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Bonjour à tous,
Qui peux me donner des infos sur les vins de Samuel Tinon en Hongrie ? Les avez vous dégusté ? Qu'en pensez vous ?
Bonne soirée.
FMR

Bonjour Frédéric,

Jamais dégusté ces vins. Je constate toutefois qu'ici sur la côte lémanique en Suisse, le CAVE SA (Club des amateurs de vins exquis, la société de Jacques Perrin), plutôt connu pour la grande rigueur de ses sélections, proposent deux vins de 2004 de ce producteur, soit un Szamorodni et un Aszu 5 puttonyos.

Voici le commentaire associé à ce dernier vin www.cavesa.ch/achat/....

[Par ailleurs voici le lien sur le site du domaine :
samueltinon.com/ledo...

Si tu passes à l'achat, n'hésite pas à nous faire part de ton avis ...

bonne journée

Hervé

Merci Hervé, je n'y manquerai pas.

FMR

Samuel Tinon, Tokaji Szamorodni 2004

Robe ambrée, plutôt surprenante pour un vin encore assez jeune.
Pour le nez, ça fait penser à un Jura, on a du bois, de la noix, et ensuite des fruits confits.
La bouche est elle aussi légèrement marqué par le boisé, mais le sucre reprend vite sa place, on a une légère acidité qui vient rafraichir, mais pas tout à fait assez à mon goût. La longueur est correct, et on a encore le côté noix en rétro-olfaction.
Un vin vraiment intéressant (mais un peu cher dans sa catégorie), qui donne envie de se plonger dans le monde des Tokaji.

Trouvé à Ampelos (rue de Bourgogne), 35€.

Fiche technique : samueltinon.com/wp-c...

J'ai aussi trouvé Tinon un peu cher, en particulier sur le Szamorodni. Sa production me semblait de qualité moyenne-haute, sans qu'une émotion particulière soit présente.

Un français au cœur du Tokaj, c’est assez peu banal a priori, même si à force de fréquenter les lieux, on se rend compte que dans certains restaurants le midi, certaines tables vigneronnes, le français est la langue que l’on entend le plus, avec parfois quelques accents bien charmants, mais pas toujours.

Samuel Tinon, bordelais d’origine, fils de vignerons, est arrivé en Hongrie par le service militaire dans le cadre de la coopération, qu’il a effectué à la Royal Tokaj, excusez du peu, dès 1991. Il a donc vécu l’aventure du Tokaj moderne, acteur de cette histoire, de cette résurrection.

Aujourd’hui, il est à la tête d’une exploitation de 5 hectares et produit son vin ; ses vins, devrait-on dire puisque la gamme est large et représente bien ce qu’est la production à Tokaj en ce moment. Mais au-delà de son unité de production, il s’investit pour la promotion de Tokaj, se sentant lui-même investi d’une mission … L’image du vin Hongrois, il contribue à la forger, en même temps que son renom rejaillit immanquablement sur sa production.
En date, le dernier évènement créé, dans le cadre d’une confrérie qu’il a contribué à mettre sur pieds : la vente aux enchères de certains lots et qui a connu un vif succès. La force de cet évènement a été de fédérer les producteurs importants qui prennent leur destin en main : parce qu’au-delà du mythe Tokaj, mythe absolu et statut que peu de régions viticoles de par le monde peuvent revendiquer, reste la nécessité de vendre et de s’adapter au marché.
Si en effet, beaucoup de monde, du consommateur au passionné, a un faible pour les vins liquoreux, ce type de vin n’est pas le plus facile à vendre, quand bien même il porte ce nom si illustre.

Et quand bien même Samuel Tinon est un amoureux du grain Aszu et des Tokaj qui en sont issus, il est d’un réalisme nécessaire : il doit pérenniser une entreprise, doit élever ses enfants dans de bonnes conditions. Voilà une réalité vigneronne que beaucoup de passionnés oublient souvent. Samuel croit beaucoup aux Szamorodni secs plus qu’aux secs classiques qui se développent largement en ce moment. Il croit en l’identité revendiquée, au style, notamment au côté oxydatif de ce vin. Mais il cherche aussi ne se vouant pas uniquement à la tradition : en effet, il estime que les 6 ans d’élevage ne sont pas forcément nécessaires, l’optimum pouvant être atteint plus tôt et également que la richesse initiale n’a pas forcément à être si élevée (17/18 degrés potentiels). Ces deux aspects allant d’ailleurs de paire, puisque dans ce type d’élevage long sans ouillage avec perte de volume, on perd aussi un demi degré d’alcool par an, part des anges digérée par les levures et moisissures de la cave d’élevage.

Mais bien entendu, la production de Tokaj Aszu reste pour lui un absolu, une nécessité : il en est un inconditionnel.
Aujourd’hui, Samuel Tinon est un nom qui compte à Tokaj, il est largement exporté de par le monde (98 % de sa production) et se trouve à la carte de très nombreux grands restaurants.

Szent Tomas Furmint 2012 : Un vin réalisé dans le cadre de cette confrérie créée, vin pour lequel, une bouteille spécifique a été créée, ainsi qu’une étiquette commune. Bouchon en verre.
Un peu lacté herbacé au nez. C’est mieux en bouche avec une matière bien sèche, une belle structure droite et une finale longue et vive. Sensations minérales en finale. Belle fraîcheur.

Szamorodni sec 2007 :
Le nez est très clairement oxydatif, avec encore cette petite pointe herbacée, mais aussi des notes de coing et de figue. La bouche surprend par sa suavité, sa rondeur. Belle longueur sur la noix avec des amers de qualités. C’est un vin au beau toucher, sans agressivité.

Szamorodni sec 2003 :
Le côté oxydatif est plus marqué dans un style plus incisif, presque jurassien. C’est un vin vif, long et harmonieux sur des notes de foin coupé, de curry sur la longue, finale très salivante.

Szamorodni doux 2007 :
Beau nez très typé Tokaj avec cet indescriptible mélange d’épice, de fruit, de champignon. On trouve une belle matière aux saveurs de mirabelle. La finale est très fine et se fait presque florale. Equilibre parfait entre acidité et amertume. Très bon vin.

Tokaj Aszu 2005 :
Nez très complexe avec des notes truffées, mais aussi de café, presque sur le rancio. La bouche n’en est pas moins superbe sur des saveurs d’orange confite. La longueur est exceptionnelle et pleine de tonus avec une étrange sensation florale de violette. Excellent vin de Tokaj.

Aszu Eszencia 2003 :
Orange confite, et champignon au nez. La bouche est très riche, avec une belle pureté. C’est long et sans lourdeur.

"(...) En date, le dernier évènement créé, dans le cadre d’une confrérie qu’il a contribué à mettre sur pieds : la vente aux enchères de certains lots et qui a connu un vif succès."

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Le lien internet de cette vente aux enchères annuelle se trouve ici . Par rapport à la 1ère édition (2013), la part des liquoreux mis à l'encan a encore diminué. La proportion de la crème des petits producteurs a aussi diminué (tournus annuel ?). Du bien beau monde tout de même...

Samuel Tinon - Tokaji Aszú 5 puttonyos 2000

La robe, acajou, évoque celle d'un vin oxydatif. Superbe nez qui mêle notes botrytisées et maderisées, café, caramel salé, raisin de Corynthe, écorce d'agrumes, notes encaustiques, tabac. La bouche est splendide d'équilibre et de fraîcheur, pas trop riche, tendue, salivante et très longue. Aucune impression de lourdeur, la bouteille se vide très vite, et on en redemande, ce qui est tout de même assez rare avec les liquoreux. Excellent

Luc

Samuel Tinon Tokja aszu eszencia 2003

Robe d'un or très profond,
Nez riche sur le caramel salé
La bouche présente un bel équilibre: elle est très riche mais ne sature pas
L'abricot domine mais il y a une belle complexité ( fruits exotiques,miel,...).
Une très belle bouteille.

Cordialement

Gilles

Tokaj
Une magnifique visite au domaine Samuel Tinon.

www.paprikaproject.c...

Merci Oliv d'avoir partagé ce lien. Très beau reportage qui a parfaitement su restituer la magie d'un domaine familial de Tokaj.

Le journalisme de promenade atteint parfois des sommets inaccessibles aux critiques professionnels.

belle replongée dans un passé proche.
Et belle remarque de Jean François sur un journalisme de promenade qui n'existe plus guère et c'est bien dommage, en effet.

Plus vu depuis mon passage dans la région en 2013, j'ai croisé Samuel lors des primeurs bordelais chez Thunevin. L'occasion pour moi de faire un petit update sur la région, sa santé économique, les tendances etc.
Agréablement surpris de voir un nouveau type de vins: des furmints secs parcellaires, avec une volonté de faire du cru à la bourguignonne. J'ai pu gouter 5 furmints secs différents et ce fut très intéressant.
J'ai été séduit ou très séduit par tous les nez: fin, précis, net, et différents selon les crus (tantôt sur le floral, le minéral, le fruit). Les bouches étaient plus ou moins convaincantes: j'ai trouvé les deux premiers vins assez neutres aromatiquement, bien que le jus était très fin et très pur, il n'y avait pas de quoi prendre un grand pied avec. Le 3e vin (qui de mémoire était le lot des enchères issu de la même parcelle que le second vin) commençait à associer les qualités du nez à la bouche, avec plus d'expressivité. Les deux derniers vins étaient très beaux, sur des profils très différents, un sur le floral et l'autre très citronné.

Samuel m'a indiqué qu'il ne savait pas trop où il allait avec ces vins là, s'ils pouvaient vieillir, s'ils avaient un avenir. Aucune idée, mais j'ai trouvé l'idée très sympa et ce fut très enrichissant dans la connaissance de ce si beau cépage.

Samuel Tinon Tokaj Szamorodni sec 2007

 

Très joli nez sur la noix et le curry.
Bouche précise, mais assez monolithique, manquant de complexité, par exemple par rapport à un beau Jerez..
Bel accord sur un ananas rôti.

Samuel Tinon - Gorbe Tokaji sec furmint 2017 : couleur or pâle à dorée, nez un peu pétrole, citron confit, fruits jaunes, maturité haute, typé riesling en un peu plus solaire. Bouche avec du fruit mûr, pétrole, résine, sèche, bonne épaisseur, acidité élevée, les 14° d'alcool sont très bien intégrés ils ne se sentent que par le volume du vin, l'ensemble est frais, finale avec des amers marqués, zestes de citron, très longue, salivante acidité haute. Le surlendemain encore assez proche, pas fatigué du tout. Belle découverte. TB+.

Samuel Tinon, Tokajment vôtre !
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Si à Tokaj quelques grosses structures sont très connues telles que Oremus, Royal Tokaj, Derezla ou Disznoko, peu de vignerons ont réussi à écrire leur nom au référencement mondial : trois seulement ont acquis cette notoriété : l’historique Istvan Szepsy, l’autoproclamé mais néanmoins talentueux Zoltan Demeter et, à n'ne pas douter, Samuel Tinon. Trois styles, trois signatures.

Cela fait un peu plus de dix ans que je viens régulièrement à Tokaj et c’est lors de l’un de mes tous premiers séjours ici que j’avais rencontré Samuel Tinon pour la première fois ; c’était pendant l’été 2014. Depuis, si j’avais recroisé quelques vins de temps à autres, trop peu souvent, je n’étais plus revenu dans ce paisible village de Olaszliszka, tout près de Tolscva, un peu au sud de Sarospatak.

Je dois bien avouer que le fait de produire du vin aujourd’hui et de m’intéresser tout particulièrement au furmint a un peu changé le prisme et le fond de la discussion que nous eûmes ce jour-là, même si le focus fut bien orienté sur les Samuel Tinon, ses vins, et Tokaj.

S’il existe bien un "supra" Terroir « Tokaj », que l’on peu considérer comme global et hyper qualitatif, cela ne doit pas occulter les nuances et elles sont nombreuses si bien que selon Samuel Tinon, il est illusoire de parler de cartes des millésimes ici tant la variabilité est grande d’un endroit à l’autre mais également d’une année à l’autre. Le botrytis ne survient pas toujours selon la même chronologie et pas toujours selon la même intensité. Par ailleurs, si beau et si prometteur que soit le millésime, il n’est pas à l’abri d’être ruiné par une pluie impromptue qui transforme la noblesse en vile pourriture.
Selon cette caractéristique, le faiseur de vin doit constamment s’adapter, jongler avec ce dont il dispose : des terroirs, des cépages au service de ce process de vinification unique au monde.

Lors de notre entretien il a été longuement évoqué le métier, ou plutôt les métiers du faiseur de vin : là aussi il faut jongler et c’est toute la différence entre les grosses structures et les artisans : la répartition des compétences comme des tâches n’est pas possible : la question est de savoir comment se consacrer à tout sans sacrifier au travail de la vigne et celui de la cave. Comment être comptable et agent commercial en même temps qu'il faut être dans la vigne et dans la cave.

Par ailleurs les marchés évoluent vite et rien n’est jamais acquis : pour ouvrir une porte, il faut souvent frapper à une bonne dizaine et lorsqu’une s’entrouvre il faut mettre le pied dans l’encoignure pour ne pas qu’elle se referme sans pour autant presser au risque de la voir se fermer définitivement et violemment. Mais bien entendu avoir un nom ne se fait pas par hasard : il est lié à la qualité du vin mais pour autant que la reconnaissance est bien là et que ce nom évite de prendre des portes dans le nez ou attendre désespérément qu’elle s’entrouvre, il ne suffit pas à s’asseoir sur quelques lauriers.

Si on se concentre sur le vin - sur les vins devrais-je plutôt écrire – On pourrait résumer la démarche de Samuel Tinon de la façon suivante :

• Le Furmint, d’accord, mais le harslevelu aussi !
• L’aszu d’accord mais le Szamorodni est une expression majeure de Tokaj !
• L’élevage des vins avec de l’oxygène est à défendre à Tokaj.

Les slovaques en font leur marque de fabrique, les hongrois tentent de s’en affranchir : Samuel défend cette conception du Tokaj qui est évidente dans les Szamorodni du domaine.

Pour les aszus, en dehors de la griffe aromatique très particulière, le niveau de richesse se situe ici autour de 160 grammes de résiduel pour une richesse en alcool autour de 12 degrés : Pour comprendre les différences de style, chez Szepsy, c’est toujours beaucoup plus riche ; chez Disznoko, on est à peu près à ce niveau de richesse mais avec un alcool souvent plus élevé. Tokaj Blanc 2020 Harslevelu
Le nez est à dominante florale et rappelle la fleur de sureau.
En bouche le vin est délié, tendre, facile, très gourmand.
Il est tenu par une belle acidité – Sous la tonnelle l’été, ça doit faire un malheur.

Birtok 2021
Assemblage de tous les crus furmint
Là encore une fine note florale est présente même si le vin est aromatiquement plus discret.
C’est un vin de bouche : il impose sa présence par sa tension et son intensité à la verticalité prononcée – La finale se déroule très longtemps. Ce vin est encore très jeune mais évoque bien le haut niveau donné par ce beau millésime

Cuvée des écoliers 2021 : muscat liquoreux
Cette cuvée est née d’un partenariat avec l’école locale, correspondant à ce que nous nommons « lycée » et est le fruit d’un projet lors de son premier millésime avec une classe (celle du fils de Samuel Tinon), dans le cadre duquel les lycéens aidés par le professeur ont suivi, réalisé les étapes de la genèse de ce vin. Ensuite, la qualité étant là, cette cuvée a été reconduite et dispose d’un beau succès.
Très floral, typé muscat, raisin croquant, sans entêtement : c’est délicat.
Doux, épicé en bouche, la matière reste svelte malgré la richesse. C’est long et bien tendu. Superbe expression du muscat moelleux, voire liquoreux.


Szamorodni 2013
On rentre avec ce vin de plein pied dans la magie de Tokaj avec cette inimitable note de champignon qui se mêle à l’orange amère. Très belle liqueur, saveur exquise sur une fine touche oxydative.
amertume et longueur signent ce fort joli vin.

. Aszu 2016 5 pt
encaustique, miel d’acacia au nez, je suis d’abord un peu déstabilisé. Mais ce vin s’impose totalement en bouche, marqué par une liqueur de premier ordre, c’est à dire tendue, voire arque-boutée sur une épine dorsale vive. Vin de très grand caractère qui dispose en plus de sa grande qualité de l’indéniable signature Tinon. Szamorodni 2009
Il s’agit d’un Szamorodni sec : oxydatif sur des notes de noix verte et de curry, il rappelle immanquablement les meilleurs vins jaunes – C’est très long, plein.

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Nous avons goûté également un Aszu 2003 : peu de sucre en sensation. C’est un vin qui est l’expression même de l’aszu : fantastique de longueur et de complexité. à point.

Jérôme Pérez écrit:

Szamorodni 2009
Il s’agit d’un Szamorodni sec : oxydatif sur des notes de noix verte et de curry, il rappelle immanquablement les meilleurs vins jaunes – C’est très long, plein.

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 Samuel Tinon - Szamorodni 2009
Comme précisé par Jérôme, c'est un vin élevé sous voile de levure. D'après mon caviste, les raisins étaient aussi botrytisés (ça me paraît douteux ceci dit).

Pour être franc, si j'ai bien retrouvé un nez de "vin jaune" avec ces fortes notes de noix et de curry, une fumée tendue également, la bouche nettement plus simple m'a plutôt évoqué le vin de voile du domaine Plageole à Gaillac. La bouche ne présente pas la concentration et l'intensité des élixirs issus des clavecins clavelins et donne des saveurs d'orange amère et de citron beaucoup plus abordables.

Pratiquant peu le Jerez, mes expérience en vin de voile me font plutôt préférer les traditions et vins jaunes jurassiens pour le moment par rapport aux autres régions (j'ai encore un vin de voile grec, ainsi qu'un Riesling de la Rheingau qui a passé 14 ans sous voile à essayer).

Ilroulegalet post= écrit:

 

 Samuel Tinon - Szamorodni 2009

… La bouche ne présente pas la concentration et l'intensité des élixirs issus des clavecins …



 

Sven,

Sauf si tu nous offres un récital, le Clavelin est quand même plus approprié pour y loger du vin. 

Olivier