Je pense que pour le moins, cette expérience au WWS aura été pleine d'enseignements pour tout le monde sur LPV...
Comme je n'aime pas critiquer sans apporter une solution alternative, en préalable, je lance l'idée que Français Mauss aurait pu simplement inviter LPV à faire une conférence. Le sujet s'y prêtait, largement. L'hisoire d'LPV est passionnante. Son mode de fonctionnement, novateur autant que son contenu (pool de bénévoles, autofinancement sur biens propres), sa charte et son évolution tout autant, sans parler des ses statistiques, de son réf. sur Google (impressionnant) ou des problèmes divers et variés des intervenants (trolls, vignerons, cavistes, etc).
Cela aurait permis à LPV d'avoir le rôle qu'il mérite, à Jérôme et à Oliv de faire le job, et interdit à quiconque de soupçonner les uns de compromission (LPV) et lest autres de manipulation (FM), ce qui, bien sûr, n'est le cas ni de l'un, ni de l'autre.... Gageons que FM saura prendre l'idée au vol et régler le problème avec son talent de négociateur que toute la filière admire et envie.
Plus généralement, en voulant rester positif, je trouve ces réactions et ces débats éclairants :
- le modérateur, le créateur d'LPV fait désormais parti prenante de son œuvre qui lui est identifié. Cela lui donne peu de droits et beaucoup de devoirs. Ce n'est pas une position facile... En ce qui me concerne, cette prise de conscience ne provoque chez moi que plus de reconnaissance et d'admiration;
- le médium LPV construit ses règles au fur et à mesure que l'internet avance. Elles sont encore, sur certaines d'entres elles, floues et il faudra les éclaircir sur de nombreux points, car il est aisé d'interdire aux cavistes de parler des vins qu'ils vendent ou aux vignerons de faire de l'auto-promo (officielle ou déguisée), il est plus complexe de se moquer des revues, des guides, ou des journalistes spécialisés avec leurs "grande vie", les cadeaux, les voyages de presse et de vivre ensuite une expérience qui prête à interprétation. Hors, on l'a vu ici est ailleurs, la règle d'or est "tout ce qui peut être mal interprété le sera".
- il est difficile pour QUICONQUE de critiquer frontalement un ami ou quelqu'un à qui l'on est redevable. Pour moi aussi. François Mauss est mon ami. Je ne suis pas étranger à l'idée du WWS, sans y avoir jamais participé. Pourtant, j'ose lui dire que cette manifestation a quelque chose d'incongrue alors que des milliers d'exploitations sont au bord, et vraiment au bord de la faillite. Le WWS aurait du et devrait aussi aborder ce qui ne va pas au lieu de ne parler que ce qui va, au moins pendant 20 % de son temps, cela le grandirait, à mon sens. Les sujets, les dangers, ne manquent pas. Pour moi, les amis sont fait pour cela. Espérons que le fait de mieux le connaitre rendra Oliv et Jérôme encore plus critique (le bien ET le mal), à son égard. Pour l'instant, j'ai moi aussi ressenti une certaine réserve quand au récit de Jérôme et, comme Patrick Essa (oui, je l'assume), j'attendais de son regard engagé quelques angles de vue plus contrastés, voire même moqueur ou tout au moins des questions de fond et de forme. Hors, j'ai l'impression qu'il a adhéré à tout et que, quelque part, sans doute, j'avais peur de le "perdre". En lisant, de "l'autre l'autre côté", ;-) la vision journalistique de Nicolas de Rouyn, remarquable conteur, on voit bien que journaliste est aussi un métier et que la recherche de "l'angle", au centre du journalisme, aurait pu et du être plus affuté. Oui, j'aurais aimé le récit de la Masérati, avec le plaisir mêlé de honte (qui sait ? ;-)) et surtout la réflexion : est ce utile ? Est ce nécessaire ? Est tout simplement... bon ?;-). Sur le reste, les gens, les choses, les vins, aussi...
- on ne sort jamais indemme d'une verticale de vin culte, ni de la rencontre avec son créateur, surtout quand il a la hauteur, l'expérience, le charme et la modestie (je pense à Aubert de Vilaine). Il y a (ou pas...), l'émotion, les deux étant délicats à gérer, mais surtout, il y a tout d'un coup le passage de l'autre coté du miroir : on en a bu, on est de ceux qui... Et, fatalement, les choses, le regard, changent. Et même FA, tout d'un coup, se rapproche ;-) On ne le voit plus comme le diable, mais comme un homme, qui a eu un autre chemin. Cette expérience là, aussi, me laisse sur ma faim...
- la parole d'un modérateur, pas plus que celle d'un vigneron comme moi, n'est donc totalement libre sur LPV, on le voit parfaitement sur ces deux fils de discussion. Elle ne l'a jamais été et ne le sera jamais mais il est possible, et je pense que les modérateurs s'y emploient de lui garder un degré maximal de pureté, bien plus haut que sur d'autres média, ce qui en fait d'ailleurs sa force et sa personnalité.
- même s'il y a un "esprit de corps", certains comportement "moutonniers" m'ont étonné, la parole de ceux qui étaient "contre", et avaient des arguments légitimes, n'a pas pu s'exprimer librement, noyé sur un flot d'invectives digne d'ultra d'un club de foot venant des "pour".
- enfin, il me semble y avoir eu un intense échange de mails privés, il me semble essentiel que soient rappelés avec la plus extrême fermeté, voire en demandant un engagement à respecter la charte (comme une licence de logiciel) l'aspect PRIVÉ de ces mails qui sont échangés entre DEUX personnes et pas une de plus, sauf bien sur accord des deux parties (écrit, l'accord ;-)
Voilà quelques réflexions que j'espère constructives, bien qu'imparfaite, maintenant que le Tsunami. Il en restera des traces, rions en ensemble, chers amis ;-)