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Villa d'Este Wine Symposium 2017

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Le coup de Gaja qui plante l'organisateur pour faire de la com rodée, faut oser ! D'autant que si ce n'est pas lui, il y a des chance de se faire virer à coup de pompes : mais sans doute peut-il tout se permettre !

un plaisir à lire en tout cas : Audiard n'est jamais loin ... et je ne dis pas cela pour Gaja qui a tout osé ! -)

la citation que je retiens personnellement, est celle-ci, en forme de sujet de bac : "« Il n'y a pas de grands vignobles prédestinés, il n'y a que des entêtements de civilisation. »
même si cette dissertation là, on l'a déjà un peu faite sur LPV et sans doute la refera-t-on encore.

Jérôme Pérez
05 Déc 2017 06:42 #121

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Réponse de oliv sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Villa d'Este Wine Symposium

Édition 2017


L'après-midi du samedi





L'an dernier, la conférence pilotée par Axel Marchal et Gabriel Lepousez avait illuminé d'intelligence et de pédagogie cette journée du samedi.

Francois ayant parmi ses très nombreuses qualités celle d'imposer la cohérence dans l'effort à ses intervenants talentueux, nos deux jeunes spécialistes remontent cette année sur l'estrade pour une nouvelle fois illustrer avec talent combien la maîtrise de son sujet amène à la clarté des développements.



Le sujet développé cette année a trait à l’Évolution du goût du vin via un regard croisé entre neurosciences et oenologie.
Le goût, ce concept polymorphe et qui réunit saveurs, aromes, textures est l'addition d'influences complexes, physiologiques, historiques, culturelles.
A ce titre, le goût du vin est une construction qui témoigne de l'influence des pratiques œnologiques de son époque, de son climat ou encore des mœurs à l’œuvre à l'instant donné de la conception du vin comme de sa consommation .
Dissocier le vin et le jugement que l'on porte sur lui de cette dimension de temporalité, d'histoire et de culture serait l'isoler dans le seul univers de sa commercialisation ponctuelle, celle du goût russe dont témoigne les 150g de sucre analysés sur les bouteilles de Champagne retrouvées dans la Baltique ou plus récemment de qualificatif "parkérisé" appliqué à des vins plus mûrs, parfois surmûrs.
Croire que ce goût ne serait qu'une construction artificielle serait oublier l'impact du climat (augmentation des sucres donc des degrés) et des pratiques culturales (doublement des hauteurs de feuillage, augmentation des rendements).

Le goût du vin est aussi une création issue de variations culturelles diverses comme l'éducation à l'amertume ou au feu du piment, paramètres dont la perception varie génétiquement entre les individus ou encore la perception du sucre, très diversifiée et donc entretenue selon les pays .
L'aromatique de la fraise et de l'ananas est issue d'une molécule très proche.
A la dégustation, l'amateur européen se rapprochera du premier fruit qu'il connait là où un asiatique se rapprochera du second alors qu'ils évoquent vraisemblablement la même chose.
Autre exemple : un additif basé sur l'arôme de vanille longtemps ajouté au lait maternisé a été stoppé dans les années 1990. En résultera-t-il une baisse de l'intérêt pour les aromes boisés ?
Autre illustration de l'influence du contexte culturel, l'effet du film Sideways qui vit l'intérêt pour les vins issus de pinot noir s'envoler aux USA.

Le goût est donc la création d'une complexité et donc d'une identité culturelle qui relie ces présupposés génétiques à des réalités géographiques et historiques.
Là où le vin de cépage rassure le débutant en le reliant à des réalités aromatiques primaires qu'il identifie aisément, la complexité du grand vin force le travail cognitif en mettant en mouvement un travail cérébral, celui des connexions vers le souvenir d'informations apprises, par lectures et par le plaisir ressenti lors de dégustations précédentes. Se constitue alors une bibliothèque personnelle qui permet des connexions avec le ressenti d'autres amateurs et ainsi de constituer les premiers prémisses d'une histoire commune et de typicités.

C'est donc la mémoire de cette histoire culturelle qui fait l'identité et la spécificité du vin de terroir.
L’œnologie minimaliste moderne portée par des professionnels comme Axel Marchal devient alors la garante de cette identité.

Encore cette année, cette conférence sera la plus dense et maitrisée des trois jours passés à Villa d'Este.
Je ne pense pas en témoigner avec le talent qu'elle mérite d'ailleurs... :unsure:

Mais pas le temps de débriefer plus avant avec les speakers, je suis déjà très en retard pour l'atelier qui a débuté depuis plus d'une demie-heure.

Je filoche, au pas de charge...




Atelier Nyetimber


nyetimber.com



Classic cuvee multi vintage



Robe sur un doré léger.
Nez trivial, fortement marqué par des notes fermentaires (levure de boulanger) et qui masquent un ensemble léger de fruits jaunes et fleurs blanches.
Bouche à l'attaque empâtée dans un résiduel qui affadit une structure peu intense, presque rondouillarde à la bulle fine toutefois.
Le vin manque d'équilibre et s'abime dans des amers peu élégants.
Je n'ai pas aimé.


Tillington single vineyard, 2013



Robe assez nettement dorée.
Nez plus fin, sur les fruits à noyau, le sirop d'orgeat, une pointe végétale agréable et des notes de citron vert.
Bouche mieux construite autour d'une trame acide motrice intéressante et qui lance une matière correcte.
Le train de bulles un peu présent en attaque s'évanouit en revanche très vite en bouche.
Le vin possède une bonne relance et tenue grâce à son acidité mais manque un peu de chair et de matière pour se développer plus avant.
Finale assez serrée, marquée d'un point de verdeur qui lui donne un côté strict.
Bien.


Blanc de blancs, 2010



Robe sur un doré clair.
Très joli nez précis, sur un très fin grillé, des notes délicates d'arachide et de miel délicat, l'aération ramenant de belles senteurs de fruits jaunes, de pomme reinette mûre et de fleurs blanches enrobées d'une pointe épicée agréable.
La bouche est marquée d'une attaque acide pointue, toute en droiture mais qui confine quand même un peu trop au serré, à la limite de la sévérité.
Si le nez est très agréable, je trouve la bouche moins en place, notamment par une pointe iodée qui fait perdre de l'élégance au vin.
Finale énergique à la bulle agréable pour un vin plus construit sur sa trame acide que sur une puissance de corps.
Bien à très bien mais à réserver aux amateurs d'extra brut.


Pre-release wine



Robe jaune paille.
Nez fermé, sur de minces notes de pain chaud, de financier avec un côté iodé.
Bouche ferme au toucher très serrée, presque tannique et toujours marqué de ces notes iodées peu amènes.
Finale acide amère désagréable.
Illisible pour moi.


Pre-release wine rosé



Robe saumonnée plutôt claire.
Nez agréable, précis, sur de jolies senteurs briochées et épicées.
En verre noir, impossible d'imaginer un rosé car le vin renifle comme un vin d'un certain âge.
Bouche agréable, construite sur une tension racée et sur une matière droite à la bulle fine et en aucun cas sur les facilités rondouillardes trop régulièrement marketées sur cette couleur.
Finale vineuse et salivante, d'une belle présence et allonge.
Très joli vin de structure et qui m'évoque un blanc de noirs bien né.


Blanc de blancs 1996
Magnum



Robe sur un beau doré.
Très beau nez complexe, compromis de senteurs minérales de pierres chaudes frottées, de noisettes et de notes qui m'évoquent le mâconnais, sur l'exotisme, les fruits jaunes enrobés dans un torréfié d'évolution qui apporte un beau cachet.
Grande propulsion immédiate en bouche par une acidité pointue et salivante qui lance une matière pas énorme de puissance, sans gras mais avec beaucoup de tenue et d'allonge, toute en droiture.
Les goûts très agréables, sur la rhubarbe, des notes minérales d'évolution d'une belle complexité sauvent le vin de l'austérité.
La finale est très serrée et salivante mais sans verdeur, d'une persistance très respectable.
Il ne manque à ce vin qu'un peu de puissance de corps et de volume pour mériter plus de superlatifs.
Très bien.


Ayant raté le début de l'atelier, je n'ai malheureusement pas eu le temps d'écouter les explications très complètes de Cherie Spriggs, la chef de cave de Nyetimber, en essayant de me concentrer sur les vins.
Je garde une impression un peu mitigée de cette dégustation, comme si les vins manquaient encore un peu de précision mais surtout de concentration et de volume pour boxer dans la catégorie supérieure des plus belles bulles, notamment champenoises.






Alors que nous sommes en train de goûter, un vrombissement d'enfer fait littéralement vibrer les murs et tintinnabuler les verres qui se touchent !
Mazette, là, c'est sûr, c'est pas un convive qui arrive en Solex pour le repas du soir, ça !

En quittant le salon de dégustation, je découvre la flèche noire ci-dessus garée devant l'entrée.
Alors que je sors l'appareil photo pour chambrer à mon retour le Président Galinsky, grand adepte des belles mécaniques et plus féru de chevaux sous le capot que doté de cheveux sur le caillou, je subis les lazzis de la sympathique équipe de Maserati qui passe par là.
Non mais c'est pas pour moi, les gars, c'est pour un copain ! Moi, la Ghibli, je maitrise nettement mieux en salle en version Studio que sur roues !

Bon, trêve de discussions mécanico-diplomatiques, c'est que le compteur tourne et y'a la dégustation de prestige qui s'approche !
S'agirait pas d'arriver en retard...

A suivre,
Oliv
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10 Déc 2017 10:44 #122

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Cette question du goût est tout à fait passionnante ; le goût du vin, le goût que nous avons ... Comment notre goût influe sur le goût du vin ? Devrait-il influer ? Influe-t-il vraiment ?

J'ai déjà écrit à de très nombreuses occasions que l'expression "goût personnel" était un non-sens.

Je maintiens que le goût est une question de habitus au sens bourdieusien du terme ; nous avons le goût qui correspond à celui d'une caste avec il est vrai des variantes, mais la conception du grand vin, nous la partageons avec les membres de la même secte, en l’occurrence, celle des amateurs un tant soit peu avertis.

Il n'est pas exclu d'ailleurs que le goût de cette meute évolue quelque peu dicté par la mouvance de quelques chefs de file qui les représentent le mieux. Nous avons tous été (je parle des quadras quinquas et plus) des fils spirituels de Parker et / ou de Bettane, voire de Meadows.
Orphelins au moins de l'un d'eux, la tendance est moins nette. En même temps, il a foutu un tel bordel que nous avons le goût de nos moyens aujourd'hui ; et là, la meute s'éclate.

Quoiqu'il en soit, bien qu'il y ait des tas de choses à dire et à écrire sur le sujet plus que complexe qui peut-être d'ailleurs s'écriront à la suite ou sur un sujet décentré, il est intéressant de voir comment les éléments qui devraient dicter le goût de nos soit-disant vins de terroir évoluent à l'opposée de ce qu'ils devraient.
Je parle bien du goût des vins que cette secte (peu représentative d'ailleurs) boit régulièrement : alors que les changements climatiques devraient donner des vins de plus en plus alcooleux et de moins en moins vifs, nous buvons des vins de plus en plus frais.
Pour autant, un vigneron slovène me disait dernièrement qu'il y a 15 ans, la norme était d'avoir des moûts à 10 grammes d'acidité (acide tartrique), aujourd'hui, si on a 7, on est heureux et on fait tout pour les préserver.
Cependant, les vins du sud après une période copasantesque dont LPV s'était fait le témoin, n'ont jamais été aussi frais qu'aujourd'hui alors que des études pessimistes annoncent la mort du vignoble méditerranéen à un horizon assez proche.
En même temps les zones géographiques attractives, voire très attractives pour les amateurs un peu avertis se sont déplacées : Alsace, outre-Rhin, Piémont et Bourgogne ...

Le goût du vin est sans doute ce qui obéit le plus à une loi de l'offre et de la demande : il est évident que le goût du vin se transforme au gré de la demande du marché. Ne voyez pas là une entorse à ma pensée.

Jérôme Pérez
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10 Déc 2017 13:31 #123

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Réponse de ols sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Gout et habitudes personnelles ..
Voila un beau sujet !
J'ai quelques expériences la dessus, en bordelais, ou il m'a été très difficile de faire comprendre devant un parterre de gens du coin et du sud-ouest, et admettre, les qualités d'un pinot bourguignon. A commencer par la couleur ou les habitudes -on dira ça comme ça - des vins sombres a rendu mes tentatives d'explications très ardues !
Ne me suis-je pas laissé entendre dire, au versement, que mon vin était de la lessive ... Pour eux, ou certains, tout ce qui n'est pas noir, n'est qu'un vin dilué et sans saveurs. :o
Dur, dur, t'en les visions et habitudes sont encrées dans les esprits. Ce jour là, j'ai compris beaucoup de choses ...
10 Déc 2017 15:06 #124

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Réponse de daniel popp sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Dur, dur, tant les visions et habitudes sont encrées dans les esprits

Joli, le gout qui fait tache. ::out::

Allez, pour ne pas polluer le fil d'Oliv' et pour les retardataires :

Est-ce vraiment une affaire de goût ? chapitre 1 chapitre 2
à venir 2, 3, 4, 5, 6 intégrant le gout, le caractère, la pureté, merci Jérôme ! :)

Daniel
10 Déc 2017 17:44 #125

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Daniel, il ne me semble pas que rebondir soit polluer. Merci en tout cas d'avoir remonté ces deux sujets passionnants.

Si je peux me permettre d'en remettre une couche quand même sans trop salir :
LPV depuis 15 a vécu en direct l'engouement pour Bordeaux, puis le désamour, la gloire du Rhône sous l'effet Parker. Qu'en est-il aujourd'hui ?
J'avais prédit que le forum Bourgogne aurait un jour un nombre aussi important de sujets et de messages que celui du bordelais : on m'avait pris pour un hurluberlu. Nous sommes aujourd'hui à la jonction.
Le public de LPV n'a pas changé : son goût, oui.
Ce qui est intéressant c'est de savoir si le goût du vin change : j'ai cité le goût des vins du Languedoc qui a changé de façon assez flagrante. Bordeaux s'enferre dans un style qui ne lui sourit pas forcément a contrario.

Jérôme Pérez
10 Déc 2017 19:08 #126

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Réponse de oliv sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Bordeaux s'enferre dans un style qui ne lui sourit pas forcément a contrario.


Je suis bien trop peu connaisseur en vins de la région pour le confirmer mais les bordeaux n'ont-ils pas entamé un retour vers des équilibres plus frais depuis que Parker est en retraite ?
10 Déc 2017 19:35 #127

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Réponse de mgtusi sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

C'est ce que dit Derenoncourt.

Michel
10 Déc 2017 19:41 #128

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

dans le début des années 80, l'équilibre à Bordeaux, c'était 11,5 / 12 °. aujourd'hui sur les cuvées haut de gamme, on doit être plus proche de 14 et souvent plus.

comme le rappelait Hervé Bizeul il y a peu : les grands millésimes bordelais sont des millésimes méditerranéens.
Les dernières cuvées un peu ambitieuses que j'ai goûté à Bordeaux et notamment à Fronsac avaient effectivement ce caractère et je préférais souvent le vin moins haut dans la gamme.
Maintenant, il y a peu ... ça commence peut-être à dater ! -)

Avec un goût de poivron, Bordeaux a fait de très grands vins ... Je me souviens avoir fait goûter San Leonardo 2004 à Hélène Boisvert (Les Ormes Sorbet) : elle s'est exclamé que c'était très très bon et que ça sentait comme quand elle était jeune (carménère inside, donc forcément plus cassis et poivron) avec l'équilibre d'antan ...

Jérôme Pérez
10 Déc 2017 19:54 #129

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Réponse de claudius sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Je suis bien trop peu connaisseur en vins de la région pour le confirmer mais les bordeaux n'ont-ils pas entamé un retour vers des équilibres plus frais depuis que Parker est en retraite ?


nous avons réalisé une horizontale de Bordeaux 1996 vendredi soir -le millésime 1996 se situe en pleine ère Parker-
la plupart des vins sont à 12,5° avec une belle fraîcheur

comme le rappelait Hervé Bizeul il y a peu : les grands millésimes bordelais sont des millésimes méditerranéens.


1947 ? 1961 ? 1990 ? ...
1996 ne l'est certes pas et pourtant je suis à chaque fois surpris par la qualité de ces vins
11 Déc 2017 11:54 #130

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

1996 est un millésime frais, loin d'être solaire.
Mais effectivement, du moins sur la rive gauche, les vins commencent à se goûter plus que bien.


Luc
11 Déc 2017 12:02 #131

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Réponse de oliv sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Villa d'Este Wine Symposium

Édition 2017


Verticale Domaine Armand Rousseau

Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques et Chambertin






Gevrey-Chambertin 1er cru Lavaux Saint Jacques 2012



Robe grenat clair.
Nez délicat et pur, totalement pinot, sur les fruits des bois (fraise des bois, myrtille) lovés dans un élevage intelligent discrètement fumé et qui porte le fruit sans l'abîmer.
Bouche délicieusement équilibrée, d'une propulsion acide parfaitement mûre et qui lance une matière douce et pulpeuse d'une grande délicatesse.
Le vin déroule de jolis goûts de petits fruits rouges dans une élégance classique totalement bourguignonne, sans atours superflus mais d'une précision délicieuse.
La finale se resserre un peu autour de petits tannins agréables et qui donnent immédiatement envie de passer à table.
Un vin pas énorme de concentration (et qui souffrira terriblement de la marche arrière après ses pairs) mais d'un grand classicisme d'expression.
Très bien.


Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques 2012



Robe grenat pourpre claire sur le disque.
Nez somptueux, similaire au Lavaux par son fruit pur (mara des bois) mais d'une concentration et expression plus profonde, quand les fruits rouges noircissent et expriment la mûre, la ronce, de superbes notes de pamplemousse rose et de menthe fraiche.
La bouche est magnifique, offrant un soyeux de texture qui pose une chair suave et douce sans une once de lourdeur, d'une fraîcheur parfaite sans que pour autant l'acidité semble s'exprimer, comme si le point de maturité était idéalement trouvée.
Le milieu de bouche voit quelques tanins de bois resserrer un peu l'ensemble qui accélère jusque dans une finale délicieuse de présence, d'allonge et de fraîcheur, à la fois douce de jus et pleine de potentiel, sur de délicieux goûts croquants de petits fruits rouges épicés.
Superbe ! (tu)


Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques 2009



Robe globalement plus dense que le 2012 tout en restant assez claire.
Nez assez serré, presque fermé, sur des notes qui m'évoquent la vendange entière par un côté cendre froide et quelques notes de fruits noirs.
Bouche structurée, puissante à cœur, marquée d'une certaine densité mais sans aucune lourdeur ni confit.
Le vin semble assez renfrogné, en particulier par son aromatique fermée qui livrent des notes de peau de poulet grillé puis, à la seconde passe, des senteurs plus libérées, sur un végétal brillant qui s'exprime sur la ronce et la mûre.
La tenue de bouche est droite et juteuse, sur une concentration, une forme de puissance à cœur et des tanins présents qui vont nécessiter la garde pour exprimer tout ce beau potentiel.
Très bien mais à revoir dans dix ans.


Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques 2010



Robe pourpre claire très homogène.
Nez somptueux, sur l'hibiscus, la pivoine, la rose, les petits fruits rouges et une toute petite pointe de volatile qui égratignerait presque cet ensemble somptueux.
Bouche à l'attaque juteuse et fraîche toute en rythme et en tonus, construite autour d'une acidité septentrionale d'une parfaite maturité et qui mobilise une matière à la fois concentrée et filante, avec une capacité de relance remarquable.
Le vin déroule une magnifique énergie toute en scansions, quand la richesse de corps est parfaitement équilibrée par une trame acide dans un équilibre digne d'une cathédrale gothique, d'une apparente fragilité mais d'une tenue sans faiblesse !
La finale se resserre autour de tanins magnifiques issus d'un élevage parfaitement maîtrisé et s'ouvre sur des goûts délicieux de framboise et de fraise des bois.
Magnifique potentiel ! (tu)


Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques 2006



Robe assez dense à cœur mais très claire, presque dépigmentée sur l'extérieur du disque.
Nez au fruit ouvert, très parlant, sur la myrtille, des notes d'épices douces, de résine, offrant une impression de douceur, presque de chaleur typée grenache.
Bouche veloutée, plus posée que les vins précédents sur un moelleux de texture agréable quoique pas très intense après l'énorme densité du 2010, de beaux goûts de pâte de fruits rouges et un côté légèrement solaire à l'acidité légère presque gommée.
Le milieu de bouche se resserre autour de tanins un peu fermes et surtout une certaine amertume qui chahute cet ensemble jusque là si facile en créant un point de dureté.
Si la finale n'est pas parfaite en dégustation seule, sa franchise de goûts, son joli volume et sa lisibilité me laissent à penser que ce vin est à point et se serait exprimé parfaitement à table.
Très bien.


Chambertin Grand Cru 2012



Robe rubis pourpre bien brillante.
Nez riche et frais à la fois, sur de belles senteurs de coulis de fruits rouges enrobées dans un élevage épicé classieux qui porte le vin sans l'épuiser ni l'abîmer.
Attaque volumineuse, ample et glycérinée, d'une épaisseur et concentration supérieure au Clos St Jacques, d'un volume évident à la fois intense en puissance et profond, rythmé grâce à une trame acide et une qualité de tanins bien présents mais géniale de tenue sans agressivité.
Aucun doute, là, c'est bonjour monsieur ! Le vin offre un déroulé intense, tout en présence et en puissance maîtrisée, sur un volume classe à l'aromatique encore limitée d'expressivité mais d'un potentiel qui lui, ne l'est pas. Ce vin est une vraie leçon du miracle du pinot bourguignon, quand un volume plein ne sacrifie rien à la fraîcheur et à la tension par une intégration parfaite de l'acidité à une matière dense sans lourdeur.
Finale impactante, toute en relance, avec des tanins encore présents qui imposent la garde pour se fondre.
Magnifique vin ! (tu)


Chambertin Grand Cru 2009



Robe plus sombre, sur un grenat foncé.
Nez renfrogné, plus mat et noir, assez rentré en lui même, où le fruit semble s'être refermé et où l'élevage épicé toujours aussi classieux s'exprime.
Bouche sérieuse et séveuse, sur un volume plein à la petite sucrosité délicieuse qui porte une attaque sans lourdeur grâce à une belle acidité.
Le vin pose une puissance certaine, sur un déroulé intense tout en présence et en puissance maîtrisée auquel il ne manque vraiment que plus d'expression aromatique.
Ajoutée à des tanins très présents qui resserrent la finale, cette phase de fermeture évidente vis à vis de ce vin fantastique dans sa prime jeunesse impose maintenant la garde afin que le vin retrouve son potentiel de plaisir.
Attente impérative.


Chambertin Grand Cru 2010



Robe grenat dense, toute en profondeur.
Beau nez sérieux et droit, très jeune, sur un boisé épicé qui prend le pas sur un fruit un peu en retrait, sur des notes balsamiques. Repris plus tard dans la dégustation, il libère alors de belles senteurs florales, sur la pivoine, le bouton de rose et des notes poivrées très agréables.
La bouche est monumentale de présence et de puissance maîtrisée, d'une noblesse de corps d'une immédiate évidence, parfaitement carénée par une acidité géniale qui étire le vin dans une trame fantastique autour de goûts de fruits noirs parfaitement frais !
Le vin déroule une profondeur glorieuse, toute en rythme et en panache, avec une capacité de relance phénoménale, à la fois puissant et d'une infinie longueur, sur des tanins géniaux qui étirent la finale en ajoutant encore de l'énergie à cet ensemble exceptionnel.
Heureux les possesseurs de ce vin qui auront la chance de le revoir à son point de maturité.
Grandiose ! (tu) (tu)


Chambertin Grand Cru 2006



Robe assez sombre, sur un grenat profond sans réelle évolution.
L'aromatique est très similaire au Clos St Jacques 2006, sur la myrtille, la rose, une petite pointe épicée, des notes de thé noir.
Bouche un peu ferme, sur une matière assez large et riche mais moins intense, comme un peu ralentie après l'incroyable force motrice du 2010.
Le vin se perd un peu autour d'une forme d'ampleur lente, légèrement alanguie et comme égratignée par une amertume qui perturbe la finale.
Le retour aux vins précédents confirment que ce vin est celui dont la qualité de tanins est peut-être la moins noble, comme marquée d'une très fine pointe de sécheresse.
La finale n'en reste pas moins très longue et je pense que ce vin aurait trouvé sa pleine place de plaisirs offerts à table.
Mais en séquence comme ça, c'est celui qui m'a le moins plu.
Très bien quand même.


Cyrielle Rousseau




Une passionnante dégustation dont on aurait rêvé qu'elle pousse plus loin en âge pour en apprendre encore un peu plus.
Mais la culture du domaine n'était pas de thésauriser et la constitution d'une oenothèque à même de couvrir dans quelques décennies des dégustations de ce genre n'est qu'une initiative récente.

Car force est de constater que la puissance de ces vins, surtout celle des Chambertin, exige la garde pour fondre des éléments qui, en jeunesse ou en dégustation, peuvent paraître plus dissociés, Clos St Jacques se présentant de manière plus immédiate et accessible.
Pour avoir eu la chance de croiser les vins du domaine à leur apogée, c'est à dire après une vingtaine d'années de garde, ils gagnent alors en fondu en intégrant parfaitement leur élevage pour atteindre des sommets d'équilibre, de ceux auxquels les plus grands pinots prétendent, quand ils parviennent à concilier dans une économie de moyens remarquables puissance et équilibre, délicatesse et profondeur.

Un très beau moment.
Un de plus... Alors que je quitte la salle de dégustation avec mes deux verres de 2010 que je souhaite partager avec ceux qui n'ont pas eu ma chance, difficile pour moi de ne pas penser à Alain, lui qui connaissait si bien les vins du domaine.
Du temps de Charles Rousseau.
Du temps des grandes heures...

Allez, vade retro triloulou, il est temps de libérer la salle aux équipes de Villa d'Este pour la soirée de gala qui s'annonce.

A suivre...
Oliv




Crédit photo:
www.borlant.fr/
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11 Déc 2017 20:07 #132

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Réponse de hannibal sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

J'ai toujours adoré le Gevrey, une de mes appellations bourguignonnes favorites (avec Pommard et Chambolle).
Belle série, qui fait largement saliver, et permet d'entrevoir pourquoi la Bourgogne est une des plus magnifiques régions viticoles du monde (je parle hors tarifs, bien sûr, parce que là on n'est plus sur terre mais dans la stratosphère).

PV (private joke) : «elle» n'est pas là, cette année ?
16 Déc 2017 15:21 #133

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Réponse de starbuck sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Lors de notre passage à Chambolle au début du mois, Christian Amiot nous disait que les 2009 étaient en phase de fermeture et il conseillait de ne plus y toucher.

Cette dégustation semble visiblement aller dans ce sens également

Sylvain
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: trainfr
16 Déc 2017 15:41 #134

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Réponse de oliv sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

PS (private joke) : «elle» n'est pas là, cette année ?


Pourtant si !
A croire qu'on ne peut même plus faire confiance aux paparazzis... :whistle:
16 Déc 2017 18:55 #135

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Réponse de Nemo73 sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Armand Borlant est de la partie ! Tiens, tiens !!!
16 Déc 2017 23:24 #136

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Réponse de oliv sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Villa d'Este Wine Symposium

Édition 2017


Miscellanées & Diner de gala



Avant de remonter en chambre chausser une dernière fois mon costume à fantasmes, il serait dommage de ne pas profiter d'un dernière tour de piste auprès des vignerons qui présentent leurs vins chaque soir en parallèle des dégustations de prestige.

Petit florilège des vins croisés sur ces trois jours:



Amuse Bouche Wines (Napa Valley, USA)
Très beau vin que l'Amuse Bouche 2014, assemblage à 92% merlot et 8% de cabernet franc, à l'élevage présent mais de grande classe qui n'écrase pas de belles notes de fruits noirs frais.
Bouche pleine, crémeuse mais sans lourdeur, portée par une belle acidité et des tanins superbes. Un très beau vin, solaire d'expression mais d'une classe certaine.

Domaine de l'A
Très chouette 2011 (ou 2012 ? satanée écriture de cochon ), au nez distingué et complexe, presque truffé, avec un végétal élégant qui s'intègre parfaitement à de belles notes de fruits noirs.
Bouche fraîche et équilibrée, sur une tenue agréable et au point de maturité très agréable et dont la finale resserrée sur de beaux tanins gras appelle la table.

Maison Trimbach
Pas convaincu par le Riesling sélection Vieilles Vignes 2015, très austère et un peu acéré.
Le Geisberg 2012 est beaucoup plus large et volumineux mais pas forcément très en place, notamment par une amertume qui s'exprime un peu fortement.
Un Frédéric Emile 2008 plus évolué qu'à l'accoutumée le vendredi, superbe le samedi, tout en droiture, sur une acidité laser géniale. J'adore ce vin !
Splendide Clos Sainte Hune 2012, au nez floral et minéral très pur et à la bouche splendide, à la fois bien mûre, pleine mais déliée et toute en élégance, d'une présence et persistance remarquables.

Weingut Dönnhoff
Grande gourmandise sur le Felsenberg 2016, croquant de fruit, sur la poire et les fruits blancs, avec une bouche facile et évidente de plaisir, plus lisible que le Hermannshohle 2016, beaucoup plus concentré et droit mais assez fermé et serré, tout en matière.
Le 2015 est très agréable, structuré et confortable à la fois, malgré là encore une aromatique assez fermée.
Très beau Brucke Auslese 2016 parfaitement équilibré, sur une délicieuse sucrosité fraîche et élancée et aux goûts délicatement exotiques et d'agrumes.

Château Montrose
Deux bouteilles de 1990 assez différentes.
La première marquée par des notes assez brettées et qui perturbent une belle matière en créant un point de faiblesse aromatique. Sur une seconde bouteille, le vin reste un peu animal mais cela crée un bouquet complexe qui cette fois s'intègre à un volume racé, plein et ample tout en allonge et d'une qualité de tanins remarquable.



Un bruissement et attroupement dans la salle ?
Aubert de Villaine au service, les fans accourent !


Domaine de la Romanée Conti, Bâtard-Montrachet 2008



Robe nettement dorée.
Nez très puissant, opulent, compromis de notes de pain grillé, de beurre frais et de belles senteurs de fleurs blanches dans une expression très classique d'un bourgogne à l'ancienne.
L'attaque en bouche est sur un volume énorme, d'un gras puissant qui tapisse immédiatement le palais et qui deviendrait lourd si n'était la présence d'une acidité superbe qui évite tout effet de poids et propulse l'ensemble.
Le déroulé est très puissant, tout en concentration et en perception d'extraits secs notamment sur la finale énorme de persistance, sur une aromatique florale et presque exotique.
Un style de vin un peu extrême pour moi par sa richesse mais rien à dire, whaou !

Romanée Saint Vivant 2014



Robe grenat sombre.
Superbe nez très élégant, sur un élevage fumé délicat qui porte des senteurs magnifiques de pureté, sur les fruits rouges et de très belles notes florales et végétales.
La bouche est structurée autour d'une acidité assez haute mais offre un velouté de texture agréable. L'ensemble est encore ferme par sa concentration mais joue sur un registre aromatique superbe qui évite toute austérité.
La finale est longue, aux beaux tannins encore à polir.
A noter un vin plus ouvert sur une des deux bouteilles que j'ai eu la chance de goûter, l'autre se présentant de manière plus serrée et végétale.

Echezeaux 2009



Robe avec une pointe d'évolution.
Nez élégant, sur le thé noir, l'encens, le bouton de rose.
Belle bouche pleine et racée, au volume doux sans confit et à l'équilibre agréable d'une certaine suavité.
Le vin déroule une belle présence jusque dans une finale fraîche et suave mais assez fermée aromatiquement.
A attendre.


Domaine Denis Mortet
Deux 2015 marqués par des prises de bois certaines et qui imposent l'attente pour se fondre mais des volumes et structures de bouche superbes, que ce soit sur le Gevrey Mes 5 Terroirs et plus encore sur le 1er cru Lavaux St Jacques, remarquable de velouté et d'équilibre.
Mais clairement pas des vins à ouvrir avant une dizaine d'années pour les laisser exprimer leur qualité de matière.

Domaine Belluard
Très joli nez plein de fruit sur le Brut Zéro avec une bouche gourmande mais à la bulle toujours aussi carrée et ferme. Les Alpes 2016 m'a semblé plus ouvert que le Feu du même millésime, totalement fermé aromatiquement, sur une structure serrée peu lisible.
En revanche, très beau Le Feu 2015, sur le lait d'amande, les fruits blancs, avec une bouche pleine et droite à la fois, sur un volume riche et frais qui fait bien saliver.

Van Volxem
Assez compliqué de poser un jugement sur les 2016 que j'ai goûtés sur les 3 jours et que j'ai assez souvent trouvé serrés et marqués de notes végétales un peu en limite de maturité.
Dans la gamme du domaine, l'Alterebe m'a plu par sa franchise gourmande et son caractère élancé et fruité très agréable. Le Scharzhofberger était superbe de tenue, sur une belle matière concentrée et droite, tout en allonge et en présence, encore assez fermé aromatiquement.

Maison Jean Goyard
Un très joli Ratafia de Champagne, frais, élégant, sans sucrosité ni chaleur excessives, sur de beaux goûts d'écorces d'orange, de figue, de raisins secs, porté par une vraie fraîcheur et une grande finale d'une réelle complexité. Très jolie découverte !
***

Les lumières du salon de dégustation s'éteignent !
Non non, rassurez-vous, c'est pas un fusible qui vient de fondre mais le signal envoyé aux convives avec une autorité toute maussienne qu'il est temps de rejoindre la salle pour le grand diner de gala !

Oh mince, ce coup ci, va pas falloir que je traine pour grimper dans mon 3 pièces !
C'est donc quatre à quatre que je rejoins ma chambre pour transformer l'obscur Peter Parker gratte-notes à carnet en Marvelous Superman à cravate d'une beauté clinquante digne de l'évènement !
Bon, j'ai fait du mieux possible mais au final, pas de miracle, ce sera comme d'habitude : un Averell déguisé en croque-mort mais qui fera de son mieux avec ce dont la nature l'a doté ! ::oups::

La salle est pleine de centaines de convives aussi affamés qu'heureux.
Le ballet des serveurs démarre.

En piste !






Cà del Bosco, Franciacorta, Cuvée Annamaria Clementi, 2008



Robe jaune claire, sur un léger vert fluo.
Nez un peu brouillon et parasité par des notes fermentaires (levure de boulanger) et qui masquent un ensemble bien mûr de fleurs blanches et de citron confit.
Bouche riche, sur un volume gras et large et une sensation de tendreté confortable à laquelle une bulle bien présente apporte vivacité et tonus.
Les goûts sont agréables, avec de la gourmandise, sur des notes de fruits jaunes, presque de pêche blanche.
Finale un peu solaire à mon goût, étirée néanmoins par une fine amertume.
Bien.



Homard, crème de morue et chanterelles



Maison Trimbach, Clos Ste Hune, 2011



Robe à peine teintée d'un léger gris vert.
Nez précis et droit, sur le zeste d'agrumes, le citron vert, de très fines et élégantes senteurs d'hydrocarbure et de menthol.
Superbe bouche à l'attaque pleine et dense, sur un impact moteur certain par une sensation immédiate de matière concentrée et d'extraits parfaitement mobilisée par une acidité splendide.
Le vin se relance par vagues dans cette forme de droiture classe encore assez austère aromatiquement mais d'une noblesse de constitution certaine.
Finale très longue, tout en tenue et en délicieuse fraîcheur.
Superbe ! (tu)


Gaja, Gaïa & Rey, 2006



Robe sur un doré léger.
Beau nez franc et ouvert, sur le praliné, la fleur d'oranger, des belles notes de fruits jaunes bien mûrs.
La bouche est moins à mon goût, sur une largeur glycérinée un peu mollassonne et qui tapisse le palais à l'excès en l'engluant dans une matière solaire.
Confirmation du côté résolument sudiste du vin dont la finale est marquée de chaleurs excessives pour mon palais de fillette.
L'effet de séquence avec l'équilibre tout en droiture du Clos Ste Hune lui a sans doute fait du tort.
A revoir.



Risotto, citron, langue d'oursin et poivre sauvage



Martin Wassmer, Spätburgunder, Castellberg GG, 2014



Robe pourpre assez claire.
Nez riche et ouvert et qui part un peu dans tous les sens, entre la gelée de fruits rouges, un boisé lacté un peu insistant et des notes végétales assez présentes.
Bouche un peu sévère, sur une acidité saillante et froide qui tranche de manière ferme dans une matière bien présente mais renfrognée, créant comme une forme d'austérité.
L'aromatique est marquée par des notes végétales (racinaires) qui prennent un peu le pas sur de délicats goûts de fruits rouges.
La finale est acérée et manque un peu de confort, sur une sensation janséniste et peut-être de maturité un peu limite.
Curieux vin, qui ne semble manquer de rien mais dont les éléments semblent un peu dissociés en l'état.


Roberto Voerzio, Barbera d'Alba, Pozzio dell' Annunziata, 2008
Double magnum



Robe violet noir quasi impénétrable.
Nez mat et peu causant, très serré, sur de minces notes de pâtes de fruits noirs, d'olive de la même couleur, avec une volatile assez élevée.
Bouche généreuse en attaque, sur un volume riche et plein qui tapisse immédiatement le palais, sur un ensemble puissant rythmé par une belle acidité.
L'aromatique reste assez noire et comprimée, avec un côté masculin et ferme assez peu amène.
La finale est très puissante, sur un déroulé tannique très présent et un volume un peu riche à mon goût.
A attendre car il y a du vin.



Pigeon, foie gras et légumes d'automne



Roberto Voerzio, Barolo, Cerequio, 2004
Double magnum



Robe sombre, violacée et quasi sans évolution.
Nez complexe et puissant, très fortement épicé et balsamique, un léger torréfié où le fruit s'exprime sur des senteurs florales (pot pourri) et de prunelle. Des notes mentholées apportent de la fraîcheur à cet ensemble concentré.
Très belle bouche riche et énergique, sur une acidité haute qui tranche et relance une matière charnue et concentrée. Le vin s'exprime dans une jeunesse adolescente et fougueuse qui doit pouvoir gagner en définition à la garde.
Belle finale avec de l'allonge mais marquée par des tanins très présents et une charge alcoolique certaine.
Très bien mais à attendre encore.


Ludo à Villa d'Este, c'est mon Jiminy Cricket à moi !
Non content de me sauver la mise lorsque j'oublie mes cravates, voilà qu'il me récupère un petit verre de soif sur une table de prestige !
Et celui-là, les copains, je suis pas près de l'oublier !


Domaine Coche-Dury, Puligny-Montrachet Les Enseignères, 2005



Robe sur un doré léger.
Nez magnifique de précision et de puissance, totalement classique de la maison par son compromis génial de sésame grillé et de fleurs blanches. Ca promet !
Et didjiou, le moins que je puisse dire, c'est que ça déçoit pas ! La vaaaaaache, quelle claque !
Au premier coup de langue, le vin déploie une puissance absolument géniale car parfaitement équilibrée, lovée dans une trame tonique à l'acidité superbe qui étire la matière dans un ensemble fuselé redoutable de rythme et d'allonge !
Ce vin, c'est le Concorde au décollage, fuselé, racé, puissant et moteur !
La finale est glorieuse et conquérante, incarnant tout ce que j'adore dans les vins du domaine, cette puissance géniale à l'acidité droite qui fait des vins longs mais sans jamais une once de lourdeur.
Somptueux ! J'ai cru que c'était Perrières 2009... :oops:

Merci Ludo ! oo,



Stracco di capra e gran capra, raisins à l'aigre douce



Istvan Szepsy, Edes Szamorodni, 2013



Robe sur un doré léger.
Superbe nez fruité et croquant, sur la poire bien mûre, le raisin muscat, des notes de fleurs blanches très élégantes.
Bouche facile et glissante, à la sucrosité assez présente en attaque mais qu'une très belle acidité mobilise sans souci dans une belle trame nerveuse et franche.
De beaux goûts miellés et exotiques s'accordent très bien avec le délicieux soufflé qui nous est servi.
Je trouve néanmoins le vin d'une expression plus riche que lors de l'atelier de vendredi , avec une pointe de volatile qui tient bien l'ensemble.
Finale puissante, d'une certaine densité.
Très bien.



Soufflé à la mandarine, coulis de fruits des bois




Grazie mille, maestri !

Quelle superbe soirée, totalement au niveau d'une édition très complète avec, en particulier, des ateliers d'un intérêt remarquable qui permettent de découvrir l'histoire et la production d'un domaine dans les conditions de dégustation parfaites qui sont la marque de l'évènement !

Hanni' va encore dire que je distribue des superlatifs plus vite que Michel Drucker n'envoie des formidables dans le poste le soir aux heures de grande diffusion mais le jour où je commencerai à chichiter sur des moments pareils n'est pas encore arrivé !
Que Bacchus me préserve de devenir un pisse-vinaigre capable de se blaser de partager sa passion du vin et de la gastronomie dans un cadre pareil.




Pour les plus résistants d'entre nous, la soirée se prolongera dans ce moment d'intimité dansant que j'adore et qui fait aussi à mes yeux et mon souvenir la marque de ce moment, quand la famille Mauss peut se décontracter un peu et profiter enfin de l'instant, avec le soulagement du devoir bien accompli.

Bon, pas la peine de réclamer les bandes aux paparazzi locaux, c'est pas encore cette année que vous verrez Averell se déhancher façon Traviolta ! zX
Quand vous voyez le talent d'une Laurence Moret ou celui de la Présidente Mauss à l'exercice, autant rester sage et ne pas risquer l'humiliation publique...
Staying alive, ok c'est bath mais digne aussi, c'est important !

Encore une fois, je réitère ma reconnaissance la plus sincère à François Mauss et aux siens pour me permettre de vivre des instants d'une telle rareté avec la simplicité que seule l'amitié permet.
Vivement de vous revoir tous très vite !

Passez de très belles fêtes.
Oliv

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17 Déc 2017 14:33 #137

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Réponse de lefouduvin sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

STANDING OVATION.
Vivement l année prochaine.quel regal!!!
18 Déc 2017 18:40 #138

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Réponse de milleret sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

"" Vivement l année prochaine.quel regal!!!

Mon indicateur ( ancien maître d'hôtel de la Villa d'Este ) me signale ...peut être dans un autre lieu !!
Je viens à rêver du lac d'Annecy ...Jean Sulpice devrait pouvoir relever le défi . Et pour le cadre , on n'a pas à rougir de la comparaison ... sans peut être atteindre la classe de ce magnifique palais
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18 Déc 2017 22:41 #139

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Réponse de LADIDE78 sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

MERCI OLIV (tu) (tu) (tu) (tu)



didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
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19 Déc 2017 12:17 #140
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Réponse de starbuck sur le sujet Villa d'Este Wine Symposium 2017

Au fond de lui François Mauss rêve de retrouver ses racines.
Si le lieu doit changer, ce sera forcement pour devenir le Metz Wine Symposium.
Mais ce ne sera pas avant l'édition 2020 ou 2021
c.republicain-lorrai...

Ca me laisse le temps de préparer un verre parachute pour qu'Oliv puisse m'envoyer depuis la terrasse du haut un petit fond de Saint Vivant ou de Bâtard du DRC. Quoique ne faisant pas la fine bouche je me contenterais d'un Chambertin 2010 de chez Rousseau.

Trêve de trollage de ce magnifique sujet. Encore merci Oliv pour nous faire vivre ça comme si nous y étions et ne pas te contenter de nous poster des photos en guise de trophée.
Tu me fais regretter de ne pas avoir succombé à un Clos St Hune 2011 qui me tendait les bras mais on ne peut pas acheter tout ce qui nous fait envie

Sylvain
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19 Déc 2017 14:25 #141

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