Je pense que la définition du snobisme n'est pas exclusive ou unilatérale : il y a diverses formes de snobisme, tant chez les connaisseurs que chez les novices.
Ce qui est important, c'est que le plaisir ne soit pas simulé. Tant qu'une bouteille procure du plaisir, indépendamment de son prix et des motifs pour lesquels on l'a acheté, elle n'est pas gaspillée.
Il y a la notion de plaisir que je soutiens, mais je le "détonateur" en ce qui me concerne est de savoir si elle a été appréciée à sa juste valeur. Boit-on un vin à 5 euros comme on boit un à 100 ? Ou, prend-on conscience de l'évènement pour en retirer une expérience particulière ? Je crois que si, enfin en ce qui me concerne en tout cas.
A ce propos, j'ai fait une affaire. Un stock de 16 bouteille de La Lagune 86, aux étiquettes illisibles...moitié prix, personnes n'en voulait...ahhhh les c...
Encore faut-il s'entendre sur les termes.
Pour moi, un "buveur d'étiquette" c'est quelqu'un qui:
- n'achète que des grands vins, ou à tout le moins présumés tels de par leur notoriété et;
- les achète, non pas parcequ'il les aime réellement, mais pour la reconnaissance sociale, ou le sentiment de réussite, que cela lui apporte. Ces vins sont finalement un moyen et non un but.
La vie est tellement courte que je ne vois personnellement aucun problème, si on a le budget pour, à faire l'impasse systématique sur les vins qui ne disent rien au plus grand nombre. Après tout, la probabilité de ne boire, dans ces conditions, que du bon vin, est assez forte et la qualité de vie ne peut s'en trouver que globalement améliorée.
Par contre, je trouve un peu malsain et même un peu pathétique, la recherche dérisoire de notoriété sociale par le nom, mais, après tout, cela participe de la même démarche que celui qui va acheter une voiture de course ou des oeuvres d'art, juste pour exister dans le regard de l'autre. Mais c'est tellement humain...non ?
Eric
"Il y a pas mal d'années, je vois, dans une grande surface proche de Lille, du Petrus 79 proposé à trois fois le prix de vente du catalogue d'un ami négociant à Libourne. Il était au même prix qu'au Taillevent: un ami restaurateur venait de me montrer la carte qu'il s'était fait dédicacer. J'en fais la remarque au chef de rayon. Sa réponse:"Ca part comme des petits pains"..."
Thierry,
C'est peut-être cela que Francis ne croit pas. Pas de quoi en faire un plat, alors...
J'ai déjà évoqué le problème du vieillissement de La Lagune 86 dans la rubrique ad hoc.
Parker lui donnait 90 dans son édition couleur bordeaux des Vins de Bordeaux
Il ne lui donne plus que 88 dans son édition couleur verte.
Il dit qu'il n'a pas évolué d'aussi belle manière qu'il l'espérait, mais il le considère comme un vin prometteur...
En ce qui me concerne, je trouve le vin dominé par le bois et ayant tendance à sécher de bouteille en bouteille.
Je suis inquiet face à son avenir.
J'en ai parlé à mon ami G. Simonet, négociant retraité de Libourne.
Il partage l'avis de Parker et dit de faire confiance...
Didier,
Suite à ton post,
j'efface les miens adressés à Françis.