl. Comme à mon habitude depuis maintenant plusieurs années, je ne suis qu'à moitié convaincu par les références de Wachau. Les vins de Knoll sont propres (contrairement à 2013) mais je trouve qu'il manque d'un petit quelque chose. Prager est au contraire impeccable... de plus en plus convaincu que la région se saborde avec son système trop rigide de Smaragd, qui pousse à récolter (trop) mûr. Une fois de plus, les vins qui m'ont le plus convaincu sont ceux du Kremstal, car ce sont ceux qui font la bonne suture entre la maturité et la fraîcheur.

Ailleurs en Niederösterreich (Wagram, Weinviertel...) : étant donné que j'avais beaucoup plus de choses à faire cette année, j'ai moins goûté qu'il y a deux ans. Je note que les Ott ne parviennent pas à m'emballer autant que sur 2009. J'ai regoûté 2010 et 2012, notamment. Beaucoup de vins convainquants dans le Weinviertel (Pfaffl en tête, évidemment, mais jolie découverte avec Eben Ebenauer, par exemple).

Styrie : la Styrie présentait principalement 2014 et franchement, ça vaut pas tripette quand on monte en gamme. En gros, tout goûte pareil et l'intensité supposée plus grande est 1er crus n'est pas au rendez-vous. 2014, c'est un millésime de vins faciles et ça se révèle clairement ici. Par contre, il faudra suivre les 2015.

Carnuntum (blanc) : Sans doute la région la plus intéressantes pour les blancs "simples". Je pense notamment à la gamme de Netzl qui est exemplaire et originale. Un Chardonnay Classic notamment, dont Christina a très justement dit "just Chardonnay" id est, pas de bois. J'aime ces vins car ils ne sont pas lissés comme d'autres.

Burgenland : Il faut reconnaître que cette région sort des blancs magnifiques. Les Chardonnays de Kollwentz et Velich sont fantastiques. Velich a sans doute un petit avantage cette année, car à mon goût, les élevages sont plus sobres. Ceci dit, ça reste du haut niveau dans les deux cas. Umathum offrait aussi deux blancs superbes : le Traminer (Roter und Gelber) 2015... d'une finesse rare pour ce cépage. Et un Harslevelu 2013 de toute beauté.

Le point négatif, c'est que certains domaines lissent trop leur vins et abusent de la réduction/préfermentaire. C'est particulèrement notable sur les Sauvignons qui sont lassants. La contrepartie c'est qu'il est rare de tomber sur un truc complètement raté.

Le tour des rouges...

Carnuntum : on a pu goûter beaucoup de 2015. Bon, pas de surprise, les vins viennent d'être mis mais présentent un sacré potentiel. Pas de doute, c'est extra. 2014 est plus faiblard. Les cuvées entrée de gamme sont pas mal, assez faciles. Quand on monte en gamme, ça peine. Les vins peuvent être tout à fait réussis mais aux prix de selections drastiques. Donc les quantités sont limitées si c'est bon. 2013 donne de bons résultats mais je suis un peu réservé. Ca va sûrement se mettre en place, mais c'est moins évident qu'en Burgenland où les vins ont "explosé". 2012 sur les rares cuvées que j'ai goûté peut être excellent ou trop léger... Par exemple, chez Markowitsch, j'ai goûté une bouteille de M1 2012 superbe et une quelconque... je centrerais mes achats sur 2015 et 2013, donc.

Burgenland : 2015 va être top. 2014 comme en Carnuntum est très bien en entrée de gamme mais peu présenté en haut de gamme et sûrement rare vu les conditions de vendange. Sur le salon était principalement présenté 2013 et 2012. Les 2013 sont finalement superbes. Ce n'est pas 2011 ou 2009 en terme de qualité, mais ce sont vraiment de très beaux vins. Les Prieler sont magnifiques... les Moric idem... un millésime qui était pourtant vraiment incroyablement ingrat l'an dernier (Georg Prieler nous disait que c'était effrayant tellement c'était imbuvable). Super, finalement, maintenant que les élevages sont terminés. 2012 donne aussi de très belles choses, plus en souplesse. Un millésime qui a mon sens sera prêt plus tôt. Les Kollwentz par exemple, sont superbes.

Mittelburgenland : je note que globalement tout ce que j'ai goûté était excellent, que ce soit en 2015 ou 2014.

Moralité, un bien beau crus pour les rouges. Globalement, tout ce qui est en vente est bon, sauf une réserve sur les cuvées >20€ en 2014.

En rosé, quelques surprises, excellentes surprises, que je note individuellement (car j'ai goûté aussi beaucoup de trucs quelconques...

- Netzl, Rosanna 2015 : superbe et gourmand, facile, plein de fruits, de fleurs et pas amylique, une réussite à un tarif bluffant... 5,5€
- Umathum, Rosa 2015 : qui en a sous le pied pour quelques années. Un rosé plus structuré mais également magnifiquement réussi... idem, c'est pas trop cher 9,5€
- Prieler Rosé vom Stein 2015 : idem, plus sur le fruit que Rosa qui est plus floral. Impeccable... 7€

Pour un parfait hermétique au rosé, je dois dire que ces vins m'ont totalement convaincu. Sans doute le millésime y est pour quelque chose...

Pour le 30ème anniversaire du salon était organisé une grande dégustation assise, verticale. Les choses auraient pu être un peu plus claire, car c'était en fait totalement libre. 265 vins disponibles (théoriquement car en fait quelques séries se sont épuisé très vite) et un cadre absolument idéal pour déguster, ainsi que des températures très bien gérées.

Le fonctionnement était le suivant : un liste de vins, regroupé par lots (avec des thématiques), 6 verres devant vous, eau, pain… on remplit une fiche, on appelle quelqu’un, il apporte les vins.

Il était naturellement impossible de tout goûter sérieusement mais vu que les vins étaient regroupé par série, ça permettait de goûter des choses qu'on n'aurait pas spontanément dégusté.

Globalement, le niveau était très bon, mais j’ai été un peu « déçu » par les Grüner Veltliner et surtout par les Sauvignons (beaucoup trop techniques). Je n’avais pas vraiment compris le système avant de venir et je ne m’étais pas préparé correctement (et mine de rien, ça change tout), donc j’ai raté quelques séries que je voulais faire.

Au final, on a goûté une cinquantaine de vins de 1992 à 2009. Grand panel de domaines parcourus avec tout de même la confirmation que les (mes ?) domaines de références étaient sinon au dessus, du moins régulièrement en haut du panier. Par exemple, Pfaffl, Netzl, Markowitsch, Proidl, Tschida…

Quels enseignements en tirer ?

D’abord que la tenue dans le temps de ces vins est remarquable. Certes, c’était une dégustation où les vins ont été pré-sélectionnés mais on avait vraiment des vins de partout et un seul était franchement oxydé. Tous dans des états de maturité peu avancés au regard de l’âge.

Globalement, on s’aperçoit aussi qu’il y a une forte homogénéité des vins quand on sort de quelques domaines précis et qui travaillent sur l’expression du terroir. C’est bien parce qu’on a rien de mauvais mais c’est dommage car assez uniforme. A mon avis, c’est l’ensemble du parcours œnologique qui aboutit à de tels résultats et pas uniquement le levurage, qui est extrêmement répandu en Autriche.

On s’aperçoit aussi que certains cépages sont vraiment traités selon les canons de l’œnologie moderne. Id est, le Sauvignon, dont je n’ai pratiquement goûté aucun exemple intéressant. A défaut d’en avoir goûté de très bons. En tout cas, clairement, on abuse de la réduction et des préfermentaires.

Un cépage « peu médiatisé » à l’heure actuelle donne de remarquables résultats : le Chardonnay. Les Pinots Blancs ont aussi une intensité remarquable (à croire que ce sont des chardonnays en fait ). Et nous avons été simplement soufflés par la réussite des Gemischter Satz, les assemblages en complantation typiques de Vienne. Cette série était de loin la meilleure en blanc. La raison de ma surprise (relative) est que le Gemischter Satz est rarement mis en avant comme un vin de garde. Et pourtant. Cette série de 1999 à 2008 était une démonstration. Le Nussberg 2006 de Zahel était une bouteille sublime de même que le 1999 de Wieninger. 2000 était mort, très belle mise en perspective avec ce flamboyant 1999. Edlmoser sur un Maurerberg 2007 et Hajszan Weissleiten 2007 jouaient tous les deux une remarquable partition. Tout ceci a été confirmé au domaine pour Zahel avec un superbe générique 2015, le Nussberg 2014 étant clairement en retrait (millésime oblige).

Une autre série était assez bluffante, celle des liquoreux avec le Welschriesling TBA 2002 de Angerhof Tschida et un superbe Chardonnay TBA 2005 de Bruckner ou encore un autre Chardonnay TBA « C » 2004 de Pasler. Tous des vins du Neusiedlersee dont je ne connaissais rien pour le deux derniers.

Au point de vue millésime, je note les choses suivantes (je vais étendre aux millésimes goûtés hors verticale pour préciser la perspective) blanc d’abord puis rouge ensuite pour chaque année :

2009 en Wachau-Kamptal n’a rien de grandiose. Les vins semblent corrects au plus, sans grande ampleur autre qu’alcooleuse et pâteuse. Le millésime semble un peu meilleur en Kremstal et Weinviertel mais sans faire grimper aux rideaux. En rouge, c’est par contre toujours aussi superbe (Burgenland, Mittelburgenland…).

2008 est faiblard dans la même région (Wachau-Kamptal). Profils légers et aromatiques en dedans. Ca n’est pas mauvais mais c’est peu expressif. En rouge, le millésime tire la langue, avec des maturités limitées.

2007 a été réussi par beaucoup, comme Hirtzberger. Je parle toujours de Wachau-Kamptal en blanc. Apparemment supérieur aux deux précédents. En rouge, on note que les vins commencent à s’épanouir et c’est vraiment grand.

2006 est particulièrement intéressant en Grüner Veltliner mais présente des maturités élevées avec parfois des résiduels soutenus. Ce sont des vins qui arrivent à leur plateau de maturité, ils sont beau, détendus et expressif. Les rouges sont également superbes et ouverts (pour ceux que j’ai goûté, en tout cas).

Je ne commenterai pas vraiment les millésimes plus vieux car ils sont introuvables et j’en ai goûté vraiment trop peu. Globalement 2005 est moyen, 2004 est très bien (même plus que ça en rouge), 2003 également. On a goûté un 2002, le Mariental 2002 de Ernst Triebaumer, et il était superbe.

Si on revient en avant… nous n’avons goûté qu’un 2010, qui revient en rouge remarquablement d’un début de vie difficile, sans être grandiose non plus. 2011, toujours en rouge, se confirme comme exceptionnel au même titre que 2009 ou 2007, mais les vins sont encore un peu fermes. 2012 est « a mix bag ». Il y a de très belles choses et d’autre trop fines. Globalement pas un millésime de garde mais qui est marquée par beaucoup d’élégance et d’accesibilité. En blanc, c’est une autre histoire, il y a des vins vraiment superbes en Kremstal notamment. 2013 est donc devenu remarquablement ouvert et puissant en rouge. En blanc, on a aussi de très belles choses en Kremstal et Kamptal. J’ai regoûté deux ou trois Smaragd 2013 et si les vins sont moins marqués par les défauts qu’en jeunesse, ça reste d’un intérêt extrêmement limité. En rouge, c’est un millésime que je positionne finalement entre 2011 et 2012. En blanc, c’est passable en dehors du Kremstal, donc. 2014 est plus faible sauf en Mittelburgenland où on trouve de très belles choses, en blanc, c’est difficile aussi, sauf exceptions comme Proidl qui a magnifiquement réussi ces 2014. En blanc, le Burgenland s’en sort honnorablement. 2015 est/sera excellent dans toutes les couleurs. Et 2016… probablement virtuel en rouge mais pas que...

Lisant le travail de fou que Oliv a fait sur la Villa d'Este 2016, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai décidé de reprendre une grande partie des notes que j'ai prise durant mon séjour en Autriche en juin. Je commence donc ici par le récapitulatif de ce que j'ai pu déguster lors de cette grande verticale, dont je relatais quelques détails plus haut. Pour synthèse, je rappelle que cette dégustation a été organisé à l'attention des invités de l'AWMB et a eu lieu la veille de l'ouverture de VieVinum. Le panel de vin avait été préselectionné. Les vins sont présentés en séries de 3 à 6 vins, on commande chaque série et on goûte. J'ai fait l'erreur de vouloir goûter les vins dans l'ordre, ce qui fait qu'une ou deux séries intéressantes nous ont échappé. En tout, il devait y avoir environ 200 vins en dégustation, je pense donc que nous en avons goûté un petit tiers. La majorité des vins goûtés ont été repris dans ces notes. Les notes sont succinctes car nous n'avions évidemment pas beaucoup de temps... et encore, je regrette de ne pas avoir goûté encore plus vite puisque finalement nous n'avons pu tester qu'un soixantaine de vins. (En 2h, environ).

L'intérêt pour LPV sera de créer au moins une entrée pour tous ces domaines, dont vous n'avez sans doute jamais entendu parler. Je tâcherai ensuite de reprendre les notes prises sur le salon.

Weingut Hofmann, Grüner Veltliner Reserve Ried Fuchsenrand 2009 (Traisental DAC)
Nez intéressant, très mûr, peut-être un peu botrytisé, riche, vraiment beau. Bouche ronde, exotique et épicée avec une longueur correct. Huileux. C'est un joli vin, meilleur au nez qu'en bouche. 70-75

Weingut R&A Pfaffl, Grüner Veltliner Reserve Ried Hundsleiten 2009 (Weinviertel DAC)
Nez superbe, beaucoup de maturité, mais plus de fraîcheur et fruits exotiques type passion. Complexe et frais. Bouche tendue avec une note sapide et poivrée. Très pur, fin de bouche et longueur très belles sur le fruit rouge, la cerise. Persistance remarquable. C'est beau, il y a un monde entre le précédent vin qui était bon et celui là, qui est vraiment remarquable. 80+

Weingut Maglock-Nagel, Grüner Veltliner Reserve Ried Gaisberg 2009 (Kamptal DAC)
Nez joli. Assez pur, sans tache de botrytis. Bouche un peu plan plan. Standard. 70-

Weingut Haindl-Erlacher, Grüner Veltliner Alte Reben 2008 (Niederösterreich)
Joli nez, propre, frais, avec une note de foin frais. L'équilibre est bon la finale est élégante mais ça manque cruellement d'expressivité. On sent bien la supériorité du millésime en terme d'équilibre. 70

Weingut Bründlmayer, Grüner Veltiner Reserve Ried Käferberg 2008 (Kamptal DAC)
Le nez est vraiment superbe. De fruit exotiques et de grillé exquis. La bouche est de fruits frais avec une longueur sur l'acidité, structuré. C'est bon (et pourtant, je ne suis pas un fan de ce domaine. 80-

Weingut Kurt Angerer, Grüner Veltliner Loam 2008 (Kamptal)
Nez déplaisant, fermentaire. Bouche puissante ! Large mais dépourvue d'élégance. Finale coup de poing. 65+ (je me dis que c'est trop mûr, trop sec, trop chaud... plus tard, j'ai vu qu'on avait les données technique... faut pas chercher, 14,8% au compteur, 1,9g/l de SR. Clairement, sur ce vin, il aurait sans doute gagné à viser un profil demi-sec...)

Weingut Liegenfeld, Grüner Veltliner Leithaberg 2007 (Burgenland)
Nez fermé. Bouche droite, simple, propre. Un peu de poivron en finale. C'est pas déplaisant. 70-

Weingut Weixelbaum, Grüner Veltliner Ried Wechselberg 2007 (Kamptal)
Nez assez expressif, amylique mais avec délicatesse. Bouche de pêche, de fleurs. Longueur plaisante. Bien. 75

Weingut Petra Unger, Grüner Veltliner Reserve Ried Oberfeld Alte Reben 2007 (Kremstal DAC)
Un petit peu au dessus. Nez bien fichu. Bouche marquée par les agrumes et notamment le pamplemousse en finale. 75+

Weingut Franz Hirzberger, Grüner Veltliner Smaragd Ried Spitzer Axpoint 2007 (Wachau)
Ce vin, je le connais, donc ce sera un très bon étalon pour vérifier si je suis complètement à l'ouest ou pas . Rien qu'au nez, c'est un grand coup de pied au cul. Nez ultra expressif, saignant . Très aromatique, amande, abricot, mangue, jasmin, épices. La bouche attaque sur une dominante exotique de passion, mangue, puis débarque le botrytis avec ses épices, une touche de miel. La longueur est très importante. Elle est d'une complexité rare, sur les épices douces en particulier. C'est un magnifique vin, avec encore énormément de potentiel. A des années lumières de sa version 2008. 90, de loin le meilleur vin depuis le début de la série... la barre est haute !

Weingut Meinhard Forstreiter, Grüner Veltliner Reserve Ried Schiefer 2007 (Kremstal DAC)
Le nez reprend étonnamment les mêmes dominantes, mais en moins tout. Moins intense, moins homogène, moins soutenu, moins complexe. La surmaturité est prégnante. La bouche est marquée par la surmaturité (on s'y attendait un peu), plate mais quand même pas mal aromatiquement parlant. C'est bien bon mais la marche est haute par rapport au précédent 75+

Weingut Anita & Rudolf Schwarzböck, Grüner Veltliner Ried Hölle 2007 (Niederösterreich)
Nez d'abord similaire puis disparait. Bouche plate, dominée par l'alcool et un goût de bois vert. C'est plutôt déplaisant. 60- (encore un coup, un vin à plus de 14%, le seul de la série, combiné à la plus faible acidité (4,6 g/l vs 5,6 pour le Hirtzberger)... comme quoi, il faut pas abuser !)

Weingut Stift Göttweig, Grüner Veltliner Ried Göttweiger Berg 2006 (Kremstal)
pour rappel, 2006 est un excellent millésime en Niederösterreich. Nez complexe, équlibré, floral. Bouche complète, bien tenu, complexe, équilibrée. Rien à redire, c'est très bon. 80

Weingut Josef Schmid, Grüner Veltliner Kremser Alte Reben Priorissa 2006 (Kremstal)
C'est proche du précédent mais avec un net manque d'ampleur, de confort. 75

Weingut Schloss Göbelsburg, Grüner Veltliner Ried Renner 2006 (Kamptal)
?On trouve un nez également floral mais avec des notes beurées et grillées. Le bouche développe un mixte de poivre et de fruit. Elle présente une belle structure, avec une longueur très intéressante et persistante. Un tout petit manque en toute fin. 80- (Je ne suis pas un habituel amateur du domaine, c'est sans doute un des premiers vins de chez eux, que j'apprécie)

Weingut Ecker-Eckhof, Grüner Veltliner Premium 2006 (Wagram)
Un nez en puissance et en largeur qui semble encore un peu ferme. La bouche est sublime. Un fruit large, ample, qui emplit le palais dans un magnifique crescendo et s'étire dans une longueur remarquable. Le final nous sort une petite touche acide qui redresse cet ensemble soutenu. C'est vraiment bien balancé. Très bien 85+

Weingut Huber, Grüner Veltliner Ried Berg 2004 (Traisental)
Bien en place avec des notes de miel, d'acacia mais sur une dominante de fruit exotique, ananas. Enfin apparaissent la groseille et une touche d'abricot. La bouche est vraiment belle et puissante. La longueur est sur la fraîcheur et l'abricot apparaît en finale. C'est un très beau vin. 85-90

Weingut F.X. Pichler, Grüner Veltliner Smaragd Ried Loibner Berg 2003 (Wachau)
Un nez marqué par la fraîcheur mais avec un certain gras également, presque brioché. La bouche est huileuse un peu camphrée en finale. Avec des notes de jasmin et une amertume qui rappelle l'huile d'olive (pas désagréable). C'est bien et structuré, mais pas transcendant en bouche. Effet millésime indiscutable. 80- (pas la première fois que je ne suis pas convaincu par ce domaine).

Weingut Loimer, Grüner Veltliner Ried Käferberg 2002 (Kamptal)
Nez de pain grillé, de groseille à maquereau. Assez élégant, début de fruit exotique. La bouche est très grasse (assez typique du Grüner Veltliner) mais elle donne une impression diluée en même temps. L'équilibre reste bon néanmoins. 75

Weingut Norbert Bauer, Grüner Veltliner Alte Reben 2002 (Weinviertel DAC)
Encore des notes de pain grillé accompagné de foin. La bouche est souple et fine. Plutôt plaisante juteuse mais ça manque de complexité. 75-

Weingut Karl Steininger, Grüner Veltliner Novemberlese 2001 (Kamptal)
Intense, complexe. Fruit exotique, miel, épices douces et grillé en toute fin. La bouche est imposante, pleine d'abricot, de noyau, d'herbe fraîche. Bel équilibre, belle longueur. 80

Weingut Thomas Leithner, Grüner Veltliner Ried Steinhaud 2001 (Kamptal)
On retrouve des choses similaire mais avec des notes d'encaustique (trace de vieillissement). Sucre qui arrondit bien au départ. Sans doute un Grüner Veltliner avec quelques grammes de sucre résiduel, environ 8g/l, je note sur mon cahier. (la fiche technique dit... 8,4g/l). C'est pas mal. 75

Weingut Sigl, Riesling Smaragd Ried Kirnberg 2007 (Wachau)
Nez vraiment superbement élégant. Intense, fruits rouges. Le bouche est riche et souple, fluide et florale. La longueur est super et la finale très caillouteuse. Très bon. 85-90.

Weingut Geyerhof, Riesling Ried Johannisberg 2007 (Kremstal)
Pétrole léger, fermé. Bouche simpliste. 70-

Weingut Dockner, Riesling Reserve Ried Rosengarten 2007 (Kremstal DAC)
Rondeur floral. Buis, bois coupé. Bon ensemble. 80

Weingut Bründlmayer, Riesling Ried Langenloiser Steinmassel 2006 (Kamptal)
?Fermé. Agrume et touche exotique. Réduit, meuble ciré. 70

Weingut Huber, Riesling Ried Berg 2006 (Traisental)
Pétrole et herbe fraîche, fruit jaune, poire, pomme. Bouche ronde, un peu lassant. 75-

Weingut Knoll, Riesling Smaragd Ried Loibenberg 2006 (Wachau)
Rond, souple, beurre, pierre salée. Trace d'ananas, groseille. Même impression de rondeur en bouche et intense. Mais avec de la relance. Puissant et matière remarquable, particulièrement intéressante. 85-

Weingut Jöbstl, Sauvignon Blanc 2007 (Steiermark)
En réduction, préfermentaire... ultra variétal, simple. Bouche variétale à outrance. Vin qui donne une impression technique. Rien à redire mais pas franchement intéressant. 70

Weingut Reiterer, Sauvignon Blanc 2007 (Südsteiermark)
Là encore variétal mais boisé par ailleurs. Bouche moins caricaturale. 70

Weingut Peter Skoff, Sauvignon Blanc Ried Kranachberg 2007 (Südsteiermark)
Plus naturel, variétal certes mais avec de belles notes exotiques (que j'associe aux Sauvignon de cette région). La bouche est droite, sur la mangue et la violette avec une longueur moyenne. Bien. 80-

Weingut Gross, Sauvignon Blanc Ried Sulz "1STK" 2007 (Südsteiermark)
Variétal mais pas artificiel. Belle dominante exotique. Remarquable complexité et homogénéité. Rond, très classe. Pas loin d'être grand. Équilibre superbe avec en bouche également d'un mixte exotique et variétal. 85-90

Weingut Tement, Sauvignon Blanc Ried Grassnitzberg "1STK" 2007 (Südsteiermark)
Variétal mais moins qualitatif de Gross. Idem en bouche. C'est pas mal mais... est-ce un vin manquant de maturité ? Pas technique, joli mais pas inoubliable. 80-

Weingut Walter Skoff, Sauvignon Blanc Ried Hochsulz 2003 (Südsteiermark)
Fraise très nette pur buis large. Bouche ronde, souple, expressive. Équilibré et structuré superbe. 90

Weingut Neumeister, Sauvignon Blanc Ried Moarfeitl 2002 (Süd-Oststeiermark)
Beurré, miel. Bouche puissante avec un fruit très présent et une touche de pivoine. Longueur très belle. 85+

Weingut Ploder-Rosenberg, Sauvignon Blanc Linea 2002 (Süd-Oststeiermark)
Nettement plus typé Sauvignon. Buis marqué, poivre. Bouche droite, sur le buis, un peu simple mais assez plaisant. Pas de trace d'évolution. Alcool en final. 75+

Weingut Kollwentz, Sauvignon Blanc Ried Steinmühle 2001 (Burgenland)
Très élégant et pas du tout évolué... bouche droite et pure, minérale. Potentiel encore énorme. Mais pas encore très expressif en l'état 75

Weingut Sepp Moser, Sauvignon Blanc Ried Schnabel 1998 (Kremstal)
On retrouve la violette de tout à l'heure. C'est très simple et avec un début d'oxydation. 70-

Weingut Frauwallner, Chardonnay "f" 2008 (Süd-Oststeiermark)
Caramel, miel, cire, cadramone, pivoine puis finish sur la mangue, la violette. Nez très beau ! Bouche avec une matière bien présente. Très aromatique, longueur sur le fruit et la fraise. Légère perception de sucre résiduel. Superbe. 85+

Weingut Kollwentz Römerhof, Chardonnay Ried Tatschler 2008 (Burgenland)
Un côté très bourguignon, herbes aromatiques, toasté léger. Délicat. Epices et thym en fond de verre. Bouche longue, très ample, grillée délicatement, un côté poisson de roche grillé et orange en finale. Le vin prend sa place après une attaque nette et se prolonge en bouche, puissant et équilibré. Un impression qui me rappelle les meilleurs exemple de grand cru dégusté en côte de beaune... wha, c'est bluffant... 95-100

Weingut Nehrer, Chardonnay Leithaberg 2007 (Burgenland)
Un trait de soda, citron, noisette. La bouche est d'un fruit assez simple mais efficace. Avec une touche grillé élégante. Finale fraîche et facile. 75

Weingut Johanneshof Reinisch Chardonnay Reserve Lores 2001 (Thermenregion)
Exotique, avec une dominante mangue, également une note florale (pivoine?). La bouche est malheureusement dominée par le bois, largement excessif. Mais le vin a une belle matière, belle rondeur et équilibré. La longueur n'est pas jouissive et tombe vite. Dommage car le nez était prometteur... 75+

Weingut Schönberger, Chardonnay 2000 (Burgenland)
Fermé, pas net au nez. Pas net non plus en bouche et plat. Sans doute trop vieux. 60

Weingut Rotes Haus, Gemischter Satz Reserve Am Nussberg 2008 (Wien)
Du fruit, de la fraîcheur et de la longueur. Un vin d'une élégance rare ce jour là... vraiment super. 85

Weingut Hajszan, Gemischter Satz Ried Weissleiten 2007 (Wien)
Note fumée, nez dense et complexe, mûr, avec un côté abricoté. Bouche fantastique, beaucoup de fruit, plutôt rouge, notamment des baies et des cerises. Longueur excellente et... loooonnngue. Boom! 90

Weingut Edlmoser, Gemischter Satz Ried Maurerberg 2007 (Wien)
Un nez inattendu d'ananas et d'agrumes, intense. La bouche est hyper expressive, explosive d'arôme. L'équilibre est irréprochable et la finale, longue, se termine sur un fruit brillant et pur. Encore un vin magnifique 90

Weingut Zahel, Gemischter Satz Ried Nussberg 2006 (Wien)
N'en jetez plus , je n'avais jamais fait une série de Gemischter Satz à ce niveau. Encore un vin sublime. Le nez est légèrement fumé, torréfié et dominé autrement par les fruits exotiques (plutôt passion). La bouche attaque nette et précise puis s'élargit. Intense, incroyablement complexe. Fruit rouge, rose, mangue, passion... C'est grand. 95-

Weingut Wieninger, Gemischter Satz Ried Nussberg Alte Reben 2000 (Wien)
Il en fallait bien une . Doré intense, nez de noix, camphre. Oxydé. Bouche morte, ethanal... c'est cuit. 35 (Défaut)

Weingut Wieninger, Gemischter Satz Ried Nussberg Alte Reben 1999 (Wien)
Et la preuve que d'un millésime à l'autre... Doré mais pas ambré, nez extrêmement intense de fruit exotique, de miel, avec une touche iodée. Un trait épicé me fait m'interroger sur la présence de botrytis (ce qui ne serait pas étonnant vu l'année exceptionnel regardant cet aspect). La bouche est ronde, puissante et riche. C'est un vin superbe. 90

Weingut Hundsdorfer, Blaufränkisch Barrique 2003 (Mittelburgenland)
Nez puissant et mûr, concentré. Grosse présence boisée (qui ne fait pas mentir son nom). Bouche tout aussi concentrée, très expressive sur le fruit noir. Le vin est bon mais l'extraction (la maturité) et le bois sont excessif à réserver aux amateurs d'élevage. 80+

Weingut Ernst Triebaumer, Blaufränkisch Ried Marienthal 2003 (Burgenland)
Nez d'une élégance surprenante, dominante florale. Puis petits fruits rouges, myrtille, fraise et framboise. Très belle complexité. Bouche qui attaque avec beaucoup de droiture, minérale. La longueur est sur la fraîcheur et se déploie de longues secondes, avec une sorte de douceur presque sucrée. C'est un vin qui commence sa vie. 90 (moralité, mes 2009 devront bel et bien attendre au moins 5 à 10 ans encore !)

Weingut Claus Preisinger, Pinot Noir 2008 (Burgenland)
Expression très intéressante et avenante. Simple mains intense. On trouve déjà beaucoup de plaisir rien que sur le nez, certes un poil amylique, mais tout en élégance. La bouche part sur la cerise, la framboise. Léger, fin tout en étant expressif. C'est une réussite. 85

Weingut Zuschmann-Schöfmann, Pinot Noir Reserve 2008 (Niederösterreich)
Nez quelconque. Bouche dure et verte. Nul. 60

Weingut Paul Achs, Pinot Noir 2007 (Burgenland)
Concentré et intense. Confiture, épices (poivre), quelque chose qui me rappelle la volaille grillée. Le Pinot Noir semble parler avec évidence. La bouche est à l'avenant avec une excellente concentration et une forte intensité aromatique. Jeune et déjà superbe. 90

Weingut Heinrich Hartl III, Pinot Noir Ried Graf Weingart 2007 (Thermenregion)
Nez fermé. Réduction, vieille chaussette. Bouche également réduite. Finale qui tombe. Ca manque de tout. 70-

Weingut Juris, Pinot Noire Reserve 2006 (Burgenland)?
Nez fin, de guimauve, de rose. Bouche également en finesse, qui marque à nouveau par son délicat arôme de rose et de fraise. Joli vin. 80-

Weingut Lentsch, Pinot Noir Barrique 1992 (Neusiedlersee-Hügelland -Burgenland)
Joli nez un peu confit. Bouche finalement peu expressive, sans doute un peu en dedans... plaisant mais il a certainement passé son apogée.

Weingut Grenzhof-Fiedler, Cuvée Rot Mörbisch 2002 (Burgenland)
Bois, fruit noir, ronce. Bouche de fruit rouge aux tannins encore bien présents. C'est vraiment une caricature même si ça se boit. 75

Weingut Kopfensteiner, Cuvée Rot Border 2002 (Burgenland)
Nez très élégant pas du tout extrait. La bouche est très homogène, ronde et présente un fruit net et un développement en bouche impeccable. C'est beau. 85

Weingut Ernst Triebaumer, Cuvée Rot 2002 (Burgenland)
Nez un peu plus complexe que le précédent, apportée par une note herbacée et des touches de groseille. La bouche est d'un fuit éclatant, cerise, groseille. Je note "lovely". Tannins présents mais enrobée. Sans faute ! 85+

Weingut Bruckner, Chardonnay Trockenbeerenauslese 2005 (Neusiedlersee)
Nez riche et puissant. Epices, pain d'épice, cognac presque. La bouche est ultra dense, liquoreuse à souhait. Elégante malgré sa puissance, extrêmement élégante. Longueur sur le cuir et le fruit de la passion. Très intense. Très, très long pour un finish sur la cerise. C'est excellent ! 95

Weingut Pasler, Chardonnay Trockenbeerenauslese "C" 2004 (Neusiedlersee)
Deuxième claque. Ou on retrouve les épices (logiques) mais aussi les agrumes. La bouche est étonnamment droite avec des notes évoluée et tertiaires de cuir, de terre. La longueur est sur l'amande... très beau 95

Weingut Hafner - Family Estate, Scheurebe Trockenbeerenauslese 2004 (Neusiedlersee)
Un poil moins expressif mais équilibré. La bouche est bonne mais trop huileuse. C'est un bon vin, mais un gros cran en dessous des deux précédents. 80

Weingut Angerhof Tschida, Welschriesling Trockenbeerenauslese 2002 (Neusiedlersee)
Et voilà le grand vainqueur qui explose tout. Pourtant les deux premiers avaient mis la barre haute. On retrouve les fruits, les fleurs, la pâte d'amande et une touche quasiment fumée. La bouche est exceptionnelle. L'équilibre est grandiose avec une intensité aromatique rare, complètement axé sur le floral. C'est une beauté absolue, aucune trace d'évolution, pur, impeccable... bluffant. 99-100. Ce vin goûte moins sucré que les précédent alors qu'il l'est nettement plus. A 288g/l, je conçois cependant qu'il ne soit pas destiné à tous les palais.

Weingut Stölzerhof, Sämling88/Welschriesling Trockenbeerenauslese Ambrosia 2002 (Burgenland)
La tension retombe. Nez oxydatif (oxydé?) et orange sanguine. Bouche de caramel et miel. Plat... attendu. Et certainement trop exposé à l'air. 65.

Voilà une sacrée dégustation dont je garderai le souvenir. L'organisation impeccable et les conditions de dégustation idéale en font pour moi une référence du genre.

Salut Mathieu

Merci pour ces notes très intéressantes.
Je suis surpris des millésimes car je pensais que VieVinum présentait des vins jeunes. Est-ce un choix personnel de dégustation ou les vins présentés sont-ils tous déjà (un peu) évolués ?

Pierre

C'était un événement spécial dans le cadre de VieVinum, réservé aux invités de l'AWMB. Le but était de montrer des vins déjà prêts. Sur le salon, c'est en effet plus jeune. Il me reste Peut-être 300 vins à reprendre, si j'en ai le courage

En outre, on a eu 3 autres dégustations dans des circonstances différentes. Une "welcome party" dans une heuriger, une grande soirée au MuseumQuartier et une soirée de clôture (que je n'ai pas faite). A chaque fois un contexte différent pour apprécier les vins dans d'autres situations. Franchement ce salon, c'est un régal !