Le 11/9/2013 : Troisième jour de vendanges
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La roussane (2/3) et le viognier (1/3), plantés en 2009 ont été rentrés ce matin. 6,5 hl pour 0,50 hectare de roussane (ça va) et 2 hl pour 1,30 ha de viognier(ça va pas du tout). La taille est en cause d’après le pépiniériste. Un clone qualitatif ne supporterait pas l’échalas ! Il faut le mettre sur palissage et tirer une baguette ! Bon nous essaierons l’année prochaine, mais cela implique de nouveaux investissements et ce n’est vraiment pas le moment.
Pour le reste, les visites de vignes continuent, les prélèvement aussi pour vérifier l’avancement des maturités. Ce soir, décision de ne pas cueillir le macabeu demain. Le ph me plait 3,34, l’acidité un peu haute 4.37 mais surtout l’acidité malique est vraiment trop haute 3,43.La dégustation des baies laisse trop d'acidité en bouche. C’est reporté à lundi.

Le 16/9/2013 : Quatrième jour de vendanges.

Ce matin, à la fraîche (une dizaine de degré quand même), nous avons ramassé une petite parcelle de macabeu, 55 ares plantés dans les années 50. 5hl après la presse. Il faut dire qu’il y a des manquants, mais quand même, cela reste faible. Nous aurons les analyses demain sur degré, acidité etc….., mais le jus est déjà magnifique. Le pieds de cuve préparer mercredi est en pleine fermentation et cela devrait faciliter le départ de fermentation du jus pressé aujourd’hui.
Un peu plus tard dans la matinée, ramassage de syrah pour un rosé. Elle est dans le pressoir, va y passer la nuit et nous presserons demain. Je voudrais essayer de refaire le rosé de 2008, très puissant et corsé. Si la fermentation ne démarre pas avec les levures indigènes, ce qui est un risque fréquent, nous prélèverons dans le pieds de cuve du grenache une vingtaine de litres pour amorcer.

Demain, nous vendangerons une syrah assez tôt par rapport aux années précédentes (J’allai écrire par rapport à « l’habitude », mais elle ne s’est pas encore installée). Nous recherchons plus de fraîcheur, sans perdre le coté velouté des tanins que nous donne notre terroir de gneiss. C’est finalement le plus difficile à réaliser. Verdict dans 2 ans.

Le 17/9/2013 : Cinquième jour de vendanges.

Le rosé a été pressé ce matin, et il est en couleur du moins, proche du 2008. Foncé donc.
Le macabeu ramassé hier est à 13 degré, 3,43 de ph et à 4.50 d'acidité. Peut être un peu tard pour une grande fraîcheur. Nous verrons, si la malo ne ce fait pas cela devrait aller.
Sur les autres cuvées les densités descendent bien, en chute libre sur notre tableur excel pour ces premiers jours.
Demain grande série de prélèvements pour faire un nouveau point sur les vignes à venir et surtout vendanges du De-ci De-là, les pieds de différents cépages de blancs au milieu de vignes de rouges.

Le 19/9/2013 : Sixième jour de vendanges.

Une journée de vendanges de muscat petits grains pour la cave coop.
Je ne me sens pas encore le courage de vinifier ce cépage au domaine. Ou alors il faut sortir une bouteille magique comme Jean Gardiés avec son "flor". Un muscat pas trop sucré, vif et très aromatique, et surtout qui se boit comme un grand sauternes au bout de 10 ans.
Sinon hier visite de la" fédé" des chasseurs pour constater la disparition dans le ventre des sangliers de milliers de kg de raisins, surtout de muscat. L'indemnisation sera certainement ridicule, mais c'est mieux que rien. J'ai pris mon permis de chasse cette année mais pas le temps de chasser. Peut être plus tard dans l'année.
La situation est grave et autant j'apprécie de revoir dans mes vignes des perdrix rouges, des lièvres (que je ne chasse pas) et même des renards, autant la pression du fait du nombre trop élevé des sangliers est insupportable. Il faut réguler leur nombre et il n'y a pas d'autres solutions que la chasse.
Demain, grosse journée en cave et en prélèvements.

L'indemnisation sera certainement ridicule, mais c'est mieux que rien. J'ai pris mon permis de chasse cette année

t'as déjà remboursé l'indemnisation alors Philippe
bon courage

"", autant la pression du fait du nombre trop élevé des sangliers est insupportable. Il faut réguler leur nombre et il n'y a pas d'autres solutions que la chasse.

Je connais une bonne solution ....tu matraques tes vignes avec le meilleur de cette bonne chimie et tes sangliers vont déserter tes vignes !! ><

Gilles Berlioz a ru le même problème ...ces petites bêtes ne sont pas stupides , elles choisissent bien leurs cibles :..elles ne touchent pas certaines parcelles ..je vous laisse deviner lesquelles !!

Si seulement c'était vrai..

C'est une pure légende urbaine.

Les sangliers n'aiment ni les raisins malades, ni les raisins pourris. Après, les beaux raisins, qu'ils soient en pure chimie, en raisonné ou en bio, ils les bouffent tous, croit moi.

Hervé , il faut croire qu'ils sont un peu peu plus rusés en Savoie !! Je l'ai constaté l'année passée ...la parcelle du voisin n'était pas touchée et personnellement je ne ne risque pas d'acheter la moindre bouteille chez ce vigneron ...il suffit d'aller se promener dans ses vignes pour constater les dégats ( sols stériles ) ...

Que tu n'achètes pas ce vin, c'est ton droit le plus strict. Pour les sangliers, ils n'ont pas encore été touchés par la grâce de Saint Steiner, crois moi...

Hervé , il faut croire qu'ils sont un peu peu plus rusés en Savoie !! Je l'ai constaté l'année passée ...la parcelle du voisin n'était pas touchée et personnellement je ne ne risque pas d'acheter la moindre bouteille chez ce vigneron ...il suffit d'aller se promener dans ses vignes pour constater les dégats ( sols stériles ) ...

hum en Savoie je ne sais pas, mais en Bourgogne les sangliers ne font pas spécialement la différence entre champs traités ou non (d'ailleurs je ne suis pas certains qu'il y en est beaucoup des non traités).

Bonjour,
Merci Philippe pour tes comptes rendus!
Pour le dévorage de raisins, gros problème ici en Alsace aussi, surtout les sangliers mais aussi les blaireaux. Ce que nous constatons de manière certaine, c'est qu'ils choisissent leur type de raisisn, et qu'ils n'aiment pas l'acidité: ils prennent toujours Gewurz et auxerrois, jamais Riesling, à couper au couteau. Par contre entre les modes culturaux ce n'est pas significatif, il faudrait faire une étude plus précise car vu comme cela ce n'est pas flagrant même si on a une impression. Mais pour le "retournement" du sol par les sangliers, là c'est sans appel, les sols bio sont beaucoup plus touchés. C'est flagrant quand on observe.

En tous cas bonne continuation Philippe!

Florian

Malheureusement pour mes voisins qui ne sont pas en bio, les sangliers mangent aussi leur raisin. Mais après discussion avec une laie particulièrement gourmet, elle préfère les miens qui sont meilleurs:)-D.
C'est vrai Florian que les sangliers attaquent d'abord les raisins sucrés. En priorité les muscats, puis les syrahs, les grenaches et enfin les carignans. je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je fais autant de prélèvements pour trouver la bonne date de vendanges. Je ferai mieux de suivre les cochons.

Plus sérieusement j'ai constaté que les sangliers préféraient les sols de nos vignes, travaillés donc souples, aux sols bétonnés de mes voisins. Et ça c'est logique. Même le groin des sangliers( pourtant puissant quand il est assorti de belles défenses) ne peut pas retourner de tels sols. Et c'est parce qu'il ne peut pas plus retourner le sol du maquis et des chênaies très dur en été, qu'ils sont obligés de nous rendre visite.

Les chasseurs du coin qui arrivent à en tuer un peu, ont constaté que leur ventre ne contenait que du raisin!

En résumé : Sols des maquis trop dur + sols des vignes des voisins bétonnés ::::: Dégustation quasi exclusive des raisins du domaine Modat.

La seule solution pour l'année prochaine est de cloturer entiérement les vignes. Je crois que je vais lancer une souscription:D

Bonjour Philippe, au vu des dégâts seul la clôture électrique sera efficace. Malgré que mon exploitation (maraîchage et céréale) soit assez morcelée, la clôture électrique est efficace. C'est du boulot pour la mettre en place et c'est gênant pour le quotidien, mais bon pas le choix. La fédération départementale de chasse doit te fournir le matériel, chez nous ça se passe comme ça (dans le 13).

Bonne vendange. Aurélien.

Je crois que Hervé s'est résolu à la clôture... sans doute le moyen le plus efficace finalement... ou alors peut-êter essayer les mines anti-personnel

Sinon, est-ce que le retournement des sols pose problème ? (Sans doute si ça déstabilise le pieds de vigne). Je ne me rends pas bien compte de l'effet... similaire à un labourage ?

essayer les mines anti-personnel

C'est pas le personnel,le problème,mais les sangliers...

jlj

Ca doit marcher aussi

Sinon, est-ce que le retournement des sols pose problème ? (Sans doute si ça déstabilise le pieds de vigne). Je ne me rends pas bien compte de l'effet... similaire à un labourage ?

ça peut creuser profond si ça cherche des glands ou des choses comme ça (ils sont toutes les nuits dans mon jardin, un vrai champs de mine), mais là pas besoin de creuser, y a les raisins en hauteur

ils sont toutes les nuits dans mon jardin

Et tu n'as jamais envisagé le civet???

jlj

je ne suis pas chasseur

L'avantage, c'est qu'avec tout le raisin qu'ils ingurgitent y'a pas besoin de faire mariner la viande !

Merci Benoit pour idée de recette de cuisine. La marinade par l'intérieur de la bête.

Pour le retournement des sols, pas de problème, cela aère et c'est très bien. Les sangliers ne creusent jamais à plus de 30 cm du moins pas en Roussillon (peut être sont ils plus costauds en Savoie ou en Alsace?). C'est une nouvelle technique BD pour casser les radicelles de surfaces et permettre un enracinement profond:)

Aujourd'hui, soutirage, mesure des densités en cave et analyses des prélèvements sur les vignes que nous pensons les plus avancées. Aucune vigne de rouge n'est mûre. et comme l'écrivait Hervé nous sommes dans une année au printemps pluvieux ou le feuillage est magnifique, sans stress hydrique. Nous pouvons attendre.

Les années précédentes le stress hydrique incitait à ramasser des vignes certes mûres sur le plan alcoolique mais sans l'être complètement sur le plan phénolique. Attendre était inutile puisque le feuillage asséché ne permettait plus l'échange chlorophyllien qui permet au fruit de continuer à mûrir.

Les carignans blancs qui restent à cueillir sont encore entre 11 et 11,8 degré avec des PH inférieur 0 3.30. Je sais que dans d'autres régions sur d'autres cépages c'est déjà pas mal. Mais le carignan blanc, comme le rouge doit être attendu. Nous attendrons donc.

lundi et mardi sans vendanges, nous commencerons le travail du sol sur les quelques vignes de blanc déjà ramassées. Et des travaux d'entretien du domaine. Du jamais vu pour nous à cette période.

Gros dégats de sangliers chez nous aussi sur une parcelle de Syrah vendangée ce matin. Les larmes aux yeux. Déjà 20 ha cloturés, comment faire plus...

Bon, gros efforts des louvetiers cette nuit qui vont se poster pour des tirs de nuits après que nous ayons obtenu un nouvel arrêté. Ca bouge, enfin... Résultat du prélèvement (de sangliers) à suivre...

Oui, ^par ici aussi, le retournement du sol n'a pas d'effet agronomique significativement néfaste. Ca peut juste un peu chahuter le tracteur, désagréable mais pas grave. En fait c'est plus un indicateur de bponne santé des sols qu'autre chose. Et oui Enzo tu as raison, en période ou il y a de sraisins ils creusent généralement moins, c'est plutôt après les vendanges, ou au printemps, quand il n'y a plus grand chose à se mettre sous le dent.
Florian

Variation du volumes des baies de carignan.

Le 26 et 27/9/2013 : Toujours pas de vendanges. Nous ne reprendrons que lundi 30/9 pour finir les carignans blancs. En revanche nous tournons dans les vignes pour examiner l’état du feuillage (bon), faire des prélèvements qui confirment nos dégustations des baies. C’est pas prêt, mais on se rapproche. Les baies commencent à avoir des pellicules qui perdent leur coté herbacé et caoutchouteux et les pépins deviennent croquants avec un gout de noisettes pour les plus mûrs.
En tous cas les caractéristiques du millésime se confirment. Retard de maturité, c’est évident, mais aussi des acidités beaucoup plus hautes que les années précédentes. En revanche les ph et les degrés évoluent classiquement.
Mais la palme du plus étonnant dans nos dernières pérégrinations dans les vignes revient au carignan. Dimanche 8 septembre il est tombé 10 mm de pluie. Quelques jours après les baies de carignan avaient presque doublées de volume. Ce matin, nous étions plusieurs à constater une perte de volume des baies. Une belle concentration en cours. Je n’ai pas souvenir d’un tel contraste les années précédentes.
Je vais essayer de mettre des photos sur la page du domaine de face de bouc.

Vers 8h30, passage de notre œnologue pour faire un point des quelques jus déjà rentrés (pas beaucoup) et des prévisions de vendanges au regard des analyses et dégustation de baies.

Vivement lundi.

Philippe, tu n'as pas peur de l'épisode très pluvieux annoncé dans la nuit de samedi à dimanche et dimanche pour envisager de récolter lundi?

enzo,

Le site méteociel donne 5 mm de pluie dimanche suivi d'un peu de tramontane. donc rien d'inquiétant, surtout que les jours suivants sont donnés comme ensoleillés.

le 27/9/2013 : Les amis des sangliers.

Alors que nous recherchions les sangliers hier soir, nous sommes tombés sur une compagnie de perdrix rouges, puis sur un lièvre magnifique, et enfin sur 3 chevreuils au milieu d'une syrah très sereinement en train de dîner. Ce matin c'est un renard qui devant la cave mangeait du raisin.
J'aime bien la nature, les bêtes sauvages en liberté et même les voir gambader dans mes vignes. C'est bien la preuve que tout est bon au domaine Modat. Mais la franchement mon instinct de chasseur revient et je m'imagine avec mon bon vieux fusil Manufrance faire un carton sur tout ce qui bouge.
Après je me calme, mais la clôture semble indispensable. En même temps cela va à l'encontre de ma vision du paysage. C'est laid une clôture!

Lundi vendanges, et les décisions sur la clôture c'est pour plus tard.

tant mieux. bonnes vendanges alors.

seul la clôture électrique sera efficace

Une évidence, j'ai participé a des mises en place de ce système dans une Réserve Naturelle, il y a plus de vingt ans, en Alsace. C'était pour préserver des cultures de maïs...

Le 1, 2, et 3/10/2013 : Septième, huitième et neuvième jour de vendanges.

Grosse fatigue après ces 3 jours.

Nous avons presque terminé de rentrer les syrahs même si la maturité des pellicules n’était pas encore atteinte. Mais les pluies d’aujourd’hui, et qui s’annoncent pour demain nous ont incité à vendanger.
Aujourd’hui donc, bruine sur les vignes. Pas trop pour nous empêcher de vendanger, mais assez pour faire un peu baisser le degré. Il se trouve que nous devions ramasser du raisins pour la cave coop. sur des vignes de carignans acquises récemment et qui ne sont pas encore en bio. Les raisins apportés étaient sans défaut, très jolis et juste un peu mouillés, enfin pas assez pour faire baisser la qualité.

Demain, dans le doute sur l’importance des pluies, nous arrêtons de cueillir. 10 mm de pluie supplémentaires peuvent diluer le jus pulpaire. Et comme on annonce une semaine de beau temps derrière, autant attendre que le soleil et la tramontane chasse cet augmentation d’eau dans les baies. Le retard de plus de 15 jours se confirme.
Nous en profiterons pour apporter l’intercep en révision, récupérer les batteries et les fils électriques placés autour de certaines vignes maintenant vendangées (et qui ont du bien faire rigoler les sangliers) et passer du temps dans la cave pour bien suivre et déguster les cuvées en cours.

Le 7, 8, et 9/10/2013 : dixième, onzième et douzième jour de vendanges :

Il fait beau. On ne s’arrête plus. Lundi carignans, mardi carignans, mercredi carignans blancs et noirs. L’effet des pluies du WE à bien été digéré par la plante.
Nous rentrons des carignans somptueux, mûrs sans être flétris, à point pour être vinifier pour l’instant sans problème car dans un état sanitaire parfait. Nous n’avons même pas mis en route la table de tri.
En revanche les rendements sont en dessous de ce que nous pensions pour les carignans, qui devaient rattraper les grenaches qui ont coulé…..

Demain nous ramassons les derniers carignans profitant de journées de plein soleil.

Mais dans les autres régions, j'ai l'impression que c'est moins facile. Le soleil n'est plus la et ne le sera plus et il reste beaucoup à vendanger. Je n'aimerai pas être en bordelais.

Allez courage.