en RD y doit bien y avoir quelques Merlot 100%

En "petit" Bordeaux, c'est assez courant. Dans les vins plus haut de gamme, il y a évidemment Petrus. Mais sinon, c'est assez rare, puisqu'on est censé faire de l'assemblage dans les différentes AOP.

Agnès C écrit: MaxD
L'éloge de la lenteur, vous connaissez?
Prendre le temps d'apprendre, de se tromper, de découvrir, de se (er)tromper, cesser d'essayer de trouver, ça ne vous tente pas?

Briller sans effort, quel dommage, à la rigueur, on vous conseillerait de lire le forum et engloutir savamment les compte-rendus pour n'en tirer que la substantifique moelle du savoir théorique.
Ca va être d'un chiant par contre....

Rien de tout ceci ; mais je crois m'être mal exprimé.

Tout comme si j'abordais la peinture, je serais heureux de comprendre ce qui distingue un Cézanne d'un Renoir, non pas pour chercher à briller en reconnaissant au premier coup d’œil la patte de l'un ou l'autre. Mais pour plutôt identifier, la prochaine fois que je vois un Renoir, ce qui fait de ce tableau un Renoir.

Bordeaux n'est dans ce fil qu'un exemple. En poursuivant l'idée : si je bois un Saint-Émilion, je peux le trouver très bon. Simplement, j'aimerais aller plus loin, et comprendre en quoi le vin que je bois est un Saint-Émilion et pas un Pauillac ou un Pomerol (les plus pragmatiques me proposeront de regarder l'adresse du vignoble) ; et comment est-ce que cela s’exprime dans mon verre. Le débat de l'existence de terroirs à Bordeaux semble vieux comme le vin, mais je veux croire que si ce sont deux AOC bien distinctes, alors elles ont des codes et des expressions distincts.

L'idée de faire cet exercice à l'aveugle me semble intéressant dans le sens où l'on cherche à éprouver l'idée reçue et formée sur une AOC (ou cépage, etc.) de manière objective. En buvant un Saint-Émilion, mon cerveau peut me tromper et me faire croire que je retrouve les marqueurs que j'aurai appris ou trouvés, tandis qu'à l'aveugle (ou semi-aveugle), je peux vraiment éprouver ces marqueurs ou cette idée que je me serai formée de cette appellation.

À l'amateur de peinture, on peut suggérer d'aller admirer cent tableaux de l'un ou de l'autre. Mais je crois qu'il apprendra bien plus si il peut mettre à l'épreuve des descriptions trouvées dans un livre du style de ces peintres, pour les confronter ensuite à chaque tableau de l'un ou de l'autre qu'il regarde, et enfin affiner sa perception..

Maximilien

Max

Les spécificités des AOP c'est une vue de l'esprit.

Il parait difficile de déterminer à quoi peut ressembler un Saint-Emilion, vu qu'il y en a qui sont issus à 95 % de merlot, d'autres n'en ont que 30 % comme Figeac. Il y en a qui proviennent de graves (toujours Figeac), du plateau calcaire (Canon, Trottevieille), des coteaux de molasse du Fronsadais (Larcis Ducasse, Pavie), du bas de côte argilo-sableux (Angelus, Canon la Gaffelière), des sables (la moitié de l'appellation, d'argiles rouges (Fombrauge) etc. Il y a des domaines qui privilégient la finesse (Canon, Larcis Ducasse, Cheval blanc, Ausone), d'autres la puissance (Pavie, la Gomerie) ou encore la maturité extrême (Tertre Roteboeuf).

Agnès C écrit: MaxD
L'éloge de la lenteur, vous connaissez?
Prendre le temps d'apprendre, de se tromper, de découvrir, de se (er)tromper, cesser d'essayer de trouver, ça ne vous tente pas?

Briller sans effort, quel dommage, à la rigueur, on vous conseillerait de lire le forum et engloutir savamment les compte-rendus pour n'en tirer que la substantifique moelle du savoir théorique.
Ca va être d'un chiant par contre....

Drôle de manière d'accueillir un jeune plus ou moins débutant qui investit du temps et de l'énergie dans une passion. Sait-il seulement à quel point c'est difficile ? Personne ne peut le savoir avant de l'avoir tenté, et d'avoir "'(Pris) le temps d'apprendre et de se tromper". Encore faudrait-il qu'on lui en laisse le temps, de se tromper par lui même.
Bon courage Max dans l'organisation de la dégustation, et surtout trompez-vous bien en essayant de retrouver les vins à l'aveugle... c'est là qu'on s'amuse le plus.

Pas grand chose à ajouter sur les conseils qui ont été donnés par certains. Si on se trompe sur RG/RD, on peut essayer de se consoler avec le millésime qui est parfois plus simple à trouver

Kumquat écrit: Bon courage Max dans l'organisation de la dégustation, et surtout trompez-vous bien en essayant de retrouver les vins à l'aveugle... c'est là qu'on s'amuse le plus.

Bien d'accord avec ça !
Samedi dernier, j'ai placé un Riesling Mosellan en Condrieu
Voilà un teckel qui a un sacré flair et au sommet de sa forme
Sans autodérision, gare aux bleus à l'âme !

Je vais en rajouter une couche : tant que l'on se focalise sur la reconnaissance précise du vin, on s'en éloigne car l'objectif n'est pas de comprendre le vin, son équilibre, mais de donner une réponse. On est plus centré sur soi que sur le vin finalement.
La réponse à la question "qu'est-ce que c'est ?" fait bien partie de la démarche, elle est naturelle, mais fait partie d'un corpus de questions à visée analytique, bien plus global.
En fait ce focaliser sur cet exercice c'est vouloir regarder la ligne d'horizon avec des œillères. On fixe un point avec un peu autour, voilà tout.

Je rajoute dans le prolongement de cette idée qu'il y a sans doute plus de chance d'arriver au bon résultat si on se départit de cette volonté première et impérieuse de l'obtenir.

Deux trois choses là-dessus, de manière générale, sur l'aveugle :

D'abord, les amateurs très, très fortiches à ce jeu, ils dégustent énormément, des centaines de bouteilles, voire des milliers par an. Il y a ce vécu.
A partir de là, les amateurs capables de ressentir les nuances, ceci couplé avec une excellente mémoire deviennent forcément forts.

Ensuite, justement, j'ai souvent entendu dire, de la part de ces très forts, que la première chose à faire était d'aller chercher la latitude en analysant l'équilibre, pour cela, ils vont avant tout à la chasse à la pointe d'alcool.

Il y a aussi des arômes dominants des cépages ( je pense au coing sur le chenin...)

Pour finir, cet exercice est tellement dur que quand on trouve deux ou trois appellations, cépages, voire châteaux et millésimes, de suite on se glorifie parfois trop vite, sans avoir le recul statistique : chance, oublie des échecs innombrables....

Bonjour à tous,

Par contre, je trouve cet exercice EXTREMEMENT formateur, car il force à se concentrer sur le vin, et chercher les détails. Et donc apprendre, cépage, millésime... Il fait aussi travailler la mémoire en donnant du plaisir ce qui, quand on arrive à un certain âge est prophylactique :-)
En dehors de ça je suis d'accord avec tout le reste, et surtout avec les 3 conseils de Michel (mgtusi) si l'objectif est de briller en société ;-)

Amicalement, Matthieu

Martinez écrit: on se glorifie parfois trop vite, sans avoir le recul statistique : chance, oublie des échecs innombrables....

Comme pour une victoire en coupe du monde en somme

Le tout est d'avoir une bonne méthode, l'observation est le paramètre le plus important.
Tellement important que j'en connais qui sont capable de reconnaître un vin rien qu'à l'examen de la robe.

Belle robe vermeil, un peu violette
Bel éclat
C'est un Bordeaux, un grand Bordeaux
Un peu de pourriture noble en suspension
Les impuretés descendent lentement
Ce vin a 23 ans
C'est un 53, une très grande année
Le vin, c'est la terre
Celle-ci est légèrement graveleuse, c'est un Médoc
Le vin, c'est aussi le soleil
Ce vin a profité d'une belle exposition sud-ouest sur un coteau de bonne pente
C'est un Saint-Julien
Château Léoville-Las-Cases 1953 !



Luc

Parfois, un minimum de connaissance théorique peut aussi être utile.
J'ai définitivement gagné mes galons de grand connaisseur en vin dans un aréopage de médecins quand, lors d'une dégustation, on nous fait déguster deux rouges à l'aveugle.
Le premier vin est clairement bourguignon, la plupart trouvent la région. Après, c'est plus difficile...
On dit Côte d'Or, on n'est pas très intrépides. L'un d'entre nous se lance et dit Côte de Nuits. Toutes les appellations y passent, et finalement, c'est un Nuits-Saint-Georges 1er Cru.
Arrive ensuite le second vin. L'organisateur nous annonce : "cette fois, c'est l'autre côte, et c'est mieux classé !"
Je garde mon calme, j'examine la robe, un ou deux coups de nez rapides, je place à peine le vin en bouche avant de m'écrier : Corton !
Certains ne s'en sont pas encore remis...


Luc

Argh l'aile ou la cuisse et un anosmique qui reconnaît un Léoville Las Cases ça m'a définitivement découragé de tenter ma chance.... Jamais je ne serai capable d'en faire autant....

matlebat écrit: Bonjour à tous,

Par contre, je trouve cet exercice EXTREMEMENT formateur, car il force à se concentrer sur le vin, et chercher les détails. Et donc apprendre, cépage, millésime... Il fait aussi travailler la mémoire en donnant du plaisir ce qui, quand on arrive à un certain âge est prophylactique :-)

Amicalement, Matthieu

C’est un super exercice !
Interessant et ludique, surtout avec les objectifs déclarés : apprendre le vin et apprendre ses goûts.

40 ans après je trouve ça effectivement toujours aussi difficile, mais aussi toujours aussi intéressant !

Pour une première séance, c’est sans doute un peu ambitieux de faire à la fois RD/RG + différentes appellations RG. Peut-être commencer un peu plus simple ? En choisissant bien les représentants, RD avec une majorité merlot et RG avec un pourcentage important de CabSauv ?

En tous les cas, belles rigolades en perspective !

Thien

Le plus marquant, dans mon souvenir, c'est quand deux vins identiques sont servis quasiment l'un après l'autre et que personne ne les reconnaît (Vieux Télégraphe 1999 il y a une bonne quinzaine d'années par exemple...).
Oui, belles poilades, joyeux moments qui désacralisent cette recherche chimérique du vin, objet ludique de concours, mais surtout beaux moments de partage et d'amitiés où le vin et seulement lui, hors étiquettes et du jeu de qui a la plus grosse, prend toute sa place.

On a hâte d’avoir ton retour mais avant tout :
ÉCLATEZ VOUS, TROMPEZ VOUS au point d’en rigoler ! Le vin est tellement bon quand il est pas pris au sérieux !

Bises corréziennes

Oui, Philou, le même vin servi 2 fois est arrivé plusieurs fois dans notre cercle :-) Je me rappelle, évidemment, la fois ou j'ai dientifié la chose (bandol Pradeaux 95), moment de gloire comme Luc ou Yves ont dit plus haut :-), mais parfois grosse surprise...
Cela fait partie des moments ou tu apprends/vis l'humilité :-) (quand tu as dit de grosses "conneries") ou que tu comprends que le vin reste vivant et est tous sauf du coca ;-)
Amicalement, Matthieu

Encore une fois (la dernière) il n'y a pas de marqueur d'AOP, en revanche, certains pourraient reconnaître les terroirs (kimmeridgien, portlandien,....) mais reconnaitre a coup sûr un Menetou Salon d'un Sancerre, un Nuits Saint George d'un Vosne Romanee ou un Saint Julien d'un Pauillac, ma cache bonnot et c'est ma réponse Jean-Pierre

Exercice périlleux d’identifier un vin.
Et même lorsqu’on connaît le thème et l’année, notre futé Luc nous sert le même vin issu d’un magnum et le place à deux endroits de la dégustation : les échantillons n° 3 et n° 14.
Pour vous donner une idée, voici mes notes , celles de l’ami Alfonso .


Olivier

Il n’est pas rare qu’un producteur ne reconnaisse pas son propre vin.

Déjà à l'aveugle, on va lui demander de s'asseoir tranquillement et on lui retire gentiment sa canne blanche ....

Dégustation à l'aveugle

écrit:

Plus sérieusement, arriver à distinguer rive gauche rive droite avec un bon pourcentage de réussite, c'est déjà pas mal.
 

Tu parles de la Garonne ou du Serein?

déjà qu'il y en a qui confondent leur droite et leur gauche...