Bu lors du VDEWS 2016
Montes SA, Montes Folly, 2010
Robe opaque, on dirait de l'encre et dont la viscosité enrobe et entache presque le verre.
Nez discret au départ mais dont deux ou trois rotations dans le verre libèrent des notes très mures, sur la pâte de fruits noirs et une expression très nette et puissante d'eucalyptus et de senteurs médicinales un peu sulfurées.
Intérieurement et par analogie, je me dis, "aucun doute, ce pet de koala qui aurait mangé une cuillère de confiture, c'est l'Australien" ! Perdu !
La bouche est gigantesque, massive par sa matière à l'épaisseur crémeuse mais carrément brutale par des tanins énormes qui resserrent immédiatement terriblement les papilles.
Le décalage entre cette sensation de douceur glycérinée sans pourtant de réelle sucrosité et l'irritation tannique sur les muqueuses agit comme une paire de baffes sur mes fragilités.
Curieusement, le vin ne fait pas chaud mais plutôt dans une structure de bouche excessive à l’extrême par sa concentration et son énergie brute.
Je reviens sur le n°6 qui me semble l'autre monstre de la dégustation pour constater combien il ressort presque affiné et sucreux en comparaison de ce mammouth !
La finale tabasse littéralement le palais, par son ampleur plus que par son allonge, les tannins monstrueux anesthésiant le palais de leur morsure impressionnante.
Euh, faut l'attendre combien de temps, le machin pour qu'il se détende un peu ? Un siècle ? La dernière fois que je me suis pris une morsure pareille, c'était sur un Vieilles Vignes Centenaires du Clos Gamot qui, à 25 ans, en paraissait ... 5 !
Rien à dire, il y a du vin. Mais en l'état, bien trop moi.
Mon pdf ayant menacé de passer au commissariat pour déposer une main courante, je m'autodéclare incompétent pour juger des monstres pareils.
A... attendre !