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Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

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Réponse de BoiPaKeDeLo sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Et qui est déjà cette dame à droite sur la seconde ? ;)(:P)

EDIT : bon zut, j'ai été boublé :X:D

Olivier

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Olivier
« Consommée avec modération, l’eau ne peut pas faire grand mal » (Marc Twain)
16 Nov 2014 21:37 #121

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Traîtrise, fourberie !! ::o:?
Et d'un coreligionnaire modérateur en plus !!

Je préviens de suite le Fonz' et ses adeptes que toute épidémie d'avatars plus ou moins douteux donnera lieu à un impitoyable passage de grande faucheuse !

Nan mais sérieusement, C'te tête de tringle à rideaux que je me trimballe... Vraiment pas un truc à faire fantasmer les foules.
Ils étaient très bon ces liquoreux, aucune raison de tirer une trombine pareille ?!

PS: à ma droite sur la photo, Pierre Trimbach et Jean Robert Pitte en effet.
16 Nov 2014 21:39 #122

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Humm, une superbe côte brune d une belle année !:D
16 Nov 2014 21:39 #123

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Réponse de sideway sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

À y regarder de plus près, la jolie voisine de devant n'est pas la même sur les 2 photos. B)

Derrière Oliv à gauche sur la 2ème photo, Laurent Vialette ?

Frèdè
17 Nov 2014 10:14 #124

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

C'est effectivement Laurent Vialette.

Je vois que tout le monde maîtrise son trombinoscope RVF sur le bout des doigts ! :)
17 Nov 2014 10:23 #125

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Et a la droite d Olivier c est Jean Philippe Delmas, directeur d exploitation du cht Haut Brion ;)
17 Nov 2014 10:49 #126

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Réponse de hannibal sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

On le sent quand même très amoureux

Fichier attaché :
17 Nov 2014 11:00 #127

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Réponse de alfonso sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Oufff, j'ai des crampes au ventre!!! :D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D

Vu la concentration, on dira encore que les autrichiennes enfins les (vins) autrichiens étaient pas si mal!

mais où est la cravatte?

Par ailleurs, je ne me bats pas pour avoir raison, puisque j'ai raison...;) L.J.
17 Nov 2014 11:29 #128

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Assez, assez, y'a des gens qui voudraient bien écrire !* :?X( :D

Je tiens à préciser que vu ce que j'avais dans le verre à ce moment précis, z'auriez pu mettre Adriana Karembeu en tenue légère et tartinée de Cusiè sur l'estrade, même pas sûr que j'aurais perdu le fil de la dégustation ! :P

*façon Jugnot dans les Bronzés !
17 Nov 2014 12:48 #129

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Bon, arrête de t'enfoncer et répond : c'était qui ? ;-)
17 Nov 2014 14:13 #130

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Réponse de Martinez sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

'Je tiens à préciser que vu ce que j'avais dans le verre à ce moment précis, z'auriez pu mettre Adriana Karembeu en tenue légère et tartinée de Cusiè sur l'estrade, même pas sûr que j'aurais perdu le fil de la dégustation ! tongue sticking out smiley'

Oh, c'est ça, fait le malin, quand bien même elle s'appellerait Ariane Karembeu, tous les LPViens perdrait le fil ..... toi y compris:)

Par contre, vu la photo, elle non plus ne perd pas le fil de la dégustation.....:D

Jmm
17 Nov 2014 14:24 #131

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hannibal écrivait:
> On le sent quand même très amoureux
>

Pas mal le montage photoshop, Hannibal !:P
17 Nov 2014 14:31 #132

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Réponse de hannibal sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Ne vous excitez pas, de toute façon elle est déjà en main

Fichier attaché :


[size=x-small]Ça va, j'arrête[/size] :D
17 Nov 2014 15:36 #133

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Enfin, il y en a quand même un au premier rang qui a l'air attentif... :)

jlj
17 Nov 2014 15:47 #134

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Réponse de whogshrog43 sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Suite aux derniers échanges je ne peux que citer Oliv à la page précédente :

"Y'a vraiment des jours où je suis fier d'être LPVien ! Chapeau les gars ! (tu)"

Voir Vincent (Vougeot) :

"(...)contributions remarquables qui donnent tout leur sens au forum ! (tu) "

:D ;)

Amicalement.
Nico
___________________________
Longue vie aux mangeurs d'étoiles...
20* : les vins de rêve / De 19,5 à 18* : les vins exceptionnels / De 17,5 à 16*: les vins excellents / De 15,5 à 13,5* : les bons vins / De 13 à 11,5* : les vins corrects / 11* et moins : les vins médiocres *A mon goût à l'instant t
17 Nov 2014 16:05 #135

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

[size=x-large] Villa d'Este Wine Symposium 2014[/size]

[size=x-large]Un studieux samedi[/size]

[size=large]C'est après une courte nuit de mise en page et de rédaction à peine dérangée de quelques heures de sommeil que j'attaque en pleine et de plus en plus rondouillarde forme la dernière journée de ce VDEWS, moment habituellement le plus chargé de l'évènement, avec arrivée de la délégation papale en provenance de Vosne Romanée, séminaires à foison et diner de gala en apothéose.

Le premier séminaire du matin accueille Hugh Johnson, une sommité universellement reconnue et unanimement appréciée dans un monde du vin pourtant parfois si dur et mesquin.
Son ouvrage majeur paru en 1971 et toujours réédité, The World Atlas of Wine, est l'un des premiers travaux synoptiques à avoir fait apparaître sur la carte du monde des vins des régions jusqu'alors totalement ignorées des amateurs mais également de nombre de professionnels.
Un peu comme Philippe Bourguignon la veille, Hugh Johnson va décrire avec une grande modestie et beaucoup de clairvoyance son cheminement tout le long de ses 50 ans de carrière, décrivant lui aussi les révolutions à l’œuvre dans un monde qui change.
Chose frappante, alors qu'on l'interroge sur le rôle de la critique, il rétorque ne s'être jamais considéré comme tel mais plutôt comme un commentateur de vins, un facilitateur à même de créer des envies en poussant chacun à construire son goût.[/size]
images.glop.fr/OlivL...
Hugh Johnson & Jean Robert Pitte

[size=large]Pour M. Johnson, le monde du vin d'il y a quelques décennies manquait de sérieux et de travail de fond, enferré dans un romantisme aussi sympathique que poussiéreux et ronronnant.
C'était le temps où le vin avait de la cuisse, où l'on buvait le petit Jésus en culotte de velours et où la question fondamentale restait... "que boire avec la dinde à Noël ?".
Les vins d'aujourd'hui lui semblent meilleurs que ceux d'autrefois, la révolution qualitative ayant accompagné un changement fondamental illustré par le passage du vin boisson, celui des assommoirs, à l'univers moins immédiat mais ô combien plus riche du vin plaisir.
En a découlé un réel besoin d'éducation et d'expertise de plus en plus revendiqué par le consommateur.
Le vin n'est pour M. Johnson pas un produit qu'on construit mais une réalité naturelle issue du sol et que le travail du vigneron doit accompagner.
A ce titre, dans un univers que la notation a totalement envahi, véhiculant par là même une idéologie marketing qui épuise sa complexité, la perte du langage du vin, complexe et diversifié, au profit des seuls nombres est une vraie perte de culture et de liberté de jugement.
A l'aridité des chiffres, la complexité de la parole et la richesse du lien humain constituent le meilleur argument pour celui qui est amener à boire son vin et non pas seulement à l'empiler en cave dans l'attente de fructueuses culbutes à venir.

En droite ligne de cette défense de la diversité du verbe seule à même d'exprimer la complexité du vin, il est fondamental de défendre la diversité des cépages.
Ce que nous connaissons comme le Pinot ou le Riesling est le résultat de siècles de sélections génétiques et donc les témoins d'une histoire.
Le patrimoine ampélographique est un véritable patrimoine universel qui mérite qu'on en prenne soin.
Me revient alors en mémoire le remarquable séminaire de l'an passé où José Vouillamoz expliquait les risques de laisser perdre tout un patrimoine génétique et donc les clés potentielles des défis futurs que les cépages dits modestes ou secondaires pouvaient apporter face, par exemple, aux bouleversements climatiques.[/size]
images.glop.fr/OlivL...
Antonio Galloni

[size=large]Les séminaires s'enchainent à un rythme plus rapide et exigeant que la capacité de ma plume à vous les retranscrire n'en peut supporter.
Vous excuserez donc le caractère peut être un peu laconique des notes qui vont suivre...

Antonio Galloni présentera avec son style si particulier fait de rigueur et de sympathie le projet de cartographie des terroirs viticoles qu'il vient de mettre en place en partenariat avec Google.
S'il semble délicat de surpasser les travaux remarquables déjà existants comme ceux de Sylvain Pitiot en Bourgogne ou d'Alessandro Masnaghetti, des régions entières restent à défricher, en particulier la Californie, projet qui tient particulièrement à cœur d'Antonio Galloni.
L'idée est également de permettre à l'amateur débutant de disposer d'une carte géographique mais également d'une carte d'identité des différents terroirs d'un secteur en les relayant d'un clic vers un descriptif des sols et types de vins qui y sont produits, de ses producteurs les plus représentatifs comme vers les notes de dégustations contenues sur le site.
Vous en trouverez une illustration sur vinousmedia.com/stat...
Derrière une décontraction apparente et une certaine modestie dans les propos, on sent chez Antonio Galloni une ferme volonté de monter l'outil de référence de demain, celui qui utilisera les fonctionnalités les plus modernes de la technologie comme du web comme vecteur d'une information de qualité.
L'histoire dira si ce jeune amateur devenu critique professionnel réussira son pari.
Nul doute en tout cas qu'il s'en donne les moyens.[/size]
images.glop.fr/OlivL...
F. Mauss & William Metz

[size=large]A l'occasion de l'édition 2014, le VDEWS inaugure le Grand Prix du Vin, un nouvel évènement qui aura lieu tous les deux ans en parallèle du Prix Lalique Les Seigneurs du Vin.
Cette initiative de François Mauss, jamais à cours d'une belle idée, est destinée à soutenir le travail d'une jeune personne de 30 ans maximum dont le projet autour du vin aura été retenu par le comité de sélection.
Une vente aux enchères de 30 lots de 3 magnums offerts par les participants aura lieu ce soir et financera ainsi le travail du lauréat qui viendra présenter les conclusions de son travail lors de l'édition suivante.
Cette année, le prix est attribué à William Metz, un jeune ingénieur américain de 24 ans (dont il m'est évident que le patronyme a dû influencer le Président Mauss dans son choix ;) ) dont le projet consiste àutiliser les drones et l'imagerie aérienne pour étudier les différents aspects du développement du vignoble.

Au vu du succès de la vente aux enchères que je vous raconterai bientôt, m'est avis que le jeune homme va pouvoir passer une année 2015 aussi sereine que studieuse...

Bon, c'est pas tout ça mais va peut être falloir que je songe à m'acheter une caméra, moi !
Car noircir du papier et enquiller les lignes, ben, c'est que ça creuse....
La salle Véranda aux tables superbement apprêtées s'ouvre pour accueillir ses 250 convives quotidiens.

A tavola ! (:D
[/size]



[size=x-large]A midi, c’est permis[/size]

images.glop.fr/OlivL...

Maison Trimbach, Frédéric Émile, Riesling, 2009

images.glop.fr/OlivL...
Robe sur un doré très léger.
Joli nez très élégant, sur le citron confit, l’amande fraiche et un très fin pétrole. L’ensemble est à la fois droit et mûr, laissant une appétante impression de gourmandise.
La bouche est à l’avenant, parfaitement construite autour d’une jolie matière délicate, à la petite tendreté croquante parfaitement étirée par une jolie acidité.
Les goûts sont d’une totale pureté, parfait compromis de notes d’agrumes bien mûrs et de saveurs sur le minéral.
La finale à la fois nerveuse et gourmande est absolument irrésistible.
Un vin absolument délicieux en l’état ! (tu)
images.glop.fr/OlivL...
Tomate surprise, petits pains frits à la Burrata

Vignobles Clarence Dillon, Bordeaux, Clarendelle, 2010

images.glop.fr/OlivL...
Robe profonde, sur un bordeaux violacé très jeune.
Très beau nez gourmand et frais, d’une impeccable et très plaisante maturité, sur le coulis de cassis, le pamplemousse et un très fin côté poivré. Vraiment très chouette !
L’attaque en bouche est bien tournée, sur une matière douce et crémeuse sans aspérité qui glisse littéralement sur la langue grâce à une jolie acidité. L’équilibre est impeccablement réussi.
Si le vin manque un peu de consistance et de profondeur pour se relancer à compter du milieu de bouche, il s’ouvre sur une finale simple et franche sur les fruits noirs croquants et aux tanins peut être un peu serrés.
Grande lisibilité et plaisir facile sur ce vin très bien fait.

Château Quintus, Saint Émilion Grand Cru , 2012

images.glop.fr/OlivL...
Robe sur un bleu noir violacé impénétrable.
Nez ample et jeune, sur des notes de fruits noirs frais enrobées d’un boisé sur le cèdre vanillé assez insistant.
L’élevage s’exprime encore plus en bouche où, en l’état et malgré une belle matière crémeuse et suave, il masque totalement la lisibilité des saveurs.
Les tanins sont gras et donnent beaucoup de stature à ce vin bien trop jeune pour être apprécié en l’état mais qui peut produire une belle bouteille si la générosité de l’élevage s’intègre.
A revoir.
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Galantine de poulet, salade de pomme de terre à la moutarde

Domaine de la Romanée Conti, Échézeaux, 2005
[size=x-small]Dégusté sur salon[/size]

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Robe pourpre profonde à cœur mais s’éclaircissant sur le disque.
Nez suave et doux, d’une grande délicatesse, sur la figue fraiche, quelque chose de moins noir que la myrtille ou le cassis mais un peu plus que la fraise et une pointe fumée très élégante.
La bouche est absolument délicieuse, attaquant sur une petite douceur charnue assez irrésistible par la présence d’une superbe acidité qui étire ce volume remarquable en tapissant le palais sans jamais le saturer.
Le vin gagne en puissance à compter du milieu de bouche et exprime alors sa relative jeunesse et son potentiel, se resserrant sur son côté tactile jusque dans une finale aux tanins bien présents mais pleine de classe.
A attendre encore quelques années bien sûr mais une ouverture aussi prématurée que généreuse n’aura rien d’un scandale.

Domaine de la Romanée Conti, Romanée Saint Vivant, 2005
[size=x-small]Bu à table[/size]

images.glop.fr/OlivL...
Robe assez semblable à l’Échézeaux, peut être un petit peu plus dense.
Le nez est en revanche beaucoup moins expressif, sur un côté comprimé qu’il faut aller chercher avec un peu d’aération dans le verre mais surtout de repos.
C’est en effet en revenant peu à peu dessus qu’on voit apparaitre de délicates notes de fraise des bois, de menthe et de cendre froide qui jaillissent alors du verre. L’ensemble disparait pourtant au premier tour de poignet.
La bouche construite autour d’une acidité qui semble plus haut perchée que sur l’Échézeaux ne se livre pas d’évidence, sur une aromatique assez fermée qui donne à ce vin des airs plus austères et qui confineraient presque à la fermeture si n’était cette superbe matière douce au soyeux remarquable.
Le fait de grumer longuement le vin révèle des notes de petits fruits rouges croquants, de bouton de rose très agréables.
La finale tout en toucher et sans aucune dureté est très agréable par sa douceur et sa fraicheur mais refuse de développer son aromatique.
Le fond de verre sur la fraise des bois et la ronce est en revanche absolument génial et me convainc que ce vin doit être impérativement attendu pour gagner en immédiateté et en gourmandise.
A attendre sereinement.
images.glop.fr/OlivL...
Poires caramélisées et petits fagots à l’Araguani 70%




[size=large]Encore un repas somptueusement réalisé ! (tu)
Derrière son apparente simplicité, rien que la galantine de poulet à elle seule méritait les plus amples éloges, tout comme ce dessert aussi délicat que succulent !

Allez zou, siesta !
Ah non, mince, faut retourner bosser... :D

A suivre...

Oliv

[/size]
19 Nov 2014 19:51 #136

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Réponse de mgtusi sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Tu n'as pas eu un peu faim en sortant de table ?

Michel
19 Nov 2014 21:19 #137

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Même pas ! (:P)
C'est toute la sagesse de l'organisateur que de savoir gérer les moments qui s'enchainent, table incluse et qui m'a permis d'arriver à la dégustation qui s’annonçait quelques heures plus tard en parfaite disposition.
19 Nov 2014 21:25 #138

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Tout simplement Magignifique, l Oliv,

On sent que le WS déroule dans sa splendeur. Et il m a l air très sympathique ce M Johnson !!

O.
19 Nov 2014 23:20 #139

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Comme P. Bourguignon, beaucoup de simplicité, une grande modestie et une forme de sagesse dans le regard porté sur le monde du vin par M. Johnson.
Le genre de personnes qui vous font sentir plus intelligent.

Oliv
20 Nov 2014 08:50 #140

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Le genre de personnes qui vous font sentir plus intelligent.

Oliv, tu es un peu notre Johnson à nous ici ... :)

O.
20 Nov 2014 09:41 #141

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

(tu)

Tant mieux si l'homme Hugh Johnson est cohérent avec ses écrits, passionnants et riches de savoir et de profondeur de vue.
Et bravo à Oliv qui nous régale une fois encore de ses beaux comptes-rendus. Un vrai sacerdoce, comment fait-il pour tenir et conserver encore l'envie de nous faire partager les si beaux moments qu'il croise.
François Mauss a eu le bon goût de se rapprocher de notre Oliv. Deux hommes qui savent partager une certaines vision "humaniste" (je crois) du vin.
J'arrête ici ma flagornerie et mes vils propos flatteurs, mais quand même !

Phil

[size=x-small]PS : petite correction orthographique, certain(s) LPVien(s) étant très sensibles des yeux.[/size]
20 Nov 2014 12:13 #142

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

[size=x-large] Villa d'Este Wine Symposium 2014[/size]

[size=large]Depuis ce matin et alors que le ciel est au beau fixe, donnant au cadre merveilleux de la Villa d'Este une beauté simple et authentique à couper le souffle, il règne dans l'atmosphère comme une certaine excitation.
L'assistance s'est enrichie de nouveaux arrivants venus spécialement pour l'évènement ! C'est qu'une verticale de vins du domaine de la Romanée Conti en provenance du domaine, qui plus est quand il s'agit des grands crus mythiques que sont la Romanée Conti et le Montrachet, forcément, ça impressionne.

Je vous confierai en toute transparence que derrière l'opportunité exceptionnelle et le bonheur de découvrir ces vins, je n'en menais pas si large à l'idée d'être confronté à de tels monuments que jamais je ne pensais pouvoir croiser dans toute mon existence.
C'est qu'on a vite fait d'introspecter et de se poser d'idiotes questions métaphysiques sur le niveau à avoir pour comprendre et apprécier de tels monuments historiques, en gros de se mettre une pression terrible !

M'enfin, après une bonne respiration, un peu d'autodérision et un petit moment de recadrage alla gunthard afin de ne pas oublier que le vin est une chose sérieuse à ne pas prendre trop au sérieux, il est temps de rejoindre la salle de dégustation...
Aussi rare que soient ces crus, aussi monumentales que soient les sensations à venir, aussi cruelles que pourraient être les déceptions toujours possibles, ce n'est que du vin, hein ?

On y va ? :) [/size]



[size=x-large] Domaine de la Romanée Conti

La verticale Romanée Conti & Montrachet
[/size]

Une présentation du domaine et des millésimes écrite par Michel Bettane pour l'évènement

Le domaine de la Romanée-Conti, de l'avis unanime le plus prestigieux de la Bourgogne, a la chance d'exploiter en propriété ou en fermage plus de 23 hectares de vignes dont onze grands crus. Seuls huit de ces grands crus donnent lieu à une mise en bouteille du domaine, car le Bâtard-Montrachet n'est jamais commercialisé et les trois parcelles de Corton (Bressandes, Renardes et clos du Roi) sont réunies en une seule cuvée comme la loi l'autorise parfaitement.

Cet ensemble est ce qui reste de l'énorme domaine constitué à la fin du XIXème siècle par Jacques Duvault-Blochet à Santenay qui avait attendu l'extrême fin de sa vie pour acquérir en 1869 la Romanée-Conti, couronnement de son œuvre, après sa mise en vente par les héritiers du banquier Ouvrard. Dans les deux générations qui ont suivi les vignes de Volnay, Pommard et Santenay ont été vendues et forment aujourd'hui l'essentiel du célèbre domaine de la Pousse d'Or. En 1911 le grand père d'Aubert de Villaine, un des deux administrateurs actuels du domaine, transfère l'exploitation et la vinification à Vosne-Romanée, en toute logique, car toutes les vignes se trouvaient désormais sur ce village. Le domaine s'agrandit par l'achat de la Tâche, dans sa délimitation d'origine, à la famille Liger-Belair, qu'il agrandit par l'addition de la vigne voisine des Gaudichots qu'il possédait déjà. Au milieu des années 1960 s'ajoutent trois parcelles de Montrachet, et une toute petite de Bâtard-Montrachet, situées sur la commune de Chassagne-Montrachet, puis dans les années 1980 la totalité des parcelles de Romanée-Saint-Vivant appartenant à la famille Marey-Monge que le domaine avait en fermage. Il ne reste donc en fermage qu'une petite partie des Grands Echezeaux, tous les Echezeaux, et les trois parcelles de Corton appartenant à la famille De Mérode.

Le style des vins du domaine

Les vins du domaine possèdent une inimitable signature aromatique née d'une très longue tradition continue, contrairement à la majorité des bourgognes d'aujourd'hui, liés aux vicissitudes de l'histoire avec de nombreux changements de propriété. Le domaine a gardé le sens des valeurs de viticulture fondées sur la notion de petit rendement, de conservation des vieilles vignes et du patrimoine génétique qu'elles représentent, du respect du sol, de la plante et de l'environnement, d'une vendange rentrée à maturité aussi accomplie que possible. Le domaine égrappe le moins possible sa vendange, bénéficie d'une qualité naturelle dans ses ferments qui fait l'admiration de bien de ses confrères car elle donne à tous ses vins une distinction et une pureté de parfum inoubliables. Pour contrôler pleinement la qualité de ses barriques le domaine achète ses propres bois, les fait sécher autant qu'il est nécessaire, et reste particulièrement attentif à la proportion de bois neuf utilisée et à la longueur des élevages. La mise en bouteille se fait en petits lots pour chahuter le moins possible le vin et le cahier des charges imposé aux fournisseurs de bouchon est un modèle du genre, ce qui hélas n'évite pas quelques accidents, même s'ils se font vraiment très rares depuis cinq ans.

Le Montrachet

Cette toute petite cuvée (à peine 2000 bouteilles !) provient de 3 parcelles (deux principales et une toute petite) situées sur Chassagne, voisines de celles des comtes Lafon et du domaine Jacques Prieur, touchant dans la partie haute le secteur dit des « dents de chien », avec une exposition un peu plus purement sud que dans les parcelles de Puligny. La vigne y est vieille et peu vigoureuse avec des petites grappes qui contrastent hélas avec les grosses grappes de certains clones plantés dans le voisinage. Le domaine aime cueillir ses raisins blancs très mûrs, profitant pleinement de la perfection de l'exposition, et vendange parmi les derniers, au risque totalement assumé de rentrer quelques raisins botrytisés qui contribuent dans certains millésimes à l'onctuosité et au parfum merveilleux de la cuvée.

La Romanée Conti

Cette vigne mythique se situe au cœur de la côte des grands crus de Vosne-Romanée, au milieu de la pente et bénéficiant de l'exposition la plus parfaite. 1,8 hectares seulement, produisant en moyenne 4 à 5 mille bouteilles. La vigne a été arrachée après la récolte 1945, et n'a redonné de vins qu'à partir de 1952. Un programme très précis de replantation à partir de matériel végétal issu du même cru préservera pour au moins deux générations une moyenne d'âge de 60 ans pour les vignes et donc la continuité de la texture et du parfum sublimes du vin. Dès sa naissance le vin de la Romanée-Conti frappe par une touche florale et épicée donnée par un raisin encore plus parfaitement mûr que dans les autres grands crus du domaine. Dans certains millésimes ce parfum rappelle de façon surprenante et paradoxale des notes de poivron très fin qui iront après 25 ans, comme pour les 1978 ou 1985 aujourd'hui vers l'essence de rose ancienne. Quant à la texture et à la présence en bouche elles captivent par leur côté faussement aérien qui en fait cache une densité de corps permettant les plus longs vieillissements.


[size=large]François appelle au silence...
C'est parti ! (:P)
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***

2006 : Vendanges 23, 25 et 27 septembre. Année curieuse mais passionnante en côte de Nuits avec un mois de juillet caniculaire, et un mois d'août frais et pluvieux, suivi de très beau temps en septembre. Un peu de stress hydrique donc et inversement une tendance au botrytis ce qui a demandé un tri de vendange précis. Mais en fin de parcours un beau raisin mûr, certes aux peaux moins parfaites que 2005 mais le cœur a ses raisons... Les vins du domaine sont très « artistes » avec des parfums merveilleux et une texture de soie sur un tannin ferme et un boisé de fort soutien dans un équilibre qui n'appartient qu'à lui.


Domaine de la Romanée Conti, Échézaux, 2006

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Robe brillante, grenat clair.
Nez immédiat et absolument splendide, sur la pivoine, la fraise des bois enrobées de délicates notes végétales entre la menthe et la verveine. C’est absolument irrésistible de délicatesse et de gourmandise !
L’attaque en bouche se joue sur un jus pulpeux immédiatement tranché par une très belle acidité parfaitement intégrée et qui, là aussi, donne au toucher un côté confortable et droit immédiatement lisible. L’ensemble est remarquablement bien tramé et équilibré, sur une sensation profonde et pourtant dotée d’un rythme incroyable.
Les goûts sont incroyablement gourmands, sur la fraise des bois, la myrtille fraiche et des notes florales de toute grande classe.
Le vin possède beaucoup de chair, sur une matière à la fois douce et à la concentration parfaitement maitrisée, sans aucune aspérité ni accroc d’excès.
Sa finale est longuement soutenue par une trame tannique remarquablement équilibrée et qui porte le vin sans jamais s’imposer.
Magnifique vin, à l’immédiateté de plaisir et lisibilité irrésistible en l’état ! (tu)(tu)

Domaine de la Romanée Conti, Romanée Saint Vivant, 2006

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Robe plus sombre que l’Échézeaux aux légers accents violacés.
Nez très fermé et mat au service, sur une pointe très légère de cacao puis, à l’aération dans le verre, de minces senteurs de fruits noirs apparaissent. L’ensemble reste assez serré, refusant de se livrer totalement.
L’attaque en bouche est charnue, sur une matière profonde et veloutée mais d’une grande densité, sur une immédiate impression d’impact, de profondeur et de verticalité apportée par une acidité fraiche et salivante.
Fort curieusement et dans les constructions mentales que l’on peut se faire à partir de souvenirs de lectures ou parfois de (chanceuses) dégustations, c’est exactement le lancement que j’attendrais d’un Richebourg ou peut-être de la Tâche.
Car le vin a des épaules, un côté masculin assez serré, comme comprimé et qui exige de la présence en bouche pour se détendre un peu, révélant alors de jolis goûts de fruits des bois et presque de violette et de réglisse.
La finale sans dureté tannique ni sévérité reste toutefois d’une grande densité, comme resserrée et sur une forme de refus de se livrer aromatiquement, qui, face à l’immédiateté géniale de l’Échézeaux, provoque une forme de frustration.
A suivre.
***

2001 : Vendanges du 24 au 30 septembre. Année un peu chaotique avec une floraison froide, une humidité assez constante pendant le cycle végétatif qui a encouragé la pression du mildiou mais tout compte fait un ensoleillement plus que convenable. Il fallait simplement trier des raisins hétérogènes dans leur maturité et ne savoir garder que les baies bien mûres, ce que le domaine a fait en passant dans les rangs à deux reprises. A la naissance les vins avaient beaucoup de charme et de raffinement aromatique et devraient en principe faire des bouteilles de grande élégance en côte de Nuits. La côte de Beaune a eu droit à des orages de grêle en août et a moins profité du mois de septembre.


Domaine de la Romanée Conti, Romanée Conti, 2001

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Robe pourpre très claire tirant presque sur le rubis.
Superbe nez de vin en vendange entière, sur de géniales notes de ronce, de fraises des bois et toujours cette délicate pointe de menthe poivrée parfaitement cohérente au fruit.
Des notes légèrement fumées apportent une touche de noblesse et d’ampleur à ce bouquet splendide de complexité.
L’attaque est souple, sur une matière fine à la texture moelleuse et à la fois très nerveuse car vite mobilisée et tranchée par une acidité assez ferme. L’ensemble immédiatement salivant propose beaucoup de rythme.
L’équilibre est assez délicat, sur la finesse et la droiture plus que sur le volume et ampleur. Il trouve sa cohérence par son aromatique grâce à de délicieux goûts de grenade fraiche, de bouton de rose et une belle pointe florale (pivoine) d’une grande élégance.
Si l’acidité s’exprime assez nettement après avoir goûté les trois autres millésimes, les tanins sont remarquables de constitution, doux et portant le vin en donnant une vraie structure de bouche sans jamais l’assécher.
La finale très harmonieuse s’étire toute en délicatesse, sur une légèreté apparente, comme une modestie discrète mais qui refuse de s’éteindre.
Très beau ! (tu)
***

1991: Vendanges début octobre perturbées par des pluies à partir du 5 mais pratiquement tous les raisins étaient rentrés. L'année a connu le gel en avril mais sans grand dommage, deux grêles en juin et août plus violentes au nord sur Gevrey, Morey et Chambolle que sur Vosne, réduisant un peu le volume de la récolte mais bien moins qu'en bordelais par exemple. Ce type de millésime qui ne stresse pas trop et ne connait pas l'échaudage des raisins est souvent favorable au pinot noir : il développe mieux qu'en année chaude sa finesse de parfum et les nuances du terroir. Dans de nombreux domaines de la région les 1991 ont mieux évolué que les très célèbres 1990. Ce n'est pas trop le cas au DRC qui a produit des 1990 monumentaux mais ses 1991 ont plus de charme immédiat à l'ouverture de la bouteille sans manquer de corps et de longueur, et atteignent désormais leur apogée alors que les 1990 vieilliront un demi-siècle ou plus.


Domaine de la Romanée Conti, Romanée Conti, 1991

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Robe plus concentrée, sur un grenat légèrement roussi.
Le nez est d’évidence plus évolué, sur de jolies senteurs de thé fumé, d’épices orientales, de bois de santal mais aussi une note un peu moins avenante et qui m’évoque un léger caoutchouc.
L’attaque en bouche offre une matière charnue, au beau volume sphérique qui tapisse immédiatement le palais d’une forme de douceur soyeuse.
L’aromatique délicate et précise n’est pas entachée de la petite rayure perçue au nez, sur de magnifiques notes de fruits des bois, une pointe de mousse fraiche très agréable qui oscille entre le végétal et un début de senteurs plus tertiaires.
Le toucher de bouche est superbe, à la fois tendre et moelleux et parfaitement élancé par une acidité très bien intégrée et de délicats tanins d'une grande finesse. Le vin offre alors un déroulé génial, à la fois confortable et tonique et qui donne une irrésistible envie de passer à table !
La finale est très très longue, fuselée, franche, toute en maitrise et en ampleur parfaitement tenue, sur des goûts de rose ancienne avec un irrésistible trait végétal.
Splendide vin ! (tu)(tu)
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1971 : Toute petite récolte (22hl/ha) car la grêle a durement touché toute la côte de Nuits un peu après le 15 août. On a vu quelques domaines enlever les raisins les plus abîmés à la pince à épiler ! Mais ce qui restait sur les pieds a profité de conditions climatiques superbes pendant la vendange avec une forte montée finale des richesses en sucre, parfois au dessus de 14° pour le pinot noir ce qui en fait le millésime le moins chaptalisé depuis 1964 ! Les vins réussis ont de la puissance, beaucoup de volume de bouche, un caractère chaleureux dû à leur niveau d'alcool. Les vins issus de raisins non égrappés montrent plus de fraîcheur en fin de bouche que les autres. J'ai des souvenirs émerveillés de la Tâche, la Romanée-Conti divisant les dégustateurs les anglais lui trouvent un petit goût de grêle (mais je crois que c'est « intellectuel » !), d'autres un caractère de surmaturité moins élégant qu'ils ne le souhaitent, mais pour ma part la seule fois où je l'ai dégustée son caractère spécial d'année chaude m'a enchanté. Je n'y ai senti aucun caractère de grêle, contrairement à 1983. On aura sans doute les mêmes débats avec les 2003 !


Domaine de la Romanée Conti, Romanée Conti, 1971

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Robe très claire, sur un rubis œil de perdrix assez nettement tuilé.
Nez génial d’évidence et de gourmandise, sur la fraise, la figue fraiche, des notes de confitures de fruit rouge et un très léger côté torréfié. L’aération ramène de petites vapeurs mentholées qui apportent une fraicheur absolument irrésistible à ce panier de fruits bien mûrs !
La bouche est absolument exceptionnelle de jeunesse, pulpeuse, sur une petite sucrosité tendre et pourtant parfaitement fraiche en attaque qui pose le vin en bouche pour dérouler alors une structure douce et sensuelle littéralement bouleversante, sur des goûts de fraise des bois, de bouton de rose, d’épices douces d’une complexité incroyable.
Derrière cette douceur à la suavité irrésistible qui n’est pas sans me rappeler les vins d’Emmanuel Reynaud, le végétal de la vendange entière apporte une trame aromatique complexe à la fois par son côté mentholé et ses notes de foin séché mais aussi par la présence de tanins de soie incroyables qui semblent comme porter le vin et ainsi compenser une acidité plus faible que sur les deux vins précédents.
La présence incroyable de facilité et de précision sur un volume suave sans aucune faiblesse de corps ni lourdeur de constitution ouvre une finale phénoménale de générosité et de fraicheur.
Un vin absolument fantastique, d’une incroyable volupté !
Grandiose ! (tu)(tu)
***

1961 : La célébrité des Bordeaux du millésime a beaucoup fait pour celle des Bourgognes mais dans les deux cas j'ai souvent préféré 1959 ! Pour la Romanée-Conti cela peut se discuter car ce fut une vendange relativement tardive (7 octobre) et peu abondante aussi en raison de la coulure des raisins au moment de la floraison. Année de millerandage donc contrairement à l'abondance du 1959, et vins corsés, tendus, colorés, vraiment superbes au domaine, mais avec moins de panache que les 1959. Cela se joue comme souvent dans les vieux vins d'une bouteille à l'autre selon les caprices du bouchon mais aussi ceux de la mise en bouteille qui s'est probablement faite barrique par barrique à cette époque là.


Domaine de la Romanée Conti, Romanée Conti, 1961

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Robe sur un rosé tuilé très clair.
Le premier nez au repos est marqué de senteurs qui m'évoquent irrésistiblement la crème de moka ! L'aération libère de délicates et très précises notes florales (pivoine, léger pot pourri), de thé vert et de gelée de groseilles. L'ensemble est incroyablement frais et évident pour un vin d'une cinquantaine d'années, pas une once de tertiaire à l'horizon !
La bouche est un bijou de délicatesse, portée par une acidité élancée assez discrète et une douceur soyeuse très agréable qui s'étire paisiblement.
Le vin est incroyablement présent malgré son apparente légèreté, sur un rythme tranquille, sans aucun excès ni déséquilibre, incroyablement posé et précis, aux tanins imperceptibles et à la structure douce, fondue et d'une fraicheur irrésistible, complexifiée par de somptueux goûts de ronce et de notes florales (pivoine, bouton de rose) absolument géniaux.
Si la finale n'a pas la pulpe du 71, elle est toute aussi interminable, jouissive de persistance et de légèreté sans faiblesse !
Mais nom di djiou, comment un vin à la robe aussi diaphane et à la structure aussi délicate peut-il offrir autant de complexité, de délicatesse, de plaisir ?!!
Splendide ! (tu)
***

2002 : Vendanges du 24 septembre, les plus tardives du domaine comme souvent. Jolie récolte car la période un rien moins précoce de floraison du chardonnay a connu un temps plus chaud et un peu moins de coulure que les pinots noirs des secteurs les plus précoces. Le cycle végétatif heureux a bien équilibré et alterné soleil et pluies avec un temps parfait pendant toutes les vendanges. Le vin devrait être un classique du genre.


Domaine de la Romanée Conti, Montrachet, 2002

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Robe vieil or.
Nez ultra riche et puissant, sur le pain toasté, l'amande grillée, le caramel au lait et des notes de fleur d'oranger.
La bouche attaque sur un volume énorme, à la texture presque huileuse qui tapisse immédiatement le palais et qui l'engluerait si n'était la présence d'une acidité très importante qui tranche dans cette masse à l'épaisseur certaine.
L'ensemble produit en est presque violent d'opulence et de volume, sur une aromatique très beurrée un peu monolithique.
La finale est d'une grande longueur et surtout d'un impact tactile assez impressionnant.
Un vin énorme à attendre afin qu'il s'affine. Car en l'état, tout est presque trop.
***

1997 : Année étrange où le cycle végétatif a été un des plus longs de l'histoire car dès la floraison on a pu constater des décalages de plus de 15 jours d'une vigne à l'autre, transformant les vendanges en vrai casse -tête pour ne pas se tromper dans le choix de la maturité idéale. Le Montrachet a été vendangé en dernier le 29 septembre, une récolte somptueuse car j'ai vu les derniers raisins du secteur absolument dorés, magnifiques, et sans botrytis. Les premières dégustations ont confirmé la splendeur des blancs même si la critique internationale n'y a vu que du feu......


Domaine de la Romanée Conti, Montrachet, 1997

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Robe jaune paille plutôt claire.
Beau nez très complexe, sur le citron vert, la verveine et des notes d'élevage beurrées et grillées assez présentes. Malgré une certaine richesse, il y a de la fraicheur derrière ces senteurs assez marquées par un boisé épicé.
L'attaque en bouche est là encore marquée d'un volume certain, très glycériné à la maturité très haute, presque douce et qu'une acidité élevée vient une nouvelle fois trancher. L'équilibre produit est tout en largeur et profondeur, un peu massif à mon goût, sur de beaux goûts d'écorces d'orange et de beurre frais.
La finale est ultra puissante, sur une présence au toucher presque tannique et étirée par des très beaux amers qui font saliver et apportent une certaine fraicheur.
Un vin dont l'ampleur m'a toutefois déstabilisé.
***

1991 : Mêmes conditions que pour les rouges, mais vendange un peu plus abondante donnant pourtant des vins à forte teneur en extrait sec, idéalement équilibrés pour la garde, moins recherchés à leur naissance que les 1989 et moins estimés que les rouges. Dans le secteur sud je préfère quand même ces blancs aux rouges et les vignes les moins chargées ont donné de grands vins dont ce superbe Montrachet à l'ampleur inégalée.


Domaine de la Romanée Conti, Montrachet, 1991

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Robe vieil or.
Très beau nez droit et complexe, bien en place, sur les fruits blancs à noyaux, la pêche blanche, des notes de cèpes séchés.
L'ensemble est très changeant, oscillant entre des senteurs fruitées très fraiches et des notes plus évoluées, sur le tabac blond, quelque chose de plus tertiaire.
L'attaque est très puissante mais plus tendue que sur les deux vins précédents, l'acidité salivante posant immédiatement le vin en bouche.
La matière charnue et grasse d'une grande concentration, sur de beaux goûts de zestes d'orange, emplit le palais dans un équilibre remarquable fait de largeur bien contenue et donc de profondeur.
La finale est longue, nerveuse et très puissante, sur un impact presque tannique qui laisse une impression de totale maitrise mais aussi de jeunesse et de vigueur.
Très beau vin, plein et sérieux. (tu)
***

1982 : Récolte invraisemblablement abondante en rouge, plus équilibrée en blanc. Les grands terroirs ont donné des vins blancs d'une finesse et d'un équilibre irréprochable et leur tenue au vieillissement a surpris tous les observateurs. Les rouges plus dilués étonnent parfois par leur fruité toujours intact, un peu comme les 1973.


Domaine de la Romanée Conti, Montrachet, 1982

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Robe vieil or.
Nez sur le pain légèrement grillé, des notes minérales qui m'évoquent le silex frotté, le lait d'amande.
La bouche est pleine de rythme, sur un carénage complet et dense aiguisé par une très belle acidité et qui lance impeccablement le vin.
L'aromatique est assez difficile à décrire, sur le minéral, des notes de crème au beurre, de fleur d'oranger, l'ensemble restant assez serré.
Le vin possède beaucoup de présence tactile qui permet de compenser cette forme de légère austérité.
La finale énergique est d'une énorme persistance, sans pour autant que je parvienne à distinguer un goût d'évidence identifiable.
Très curieux vin, un peu frustrant par son aromatique comme contrite mais grand par sa puissance maitrisée et par sa jeunesse structurelle assez impressionnante.
En tout cas, clairement pas facile à décrire...




[size=large]Quel moment d'exception ! (:D

Avant de parler des vins, je tiens à signaler la remarquable précision et qualité d'organisation de la dégustation magistralement gérée par François Mauss et ses équipes, Alexandre, Thomas, Jean Luc, Ludovic et les sommeliers de la Villa d'Este ! (tu)
Il faut avoir vu la mise en place opérée avec précision de plus de 60 postes de dégustations, le service de 10 vins aux températures parfaitement respectées dans une verrerie idéale comme l'impératif de silence total imposé par le Président pour comprendre qu'un moment d'exception, ça se prépare et exige des conditions sans faille.

L'opulence et la richesse des Montrachet m'ont pour le moins déstabilisé et je dois dire en toute franchise et modestie que ce style de vins, très puissants, jouant sur des volumes incroyables, à la limite de l'épaisseur et du huileux parfois n'est peut être pas celui que j'affectionne le plus.
La dégustation des pinots restera en revanche un des grands moments de ma vie de dégustateur, attaquant sur un Échézeaux absolument irrésistible de plaisir et pour s'ouvrir vers un quatuor de Romanée Conti d'une fraicheur, jeunesse et complexité qu'il est extrêmement difficile de retranscrire en mots lisibles et honnêtes, sans abus ni multiplication de superlatifs épuisants !

Ces quatre vins, en particulier les trois plus vieux, illustrent à merveille l'incroyable capacité du pinot à trouver des points d'équilibre merveilleux de finesse et de persistance dans des volumes aux apparences pourtant si délicates !
Comment des vins qui semblent aussi diaphanes derrière leurs robes légères et leurs tanins de soie peuvent-ils procurer autant de sensualité, de complexité aromatique, d'infinie présence toute en légèreté, de tenue toute en persistance et en délicatesse parfaitement maitrisée ?!

Une certaine idée de la magie du pinot était indéniablement à l’œuvre ce soir et j'ai pleine conscience de la chance qui fut mienne de partager ce moment d'exception.
***

Il est temps de libérer la salle aux équipes de la Villa d'Este qui n'ont plus que quelques heures pour préparer le repas de gala qui s'annonce.
Après tant d'émotion, c'est la bouche encore emplie des arômes sublimes de la Romanée Conti 71 et avec une furieuse envie de m'embrasser moi-même pour prolonger le moment que je remonte vers ma chambre pour me mettre un coup de sent-bon sous les bras et chausser la cravate qui fait tant fantasmer le Fonz' !

A suivre...
Oui, je sais, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme... :)-D

Oliv

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20 Nov 2014 23:31 #143

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Réponse de uglyamerican sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

::o

Oliv...tu n'auras pas besoin d'un assistant/coach/chauffeur/interprète/factotum/laquais pour le VDEWS 2015 ? (:D

Thomas Demergian
21 Nov 2014 00:02 #144

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Quel CR ! Bravo !

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
21 Nov 2014 00:03 #145

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Le problème, c'est quand tu vas venir à la maison, Oliv : point de Coche, de Rousseau, de DRC... tu vas nous faire une gueulante, te connaissant ! :DB)

Tiens, sur le diaporama, la jolie dame est en jaune (mais précédente dégustation ?), puis hop, elle change pour une tenue blanche !?! Mais que s'est-il passé ? X(

Morphée m'appelle, mais ton CR m'a tuer.
21 Nov 2014 00:07 #146

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Accéder au Graal des Romanée-Conti et des Montrachet de la DRC, quelle belle et juste récompense pour toi ! Vraiment. (tu)

Bon j'arrête, ça va se voir qu'on t'aime.
21 Nov 2014 00:10 #147

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Quel cadeau de la part d'Aubert de Villaine !!!!
Pouvoir goûter autant de vins de ce calibre est un privilège unique.
ça fait plaisir pour toi, oliv.
Garde ça en mémoire pour la vie.


Cordialement,
François Audouze
21 Nov 2014 00:17 #148

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Réponse de pierrelepecheur sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Merci pour le CR. On s'y croirait. Vivement l'invention de l'internet olfactif...

Sinon il faut quand même qu'ils prévoient pour l'année prochaine des pauses spéciales pêche
21 Nov 2014 00:20 #149

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Au cœur du Villa d'Este Wine Symposium 2014

Magnifique, Olivier.
Un moment sûrement unique!
Profite bien de tout ça! :)-D
21 Nov 2014 00:43 #150

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