[size=large]Après un petit passage au stand pour vérification de la pression du cran de ceinture et l'ajustage du noeud de cravate, après la vidange des réservoirs et le passage d'un coup polish sur une carrosserie de plus en plus vieillissante afin de faire honneur au prestige du cadre et de ses résidents, il est temps de rejoindre les 240 autres convives pour ce premier diner de prestige.
La saine habitude inaugurée pour la première soirée permet à chacun de partager le ou les vins de son choix en un moment de convivialité géniale qui lance l'évènement en profitant des capacités magnifiques du vin à ouvrir les frontières, linguistiques ou culturelles en un moment de partage et de générosité.
Chacun s'installe en toute décontraction et dans un moment d'angoisse existentiel que seul l'amateur peut comprendre, l'on s'inquiète alors d'un point :
"Qui a un tire-bouchon ?!"
Le ballet du personnel de salle et des sommeliers commence et une rafale de plop déflagre.
Ça tombe bien, je commençais à taper fort dans la délicieuse huile d'olive qui sert d'apéritif dans la tradition italienne...
C'est quand même d'un tout autre niveau que les chips ou les cahouètes, hein ?! (
)
En piste !
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Bischöfliches Priesterseminar, Trier Kaseler Nies'chen Riesling Kabinett Trocken, 2008
[size=x-small]AP 3 561 012 112 09[/size]
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Robe très claire.
Joli frais et fin, très précis, sur le zeste d'agrumes, la pêche blanche et un délicat pétrole.
Bouche vive, tonique et guillerette, sur une matière délicate et une vive acidité qui lui donne beaucoup d'allant.
Goûts francs, tout en finesse, sur les agrumes.
Finale désaltérante mais sans grande persistance toutefois.
Joli vin très apéritif.
Ca' del Bosco, Chardonnay, Curtefranca, 2010
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Robe sur un doré léger.
Nez généreux, ample, sur les fruits jaunes bien mûrs, la pêche jaune et le lait d'amande.
Bouche solaire, d'une grande maturité, un peu trop à mon palais d'amateur de tensions plus septentrionales.
Mais force est de constater que dans son côté doux et opulent aux rondeurs sans lourdeur, ce vin est très réussi.
La finale est gourmande, sur un volume glycériné large à la jolie acidité et qui parvient ainsi à éviter un effet d’écœurement.
Plutôt chouette dans son style sudiste bien assumé.
Domaine Didier Dagueneau, Pouilly Fumé, Silex, 2002
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Robe assez dorée.
Nez évolué, sur des notes torréfiées, entre le café froid et la noix de pécan.
Joli volume en attaque, sur une structure puissante d'une certaine densité et dotée d'une acidité haut perchée.
Si le vin n'est absolument pas faible au niveau de sa présence en bouche, son aromatique très évoluée, sur des notes assez oxydatives lui fait perdre en fraicheur et en élégance, alourdissant une finale que j'aurais aimée plus cristalline.
Une bouteille en demi teinte à mon goût mais que les convives semblent tous avoir appréciée.
Domaine René Rostaing, Côte Rôtie, Cuvée Terroirs, 2008
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Robe grenat assez claire.
Très joli nez fin compromis de notes de fruits noirs très légers, de figue fraiche et d'un végétal agréable et avenant qui s'exprime sur le poivre vert.
Bouche très élancée construite autour d'une acidité élevée et une matière sans grande concentration mais dont l'extraction mesurée produit une jolie présence tactile d'une grande fraicheur sur le palais, avec des goûts francs.
Finale assez serrée, très droite mais agréable et rythmée, d'un bel équilibre qui pousse à se resservir.
A noter que regoûté après les pinots, le vin en sortira grandi, comme plus raffiné.
Penfolds, Grange, South Australia Shiraz, 1993
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Robe encore très dense, aux moustaches extérieures à peine éclaircies.
Nez capiteux et classe, sur l'olive et le coulis de fruits noirs épicé (tabac) qu'une touche beurrée caramélisée vient affadir à mon goût.
Attaque juteuse et charnue, sur une sève douce très concentrée mais sans lourdeur car l'acidité est bien présente. Les tanins sont bien fondus et participent à mobiliser l'ensemble.
La finale épicée est un peu lourde par ses notes boisées et manque de légèreté et de finesse aromatique pour mon palais de fillette.
C'est bon mais avec (encore ?) un peu trop de tout pour moi.
La Fleur de Boüard, Lalande de Pomerol, 2011
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Robe sombre et violacée.
Nez sympathique, sur des jolies senteurs de fruits noirs frais.
Bouche un peu diluée, sans expression, déroulant une matière creuse au seule mérite d'être sans aspérité grâce à des tanins suaves.
Finale très courte et sans grand intérêt, sur son fruit primaire.
Luciano Sandrone, Nebbiolo d'Alba, Valmaggiore, 2011
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Robe très claire, presque rubis rosé.
Joli nez à la modestie franche extrêmement agréable, sur la grenade, les petits fruits rouges et une petite pointe d'élevage lactée qui partira à l'aération.
Bouche d'une délicatesse réussie, sur une matière douce et fine et une jolie acidité qui me plait beaucoup, par sa légèreté comme par ses petits goûts croquants, totalement sur le fruit.
L'acidité élevée participe de cette impression guillerette et franche jusque dans une finale toute en buvabilité à la présence tannique très agréable car légère et sans aucune sécheresse.
Un très joli vin infusé et pas prétentieux et que j'ai bu avec beaucoup de plaisir !
Domaine Bouchard Père & Fils, Beaune Marconnets 1er Cru, 1990
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Robe profonde, sur un grenat concentré d'une impressionnante jeunesse.
Nez réduit, sur le chou cuit, qui aurait sûrement mérité une longue oxygénation car l'aération épure l'ensemble en ramenant un fruit pinotant bien vivant et un enrobage épicé assez puissant.
La bouche s'ouvre sur un volume puissant, d'une densité un peu carrée, notamment par des tanins encore bien présents et qui imposent une forte salivation.
Le volume de la matière est excellent et me laisse à penser que ce vin sidérant de jeunesse a l'avenir devant lui pour trouver un point d'équilibre plus avenant.
Surprenant et avec sûrement du potentiel !
Domaine de la Romanée Conti, La Tâche, 1999
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Belle robe grenat pourpre assez profonde.
Nez très complexe et évolutif, gagnant considérablement en précision à la présence dans le verre, pour osciller d'un fruit totalement pinot tirant une limite de maturité parfaite entre fruits rouges et noirs et d'un enrobé de végétal poivré et de foin assez irrésistible des vins en vendange entière réussis.
L'ensemble est noble et beau mais reste néanmoins assez dense et encore comprimé. Le fond de verre sur la fraise des bois épicée se révèlera irrésistible.
L'attaque en bouche est monumentale de maitrise, d'une présence impressionnante de densité et pourtant d'une grande douceur. Si la puissance est totalement maitrisée, d'un naturel confondant d'expressivité, elle n'en reste pas moins comprimée, d'une énergie comme tellurique !
Les goûts sont encore très jeunes, croquants et complexes, sur la grenade fraiche, la menthe poivrée et un élevage très délicatement fumé assez génial de noblesse.
Sensations contradictoires et pourtant remarquablement cohérentes sur ce vin oxymore à la densité digne d'un bloc de granit mais à la suavité qui m'évoque une écharpe de soie. Rien ne brutalise le palais, si la présence est énorme, la texture ne présente aucune sécheresse ni déséquilibre.
Qu'il est difficile d'exprimer en mots une telle myriades de perceptions !
Mais derrière l'incroyable opportunité de boire ce morceau de patrimoine, force est de constater que ce qui me frappe (et me deviendra d'une totale évidence rétrospective dans deux jours...), c'est que ce vin ne semble livrer que les prémices de sa grandeur à venir, comme si le plaisir immédiat pris ce soir et qu'on rêverait de croiser plus souvent dans nos verres n'était pas suffisant par rapport au message d'avenir que ce vin porte dans ses gênes.
Un vin gigantesque et qui semble avoir en lui tous les éléments pour, un jour, devenir légendaire.
Domaine Comte Georges de Vogüe, Musigny Grand Cru, 1996
[size=x-small]Magnum[/size]
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Robe grenat plutôt profonde, assez équivalente à La Tâche même si plus évoluée.
Nez d'une grande élégance, sur la framboise écrasée, la gelée de groseille et des senteurs épicées, sur la girofle, le tabac blond.
L'attaque en bouche pose une matière soyeuse d'une grande douceur, sur des saveurs délicates de pot pourri assez en phase avec les senteurs perçues.
L'équilibre se resserre en milieu de bouche où une acidité un peu excessive dévore ce fin ensemble en lui conférant une certaine aridité.
Si les tanins sont absolument imperceptibles, force est de constater, peut-être plus encore après son monstrueux prédécesseur, que la finale se délite assez rapidement, sans volume ni réelle capacité de relance et limite l'usage de plus amples superlatifs.
Très bon mais pas grand.
[size=large]Un énorme merci aux copains Jean Luc, Ludo et Thomas ainsi qu'aux convives scandinaves à notre table pour leur impressionnante bonne humeur et générosité.
Le niveau des assiettes sorties à la Villa d'Este est digne d'un multi étoilé et ce premier repas n'a fait que le confirmer.
Nom di djiou, quel pied !
Ah non non non, mon François, pas la peine d'insister, je te suis pas en boîte !
Déjà parce que le dernier qui a vu mon déhanché de Traviolta est en train de discuter avec Chopin au Père Lachaise après une fatale crise de rire et puis c'est pas parce que les sandwiches de la Villa d'Este sont magnifiquement beurrés par d'autres que je suis venu en touriste et qu'il ne faut pas que j'm'occupe un peu de tartiner.
Déjà que je suis pas sûr d'éviter le goudron et les plumes sur LPV en rentrant au vu du programme somptueux qui s'annonce.......
Alors si je les fais marner en plus, ils vont m'arracher les bras...
Donc zou, au dodo ! Je sais qu'il n'a pas ton sexe appeal mais je guincherai avec Morphée.
A demain...
Car les choses sérieuses ne font que commencer !
Oliv[/size]