Domaine que je n'avais encore jamais testé, une découverte donc.

Très belle robe sang de pigeon avec quelques reflets tuilés. Le nez est archétypale de l'appellation avec de la cerise, du pruneau à l'eau de vie, cette complexité "Gattinara" tellement difficile à mettre en mot. Le nez se livre en bloc et donne l'impression que ce vin est encore tout recroquevillé sur lui-même. L'impression du nez se confirme en bouche: la bouche présente une belle pureté en accord avec le nez. La matière est considérable, mais le jus est actuellement trop resserré, il ne se livre pas entièrement. La charge tannique est énorme, dépasse très nettement tout ce que j'ai dégusté à ce jour sur Gattinara (je me croiriais sur Barolo). Mais si les tanins laissent la bouche sèche et nette, leur grain est extrêmement fin, aucune verdeur n'est perceptible, ni les 14% d'alcool d'ailleurs. Je n'ai pas ressenti pas non plus les notes d'élevage. Sur la finale étirée par l'acidité propre à l'appellation, des notes d'orange sanguine viennent rappeler l'origine du cépage et son lieu de naissance.

Je pense que ce vin a beaucoup de potentiel. Mais il n'est pas prêt. Il me semble avoir lu que les Gattinara sont transfigurés après 15 ans de garde. Je prends donc rendez-vous aux cinq autres bouteilles de la caisse en 2024...

Mention spéciale pour l'étiquette et la contre-étiquette de ce domaines: aucun zouli dessin de château ou sur des armoiries qui feraient penser à quelqu'origine aristocratique du vigneron, mais du texte et encore du texte présentant les informations essentielles sur le cépage, l'élevage (30 mois en botti de 28 hectos puis affinage 6 mois supplémentaires en bouteille) sur le degré de filtrage (vin non filtré) sur la description de l'AOC de Gattinara. Ah... si toutes les étiquettes de vin ressemblaient à cet exemple de bonne pratique !

Excité comme une puce que je suis: Je vais enfin découvrir un vin de Ghemme, l'appellation qui se trouve en face de Gattinara !

Par rapport à un Gattinara, la robe du Ghemme est beaucoup plus sombre, presque impénétrable. La dominante du nez est florale (violette) où apparaît au second plan des arômes de kirsch et une pointe de pruneau. Quel nez envoûtant ! La bouche présente une suavité inattendue pour un nebbiolo. J'ai l'impression d'être en Bourgogne, mais la perception tannique rappelle à quel cépage on a affaire. Ce côté relâché du jus me plaît beaucoup, c'est vraiment différent d'un Gattinara, c'est comme si, schématiquement, on passait de la Côte de Nuits avec Gattinara à la Côte de Beaune avec Ghemme. La persistance aromatique est moyenne, mais je retiens la magnifique cohérence d'ensemble du vin.

L'étiquette et la contre-étiquette mentionnent toutes les informations utiles relatives à l'élevage, les climats de Ghemme d'où provient ce vin, les 10% de Vespolina qui sont entrés dans l'assemblage.

Il paraît qu'un Ghemme peut vieillir aussi longtemps qu'un Gattinara (30 ans). Je ne sais pas si j'aurais la patience d'attendre, tant ce vin m'a semblé délicieux déjà maintenant.

Ghemme est sur des moraines tandis que Gattinara est sur des sols volcaniques

Ghemme 2004

Première expérience avec cette appellation et de domaine.

La robe est d’un rouge brique clair.
Le nez sur les fruits à noyaux, typé alcool fort de cerises.
En bouche c’est rond, une touche alcooleuse mais pas dérangeante et surtout de la cerise à gogo et longueur moyenne.

Belle expérience, je recommande de tester, ça se marie bien du veau en sauce.

Clément

Ghemme 2011 - Torraccia del Piantavigna

Le nez n'est pas très expressif sur la cerise, les fleurs et un peu de fraise.
La bouche n'est pas massive mais franche avec du fond. C'est fruité tout en restant un peu en retrait. C'est assez fin avec une acidité assez marquée et des tanins soyeux. La longueur est moyenne.
Un vin qui ne saute pas au nez mais qui a un côté très digeste avec un bon équilibre. J'aurais juste aimé un peu plus de présence.