François Audouze écrivait:
> J'ai déjà raconté (sur quelle discussion ?) le cas
> d'une bouteille de Margaux 1900 que j'avais cassée
> dans le couloir menant à ma cave.
> J'ai léché le vin sur le sol, et l'odeur du vin
> était irréellement belle.
l'odeur du sol n'était pas irréelle, ni belle , elle était irréellement belle. [size=x-small]( ok j'arrête >
< )[/size]
Aucune perte tragique de la sorte pour ma part si ce n'est......
....de retour de chez mes parents dont je vide la cave petit à petit de mes encombrantes bouteilles, me voilà donc dans le Métro parisien avec un sac compartimenté de 6 bouteilles. Muni de chaussures de ville à semelle en cuir et non en plastique; détail importantissisme [size=x-small](bordel )[/size], je marchais fier d'avoir en main du rhône 90, des bourgognes blancs 2005, un pinot noir alsacien etc. Pour le moment, tout se passe bien, je regardais d'un air faussement modeste mais toujours condescendant les humbles badauds qui devaient sûrement aller boire un lestac ou autre mouton-cadet ce soir à table. Je me permettais même quelques petits entrechats afin de doubler avec élégance les lents de la semelle. Le sac main gauche, un autre sac de charcuteries main droite, j'avais le sentiment d'être fort, différent avec tant de belles bouteilles en sac. Seul au monde quoi!!!!! ....juste avant l'escalier donc. Un escalier somme toute normal, en pleine air, typique de paris avec ses métros aériens. Un escalier qui descend car je le descendais mais qui avait ce petit rebord en ferraille, vous voyez ? ce petit rebord pour ne pas ronger trop rapidement la sainte marche. Je crois que c'est cette petite bande ( de con? ) en fer que ma semelle a modérément apprécié. Quand on arrive devant cet escalier, quand on s'appelle elgringo, sportif, des bouteilles à la main, quand devant soit il y a 3 blondes pouvant disparaître à jamais au détour d'un virage ( chérie faut arrêter de lire maintenant ), on fait quoi ? bah on accélère comme un con. Et en fait c'est au moment de cette petite accélération au niveau de la 4eme marche que ma semelle m'a dit " bye bye see you soon".
Pendant le décrochage, j'ai quand même eu le temps de me poser cette question souvent veuve de réponse : POURQUOI ? [size=x-small]( bah parce que t'es un blaireau )[/size]
S'ensuivît, un mauvais réflexe, je décidais de me rattraper avec ma main gauche, celle des bouteilles donc. Je vais vous décomposer le moment :
1- semelle dit byebye en se jetant vers l'avant et en lâchant un petit clapotis suffisant pour que tout le métro se retourne.
2- basculement du buste vers l'arrière avec projection de l'orbite des yeux vers l'avant aussi.
3- les bras se détachent du corps.
4- ce con de bras gauche décide de m'aider
5- je suis allongé sur le dos dans les escaliers ( oui les gens ont fait semblant de m'aider )
6- ouf c'est bon RAS malgré un bruit de verre monumental ( mais les bouteilles sont solides ouf )
7- tiens c'est quoi ce jus rouge qui coule sur les marches.
Je prie à cet instant pour que se soit le sang du Christ, le mien quoi.
Vu la mine des gens me regardant tel un ivrogne, j'en conclus que c'était le sang de mes bouteilles. Il y avait une marre, les blondes étaient loin maintenant, et j'étais seul mais alors TRÈS SEUL. Me suis rangé sur le coté en regardant les gens s'offusquer, enjamber cet océan de douceur à l'écume nostalgique. je leur disais tel un enfant, " c'est pas moi !" tu m'étonnes! un sac avec 6 bouteilles moins une et la larme à l'oeil.
je vous passe le nettoyage de sac à base de jus de raisin fermenté et de débris de verre en direct de la RATP avec l'aide du seul kleenex que j'ai réussi à taxer en expliquant que je ne voulais ni argent ni voler leur sac à main. En regardant la flaque, je me demandais tout de même quelle bouteille avait été sacrifié....le pinot noir d'Alsace. Le drame est sauf....pauvre pinot noir d'alsace mal aimé.
Je suis reparti très très très lentement et je me suis vu faire la course avec des grands-mères de 90 ans dans les escaliers suivants.
Non je n'ai pas léché le sol, y'avait comme une odeur de honte.
seb à jamais humble dans le métro.