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CR: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

  • chrisdu74
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DEGUSTATION TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)
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Par l’intermédiaire de notre poète Damien (DamienH), il m’a été offert une opportunité du genre qui ne se refuse pas : Mr Istvan Pokoradi, chef de la mission hongroise à l’OMC a organisé à Genève 2 événements pour faire découvrir les vins de Tokaj :

Tout d’abord un repas dégustation pour seulement une douzaine de convives (journalistes du milieu du vin, restaurateurs, bloggeurs et autres amateurs éclairés plus votre pistonné de serviteur…). Je découvre avec surprise, plaisir et soulagement que Yves Zermatten a aussi été invité. Ce fut un plaisir de le rencontrer et de passer cet après-midi à gouter et discuter; ce fut aussi un soulagement de ne pas me retrouver dans la position de représenter LPV…

Avant de déguster et aussi pendant, Lazlo Meszaros du domaine Disnoko nous fait une présentation très didactique de Tokaj et de ses vins ainsi que des vins présentés ce jour : Douze vins plus un bonus représentant ce qui se fait de mieux au sein du groupement de vignerons Tokaj Renaissance : Des vins secs, des moelleux et bien sûr les fameux liquoreux tokaji aszu

Ensuite, une sorte de mini-salon des vins de Tokaj est offert aux collègues diplomates du chef de mission, ainsi que des professionnels de la place de Genève. Les mêmes producteurs ci-dessus font déguster un échantillon un peu plus large de leur production.

Brièvement, je résume ici ce que j’ai retenu de ces informations passionnantes :

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---- LES VINS DE TOKAJ ----
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[size=small]Vigne Mád, Nyúlászó[/size]

[size=small] Domaine Beres Wineyard[/size]

Le vignoble de Tokaj : Il est établi au bout de la plaine de Hongrie, au nord est, en coteaux orientés Sud et Est le long d’une montagne d’origine volcanique. Les sols sont de loess avec des argiles et des débris de la montagne en quantité variable selon la position dans le coteau. Le sous sol est d'origine volcanique. Au pied de cette montagne existe une zone marécageuse et 2 rivières dont les brumes matinales contribuent à l’apparition du botrytis sur les raisins.

Les cépages principaux sont le furmint (60%) , le harslevelu (30%) , le sargamuskotaly (5% , muscat), le zota (3%) et 2-3 autres anecdotiques pour le complément à 100%
une grappe avec des grains aszu

En quelques mots, le process d’élaboration des tokaji aszu un peu à la façon « pour les nuls ». J’étale ma science toute fraîche en espérant que c’est utile pour les lecteurs néophytes comme moi :
le résultat de la récolte de centaines de grains

1. Les grains botrytisés et passerillés de furmint sont récoltés au fur et à mesure à maturité
Ils sont stockés au frais parfois jusqu’à plusieurs semaines dans des bacs
Le jus qui s’écoule naturellement de ces bacs est récupéré, c’est le fameux « eszencia » , très peu alcoolisé et d’une richesse inouie en sucre (600 à 900 gr/litre) , en acidité et en parfums
2. Le reste des grappes non botrytisées est vinifié en vin plus ou moins sec ou moelleux
3. Les grains aszu (pratiquement secs, impossible à presser) sont mis à macérer dans ce vin tranquille élaboré en parallèle (ou dans le moût encore en fermentation)
L’ensemble macère de 12h heures à 2-3 jours en une sorte de pâte qui est pressée et mise en fût pour finir la fermentation et l’élevage (24 mois minimum traditionnellement, 18 mois depuis 2013, bien souvent plus)
4. La proportion de grains aszu (ratio grains vs vin de macération) détermine les fameux puttonyos
1 puttyono équivaut à 1 seau (25 kg?) de grains aszu pour un volume (un fût de 136 litres ) de vin de base ou de moût
Plus il y a de puttonyos (aka grains aszu) plus le vin est riche
Le jus « eszencia » peut aussi être réincorporé au moût

A ce stade, il n’échappe pas au lecteur attentif que peu de cas est fait du fameux vin de base. Pourtant, plus que le nombre de puttonyos, c’est peut-être la qualité du vin de base qui fait le style voire la qualité du vin final . Ainsi, un des vins qu’on a beaucoup aimé cet après-midi (surtout Damien) , le aszu 6 puttynos 2006 du domaine Dobogo est élaboré avec du vin de base de qualité «Vendange Tardive». Mais la relative discrétion des producteurs sur ce point fait peut-être partie de leurs secrets de fabrication…

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---- CR: DEGUSTATION COMMENTEE ----
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Revenons au premier événement : Ce déjeuner dégustation prend un tour un peu intimidant; une dizaine de convives à table sont entourés par une quinzaine de personnes assises sur des chaises autour. Ce sont les propriétaires ou représentants des domaines présents aujourd’hui. C’est un peu intimidant voire génant, nous dégustons dans le silence avec tous ces gens qui nous observent, écoutent les rares commentaires et se lèvent parfois pour prendre en photo les dégustateurs en action ( quand on goute leur vin ? m... mon brushing! ). Assez peu d’interactions finalement et de commentaires live, peut-être du fait de ce contexte…

Quelques commentaires sur les vins dégustés

Tout occupé que j’étais à déguster et essayer de noter un avis objectif, j’ai un peu oublié de tester l’accord des vins avec les mets servis. Je n’ai pas souvenir de fautes d’accords mais pas non plus d’extase. Le repas était très bon, les vins excellents et l'ensemble était harmonieux. Espérons qu’un autre des convives pourra en dire plus...

1) Domaine ERZÉBET PINCE , Kiraly-dulo 2012 (100% furmint, appellation Mad,Kiraly-dulo)

Nez surprenant floral et végétal façon tisane d’herbes (par opposition à un chardonnay de l’Yonne plutôt sur les fleurs et le caillou) ; de très légères notes fruitées accompagnent ce cocktail (pêche ? abricot ?)
La bouche est fraiche et vive, un peu alcooleuse mais le vin est servi frais heureusement. Une acidité bien marquée se fait jour avec une belle impression fruitée, de la bergamote, des épices, du poivre, des fruits secs. Une amertume légère donne beaucoup de caractère à la finale qui est interminable, acidulée et salivante.
TRES BIEN

2) Domaine DOBOGO Tokaji sec 2012 (100% furmint)

Le nez de celui-ci est plus réservé, plus sur le fruit mûr que le végétal tout en restant discret . En bouche, après l’attaque fraiche et vive, c’est l’impression de fruits exotiques et d’agrumes qui s’impose. Gras et ample, il y a une belle acidité toutefois moins marquée que sur le précédent (moins tendu). On reste sur les fruits exotiques avec une finale salivante, légère amertume. Plus tard, les notes d’orange s’imposent, l’élevage devient perceptible aussi ainsi qu’un peu d’alcool au réchauffement.
BIEN++ à boire assez frais

3) Domaine OROSZ Gabor Betzek 2011 (100% furmint, appellation Mad, Betzek)

Le nez est très très discret; en bouche, des notes d’élevage assez marquées. L’acidité est bien présente, le vin est assez gras avec une finale un peu chaude sur des arômes d’agrumes et d’abricot. Salivant, une légère amertume donne du caractère à la finale qui est très longue.
B++

4) Domaine TOKAJ NOBILIS Barakonyi 2012 (cépage Harslevelu, appellation Bodrogkisfalud, Barakonyi-dulo)

Le nez présente un arôme bizarre, serait-ce le foin ? En bouche l’attaque est ronde avec un léger sucre résiduel ; c’est acide aussi mais la tension est moins prononcée , peut-être cette perception est-elle due à la rondeur? Joli fruité en bouche, ça fait penser d’une certaine façon à un savagnin (acidité marquée plus fruits mûrs). La finale est moyennement longue (des fois longues, des fois pas… ), assez salivante et surtout d’un bel équilibre

D’une façon générale, j’ai bien aimé ces vins blancs secs qui font de beaux vins de table même si je regrette le caractère souvent un peu trop alcoolisé. J’ai aussi remarqué dans les autres dégustations de l’après-midi des notes végétales sans qu’on ait l’impression d’un manque de maturité ; soit le cépage furmint est comme ça naturellement (ces notes de foin, de paille ?) soit c’est le terroir ; j’aurais aimé gouter quelques vins plus anciens pour voir l’évolution. En tout cas quelques bouteilles ne dépareraient ni ma table ni ma cave.

Nous passons à une série de Vendanges Tardives : A la différence des tokaji aszu récoltés grain par grain, ces vins sont vinifiés à partir de grappes entières (de tous les grains de la grappe donc portant des grains aszu mais aussi d’autres de différents stade de maturation).

5) Domaine FULEKY Tokaji PALLAS Cuvée 2012

Robe jaune très pâle (étonnamment pour un moelleux), le nez est fin mais aromatique avec des notes de bonbon.
L’attaque en bouche est souple, le sucre se manifeste tout de suite (peut-être par contraste avec les secs précédents) mais il y a un bel équilibre avec l’acidité. Des fruits à foison, joli caractère mais pas très complexe toutefois. Finale acidulée et salivante ou l’on retrouve le sucre. Joli vin agréable que je comparerai aux cuvées d’entrée ou de milieu de gamme de Jurançon (de bons prodcuteurs tels Cauhapé, Cols Thou, etc..).

6) Domaine BERES Tokaji MAGITA 2008

Robe dorée ; nez extraordinairement expressif sur les fruit exotiques, la mangue, peut-être des notes de champignon (truffe suggérée ?)
En bouche c’est waaaoowww !!! Il y a du sucre, de la fraicheur, des fruits en farandole (les mêmes plus abricot, orange,…) , une légère amertume tient la finale. Superbe liqueur, grande fraicheur (toujours pour rester dans la comparaison avec les Jurançons, je dirais « Suprême de Thou »)
TRES BIEN+++

Le prix annoncé est affolant : 9 CHF !!! pas sûr si c’est départ, HT, chez les détaillants,… mais c’est assurément un très beau rapport qualité prix

7) Domaine BARTA PINCE Tokaji Late Harvest 2010 (100% Furmint)

Robe dorée un peu plus claire. Le nez n’est pas très net, plein de choses (pas désagréables) perçues mais pas vraiment en place, un peu brouillon. La bouche est assez vive, avec un sucre moins marqué, une acidité qu’on perçoit comme sur les premier secs. Un vin très fruité mais vif. C’est un équilibre différent, la trame acide est plus perceptible. Finale acidulée et salivante avec un retour plus classique sur l’orange. Très long.
Initialement moins agréable que le précédent, le côté « fluet » s’efface et la finale est superbe. Les sensations s’affinent , j’oserais la comparaison d’un Château-Chalon sur la finesse face à un Arbois plus puissant qui sont deux expressions intéressantes du vin jaune.
TRES BIEN+++ aussi

Nous passons maintenant à la dégustation d’une série de tokaji aszu

8) Domaine GROF DEGENFELD Tokaji Aszu 5 Puttonyos 2008

Le nez change de catégorie, plus concentré avec des notes herbacées façon chartreuse, du miel, des fruits oranges, de la datte et des fruits secs. Bien agité, on revient sur une aromatique fruitée plus classique de liquoreux. En bouche, c’est une liqueur du point de vue de la viscosité mais cela paraît peu sucré du fait de la vivacité, avec la même sensation acide en bouche qu’avec les secs. Pas très tonique en bouche mais très long, l’acidité en trame de fond, une légère amertume (orange amère) tient la finale salivante encore plus loin.
EXCELLENT-

9) Domaine DEREZLA Tokaji Aszu 5 Puttonyos 2007

Le nez parait un peu animal (soufre ? réduction ?) mais derrière c’est du lourd, sur les fruits. (plus tard, avec l’aération et le réchauffement des notes d’encens et de fumée)
En bouche, c’est un nectar, suprême équilibre, aromatique sur l’orange très pure. C’est concentré, vif, intense, y a rien qui dépasse… Oui !!!!
EXCELLENT !

10) Domaine TOKAJ CLASSIC Tokaji Aszu 6 Puttonyos 2006

Le nez parfait, des fruits secs, des épices, un flash de miel et la trame sur l’orange. En bouche l’acidité est plus marquée mais il y a une grosse masse sucrée derrière ; ça semble donc un peu moins intégré que le précédent ; c’est un style plus puissant, long, intense, ça balance ; finale fruitée et épicée

11) Domaine PATRICIUS Tokaji Aszu 6 Puttonyos 2003

Nez peu expressif. Il y a plus de rondeur en bouche, c’est bien intégré avec une assise acide en fond. Plus épais, très dense, très puissant, une puissance qui le rend difficile à commenter ( un peu comme Yquem 97 la première fois que j’ai eu la chance de gouter un tel vin). Il faudrait sûrement attendre plusieurs années avant de se risquer à boire de telles bouteilles. Petit déséquilibre au réchauffement, le sucre est assez marqué.

12) Domaine DIZNOKO Tokaji Aszu 6 Puttonyos 2002 (mise 2006)

Nez profond, des notes iodées, du fruit et une légère acidité perceptible. En bouche on retrouve cet équilibre (pour moi désormais ) classique mais en superlatif ! L’acidité bien présente rivalise avec la douceur et efface la sucrosité, finale éternelle sur les épices avec une légère amertume et une salivation perpétuelle ! Les superlatifs manquent, on se roulerait par terre de plaisir si on n’était pas observés. Faut pas jeter de cacahouètes aux singes mais du tokaji aszu aux dégustateurs, tant que vous voulez !

13) DIZNOKO Eszencia 2009

On conclut la dégustation par un extra offert par la maison Diznoko, un rarissime Eszencia 2009. Le liquide est très visqueux, le nez sur le tabac, le marc, les fruit macérés (les grains de raisin aszu of course) Que dire de la bouche !!! La viscosité se confirme, un épaisseur dingue, plus prégnant qu’un sirop. Ça tapisse la bouche en épaisseur (si on en met une gorgée en bouche, il faut plusieurs secondes pour retrouver l’usage de ses papilles et commencer à analyser quand la salive a repris le dessus) ; l’acidité sauve le tout du « too much ». La finale est d’une complexité incroyable qu’on ne perçoit que bouche vide. C’est super puissant , on pourrait craindre de boire un vin cuit à 17-19 ° mais c’est très peu alcoolisé, 2 à 3 degrés seulement.

Une expérience incroyable, on se prend à rêver d’une bonne crêpe maison (légèrement tapissée de confiture d’orange - amère ou douce ça mérite d’être testé- en très fine couche, roulée et nappé d’eszencia, un plaisir régressif et luxueux… le prix de la bouteille fait tousser (plusieurs centaines d’euros) , ça devrait se vendre en ampoule ou en fiole de 10-15 cl max,

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---- LE "SALON DES VINS DE TOKAJ" ----
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Le dégustateur moyen pourrait se satisfaire de ce déjeuner excellent et accompagné de merveilleux nectars. Mais à peine repris nos esprits, nous sommes dirigés vers une salle ou la même quinzaine de producteurs fait déguster un assortiment plus large de leur gamme .

Alors il y a un moment où il va falloir arrêter avec la dégustation analytique de ces vins ! Malgré toute notre vertu et notre discipline, après s’être laissé entrainer à l’invitation d’hôtesses toutes plus charmantes les unes que les autres, nous essayons un ordre logique, d’abord les secs puis les VT puis les Aszu . Mais c’est peine perdue, on se reprend à papillonner, à discuter, à se sustenter. A un moment, la concentration de certains (j’ai les noms) lâche prise et je tairai le niveau dans les verres qui ne seront pas crachés ainsi que les sprints pour retourner gouter et regouter ce fameux 6 puttonyos 2006 de Dobogo …

Les notes ci-dessous sont donc prises dans le feu de l’action, l’ordre du commentaire n’est pas forcément l’ordre de dégustation ; ces notes ne sauraient être exhaustives et finalement se ressemblent beaucoup. Je fais mention des niveaux d’alcool, de sucre résiduel et d’acidité tels qu’indiqués sur le livret édité spécialement pour la dégustation. Concernant l’acidité je suis incapable d’interpréter la valeur absolue mais il est intéressant de comparer les vins les uns par rapport aux autres.

Concernant les aszu surtout, le niveau présenté dans cette dégustation me paraît exceptionnel ; on se prend à chipoter sur les vertus comparatives d’un vin par rapport à l’autre mais soyons clair : On sert n’importe lequel dans une de nos dégustations LPV et c’est l’euphorie assurée après un moment de silence recueilli.

Domaine TOKAJ NOBILIS

Le Sec Furmint 2012 est plutôt sur l’alcool avec une légère amertume. Dur retour sur terre après la dégustation de midi. L’ Amicus 2011 Vendanges Tardives est un joli jus souple reposant les papilles (95g SR). Belle finale acidulée et salivante
Quand au Tokaji Aszu 2008 5 puttonyos (alc. 11.5°, SR 140g/l , acidity 9.6 g/l), il présente une belle fraicheur, une légère acidité en trame de fond ; c’est épicé, poivré sur une grande longueur TRES BIEN

Domaine PATRICIUS

Noble Late Harvest « Katinka » 2011 Un vendanges tardives au joli fruit un peu muscaté, pas trop sucré (annoncé à 110g/l ), vif et salivant

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2003 (alc. 10°, SR 185g/l , acidity 9.1 g/l) Nez très concentré sur les fruits secs et la datte (Suronde ¼ de Chaume dans mon référentiel). Bouche intense et fraiche, le sucre se fait sentir en finale avec beaucoup de fruits.

BARTA WINERY jeune domaine aux vignes plantées en 2004

Sec Barta Furmint 12011 Joli nez floral ; bouche saline et tendue, salivante avec une légère sensation alcoolique (la fiche indique 13°5)

Nous ne regoutons pas le Late Harvest commenté ci-dessus à table et on passe directement au

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2008 (alc. 9.25°, SR 257g/l , acidity 9.1 g/l) Bouche fraîche, fruitée sur l’orange et les fruits secs, les épices… C’est quand même très riche, assez « épais » mais équilibré par une belle vivacité. Très longue finale sur les fruits

Domaine BERES

Sec 2009 élevé en fût ( fûts locaux aka hongrois)

Très sec, tendu mais alcool assez présent

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2007 (alc. 9.8°, SR 168g/l , acidity 9.1 g/l)

Nez de liquoreux plus sur le floral/fruité intense (abricot, orange +++) que le caramel ou les fruits secs. Bouche très pure, on retrouve le magnifique fruité avec une liqueur impressionnante soutenue ou soulagée par une acidité marquée. (à priori ça couterait 35 Euros dans le circuit « retail », superbe !)

Maison TOKAJ CLASSIC

Muscat Lunel 2009

Nous goutons un muscat au nez de muscat doux mais à la bouche parfaitement sèche, assez peu aromatique, tendu avec une légère amertume et le retour des arômes muscatés en finale.
Le cépage est dit muscat de Lunel et le fait est que je trouve une parenté stylistique avec des Muscats de Frontignan secs que j’ai eu goutés dans le passé

Late Harvest 2005

Très beau nez complexe sur les fruits secs, les dattes, la figue. Grande longueur et petite amertume

Tokaji Aszu 5 puttonyos 2005 (alc. 11°, SR 154g/l , acidity 10 g/l)

Nez plus fruité que le précédent; la bouche dénote un petit rancio avec des arômes de noix et de praliné

Nous goutons aussi le Tokaji Aszu 6 puttonyos 2006 qui s’avère supérieur, bien fruité (orange), avec de la fraicheur et une plus grande pureté

Domaine DERESLA

Furmint sec 2012 6-7g de SR, une des rares bouteilles avec une capsule à vis

Joli nez floral, bel équilibre en bouche avec de la tension, assez long, petite amertume en finale

Kabar Dry 2012

Nez floral et épicé ; belle bouche , tendue, caractère un peu résineux, un peu lacté aussi. Acidité, légère amertume, grande longueur
(étonnant de regarder les paramètres, 14° d’alcool que je n’ai pas ressentis et 5.1 g d’acidité qui ne me semblent pas beaucoup plus que les autres ; peut-être une caractéristique du cépage Kabar?)

FULEKY

Furmint 2012

Très sec et tendu malgré un léger sucre résiduel (5.8 g) . Joli vin

Kabar 2012

Belle tension, très sec ; aromatique, floral et fruité. Joli vin qui me fait penser au savagnin « Traminer » de S.Tissot

Late Harvest 2012 (alc. 10.5°, SR 104g/l , acidity 6.6 g/l)

Joli équilibre tout en légèreté

GROF DEGENFELD WINERY

Furmint Sec 2012 (vin « bio » certifié , élevé en bois neuf)

Nez floral et fruité (agrumes, orange) ; En bouche, c’est bien sec, tendu, le boisé est assez sensible mais ce vin est d’une grande pureté (normal , c’est en bio ;) )
Amertume assez marquée en finale

Muscat Blanc 2003

Le nez est très aromatique «muscat», légèrement sauvignonnant aussi. On retrouve le fruit en bouche, c’est très sec, un peu alcooleux mais joli quand même

DIZNOKO

Tokaji Aszu 5 puttonyos 2007 (alc. 12.5°, SR 132g/l , acidity 7.2 g/l)

Le nez est riche plutôt sur les épices, le miel et les fruits secs (dans mon référentiel comme le quart de chaume du ch. de Suronde) que sur les fruits. S’y ajoutent des arômes intéressants de baies de raisin (les grains aszu). En bouche, une certaine intensité alcoolique avec un joli jus pur et frais. Annoncé d’un millésime léger, ce vin paraît très riche, en sucre et en acidité (ce que ne semble pas indiquer la fiche…)

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2002 (alc. 12.5°, SR 176g/l , acidity 11 g/l)

Nous regoutons le vin servi à table pour comparer. Le nez est sur une aromatique semblable, très riche. La bouche est plus élancée, très riche en sucre et acidité aussi mais peut-être plus équilibrée ?Belle aromatique sur les oranges amères et confites.

Tokaji Aszu 6 puttonyos 1999 (alc. 11.5°, SR 160g/l , acidity 12.6 g/l)

Un vin à la bouche un peu bizarre comme dissociée : ça attaque en fanfare, sur une exhubérance aromatique, l’acide et la liqueur. Ensuite, ça semble ne pas suivre, ça ne fait pas très fondu. Ça se ressaisit enfin sur la finale, les éléments se remettent en place et la longueur est interminable.

DOBOGO WINERY

Mylitta 2010 (Vendanges Tardives)

Belle pureté avec un équilibre sucre-acide et une amertume qui tient la finale

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2007

3 ans d’élevage en fût neuf ; plus concentré que le vin de la maison Deres gouté précédemment

Tokaji Aszu 6 puttonyos 2006 (alc. 10°, SR 230g/l , acidity 12.6 g/i)

Encore plus concentré, une acidité superlative, un vin énorme ! … et savoureux.. on y reviendra plusieurs fois….

ERZSÉBET WINE CELLAR

Furmit Kiraly dulo 2012 (sec)

Très sec, très tendu avec l’alcool assez perceptible

Beczek 2011 (cépages Harslevelu, Kabar)

Aromatique, très beau fruité avec de la fraicheur et de la tension jusqu’en finale, salivant

Tokaji Aszu 5 puttonyos 2008 (alc. 11°, SR 170g/l , acidity 8.7 g/i)

Belle fraicheur encore, un fruit pur et simple. Très beau vin qui manque peut-être un peu de complexité

Ouf !!!! Il faut bien arrêter à un moment même si on ne se lasse pas de gouter et regouter les vins tout en piochant dans le généreux et savoureux buffet de bouchées salées et sucrées.
On se quitte très heureux et bien conscients d’avoir participé à un événement exceptionnel.

Encore merci à Mr Pokoradi pour cette idée, l'organisation et l'invitation ! Merci à Lazlo Meszaros du domaine Disnoko pour la présentation (en français s'il vous plait) et la dégustation commentée, merci à tous les vignerons et personnel des domaines qui se sont déplacés jusqu'à Genève. Mes excuses pour les vins que je n'aurais pas commenté à moins que je ne doive plutôt m'excuser pour les commentaires ;)

Au plaisir de revoir Damien et Yves autour d'un verre, et pourquoi pas une dégustation de liquoreux dont on parlait l'autre jour ?

PS : Désolé pour la syntaxe et l'accentuation éventuellement approximatives des noms hongrois

[size=small]crédits photos : Site web des domaines ou de la profession, d'agence de voyage (www.evaway.fr), de blogs (lafdv.fr) dont un polonais (winicjatywa.pl)[/size]
26 Mar 2014 18:36 #1

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: DEGUSTATION TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

Merci pour ce CR remarquable !

Luc
26 Mar 2014 18:49 #2

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J'attends le CR d'Yves et je pose le mien. Superbe boulot Christophe! Cheers!!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
26 Mar 2014 19:29 #3

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  • Thierry Debaisieux
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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

Superbe boulot Christophe!

Effectivement, c'est très agréable à lire et très instructif.
26 Mar 2014 19:34 #4

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Magnifique ! Bravo (tu)
26 Mar 2014 20:08 #5

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Magnifique CR, beau boulot !(tu)
Christophe, pour en revenir a ton interrogation au sujet de ces fameuses notes de foin et de paille, j ai souvenir de 2 bouteilles, offertes par une amie d origine Hongroise, avec lesquelles
j ai eu la même sensation, paille humide, foin après la coupe! (de mémoire cela remonte a 8 ou 9 ans)
Je pense que c est normal c est visiblement une typicité de ce type de vins !
26 Mar 2014 20:48 #6

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Merci d'avoir pris la peine d'avoir pondu un CR aussi exhaustif (tu)

Abstraction faite de la qualité des domaines dégustés, une phrase me semble traduire particulièrement bien la magie des Tokaji : "(...) on se prend à chipoter sur les vertus comparatives d’un vin par rapport à l’autre mais soyons clair : On sert n’importe lequel dans une de nos dégustations LPV et c’est l’euphorie assurée après un moment de silence recueilli."

_____________________________________________________________________________________
« Avez-vous déjà bu une bonne bouteille avec un connaisseur en vin ? C'est un supplice. » Nicolas Bouvier
30 Mar 2014 15:30 #7

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

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Tokaj Renaissance à Genève
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Istvan Pokoradi,Le responsable de la Mission de Hongrie à Genève est un passionné de vin. Au vu des progrès considérables réalisés ces dernières années par les vins de son pays, il avait envie de les faire découvrir à quelques gastronomes, journalistes et passionnés de vins. Merci à lui.

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Istvan Pokpradi, de la Mission de Hongrie

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des LPViens, le chef Philippe Chevrier (à gauche)

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la presse et les spectateurs attentifs ;) ne manque que le représentant de LPV, derrière l'appareil

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Laszlo Meszaros, du Domaine Disznokö

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quelques délicieux plats hongrois ont accompagné la dégustation

Monsieur Meszaros nous a ensuite fait une présentation du vignoble et des vins. En voici les points principaux :

[size=large]GEOGRAPHIE DU VIGNOBLE[/size]

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imageshack.com/a/img...

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La région prend son nom de la ville de Tokaj, ancien centre de commercialisation des vins du vignoble se situant au confluent de fleuves Tisza et Bordog. Le vignoble de Tokaj est situé au Nord-Est de la Hongrie, à 48°15’ Nord et 21°20’ Est, soit à peu près à un degré au nord de Dijon et à 30° au sud du vignoble du Rhin. Il s’étend sur 27 communes, qui couvrent 5500 ha.

Les vignes se situent sur des pentes du sud et de l’Est de la montagne Zemplén, entre 150 et 300 m d’altitude, à proximité des rivières Tisza et Bodrog.

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Terroir : la roche était crée par divers activités volcaniques il y a entre 8 et 10 millions d’années. Sols argileux ou loess (dépôts sédimentaires apportés par les vents)

Climat : continental, précipitation moyenne, 520-550 mm caractérisé par des étés chauds et secs, des hivers frois et un automne particulièrement long, alternant des périodes humides et brumeuses, avec des phases ensoleillées idéales pour la botrytisation et le passerillage des grains

[size=large]HISTOIRE[/size]

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1571 : premier document mentionnant un vin « aszú »

1732 : mise en place du système de classification des vignobles par Matolai.

1737 Création de l’appellation de Tokaj. Première délimitation d’une région viticole dans le monde, par décret royal de Charles III.

XVII-XIX ème : le Tokaj aszú devient le vin des rois et le roi des vins (Louis XIV. Il devient la boisson favorite de Pierre Le Grand, de Catherine la Grande, de Frédéric II de Prusse.

1889 – 1892 : Phylloxéra. Le vignoble de Tokaj est entièrement détruit.

1892 – 1908 : replantation de la région avec les 3 cépages principaux (Furmint, Hárslevelu, Muskotály)

1945 – 1989 : ère communiste. Production et mise en bouteille deviennent un monopole d’Etat.

1990 : fin du communisme, la Hongrie devient la République de Hongrie. C’est le début de la Renaissance et de la privatisation.

1991 – 1993 arrivée des premiers investisseurs étrangers dans la région : AXA, GMF, GAN, Vega Sicilia.

Rétablissement des domaines historiques : Disznókö, Hétszölö, Oremus, Degenfeld, Dereszla

Les producteurs locaux démarrent leur production : Szepsy, Orosz, Erzébet Pince,

Fin 1990 – Début 2000 : naissance de nouveaux domaines : Béres. Dobogó, Patricius

1995 : fondation de Tokaj Renaissance – Union des Grands Crus de Tokaj

2002 la région de Tokaj devient un site du patrimoine mondial de l’UNESCO

[size=large]LES CEPAGES[/size]

Le Furmint

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Ancien cépage, le plus important de la région, il couvre le 60% de la superficie.
Maturation tardive (octobre), il conserve son acidité au cours de la botrytisation.
Très adapté au développement de la pourriture noble. Il produit également d’excellents vins secs.

Le Hárslevelü

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Ancien cépage, couvre 30% de la superficie. Aromatique, il est moins propice au développement du botrytis que le Furmint.

Le Sárgamuskotály

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5% de la superficie.
Muscat jaune - muscat blanc à petits grains, originaire du Sud de la France et connu à Tokaj depuis le XVIIème siècle.

Le Zéta

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3 % de la superficie
Nouveau cépage, croisement de Furmint et de Bouvier, autorisé depuis 1986
Maturité précoce (début septembre), bien adapté à la botrytisation

Le Kövérszölö
Kabar (=Hárslevelü + bouvier)

[size=large]LES VENDANGES ET LES VINS[/size]

Vendanges de raisins sains : vins secs, demi-secs, vins de cépage. Les vins sont appelés Tokaji furmint, Hárslevelü.

Sélection de grappes ou de bouts de grappes botrytisés avec pressurage direct des raisins : Szamorodni, Late Harvest

Tri grain par grain de raisins botrytisés ou passerillés (grains aszú). Les vins sont les Tokaji Aszú 3, 4, 5, 6 Puttonyos, Tokaji Aszu Eszencia, Tokaji Eszencia, Eszencia.

Les grains aszú

Les raisins aszú, véritable concentré de sucres naturels, d’acidité et d’arômes, sont obtenus soit par pourriture noble (Botrytis) soit par passerillage (concentration par dessèchement = Hárslevelü + bouvier).
Les baies aszu sont des raisins botrytisés qui se dessèchent sur la vigne. La récolte s’effectue grain par grain par tries successives dans la vigne (3-4 passages). Un vendangeur récolte environ 5 – 10 kg d’aszu en une journée. On considère habituellement qu’un kilo de grains aszu est obtenu à partir de la botrytisation ou du passerillage de 5 kg de raisins sains.

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Monsieur Meszaros avait emmené avec lui quelques grains aszu de la dernière récolte, simplement conservés au réfrigérateur, afin de nous les faire goûter. La dégustation est surprenante : c'est très doux, évidemment, mais le plus frappant est l'aspect pâteux et la quasi absence de liquide. Le goût est intense, avec une sensation allant du raisin de Corinthe à un moût, avec une belle acidité et le croquant surprenant des pépins.

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La vinification des Tokaj aszu

Le principe de base réside dans le contact entre les baies aszu et le vin ou moût de base (macération). Les baies ont une consistance pâteuse, sèche et presque solide. Il est impossible de les presser directement. On recourt donc à la macération, qui va extraire les sucres, les acides et les arômes.

Les baies aszu sélectionnées une par une sont entreposées dans des cuves jusqu’à ce que les vendanges soient achevées. C’est dans ces cuves que l’on recueille l’Eszencia, un nectar pressé uniquement par gravité qui contient environ 600-900 g de sucre au litre !

Les baies aszu sont ensuite immergées dans un moût en fermentation ou dans du vin nouveau pendant 12 à 60 heures. On effectue des remontages ou des pigeages pour augmenter le contact avec les peaux. Pendant la macération, les baies aszu forment une pâte qui est ensuite lentement pressée. Le jus est écoulé pour être mis à fermenter jusqu’à ce que le vin atteigne l’équilibre souhaité. Suivent trois années de vieillissement en fûts de chêne dans les fameuses caves de Tokaj.

La nature de l’aszu ou son vignoble d’origine déterminent le choix entre l’utilisation d’un moût en fermentation ou d’un vin de base, de même que la proportion de baies aszu et la durée de la macération. L’idée est d’obtenir un maximum d’arôme et une structure pure et précise.

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3 types de vinification des aszu :

Edes Szamorodni : au moins 15.12% d’alcool potentiel, 12% d’alcool, plus de 45 % de sucres résiduels, 23g d’extrait sec par litre et 24 mois d’élevage.

Tokaji Aszu : au moins 19% d’alcool potentiel, 9% d’alcool, 120 g de sucres résiduel, 35 g d’extrait sec par litre et 24 mois d’élevage.

Aszu Eszencia : 27.75% d’alcool potentiel, 1.2% d’alcool, 450 g de sucres résiduels, 5o g d’extrait sec par litre.

L’élevage des Tokaji Aszu

Les Tokaji Aszu sont élevés en fûts de chêne dans des caves souterraines, creusées dans le rocher. Ces caves sont profondes, très fraîche et leur température est constante pendant toute l’année (entre 11 et 13 °), avec une humidité de 85-90%. Les murs de ces caves sont souvent recouverts d’une microflore, le Cladosporieum Cellare (Zasmidium Cellare) et le temps d’élevage est de trois ans au moins, dont deux années en fûts de chêne.

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L’Eszencia :

le jus des grains aszu est récupéré au fond des cuves par un petit robinet. La fermentation est extrêmement lente en raison de la richesse énorme en suctres (500-900g/l) et l’alcool acquis et seulement de 1 à 3 %. L’Eszencia est également utilisé dans l’assemblage des Aszu, et surtout de l’Aszu Eszencia.

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Les vendanges tardives (Late Harvest), Szamorodni

Ce sont des vins issus d’une vendange tardive, mais sans sélection grain par grain. Les grappes sont en partie botrytisées et on pratique un pressurage direct des raisins ou éraflage suivi d’une courte macération pelliculaire.

Deux noms :

Vendanges tardives (Late Harvest/késöi szüret) : ce sont des vins de style élégant, fruité, avec un élevage de quelques mois en petits fûts.

Szamorodni : ce sont des vins riches, plus complexes, avec au moins deux ans de vieillissement avant commercialisation.

[size=large]L’association Tokaj Renaissance/Union des Grands Crus de Tokaj[/size]

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C'est une association de producteurs de qualité fondée en 1995. Elle vise à protéger la notion de Grand Vin de Tokaj fondée sur l’authenticité des terroirs et le respect de la tradition. Elle compte 16 membres : ALANA, BARTA, BERES, DERESZLA, DISNOKÖ, DOBOGO, DUSOCZKY, ERZSEBET PINCE, FÜLEKI, GRÖF DEGENFELD, OROSZ, PATRICIUS, SAUSKA, TINON, TOKAJ CLASSIC, TOKAJ NOBILIS

www.tokaji.hu/fra/in...

à bientôt pour les commentaires de la dégustation

Yves Zermatten

Yves Zermatten
30 Mar 2014 15:41 #8

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Bravo !
Après toute ceci et les autres fils dédiés à ce thème, les vins de Tokaj n'auront plus de secrets pour les LPViens(tu)
Cordialement,
30 Mar 2014 16:10 #9

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

genial ! la page d'accueil va être une ode à Tokaj !
merci Yves

Jérôme Pérez
30 Mar 2014 17:08 #10

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Superbe Yves! Je devrais pouvoir dégager le temps nécessaire à la réalisation de mon CR vers la fin de semaine... mais ce sera clairement moins circonstancié et instructif!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
30 Mar 2014 21:23 #11

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

LA DEGUSTATION

[size=x-large]Tokaj secs[/size]

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ERZEBET PINCE, Furmint 2012

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Ce vin est composé exclusivement de Furmint. Récolté sur une parcelle d’un hectare située sur des sols argileux sur une roche mère rhyolite. Pressurage direct avec un petit pressoir vertical, débourbage pendant 24h, fermentation et élevage de 6 mois en fûts de chêne de la région de tokaj (Erdöbénye). Production de 14000 bt. Prix approximatif 15CHFS.

Nez expressif, sur des notes de craie, d’amande, de cèdre, de fleurs. L’élevage est imperceptible. La bouche est très structurée, droite, volumineuse, architectonique. Au palais, apparaissent des nuances iodées et salines qui rappellent une petite arvine. Longue finale. Très beau vin au rapport q/p impressionnant. .

DOGOBO, Furmint 2012

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100% Furmint récolté sur des parcelles du village de Mád. Sol argileux sur roche mère volcanique. Fermentation et élevage de 11 mois en fûts de chêne. 23000 bouteilles produites. Pas de fermentation malolactique. Prix approx. 9.50 CHFS. 4.5 / 5

Le nez est moins expressif au service, mais s’épanouit à l’aération. Très différent du précédent à l’ouverture, il s’en rapproche à l’aération. La bouche est harmonieuse, structurée sur un très beau sillon acide. Belle finale sur des notes d’amande. 4 / 5

OROSZ Gabor, Betsek Furmint 2011

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Récolté sur le cru Betsek (village de Mád) sur 0,8 ha; 100% furmint. Sol : argileux, très caillouteux sur roche mère volcanique. Pressurage direct, débourbage pendant 24h, fermentation et élevage (11 mois) en fût de chêne (15% fûts neufs) Production : 2000 cols. Prix approximatif 23 CHFS

Le nez est un peu fermé au service, sur des notes de pomme, d’amande, avec une légère verdeur. Bouche vineuse, structurée, fraîche et minérale, fondue et harmonieuse, avec une petite sensation de chaleur probablement due aux 14.5 ° d’alcool. Belle longueur. Plus fondu et harmonieux que les précédents. 4 / 5

TOKAJ NOBILIS, Harslevelu « Barakonzi » 2012

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100% Récolté sur le cru Barakonyi. Sol superficiel, argileux et dégradation de tuf de Rhyolite. Pressurage de raisins égrappés, fermentation spontanée et élevage de 8 mois en fûts de chêne de Zemplen de 220 l de 3-4 ans. Prix approximatif 18.- CHFS.

Le nez est moyennement expressif, sur des notes de pomme, mais sans caractère oxydé. Bouche moyennement complexe, ronde, avec un léger sucre et une petite touche végétale. On retrouve un petit sucre en finale. 3.5 / 5

[size=x-large]Tokaji Late Harvest[/size]

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FÜLEKI, Pallas Cuvée Late Harvest, 2012

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Récolté sur les crus Somos (Mád et Teleki (Tokaj), combinant des terroirs argileux avec du loess. 100% Furmint. Fermentation en cuves inox suivie d’un élevage de 6 mois en fûts de chêne de 500 l. Mis en bouteilles en août 2013. Alcool 10,5 %, 104g de sucre par litre. 6000 bouteilles. Prix approx. 14 CHFS.

Robe jaune pâle. Le nez se développe sur des notes d’amande, de cèdre et de botrytis. En bouche, les 104g de sucre par litre ne se sentent pas, l’équilibre est préservé mais malgré une belle pureté de fruit, l’ensemble reste un peu simple mais offre un rapport q/p très intéressant. 3.5 / 4

BERES, Magita, 2008

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Vendange tardive issu d’un assemblage de Furmint, de Hárslevelü, Sárgamuskotály, Zéta et Kövérszölö. Fermentation en cuve inox suivi d’un élevage de 3 mois en futs de chene. Alc. 12%, sucre : 86g/l, AT 9.1 g/l. 3000 bouteilles produites. Prix approx. 9 CHFS.

Robe jaune dorée. Le nez offre une jolie complexité, avec de jolies notes de truffe blanche et d’orange confite. La bouche est assez riche, de concentration moyenne, avec un superbe équilibre. Finale sur les agrumes confits. L’ensemble me rappelle un liquoreux valaisan (marsanne). Rapport q/p hallucinant.

BARTA PINCE, Furmint Late Harvest 2010

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Vendange tardive effectuée du 3 au 20 novembre, sur le cru Öreg Király (Mád). En partie éraflé, puis foulé à pied, macération de 3-24h, fermentation sponotanée, et élevage d’un an en fûts de chêne de 22o et 500 l. Alcool 10%, sucre de 109 g/l, AT de 10g/l. 3241 bouteilles produites. Prix approx. 23 CHFS
.
Robe jaune pâle, léger reflet doré. Nez sur des notes d’amande, de cèdre, de citrons confits. Bouche équilibrée, avec de la minéralité et une acidité tranchante. 3.5 / 5

[size=x-large]Tokaj Aszu[/size]

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GROF DEGENFELD, Tokaj Aszu 5 Puttonyos, 2008

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Grains Aszú : 60% Furmint, 20% Hárslevelü, 20% Zéta et Köverszölö. Vin de base : Furmint. Elevage en fûts de chêne (20% neufs) pendant 24 mois. Alcool : 11%, sucre 124 g/l, AT 8,7 g/l. 14000 bouteilles. Prix approx. 30 CHFS.

Robe jaune, légèrement dorée. Le nez offre des nuances de massepain, de graphite, d’abricot et d’orange confite. Très belle bouche,a vec une acidité marquée, mais parfaitement intégrée. Finale tendue et longue sur les zestes d’agrume. Un vin très séduisant. 4.5 / 5

DERESZLA, Tokaj Aszu 5 Puttonyos, 2007

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Furmint 70% et Hárslevelü 30%. Récolté dans les crus Henye, Napos et Zsadány. Les grains aszú ont été macérés dans un vin de base pendant 12 heures. Elevage en fûts de chêne pendant 24 mois. Alc. 10%, sucre 160g/l, AT 9,2 g/l. Production de 17000 bouteil-les. Prix approx. 45 CHFS

Robe jaune aux reflets jaune intense. Nez original, vineux, qui donne une – fausse - impression de botrytis. Bouche fine, demi-corps, sur un bel équilibre. Longue finale évanescente. 4.5 / 5

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TOKAJ CLASSIC, Tokaj Aszu 6 Puttonyos, 2006

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Furmint 80% et Hárslevelü 20%. Récolté dans le cru Király (Mád), sol argileux avec zéo-lite. Les grains aszú ont été macérés dans un vin de base, après pressurage le vin a fermenté pendant 2 ans à la temppérature dela cave (12° pendant deux ans dans des fûts de chêne de Gönc de 135 l. Alcool 9,2%, sucre 196g/l, AT 10,5 g/l. 1500 bouteilles de 50 cl et 380 de 25 cl. Prix approx. 45 CHFS.

Robe jaune, reflets jaune-orange. Le nez est tertiaire mais frais, sur des notes de fruits secs et d’abricot. En bouche, on retrouve le côté évolué, sur des notes de fruits secs et d’épices. L’ensemble manque un peu d’harmonie. Un vin un peu « ancien style », surtout au nez car la bouche reste précise et stylée. 4/5.

PATRICIUS, Tokaj Aszu 6 Puttonyos, 2006

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Furmint 70% et Hárslevelü 30%. Les grains aszú ont été macérés dans un moût en fermentation pendant 24h. Elevage en fûts de chêne de 225l pendant 36 mois, mis en bouteille en août 2007. Alc. 10%, sucre 185 g/l, AT : 9.1 g/l. Production de 9000 bt. Prix approx. 53 CHFS.

Nez assez complexe, sur des arômes tertiaires. Bouche très riche, dense, puissante, mais l’équilibre est préservé par une acidité tonique qui soutient la bouche et la longue finale sur les agrumes. 4.5 / 5

DISZNÓKÖ, Tokaj Aszu 6 Puttonyos, 2002

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Grains aszú de Furmint (75%) et de Zéta (25%). Moût de base : Hárslevelü et Furmint. Macération des grains aszú dans un moût en fermentation pour 48-60 h. Pressurage suivi d’une fermentation dans des cuves inox. Elevage en barriques de chêne pendant deux ans et demi (partiellement neufs), mise en bouteille en janvier 2006. Alcool : 12,5%, sucre 176 g/l, AT 11g/l. Production : 33 400 bt. Prix approx. 80.- CHFS

Robe jaune aux reflets orange. Nez très intense, complexe, sur des notes de botrytis. La bouche est très concentrée, l’acidité fait oublier le sucre dans un équilibre complexe et frais. Très longue finale sur des notes salines. Supérieur au 5 Puttonyyos 2007 et au 6 Puttonyos 1999. Un très grand Aszu dans une grande année de botrytis. 5 / 5

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DISZNÓKÖ, Eszencia 2009

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Robe ambrée. Nez sur la pâte de coing, la mine de crayon. Bouche visqueuse, épaisse, saturante. Finale interminable en queue de paon. Boire ce vin constitue une expérience unique mais on se demande si c’est du vin. A 400 euros la demi-bouteille, autant le mettre dans le Aszu Eszencia ;)

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En conclusion, les secs sont stupéfiants, avec souvent un rapport qualité-prix incroyable qui séduira les amateurs. J’ai été moins convaincu par les Late Harvest, avec un équilibre intermédiaire qui n’est pas celui que je préfère. Les Aszu 5 et 6 Puttonyos ont confirmé tout le bien que je pensais de ces vins qui figurent au panthéon des liquoreux.

Par le passé, j’avais eu l’occasion de déguster des Tokaj remontant à l’ère du combinat communiste et l’évolution de la qualité de la vinification est patente : on ne trouve presque plus de notes de rancio et les vins du renouveau sont propres, harmonieux et équilibrés.

La région de Tokaj a tout pour assurer son avenir. Une tradition de viticulture remontant à plusieurs siècles, de beaux terroirs, des cépages originaux et une méthode de vinification qui lui est propre.

Merci encore à M. Pokoradi pour la qualité de son accueil et la grand tenue de la dégustation.

Ce fut également un plaisir de faire la connaissance de Chris et de Damien H, que j’attends prochainement à Fribourg pour une petite série de liquoreux.

Yves Zermatten

Yves Zermatten
01 Avr 2014 17:37 #12

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bravo ! superbe
03 Avr 2014 11:49 #13

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Merci Messieurs de ces superbes comptes rendus ! La lecture en est passionnante. Damien, nous attendons le tien avec impatience.

Nicolas
03 Avr 2014 12:54 #14

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Réponse de La Vie est une Fête sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

Merci et bravo , Yves et Chris

Une question sur la longévité de ces vins ( pas en bouche , mais bouteille ;))
Vous m'avez mis le tokaj a la bouche et je me demandais comment ces vins pouvaient se comporter en vieillissant
Genre une bouteille de 2006, millésime de mon fils ( aszu)

Et Chris je crois avoir déjà vu ou entendu parlé de fiole de 15 cl pour l'escenzia justement...

Pfiou, quelle dégustation ...

Laurent
03 Avr 2014 20:30 #15

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Oui ça valait le coup d'attendre ! Alors le CR de Damien, je vous dis pas :)-D
Laurent, ton fils s'appelle Aszu ??? ::o. ... C'est original.... ;)

Côté vieillissement, il paraît que ça se bonifie sur des décennies. Ca doit dépendre de la richesse du moût et en aszus. En tout cas, sur ce qu'on a goûté ce jour la, c'est tout à fait comparable à de beaux liquoreux français réputés pour bien vieillir. Au moins le temps que la progéniture prenne goût au vin ! Le style à l'ancienne devait aussi être de très longue garde non?
03 Avr 2014 22:29 #16

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Je confirme pour la garde : les 2006 devraient tenir 20 ans sans soucis, même si je prédirais bien à ce millésime une longévité bien plus grande...

Et mon CR, je suis dessus!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
03 Avr 2014 23:03 #17

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Réponse de La Vie est une Fête sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

Merci pour vos retours,ne reste plus qu'à savoir ou trouver les pépites...
Vin du monde?, d'autres pistes?

Laurent
04 Avr 2014 08:01 #18

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Je sais que la Vinothèque du Léman va en distribuer un ou deux...

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
04 Avr 2014 15:02 #19

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CR: Comme mes respectables prédécesseurs l’ont expliqué, nous voici à la Mission Permanente de Hongrie auprès de L’OMC, pour une double dégustation organisée par Istvan Pokoradi, chef de la mission, passionné de vins, et de liquoreux en particulier. Son chauvinisme pour les vins hongrois m’a toujours semblé justifié, marié que je suis à une hongroise, et ayant eu de nombreuses occasions de goûter de jolis Tokaj. Je dois avouer que de justifié, son chauvinisme est devenu à mes yeux évident, voire légitime, tant ce que nous avons bu était beau, et capable de rivaliser, si ce n'est d'évincer, les plus jolis liquoreux que je connaisse.

Double dégustation, donc, entamée par un repas en petit comité, dont Chrisdu à très bien restitué l’ambiance : une tablée encerclée par les producteurs des vins servis… on se serait crus invités par un Maharadja, entourés de goûteurs, ou peut être soumis à une étiquette digne de Versailles à la belle époque de Louis XIV, qui déclara selon la légende, que le Tokaj était « le roi des vins et le vin des rois »! Des yeux rivés sur nos moues, des oreilles tendues pour tenter de saisir ce qui se dit. Genève avait disparu, nous étions le centre du monde, et en même temps décentrés en Hongrie, à Tokaj, et ma foi, nous nous sommes laissés faire. Le chef de la mission avait soigné la cuisine, en pensant des plats fins et légers, qui ne perturbèrent pas (au contraire) la découvertes des nectars proposés.

[size=medium]LES SECS[/size]

ERZEBET PINCE Kiràly-dülö, 2012 > SITE WEB
Robe pâle aux petits reflets de jeunesse, le nez explose sur une richesse et une diversité étonnantes… si l’ordonnancement dans une dégustation laisse parler les vins les plus légers avant l’artillerie lourde, celle-ci promet dès le vin qui ouvre le bal !
La bouche est renversante, avec un jus glorieux qui ouvre sur la pêche avec une montée amère sur l’amande verte. L’acidité est réglée comme du papier à musique et complète à la perfection ce tableau, ce vin à la structure superbement équilibrée entre richesse et tension/légère-amertume… c’était sans compter une surprise gustative, qui vint décaler l’équilibre de cette bouche vers une pincée de cristaux de fleur de sel de Guérande. Sensation déroutante, jouissive et appétante en diable… qui s’estompera avec le temps, à l’oxygénation. La longueur est sur la noix, la craie et l’herbe fraîche. Superbe !

DOBOGÒ Furmint, 2011 > SITE WEB
Robe plus soutenue sur les dorés
Nez plus discret sur les fruits blancs et des essences florales
La bouche est plus… institutionnelle, le gras est magnifique ! Une pointe d’alcool (qui disparaîtra avec un peu d’O2) et une aromatique superlative sur les fleurs blanches et un très discret foin qui souligne une trame ahurissante de force et de d’élégance. La beauté de ce vin montera dans le verre sur le temps de cette première série (les vins sont servis par 3). Un RQP ahurissant !

OROSZ Gàbor Furmint 2011
Robe encore plus marquée, nez sur la pomme golden fraiche, un peu de poivre blanc.
La bouche est pleine, avec cet équilibre amertume (et-ou acidité) / richesse qui caractérise les vins de Tokaj et particulièrement ceux présentés ce jour là. Là, on est sur un vin nobiliaire, un gros potentiel, du racé, du gros, du lourd. Plus dans la séduction que les deux précédents, plus évident aussi. Mais mon cœur va un poil plus vers les deux premiers… un poil, parce qu’il faut bien faire un choix.

TOKAJ NOBILIS Hàrslevelü 2012 > WEB SITE
Robe très pâle, nez quasi absent, un sachet de thé sur le rebord d’une sous tasse, un peu de paille, à moins que ce ne soit mon imagination, portée par mon affection particulière pour ce cépage, « …de feuille de tilleul », dans son sens magyare le plus pur.
Bouche tissée de finesse, en pastel, des touches de tisane, de petites fleurs séchées, évanescente mais bien dans son style tout en suggestion, sans manque de présence, tout au contraire. Desservi par l’ordre de passage, sa longueur moins importante ressort, relativement à ses prédécesseurs. Je me découvre presque un PDF, heureux de respirer après ses frangins plus bodybuildés !

[size=medium]LES VENDANGES TARDIVES[/size]

FÜLEKY Pallas Cuvée, 2012 > WEB SITE
Robe jaune pâle, nez qui cause de cuvée (assemblage, en nomenclature hongroise) dans une complexité exotique, qui finit sur une vanille subtile et une fraîche verdure.
La bouche ouvre sur la tisane thym tilleul, et part tout de suite sur une rétro au caramel très marquée… on est au pays des doux, ce n’est pas de la demi-mesure ! Heureusement que l’acidité est là pour soulager la papille et garder l’ensemble ultra-digeste. Impossible à recracher.

BERES Magita, 2008 > WEB SITE
Robe jaune or,aux reflets orangés marque la maturité plus grande de ce vin. Le nez explose sur l’abricot sec et le miel d’acacia.
Bouche sur la mangue poêlée jusqu’à un presque caramel blond. Acidité de nouveau d’une absolue perfection, finale de zestes d’agrumes confits, plus ramassée que son précédent et en même temps plus surpenante. Mais la surprise est un RQP d’un autre monde, pour breuvage capable de mettre minable la majeure partie des liquoreux que je connais… pour un tarif très, très, très nettement inférieur ! Bravo !!

BARTA PINCE Furmint Late Harvest, 2010 > WEB SITE
Robe plus jeunette, nez explosif abricot, fruits jaunes confits soulignés par des traces de noix.
En bouche, l’acidité est marquée et ouvre sur une déclinaison citronnée, jus, zeste et confit… on trouverait presque du riesling dans ce jus là ! Bien agréable, fort digeste… que puis-je dire ? Moins facile que les deux autres, mais pas incongru du tout, dans une cave.

[size=medium]LES ASZÙ[/size]

GRÒF DEGENFELD Aszù 5 puttonyos, 2008 > WEB SITE
Robe or orangée, nez ou la typicité aszù marque la rupture avec les prédécesseurs : la densité saute au nez, au yeux, évidente, et sans diminuer en rien le mérite des VT, un roman se livre à nos narines : les fruits secs, denses, de la noix, la date, fruits jaunes… et l’acidité, déjà là au nez, équilibrant avant nos papilles, le sucre perçu. Cette sensation sera la même sur tous les aszùs présentés.
La bouche à une attaque forte et franche, immédiate et évidente, les fruits secs, puis du caramel amer qui embrasse la noix et le graphite. Woa !

DERESZLA Aszù 5 puttonyos, 2007 > SITE WEB
Robe plus jeune, malgré l’année de plus, bouche plus fraiche, d’amande grillée et d’abricot frais. C’est très bon, et d'une glougloutabilité déraisonnable.

TOKAJ CLASSIC Aszù 6 puttonyos, 2006 > WEB SITE
Robe orangée, nez d’une folle noblesse, épices, tabac blond, abricot sec.
Bouche mielleuse, merveilleuse. Epices douces et acidité en retrait qui (je me répète) équilibre l’ensemble : c’est si allégé par cet équilibre structurel sidérant qu’on trouverait presque un perlant (illusion buccale) qui assouplit encore avant un décollage sur une fin de bouche… sans fin, sur l’abricot frais. On retrouve presque la texture veloutée de la peau d’abricot sur la langue. Très beau, on en redemande (et on y retourne).

PATRICIUS Aszù 6 puttonyos, 2003 > WEB SITE
Robe idem au précédent. Nez plus confit, plus tertiaire, du bonbon anglais, toffee chocolaté.
Le sucre de la bouche saute à la papille avec une force un poil brute, mais le potentiel de maturation me paraît immédiatement surréaliste : l’acide est aussi là… 10 ans ? 50 ? 150 ?... pour moi, le highlander du repas, 11 ans et une impression de jus encore trop jeune, avec tout ce qui faut pour s’améliorer. Attention, jene boude pas mon plaisir, mais un sucre un poil saillant en l’état.

DISZNÒKÖ Aszù 6 puttonyos, 2002 > WEB SITE
Robe la plus foncée de toutes, du brun orangé… on sent que c’est du sérieux qui se présente.
Nez de commandeur qui raconte toute une histoire, bien en place, rayonnante. Les arômes et analogies que l’on y trouve semblent des détails face au message porté. Grand aszù, la gamme olfactive qui va avec, mais surtout un nez structuré comme une sculpture antique, sans angles abruptes ni le moindre coup de burin de trop, ni manquant. On s’y perdrait, mais… faut goûter.
Avec un tel nez, le risque lui « pendant au » est le contraste négatif. Pas là. De la tarte tatin, du miel, de la cannelle des notes minérales, un peu de salinité et cette tension idéale, dont le dosage est un mystère des tokaj pour moi, se trouve là portée à la hauteur de la démonstration imparable. Une leçon de tokaj, une bouche qui ne surcharge jamais, ne fatigue pas un brin… superbe !

DISZNÒKÖ Eszencia, 2009 (échantillon non commercialisé, prélevé sur bonbonne)
Robe trouble, marron, nez massif, complexe et imposant, qui part dans tous les sens, déroute ma capacité d’analyse linéaire.
Bouche qui ne ressemble à rien de connu dans le monde du vin. Acide, grasse, douce, ce n’est pas un jus, plus une pâte… c’est de la confiture, de la mélasse qui condense à la limite du compréhensible toute l’aromatique du tokaj, de ces grains aszu. Une sublime expérience, à la limite des capacités organoleptiques de votre serviteur, à la limite de la saturation, à la limite du vin… en est-ce encore ? Oui et non, ça nous dépasse. On imagine une cuillère sur une glace vanille, on projette une lichette sur une crêpe… déroutant, une expérience généreusement offerte par Lazlo Meszaros du domaine Disnòkö, que je remercie également pour ses talents de maître de cérémonie : pédagogue, patient, fin et effacé juste comme il faut (quand on a la bouche pleine), passionné et ouvert. Merci encore, ainsi qu'a Istvan Pokoradi pour son idée, sa passion et son acceuil.

Voila… le problème avec ce type de dégustation, me confiait Yves, c’est que c’est tellement le dessus du panier, en termes de sélection, que tout est bon, voire très bon, et qu’on finit par chipoter pour des détails.
Autant vous dire que c’est un problème luxueux que je souhaite à tout le monde… surtout quand c'est associé à la joie de revoir un Chrisdu74 en grande forme, et de faire la connaissance d'un Yves Zermatten charmant, jovial et généreux. Décidement, LPV est une belle aventure, à plus d'un titre! Cheers et merci de m'avoir lu. Si je trouve la force et le temps, je poste un CR sur la suite de cette journée et les je-sais-plus-combien autres perles dégustées par la suite.

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
05 Avr 2014 23:15 #20

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Respect Maître !
06 Avr 2014 00:05 #21

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Bravo messieurs pour ces reportages ! Décidément, LPV a fait fort en plaçant une équipe de trois, soit presque le quart des participants.
J'en suis tout jovial à distance !
09 Avr 2014 16:02 #22

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CR: La seconde partie de la dégustation, donc, était ouverte à un public plus large, constitué d’ambassadeurs et d’officiels des diverses grandes organisation internationales de la place de Genève. Des bouchées sucrées et… sucrées (private joke avec Chrisdu, qui n’en pouvait plus de toute cette douceur et saturait même du sucré-salé des bouchées au canard) accompagnaient fort bien ce second événement plus usuel. Les divers domaines proposaient leur vins, dans un format traditionnel.

La fine équipe LPVienne en bon ordre de marche, se remettant à peine de l’eszencia de fin de repas, se rua bravement sur ce nouveau challenge. Après quelques claques liquoreuses dues à une approche domaine par domaine, en visitant donc toute la gamme de chacun, nous décidâmes de tout reprendre, mais cette fois-ci, dans un ordonnancement secs-vendanges tardives-aszus. Le sens du sacrifie de notre commando, et la rigueur de notre approche me mettent encore la chair de poule et une larme de fierté à l’œil ! Haa, si plus de dégustateurs étaient faits de ce bois là, de cette fierté de la mission accomplie qui pousse parfois jusqu'à une abnégation dévouée à la cause…

Tels de ninjas, nous fondant dans la masse des diplomates papillonneurs, nous fondîmes sur l’objectif.

BARTA WINERY

Furmint 2011
Nez floral, belle acidité et une bouche elle aussi très florale. C’est bon !

Tokaj Aszù 6 puttonyos, 2008
Corps très linéaire et impressionnant, d’épices douces et de fruits secs, long et fin. Un vin qui malgré son impressionnante puissance, réussit le tour de force de passer plus sur la longueur que sur la largeur. Encore l’effet Tokaj, avec cette acidité, ici moins marquée, mais qui sort le vin par le haut, de la force de sa douceur.

BERES VINEYARDS AND WINERY

Löcse Furmint 2009
Un vin magnifique, d’une grande complexité, sur des notes oxydatives (dans le bon sens du terme), ou le coté noix-pommes au four ne se dégrade pas vers l’aqueux et la pomme blette. Fruit et fraîcheur restent là, sans souci à l’oxygénation.

Aszù 6 Put., 2007
Un très bel Aszù auquel aucun reproche ne saurait être fait, qui prote haut la typicité de l’appellation. Sans surprise et très bon.

CHATEAU DERESZLA

Furmint Dry 2012
Jus superbe, vif, équilibré et claquant, une buvabilité redoutablissime, tant la légèreté est là, mais avec de la matière et un coté joueur, intéressant, pour un tarif mini. Un vin qui en été, ne survivrait pas longtemps sur une table LPVienne.

Kabar Dry 2012
C’est très long, c’est très bon, la complexité et la richesse dominent largemement le petit frère, et je met un signe « attention, top vin » sur mon petit cahier. Le fruit est magique et l’on sent un vrai grand blanc, ou les petits raisins croquants explosent sous la dent. L’acidié ramène tout de suite à un vin résolument sec. Un RQP de malade, une perle à tous les niveaux !

DISZNÒKÖ

Aszù 5 Put., 2007
Equilibre parfait acidité /douceur, un plaisir immédiat et déjà parfaitement accessible.

Aszù 6 Put., 1999
Un vin très complexe, en pleine force de la maturité. Gamme aromatique plus fondue sur du caramel, des épices de noël, de l’orangette. C’est très bon et très digeste, mais moins explosif et moins impressionnant pour moi que le 2002 du repas.

DOBOGÒ

Mylitta 2010
C’est la pureté qui caractérise ce vin : pureté au nez, pureté en bouche, c’est un vin clair, droit, équilibré et précis. Un gros plaisir au sucre très bien maîtrisé, et encore un RQP d’un autre monde, qui souligne les embrasements ahurissants du marché, sous nos latitudes.

Aszù 6 Put. 2006
Encore une pureté parfaite au nez, des fruits purs en bouche frais et secs, une acidité superlative qui vient trouver une concentration tout aussi superlative ! Un monument, un des pics qui dépasse du paysage de cette dégustation. Longueur… a ce niveau là, on ne parle plus de longueur : une farandole sans fin sur les fruits jaunes, les épices, le miel, la noix, et cette acidité citronnée qui équilibre le tout. Une bombe !

Aszù 6 Put. 2007
Plus conventionnel et moins dans les hauteurs du spectre que son prédécesseur : la bande passante est moins haute tant en acidité qu’en concentration. Pourtant ce 07 est un autre des sommets liquoreux de cette journée. Quel vin incroyable ! Toujours très frais, très pur, jouissif et démonstratif. Du pur plaisir.

ERZSEBET

Becsek (Hàrslevelü, Kabar), 2011
Au nez, des notes surprenantes, à peine fumées et sur le gras de lard noble : il y a de la charcuterie de haut niveau dans ce nez. Je pense à un pata negra, avec cette douceur du gras… certain que cette aromatique devait être due à quelques molécules volatiles, je ne pensais pas du tout retrouver ces sensations en bouche. Hé bien si ! Yves est sidéré, et nous sommes un peu perdus, car rien de déviant dsns ce vin : ça reste agréable et frais, mais pose la question de l’accord avec des solides…

Aszù 5 Put., 2008
Moins impressionné par ce liquoreux, qui reste très joli, mais sa finale tombe sur des toffees anglais restés un peu trop longtemps dans la boite.

FÜLEKY

Furmint 2012
Un vin tendu, minéral, très équilibré et léger. Court en bouche, il se présente pour moi comme un très beau vin de soif, très peu cher (5€)

Kabar 2012
Plus ample, plus profond, ce vin présente un coté savagnin agréable, qui le rend très accessible à des idées d’accords et donc, de glougloutage.

Pallas, Tokaj Late Harvest, 2012
Retour en force du sachet de tisane, tilleul et miel d’accacia. Un peu court en bouche, mais in totum, agréable.

GRÒF DEGENFELD

Bio Furmint 2012
Très beau nez, qui appelle à porter le verre aux lèvres assez violement. La bouche est une très belle promesse, mais pas encore tout à fait en place. C’est un peu jeune, mais on sent que tout y est et y sera d’ici un an ou deux : jus, gras et tension, sur une élégante aromatique furmint.

Muscat Blanc (mi-sec) 2013
Hyper féminin, ce vin se présente fort bien et sans le déséquilibre gênant (pour moi) des mi- secs. Là, c’est hyper fruit, avec une petite douceur tenue comme il faut par la tension. Pas pour moi, mais j’ai quelques amies qui en feraient leur apéro favori en moins de temps qu’il ne faut pour le boire !

PATRICIUS

Noble Late Harvest « Katinka » 2011
Au nez, le muscat ressort.
La bouche est très équilibrée, ce qui me surprend tant je trouve qu’il est difficile de réussir les assemblages contenant du muscat : le fruité outrancier du muscat emporte génlralement l’ensemble. Pas là, il donne même une légèreté et un coté digeste, tant il reste « à sa place ».

TOKAJ CLASSIC

Muscat Lunel 2009
A la lecture du précédent CR, certains auront compris que le muscat est un cépage qui tend à vite m’ennuyer ou me déranger. Là on est en présence d’un muscat agréable, que sont créateur à fait dans l’esprit « de ces muscats corses très secs qu’il a goûtés il y a 20 ans ». Toujours pas pour moi, mais je reconnais la qualité.

Late Harvest 2005
Nez droit et complexe sur les fruits secs.
La bouche est un peu courte, sur la figue séchée et la date, avec une acidité persistante.

Aszù 5 Put. 2005
Aromatique très tertiaire, noix et tabac blond. C’est très long, et très sympa.

TOKAJ NOBILIS

Amicus Late Harvest 2011
Aromatique sur le miel, mais pas écoeurante du tout. Une tension plus faible que ses confères, mais une légèreté du jus qui compense : c’est équilibré et fuité, fort buvable, même si ce type plus intermédiaire de vin, entre sec et doux, me séduit moins.

Aszuù 5 Put. 2008
Un nez complexe fruité et équilibré.
En bouche, la longueur est belle, et l’acidité franche, un beau tokaj qui porte bien son nom.

Voilà, une seconde partie de journée qui a doucement dérivé vers un super apéritif entre amis. Un marathon, certes, mais avec des produits superbes. Des franches rigolades avec les Chrisdu et Yves, des retours vers certains vins plus marquants (le sec d’Erzsébet et de Dereszla, les doux de Barta et de Dobogo, la VT de Béres…). Dans la plus pure tradition des amoureux du vin, on a échangé quelques bouteilles (Yves, tu dois récupérer la tienne), prévu une suite (qui se met en place) à cette rencontre fort agréable.
Je rends donc l'antenne, jusqu'à la prochaine. A vous les studios!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
09 Avr 2014 16:10 #23

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Réponse de uglyamerican sur le sujet Re: Dégustation TOKAJ RENAISSANCE à GENEVE (Mars 2014)

Dégustation et reportages remarquables (tu) Merci pour ce partage!

En effet ça confirme à nouveau ce que je sais depuis longtemps: je ne sais presque rien!

Thomas Demergian
09 Avr 2014 21:14 #24

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« (…) et encore un RQP d’un autre monde, qui souligne les embrasements ahurissants du marché, sous nos latitudes. »




Le RQP exceptionnel des Tokaji pose un amusant paradoxe aux importateurs/commerçants qui s’aventurent sur ce marché : si les marges commerciales usuelles étaient appliquées, les prix de vente seraient trop bas et feraient office de repoussoir pour les amateurs éclairés qui sont conditionnés par les prix en cours en Europe occidentale. Fixer un prix résolument élevé afin de rendre ces vins attractifs est donc une obligation.

La recherche scientifique présente des pistes de réflexion pour comprendre ce phénomène. Des chercheurs en neuroscience ont soumis à un panel de dégustateurs un même et unique vin affiché avec des prix différents compris entre 5 et 90 dollars. Une nette majorité a préféré l’échantillon le plus cher. La résonance magnétique pratiquée pendant le test a montré une activité importante dans la partie du cerveau qui encode le plaisir lors de la dégustation de l’échantillon perçu comme onéreux.

Fermeture de la digression: un grand merci aux différents contributeurs qui ont généreusement payé de leur personne pour rendre compte de cette dégustation hors norme !

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« Avez-vous déjà bu une bonne bouteille avec un connaisseur en vin ? C'est un supplice. » Nicolas Bouvier
10 Avr 2014 12:32 #25

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Un ajout pour signaler que DERESZLA et OREMUS (non présent lors de la dégustation) sont distribués par la Vinotheque du Léman, et que suite á cet événement, ils vont entrer DOBOGÓ á leur catalogue. Dobogó, qui est mon coup de coeur de cet aprés-midi lá, n'est pour l'instant distribué ni en France, ni en Suisse, donc cette info peut intéresser les amateurs!

Ma femme, qui est passée dans la dégustation une heure après notre départ, et avec laquelle je ne me suis pas concerté, est revenue en me disant qu'elle avait eu un coup de coeur marqué... pour les vins de Dobogó. Les chiens ne se marient pas avec des chats! Nous avons donc passé commande á la Vinothéque, d'autant que les tarifs proposés sont équivalents (a deux miettes prés) au tarif départ cave. Lá, je suis en Hongrie, mais je m'épargne le transport de moults cartons (quelques LPViens que je ne citerai pas, présents á la dégust', ont eux aussi alourdi la commande!).

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
25 Avr 2014 12:17 #26

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