Bonjour Arnaudm,
Merci de t'inquiéter ainsi, ce qui démontre ton attachement à l'échange sur le web.
Néanmoins et aussi proche que te paraissent les cas d'espèce que tu rapproches, cette procédure, ses fondements et les règles juridiques mises en cause ont peu de points communs avec la liberté d'expression telle que régie dans les débats, qu'ils soient ou non animés par des journalistes (le fait de l'être ou pas n'entrant pas en compte dans la protection ou non des propos).
Ici tu fais en fait référence à un dossier né depuis quelques années. Il s'agit de l'un des derniers épisodes d'une guerre industrielle, et de contrebalancer des attaques réciproques où tout le monde s'accuse de payer des agences pour encenser sans raison réelle des établissements n'ayant pas été visités par les internautes ayant publié leurs avis, pendant que les autres accusent les 1ers de payer des agences de communication (parfois les mêmes), pour organiser des campagnes de dénigrement par des internautes n'ayant pas plus mis les pieds dans les lieux cités. Le tout comme le soupçonnent les autorités entre deux manœuvres technico-marketing potentielles pour afficher la cible commerciale favorisée.
Ce sont des histoires de gros sous et de pouvoir avec des sites web rattachés à de grands groupes parfois concurrents de ceux commentés, etc.
Sans compter les arrières pensée politiques, puisque ici un ministre français s'ajoute au "combat" envers divers sites.
Évidemment cela ne se fait pas sur le fondement de la diffamation, mais sur celui de la tromperie et de manœuvres frauduleuses tels que relevées potentiellement par la DGCCRF
(nous sommes encore une fois loin du délit d'opinion craint) :
www.01net.com/editor... et
info.sfr.fr/france/a... .
Il ne s'agit pas de juger ici l'opinion de l'amateur indépendant
(à moins qu'il soit démontré qu'il agisse sur ordre ou qu'il mente effrontément ce qui serait diffamatoire en plus du reste), sur ce qu'il voit, boit, mange.
Juridiquement il y a même quelques contresens techniques dans tes craintes actuelles
(certes exprimées par raccourci dans tes messages).
D'autre part, il n'y a aucun bouleversement de l'application de la loi que l'on soit dans la rue, sur Internet, dans un journal, que l'on soit journaliste ou quidam.
Tout le monde a le droit de claironner son avis.
Personne n'a le droit d'insinuer que son désamour éventuel d'un produit ou d'un service, n'est pas simplement lié à son goût ou aux qualités intrinsèques considérées comme insuffisantes d'après soi, mais le résultat de manœuvres, de choses non faites ou exécutées alors qu'elles ne devraient pas l'être.
Las il faut argumenter en apportant les preuves de ce que l'on avance
(c'est à dire qu'effectivement le producteur/le commerce a bien fait ce que l'on l'accuse d'avoir fait entrainant des conséquences directes sur la qualité finale délivrée).
Alors que chacun continue à donner tranquillement son avis. Comme avant, que chacun continue à le dire avec ses mots, mais sans excès, ni insulte rendant le propos inacceptable.
Cela n'a jamais empêché quiconque d'exprimer clairement ses goûts et dégoûts ici.
Cela me fait penser aux discussions, qui indiquent régulièrement que la loi Evin empêcherait même les simples amateurs de discuter librement de leur passion vinique, comme si parler du vin bu lors de la communion du petit était une campagne publicitaire lancée en coordination avec le producteur.
Je soupçonne souvent que ce type de rumeur infondée soit distillée pour d'autres raisons que la sauvegarde de la liberté d'expression
(je parle de ces serpents de mer relatifs à la loi Evin pas de la presente discussion), et suis toujours surpris de voir l'écho récurrent que cela reçoit alors qu'en prenant simplement un peu de recul on se rend compte que même les sites à caractère explicitement pornographiques sont tout à fait licites et accessibles tout comme les sites de vente d'alcool
(incroyable !! ). Ces législations dont on peut toujours discuter les vertus ou les nocivités sont là pour réglementer l'accès à certains produits/services pas pour empecher les discussions, et elles ne le sont pas tant qu'elles se déroulent dans le cadre autorisé
(peu étroit).
A moins de changer non seulement des coins de législation, mais de refondre totalement les principes de droit gouvernant les démocraties occidentales, l'échange d'avis reste plutôt bien protégé. Le plus souvent lorsqu'une sanction tombe on se rend assez vite compte qu'un abus ou une erreur qui aurait été sanctionnée il y a 20 ans de la même manière (même sans web 2.0), a été commise.
Cordialement,
dfried