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[size=large]Masseto, propriété de la Tenuta dell'Ornellaia, est un domaine toscan de 6,63 hectares entièrement planté en Merlot sur des vignes qui atteindront bientôt 30 ans (1984).

Les sols sont composés d'un ensemble d'argiles limoneuses et de graves qui apportent structure et fraicheur en permettant un mûrissement lent et régulier du raisin.
Les rangs sont plantés perpendiculairement à la pente afin de permettre aux violentes pluie d'été de pénétrer lentement dans le sol plutôt que de s'écouler violemment.

Le vignoble se divise en trois zones:
Masseto Junior, des vignes sur limons qui offrent des jus légers mais précieux pour l'équilibre de l'assemblage final.
Masetto Central, le coeur du domaine, une parcelle riche en argiles et qui donnent des vins concentrés et tanniques.
Masseto Alto, la partie la plus élevée du vignoble, sur des sols sablonneux et caillouteux, celle dont les raisins mûrissent le plus tôt, en particulier dans les millésimes chauds et qui donnent des vins avec de la densité.

Le climat de Masseto est méditerranéen mais venteux, limitant ainsi les écarts de température en été.
Les raisins peuvent ainsi mûrir avec régularité, garantissant équilibre et fraîcheur au vin.

Pour plus de précisions, je vous renvoie au site du domaine.
www.masseto.com/en-u...[/size]

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Masseto 2009
La robe est belle, sur un grenat foncé tirant sur le pourpre sans trace de surextraction.
Le nez attaque très fort, un peu trop à mon goût, un mien ami lancerait son célèbre et définitif "C'est la Foire du Trône" !
En effet, des senteurs entêtantes de pomme d'amour, de coco et de barbe à papa sautent du verre pour finalement plus affaiblir que complexifier un beau fruit (fruits rouges) très pur. En l'état, c'est puissant et très fardé.
La bouche attaque sur une suavité douce de très grande qualité, le vin possède une texture et un volume bien travaillés.
L'acidité est importante et parvient à lancer cette belle mécanique, bien aidée par des tanins encore virils.
L'ensemble est puissant, voyant, à la limite du tape à l’œil sans pour autant verser dans la vulgarité.
Démarrage en trombe !

Masseto 2008
La robe est un peu plus sombre.
Le nez est discret et il faut aérer fortement le vin pour voir arriver des notes épicées et boisées, avec une pointe lactée (yaourt aux fruits des bois).
La bouche ne possède pas le volume et la chaleur du 2009, le vin fait plus nordiste, plus équilibrée aussi même si, en l'état, la morsure tannique exigerait la table et une belle viande rouge pour s'équilibrer.
Le vin est construit autour d'une acidité élevée et me semble assez classique, presque sévère après son prédécesseur froufroutant.
A attendre.

Masseto 2007
A compter de ce vin et excepté le dernier, les robes m'ont semblé toutes assez similaires, classiques, sans trace de noirceur signant une forte extraction.
Le nez est très élégant, complexe, sur un beau compromis entre des senteurs de fruits noirs épicés et un trait végétal qui apporte de la complexité.
L'attaque en bouche est équilibrée, sur une belle texture qui possède de la douceur.
L'acidité forte débarque et chahute un peu cet ensemble confortable en lui donnant toutefois beaucoup d'énergie.
Le vin est frais et s'ouvre sur une finale tendue et stricte mais sans aucune sécheresse.
Très beau vin qui m'a semblé classique.

Masseto 2006
Belle robe grenat brillante.
Le nez attaque sur un boisé légèrement coco qui domine un peu le fruit. L'ensemble fait plus léger.
La bouche propose un équilibre confortable entre une jolie matière soyeuse, à l'extraction très bien maitrisée et une acidité bien intégrée.
Les tanins semblent plus gras et confortables que sur les vins précédents, ce qui rend le vin plus agréable à déguster et laisse l'impression peut être trompeuse qu'il est plus prêt à boire.
La finale sur le fruit laisse des goûts agréables et nets en bouche.
Beau vin.

Masseto 2002
La robe est identique au vin précédent.
Le nez change de registre pour quitter les senteurs primaires et boisées et offrir un ensemble plus complexe, sur un début de notes tertiaires qui s'expriment par des aromes de cuir très fin qui enrobent un beau fruit noir épicés. L'ensemble produit est de grande classe !
L'attaque en bouche est belle, le vin se pose sur la langue et ne l'agresse pas.
La matière est équilibrée par une belle acidité et des tanins gras bien intégrés. Les goûts sont ceux du nez, c'est à dire marqués par un début de patine qui forme un ensemble complexe. La truffe ne me semble pas si loin.
Si je ressens peut être un léger creux en milieu de bouche, la finale se relance pour s'ouvrir longuement sur des goûts complexes et de belle persistance.
Un vin équilibré, frais et classieux.
Très joli !

Masseto 2001
La robe est très jeune, brillante et toujours sur cet équilibre sans surextraction.
Le nez est discret et fin, il faut aller le chercher. Se révèle alors un ensemble fruits rouges et notes boisées d'une très belle complexité et gourmandise.
L'attaque en bouche est d'une grande suavité, le vin donnant l'impression d'une maturité de raisin parfaite.
Le vin est volumineux mais sans lourdeur, l'ensemble acidité nette et tanins présents et gras jouant comme un rôle moteur pour élancer l'ensemble.
La finale est d'une grande longueur et me laisse de délicieux goûts de fruits rouges en bouche.
Un vin avec beaucoup de style, classieux !
Peut être mon préféré de cette dégustation.

Masseto 1998
La robe est identique à celle de son prédécesseur.
Pour la première fois dans cette dégustation, je ressens des notes végétales.
Le nez est fortement marqué par des senteurs qui m'évoquent le poivre vert, la fumée et les fruits noirs, l'olive.
La bouche semble moins mûre, plus déliée, plus féminine avec un côté plus léger et peut être plus évident également.
Les goûts semblent moins sexy mais sont finalement bien agréables, sur des notes épicées et d'olive verte.
Les tanins sont bien intégrés et la finale fraiche et sans sécheresse.
Un vin qui semble d'un autre style, moins mûr, peut être moins boisé également.
Ce n'est pas forcément pour me déplaire.
Jolie bouteille.

Masseto 1995
Le seul vin dont la robe présente un début d'évolution. Le disque est clair et un début d'orangé commence à apparaître.
Le nez est peu avenant, sur des notes giboyeuses puissantes, comme un léger faisandé.
Si le toucher de bouche est agréable, sur un bel équilibre matière/acidité, le vin ne laisse pas la même impression que ses prédécesseurs et semblent manquer de volume. On n'est pas dans le décharné non plus mais dans la série, force est de constater que ce millésime détonne.
Les goûts peu avenants d'entrailles de bêtes à plumes confirment les senteurs du nez.
La finale manque d'ampleur même si elle reste équilibrée.
Un vin à part dans cette dégustation.

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[size=large]Bilan :
Les deux extrêmes mis à part, le 2009 fardé en l'état et le 1995 sur une évolution peu avenante, le trait commun entre ces vins me semblent la présence d'élevages indéniablement insistants mais de très grande qualité.
Les maturités ne versent jamais dans l'excès, aucune note confite ni sucrosité écœurante n'apparaissent sur l'ensemble de cette dégustation.
Les vins possèdent tous un volume impeccable et une vraie fraicheur.

Les élevages sont très travaillés, sans aucun doute luxueux mais je reprocherais à ces vins de peut être manquer un peu de naturel et d'évidence.
Pour prendre une analogie automobile, on serait plus en face de Lamborghini que de Maserati ou d'Aston Martin.
Lignes agressives, gros volume, vins sans doute un peu d'épate.

Si le travail est indéniablement de très grande qualité, mon goût me porte vers des lignes plus discrètes, plus fuselées, avec, selon moi et à l'arrivée, plus d'élégance et de classe.

Une très belle dégustation !

Oliv[/size]

sans trace de noirceur signant une forte extraction.

Forte, pas forcément. Au contraire, même. Si tu fais une macération à froid préfermentaire (ce qui doit être le cas vu que c'est signé Michel Rolland), tu auras une couleur noire prononcée, et tu auras besoin de peu extraire durant la fermentation.

merci à vous deux pour ces retours passionnants ...

avez-vous gouté Clos de Tart ?

Et be, ça boit mais ça tape sec aussi sur le clavier

Merci et bonne continuation :)o

Jmm

Hé ben, quelle soirée que vous avez vécue!
Cela doit être un peu étrange, déroutant le mélange de style et des origines des vins.

Merci encore pour ce partage !

Cordialement,

Sylvain

Eric B écrivait:

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> sans trace de noirceur signant une forte extraction.
>
> Forte, pas forcément. Au contraire, même. Si tu fais une macération à froid préfermentaire (ce qui doit être le cas vu que c'est signé Michel Rolland), tu auras une couleur noire prononcée, et tu auras besoin de peu extraire durant la fermentation.

Merci pour ces précisions, Eric, ça m'apprendra à dépasser mon maigre de champ de compétences.
Toujours se méfier des raccourcis faciles.

Avez-vous gouté Clos de Tart ?

Effectivement, nous avons eu cette chance hier soir lors du moment de dégustation dont parle Jérôme.
Je vous livre mes impressions un peu brutes de décoffrage car au sortir de la verticale Yquem.

La Forge de Tart, 2008
La robe est belle, sur un grenat brillant.
Le nez est élégant, sur les petits fruits rouges et une fine note boisée.
La bouche est pure, sur des notes épicées et poivrées qui apportent beaucoup de complexité.
L'acidité élevée et des tanins encore très serrés chahutent assez fortement la finale.
Un vin d'une belle aromatique mais sur une matière stricte.
Assez en phase avec le millésime, finalement.

Clos de Tart 2009
La robe est un peu plus concentrée.
Le nez est un compromis entre un boisé un peu insistant et de belles notes de fruits bien mûrs qui tirent sur la mûre.
La bouche est d'une grande suavité et complexité aromatique. Elle oscille entre des notes de pivoine et de poivre dans un ensemble très classieux.
Si l'acidité est bien intégrée au corps sans excès de volume du vin, les tanins sont encore fermes et le vin s'exprime assez peu.
Le boisé est un petit peu dissocié en l'état, parasitant la finale (le fond de verre est indéniablement marqué).
Un vin très jeune, pas vraiment en place.

Clos de Tart 2006 (Magnum)
La robe est profonde, à peine moins teintée que le 2009.
Le nez est superbe, gourmand, sur de belles notes de coulis de fruits rouges.
L'attaque en bouche est remarquable de volume parfaitement contenu. Le vin se place sur le palais au moyen d'une texture douce et fraiche.
L'acidité bien intégré apporte beaucoup d'énergie au vin qui s'exprime sur de délicieux goûts de fraise des bois et là encore de pivoine.
Le boisé est présent mais participe à l'équilibre du vin en apportant de classieuses notes épicées.
La finale est superbe de persistance sur un vin qui sait rester frais et d'une absolue gourmandise.
Très beau !

Eric B écrivait:

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> sans trace de noirceur signant une forte
> extraction.
>
> Forte, pas forcément. Au contraire, même. Si tu
> fais une macération à froid préfermentaire (ce qui
> doit être le cas vu que c'est signé Michel
> Rolland), tu auras une couleur noire prononcée, et
> tu auras besoin de peu extraire durant la
> fermentation.

Bonjour Eric, Jérôme, Oilvier et les lecteurs,

pour ce que j'ai compris, l'extraction des anthocyanes et autres molécules colorantes se fait durant la macération, avant ou au début de la fermentation, alors qu'au cours de la fermentation, on va plutôt extraire les tannins, solubles dans un milieu hydro-alcoolique.
Me trompé-je ? ( je suis comme Oliv, reste modeste du "haut" de mon amateurisme).

Jérôme et Olivier, merci de vos comptes-rendus, passionnants à suivre. Et bravo pour vos choix de bouteilles
Quand je pense Villa d'este, ceci m'évoque cela [size=x-small](je reconnais que c'en est presque un cliché)[/size]

Cordialement,
Phil

Quand je pense Villa d'este, ceci m'évoque cela écrit:

moi aussi

mais en fait, il s'agit d'une autre Villa d'Este, celle de Tivoli près de Rome

claudius écrivait:

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> mais en fait, il s'agit d'une autre Villa d'Este,
> celle de Tivoli près de Rome

Petit fil sur l'extraction sur LPV : lapassionduvin.com/p...

Cordialement,

Sylvain

pour ce que j'ai compris, l'extraction des anthocyanes et autres molécules colorantes se fait durant la macération, avant ou au début de la fermentation, alors qu'au cours de la fermentation, on va plutôt extraire les tannins, solubles dans un milieu hydro-alcoolique.

A priori, tu peux aussi extraire des tannins durant la macération préfermentaire (ou, si l'on veut être prudent, elle permet une meilleure extraction de ceux-ci durant la fermentation alcoolique). Cette étude comparative est éclairante.

Merci Sylvain. J'étais passé à côté du texte de JM Comme

Cordialement,
Phil

De rien!

Cordialement,

Sylvain

Eric B écrivait:

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> A priori, tu peux aussi extraire des tannins
> durant la macération préfermentaire (ou, si l'on
> veut être prudent, elle permet une meilleure
> extraction de ceux-ci durant la fermentation
> alcoolique).


Merci Eric.
J'ai plutôt l'impression, à la lecture de cette étude, que la MPF favorise une meilleure polyméristation des tannins lors de la seconde phase de macération en milieu hydro-alcoolique, peut-être par solubilisation d'agents complexants (je pense à certains minéraux par exemple comme Cu²⁺ ?). Mais je te rejoins sur le fait que si les tannins sont faiblement solubles en milieu aqueux, cela n'empêche pas pour autant un début d'extraction lors de la MPF avant même le début de fermentation.
Certes, je vais m'arrêter ici, n'ayant aucune compétence particulère en ce domaine et ne souhaitant pas polluer plus avant les comptes-rendus de Jérôme & Olivier.
Merci de tes éclaircissements.

Phil

Comme j'aimerais être fortuné, comme vous, pour pouvoir vivre de tels moments. Hélas ces moments d'exception sont souvent réservés à une certaine élite. Merci de nous les faire vivre par procuration !

Passionnant !

Jérôme, je vous souhaite une bonne dégustation, car ce sera un grand moment.
Je suis sûr que vous réussirez à garder votre objectivité et votre capacité à être étonné.

Richebourd et GE DRC sont deux vins très différents, ce qui permettra de façon très intéressante de voir ce qu'ils ont de commun, cette âme du DRC.

Comme j'aimerais être fortuné, comme vous

Voilà quelque chose qui ne manquera pas de faire plaisir à Jérôme...

Portal,
si tu lis quelque peu LPV et entre autre le début de ce reportage,tu te rendras compte qu'il n'est question que de bonne fortune et de rencontre amicale dans cette présence de Jérôme et Oliv à cette manifestation.

jlj

Jean Luc

J'ai lu et compris fortuné = chanceux

bravo Jérôme et Oliv pour la qualité des reportages !
on se réjouit de vous lire

Je pense réellement que la compréhension de jean luc est la bonne, claude.. Mais portal nous le dira peut être..

Arnaud

Y 2009



La robe est très claire, sur un léger jaune grisonnant.
Le nez est léger, sur des notes de sauvignon, entre le bourgeon de cassis et le poivre blanc.
La bouche est construite autour d'une belle ampleur, sur un impeccable équilibre matière/acidité.
L'aromatique en bouche est très discrète, transparaissent à peine de légères notes de miel.
Un vin agréable mais qui laisse une impression de fermeture.
Il semble urgent d'attendre !

Château d’Yquem 2005
13°5 - Sucres réducteurs 141g/l - Acidité totale 3,66g/LH2S04



La robe est jaune paille.
Le nez est très plaisant, ouvert et élégant, sur de jolies notes d'ananas frais et une pointe de toffee.
L'attaque offre un beau volume, le vin est concentré mais sans lourdeur perceptible et ce grâce à une acidité qui relance remarquablement bien le milieu de bouche.
La finale s'étire sur le même enchainement et laisse un côté tactile et salivant très long en bouche.
L'aromatique est en revanche assez fermée, sur des goûts nets mais neutres légèrement miellés.
A attendre pour qu'il se complexifie.


Château d’Yquem 2001
13°6 - Sucres réducteurs 150g/l - Acidité totale 4,55g/LH2S04



La robe est plus teintée, sur un doré léger.
Le nez est concentré, sur de puissantes notes minérales qui prennent le pas sur un côté papaye confite.
La bouche possède un volume incroyable, quasi crémeux, d'une largeur extrême dont on se demande comment l'acidité parvient à l'équilibrer.
Et c'est pourtant le cas !
Le vin tapisse littéralement le palais avec un impact assez éblouissant.
La finale se prolonge presque comme le souvenir d'un uppercut, toujours sur de puissants goûts minéraux.
Un vin monumental de puissance contenue.
L'avenir lui semble éternellement ouvert tellement sa matière est énorme.
Grand vin !





Château d’Yquem 1990
12°7 - Sucres réducteurs 126g/l - Acidité totale 3,95g/LH2S04



Changement de registre, on plonge dans les millésimes !
La robe est sur un doré notable.
Le nez est plus évolué, patiné, sur de fines notes grillées, de caramel brun et de café.
L'attaque est fraiche, très élancée et si elle est moins volumineuse que celle de son monstrueux prédécesseur, elle possède toutefois beaucoup d'énergie.
Les goûts sont assez discrets mais d'une grande finesse.
La finale m'a semblé d'une totale élégance, sur la fraicheur et la très grande persistance.
Un vin très agréable, plus élégant et fin que puissant.
J'ai beaucoup aimé !


Château d’Yquem 1988
13°5 - Sucres réducteurs 123g/l - Acidité totale 3,8g/LH2S04



La robe est sur le vieil or.
Le nez est absolument somptueux de fraicheur et d'évidence, sur de magnifiques notes d'abricot confit et de peau d'agrume.
La bouche possède un volume superbe, quasi parfait, aussi large que long avec des goûts sur l'orange confite, le miel et la cire.
Sa présence en bouche est somptueuse d'équilibre entre une indéniable puissance et une fraicheur parfaite.
Sa finale élégante, déliée et d'une infinie saveur appelle à reprendre le verre.
Un très grand vin d'accords potentiels, absolument somptueux d'équilibre !
Magnifique !


Château d’Yquem 1982
13°2 - Sucres réducteurs 108g/l - Acidité totale 4,51g/LH2S04



La robe est bronze.
Je ressens une pointe de liège au nez.
La bouche confirme malheureusement que le vin est affecté...
Je glisse un clin d'oeil attristé à François au moment où d'autres dégustateurs lui signalent le défaut.
Je vous renvoie donc au compte rendu de Jérôme pour l'appréciation détaillée de ce vin.

Merci François pour le sauvetage de quelques décilitres qui m'a néanmoins permis de goûter le vin !
J'en rougirais de honte pour ce énième geste si je n'étais pas déjà cramoisi depuis deux jours...




Château d’Yquem 1970
14°25 - Sucres réducteurs 102g/l - Acidité totale 4,61g/LH2S04



La robe est bronze.
Le nez est peu causant, laissant apparaître de légères notes de café à l'aération.
La bouche attaque sur une acidité élevée, le vin semble moins liquoreux que jusqu'ici mais possède une tension aérienne magnifique.
Plus fin que puissant, sa structure est déliée et pleine d'énergie.
Les goûts sont complexes, sur des notes épicées, notamment le safran qui pointe puissamment son nez.
La finale est salivante et longue, d'une totale fraicheur et possède presque la sensation laissée par un blanc sec (comparé à ses pairs bien entendu).
Un vin épicé et agréable, qui semble à point.


Château d’Yquem 1967
14°7 - Sucres réducteurs 116g/l - Acidité totale 4,61g/LH2S04



La robe sur le vieil or commence à tirer vers l'acajou.
Le nez est serré, marqué par une volatile assez haute et sur des notes incroyablement épicées (safran en particulier).
La bouche est monumentale de noblesse, offrant un point d'équilibre fabuleux entre une acidité énorme et une liqueur parfaitement bien intégrée.
Mais la différence se joue sur la qualité des amers qui allongent interminablement la bouche en la portant vers des touchers aériens et pourtant impactant.
La partition jouée alors est fabuleuse de complexité et de longueur infinie.
Et l'infini, tout le monde le sait depuis Woody Allen, c'est long, surtout vers la fin.......
Vin génial de style et d'élégance !
Grand, très très grand !


Château d’Yquem 1959
14°3 - Sucres réducteurs 121g/l - Acidité totale 4,31g/LH2S04



La robe est similaire au 1967.
Le nez est complexe, sur des notes d'orange amère, de caramel et toujours de safran, une constante incroyable sur les vieux millésimes.
La bouche possède beaucoup de volume et de concentration mais moins de charme et d'équilibre, d'énergie que le 1967.
L'ensemble produit joue sur un registre plus puissant, plus confit qui sied moins à mon goût.
La finale est très longue mais avec moins d'énergie.
Le retour sur le 1967 confirme la différence de classe entre les deux vins.

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Bilan :
Que dire après une telle piste aux étoiles ?
Premier constat d'évidence : les équilibres sont d'école, aucun vin n'est jamais marqué par une liqueur pâteuse ni par des acidités mordantes ou des finales amères.
Second constat tiré : Yquem doit impérativement être attendu pour exprimer son génie, cette capacité fabuleuse à équilibrer une grande puissance pour offrir des bouches d'une légèreté diabolique et d'une finale brillante !
1967, 1988, 2001, 1990 (comme le merveilleux 1983 bus avec les Gunthards) : tous des vins d'une longueur en bouche énorme, portée par des équilibres de danseuse sur pointe !

Si un grand vin se juge sur la longueur de sa finale, aucun doute qu'Yquem est un très grand vin.
J'ai bien dû conserver la multiplicité de ces goûts safranés, d'orange, d'épices et de caramel une bonne demie heure après la dégustation.
A tel point que je me demandais bien comment j'allais pouvoir enchainer le repas derrière...

Oliv

Va pour l'idée de Claude que je préfère.
Et actons que c'est le sort,le hasard ou la chance qui ont opté pour les deux représentants de LPV...

jlj

Je voulais dire chanceux mais il est bien évident qu'il faut aussi les moyens financiers ce qui n'a rien de déshonorant !

[size=large]Tout le monde aura noté qu'il n'y a pas que sur la route que l'Oliv a pris le minibus Fiat et Jérôme la Maserati...
Et je le prouve !

Mazette, c'est plus du retard que j'ai, c'est un trou spatio temporel...

Et pourtant, lever 6h tous les matins et retours réguliers à la chambre pour taper tout ça.
Naan parce qu'on vous croyez tout de même pas qu'on est venu pour rigoler ni beurrer les sandwiches........... ? :)o

Il parait que Jérôme a même le temps de faire du sport...
Va falloir que je demande au Président Mauss de lui faire passer des tests, me demande bien à quoi il carbure cet homme là.
Ce serait à la boisson à base de raisins biodynamiques fermentés que je ne serais pas surpris...

A très vite, je dois vous quitter, dans une demie heure, c'est DRC, faudrait pas que je m'endorme...

Promis, on vous dira tout (et le reste) ![/size]

Amitiés
Oliv

Yquem 2001 est un vin énorme dont nul , en dehors des spécialistes du domaine , ne peut prédire l'avenir .Mais je ne vois pas ce qui l'empêcherait d'atteindre le niveau des plus grands ........à mon humble avis .

Je suis également d'accord avec Oliv sur Yquem 1983 ( naissance de ma fille oblige ) que je mettrais au 4ème rang dans cette liste .

Seuls des Yquem très, très anciens peuvent lutter avec ces stars mais dans un style différent et là c'est l'affaire de François Audouze

Merci pour ces retours très agréables à lire

Un modérateur qui voudrait être véhiculé tel un Administrateur...
Il y en a à qui la promotion monte vite à la tête au point de ne douter vraiment de rien!

jlj

Je voulais dire chanceux mais il est bien évident qu'il faut aussi les moyens financiers ce qui n'a rien de déshonorant !

en l’occurrence...non.

Yquem 83 ....j'ai des doutes depuis un certain message privé du grand spécialiste des " stats " !! Comme toi Raymond , année de naissance de ma fille ainée . Difficile d'être objectif ...B L a certainement raison !! ... .

Pas d'Yquem rouge ? -

Yquem rouge :
Il ne se produit plus. La parcelle de rouge a été destinée aux vins blancs.

Jean-Marie,
94 ans et 16 secondes après l'armistice de la Grande Guerre, ce serait malvenu de relancer les hostilités. C'est un jour de paix.