Il s'agit d'un copier/coller posté sur le fil WWS, même si cela n'a pas grand chose à voir avec le fil en question qui est passionnant pour les commentaire de d'OLIV et de J. PEREZ.
Je pense qu’il faudrait ouvrir un autre fil ou deux autres. Le premier traiterait de la critique du vin. Le second du rapport vigneron/terroir, même si je suis sûr qu’en cherchant les 2 thèmes ont déjà leur fil.
1) Sur le sujet de la critique je ne peux que renvoyer aux fondamentaux :
"
La méthode critique de Sainte-Beuve se fonde sur le fait que l'œuvre d'un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et pourrait s'expliquer par elle. Elle se fonde sur la recherche de l'intention poétique de l'auteur (intentionnisme) et sur ses qualités personnelles (biographisme). Cette méthode a été critiquée par la suite. Marcel Proust, dans son essai Contre Sainte-Beuve, est le premier à la contester, reprochant de plus à Sainte-Beuve de négliger, voire condamner de grands auteurs comme Baudelaire, Stendhal ou Balzac.
Cette controverse entre Sainte-Beuve et Proust peut aussi se comprendre comme un renversement de perspective de la critique littéraire. En effet, il faut reconnaître à Sainte-Beuve une capacité de critique formelle fondée : il l'a montré avec le Salammbô de Flaubert, si bien que Flaubert lui-même en tint compte dans la suite de son œuvre. Seulement chez lui cette analyse semble devoir rester subordonnée à la connaissance de la vie de l'auteur, et c'est là que s'opère le renversement proustien : si rapport il y a entre l’œuvre et la vie de son auteur, pour Proust c'est bien la première qui doit apparaître comme la plus riche source d'enseignements sur le sens profond de la seconde."
Dans ce domaine pas de vérité absolue. L’angle d’attaque de la problématique est très personnel. Mais ce qui est vrai de la critique littéraire est aussi en partie pertinent pour la critique du vin. Le critique doit-il connaitre le fond de la vie du vigneron, ses problèmes familiaux pour mieux comprendre la réussite ou l’échec d’un millésime ?
Doit-il se concentrer sur l’analyse des seules bouteilles, sur son œuvre, sans tenir compte des « outils », que sont le terroir, le climat de l’année, l’euphorie ou la détresse personnelle du vigneron ?
Pour ma part, je préfère juger de la bouteille, œuvre entrée dans la domaine public, en y ajoutant la compréhension du millésime, qui va nécessairement influencer le travail du vigneron et donc son résultat dans la bouteille. Ce qui fait une habile liaison avec la suite.
2) Le terroir est-il maitrisable par l’homme ?
Hervé n’a pas besoin d’être défendu, il le fait très bien tout seul.
Pourtant, je ne peux que le rejoindre sur de nombreux points.
Comment imaginer,
dans quel esprit obtus (je retire), que le vigneron maitrise son terroir comme on maitrise une voiture. Le problème c’est que le terroir, il prend parfois la main, à la différence d’un outil ou d’une voiture qui sont inertes.
Comment prendre pour des pleurnicheries les problèmes que nous vivons au quotidien, (comme dans tous les métiers d’ailleurs) et que certains relatent pour informer, discuter, partager.
Je suis sûr qu’il existe des forums de médecins ou les uns et les autres relatent leur expériences, leurs difficultés, sans que cela soit des pleurnicheries.
Le terroir, je l’apprends tous les jours. On ne peut pas le transformer est d’ailleurs ce n’est pas souhaitable. Je travaille sur sol acide (du gneiss). Bien sûr je rééquilibre avec de la chaux, mais pas trop pour ne pas changer la nature du sol. J’évite seulement que le trop d’acidité empêche la vie de se développer dans le sol.
En ce moment, nous ne pouvons rentrer dans les vignes pour travailler avec nos engins, car il pleut souvent (c’est rare mais ça arrive parfois en Roussillon). Le climat a pris la main, alors je m’adapte, je patiente, je m’organise. Demain, je ne pourrai pas labourer et il y aura trop d’herbe qui concurrenceront mes vignes. Après demain, je ne pourrais peut être pas positionner le soufre et le cuivre au bon moment car………Alors croire que je peux maitriser tous ces paramètres, en me reprochant peut être de ne pas avoir fait mieux, est un non-sens intellectuel.
Comme il est aussi un non-sens de penser que je suis incapable d’apporter ma patte.
Et puis cette opposition entre dégustateurs critiques et vignerons est stérile. J’ai besoin de critique constructive pour relativiser mon travail. Peut-être aussi pour inciter d’autres amateurs à venir gouter mes vins.
Et j’essaye de mon côté d’apporter une expérience.