Cantina Produttori Nebbiolo di Carema, Carema Riserva 2008

De retour d’une expédition d’emplettes dans le Haut-Piémont (Carema, Lessona, Gattinara et enfin Ghemme), je n’avais qu’une envie en rentrant : déguster un Carema, cette appellation étant celle qui me fascine le plus dans la région, tant j’aime contempler ce vignoble mené de manière si singulière et qui grimpe, et qui grimpe...

Mission accomplie avec ce Carema Riserva 2008 de la coopérative des petits producteurs de Carema dont je possède plusieurs millésimes et qui offre un excellent rapport Q/P (jamais goûté Ferrando malheureusement qui était en vacances lors de mon passage).

A l’œil, ce Riserva 2008 offre une robe grenat clair avec de nets reflets orangés. Le nez est archétypal d’un nebbiolo, en ce sens qu’il est simplement impossible décrire le nez d’un nebbiolo réussi ! Le nez de ce Carema ressemble donc à un beau Barolo, mais en plus évanescent. Un style de nez issu d’un autre siècle. Quelle classe ! La bouche est parfaitement en accord. Moins « rentre-dedans » qu’un Barolo, mais aussi bien les délicats arômes floraux que la structure ou encore la persistance aromatique font penser à l’illustre cousin. J’ai l’impression que ce vin pourrait vieillir encore de longues années avant qu’il ne bascule dans des arômes tertiaires.

Alors Carema, un Barolo de poche ? Non, plutôt un Barolo alpin !

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Carema, 3 août 2017

Je reproduis ci-dessous un texte de Barbara Brandoli qui exprime avec une infinie sensibilité (Merci DeepL !) ce que lui a inspiré la dégustation d'un Carema Riserva de la Canationa dei Produttori di Carema. Je réalise en fait que ce texte rend un hommage universel à "une certaine idée du vin".
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« En arrivant dans chaque nouvelle ville, le voyageur trouve son passé qu'il ne connaissait plus : l'extranéité de ce que vous n'êtes plus ou ne possédez plus, en attendant que vous traversiez des lieux étrangers et non possédés. » Italo Calvino

C'est tellement vrai que l'étrangeté vous attend à la porte lorsque vous parlez de Nebbiolo. C'est presque un lieu commun d'être surpris et transporté dans des sensations imprévisibles. Carema n'est pas un vin que l'on trouve par hasard, c'est un vin qu'il faut chercher, désirer, et il est juste d'y arriver après avoir fait un chemin de connaissance des vins à base de Nebbiolo.

C'est comme enlever une montagne et voir que le panorama a totalement changé. Je n'ai jamais été à Carema mais peu importe que mes yeux n'aient pas vu les collines, les vignobles car je me sens comme un voyageur à l'intérieur de ce verre que j'ai devant moi et je peux y aller avec mon imagination. Une petite parcelle de terre où environ quatre-vingts producteurs cultivent du Nebbiolo avec passion.

Je suis toujours émue par l'esprit d'union et l'engagement commun pour la préservation d'un territoire, cultivé sur des terrasses généralement soutenues par des murs de pierre. Le voyageur se demande si les gens soutiennent les vignobles ou si les vignobles eux-mêmes sont une nourriture et des racines pour ces fermiers avec des rides sur le visage. Notre patrimoine viticole passe par l'histoire et l'histoire ici à Carema est un livre raconté par des gens ordinaires, des partisans et des gardiens d'un territoire sauvé par les conventions et la modernité.

La robe est un échappement rouge rubis, mais me rappelle la couleur de la terre de certaines régions du Piémont. Le nez est un bouquet de roses rouges sauvages séchées mélangées à quelques violettes, puis des cerises à l'alcool, du tabac, du poivre et du quinquina. Un vin vertical à l'acidité vive qui contrebalance la complexité et l'alcool qui réchauffe le palais sans le fatiguer. Une gorgée austère et élégante mais en même temps terreuse et simple, peu de choses mais bien faites, peu de concepts à raconter et à montrer qu'il y a un lieu au-delà du temps, un lieu appelé Carema.

Je ne veux pas posséder ce vin, je ne veux pas le mettre dans la cave, il est prêt maintenant et il le sera dans vingt ans et je ne veux pas le garder, je sens que je n'ai le droit de lui parler que de ce petit bout de route qui m'a permis de voyager ensemble. Si je pouvais écrire sur quatre-vingts petits producteurs qui, de leurs mains, ont ramassé les raisins un par un, quatre-vingts vies, quatre-vingts étages enfermés dans dix-sept hectares de vignobles arrachés à la montagne. Je me limite à être surprise parce que je trouve le seul moyen de rendre un espace à l'intérieur d'un monde dans lequel je lutte pour trouver, un monde où je rêve et cours encore pour ce qui reste de la vision romantique que j'ai du vin. Je n'ai jamais été à Carema, mais je pense que je reviendrai bientôt.

Barbara Brandoli

Bonjour à tous,

Cantina dei Produttori Nebbiolo di Carema - Carema 2015
Nez très ouvert et agréable sur les baies rouges acidulées, les agrumes (orange sanguine).
En bouche, la matière est un peu légère mais les tanins sont presque imperceptibles et on retrouve les baies rouges, les fleurs séchées. L’acidité est bien présente mais ne me gêne pas.
Très joli vin pour 11 euros.

Cantina dei Produttori Nebbiolo di Carema - Carema riserva 2014
Le nez, bien qu’agréable, est moins expressif que pour le premier vin et si la matière en bouche est plus importante, on perçoit davantage l’élevage. Même s’il faudra sans doute attendre un peu cette cuvée, le vin est déjà agréable à boire.

D’après la personne rencontrée à la coopérative, ces vins peuvent se garder près de 10 ans.

Bonne journée,

Guillaume

Bonjour,

Est-ce que tu connais le prix de la Riserva ?

Merci,

Jeiss

Le Carema riserva 2014 est vendu un peu plus de 16 euros (je n'ai pas retenu les centimes).

Bonne journée,

Guillaume