Susucres d'Europe
En intro :
Gimonnet-Gonet, BSA cuvée Or blanc de blanc grand cru
Nez plaisant sur les fruits secs (noix), les fruits jaunes, la poire. Bulle agréable, bouche équilibrée. Belle longueur. Vraiment un bon champagne facile à placer.
Dr. Loosen, Mosel Ürziger Würzgarten Riesling Spätlese 2015
Allemagne. Elevage inox et barrique 1000L, SR environ 45 g/L. 8,5%.
La robe est très pâle à reflets verts. Nez fin, evanescent, minéral, sur la fumée, fleurs blanches, fruits blancs, fruits exotiques.La bouche est citronnée, fraîche, avec une belle longueur sur les agrumes. Vin gourmand, salivant, très facile à boire.
Alois Kracher, Burgenland Auslese Traminer 2016
Autriche. Demi bouteille. Elevage de 12 mois 50 % inox et 50 % Barriques, 88 g/l. 10.5%.
Robe pâle avec des nuances de paille. Nez très expressif sur les fruits exotiques (fruit de la passion) et le beurre frais. La bouche est très ronde, avec juste assez de fraîcheur pour porter le moelleux, très fruitée et très gourmande. Bien.
Monemvasia winery, Monemvasia 2010
Grèce. Demi bouteille. Cépages Kidonitsa, Assyrtiko, Monemvasia, Asproudi. Passerillé 10-12 jours. Fermentation arrêtée spontanément. Elevage 24 mois en fût usagés. 13% alcool. Premier millésime de la cuvée issue de recherches pour reproduire la "malvoisie" historique.
Belle robe ambrée brillante. Nez complexe, riche, lumineux et ouvert sur la noix fraiche, les épices, le bois, la liqueur de châtaigne, du fruit à noyau également, légèrement confituré. La bouche joue sur un très bon équilibre, il y a de la liqueur, de la tension, de l'énergie, mais l'ensemble joue sur de la soie, c'est tout en finesse avec une bonne richesse en sucre. Bonne longueur épicée et fruitée. Très bon niveau pour ce liquoreux au pedigree de challenger.
Keo, Commandaria St John.
Chypre. Cépages Xynisteri et mavro. Passerillé, élevage en soléra. 15%.
Robe sombre, trouble. Le nez est puissant et cuit, sur le pruneau, l'amande amère, la noix macérée, les épices douces. La bouche assume tout de suite son côté liquoreux, c'est un bon uppercut puissant et pas tout à fait dégrossi, l'équilibre conserve tout de même une bonne fraîcheur surprenante vu tout ce qui a précédé. L'alcool est intégré, il n'y a pas de sensation alcooleuse gênante. L'ensemble termine avec une gangue de sucre bien tapissante, mais en finale ne persiste que la douceur, et très peu l'aromatique.
Disznókő, Tokaji Aszu 6 Puttonyos 1999
Hongrie. 70% Furmint, 30% Zéta. Elevage en barriques de chêne (une partie en fûts neufs) pendant 24 mois; SR >150g/L.
Robe vieil or. Le nez est complexe, ample et fin. Il y a du caramel, de la cannelle, de la confiture de coing, un peu de miel, de la pâte de fruit, et un côté muscat frais assez frappant. La bouche est vive, d'une acidité immense mais comme adoucie, arrondie, doucement intégrée au moelleux du vin. L'équilibre est remarquable, très surprenant car il y a beaucoup de sucre, beaucoup d'acidité, mais l'ensemble parait fondu, un peu en creux (peut être un effet séquence). L'aromatique miellée est très belle. Sur la finale, la douceur et l'acidité semblent alterner, se tenant mutuellement la porte de sortie et hésitant à sortir en premier, quelle politesse. La finale est très belle, mais, je ne sais pas pourquoi, moins longue que ce que j'attendais.
Osborne, Jerez Pedro Ximenez "1827"
Espagne. Passerillé. Vin muté vers 12% pour atteindre 17%. Elevage en solera en fûts de chêne américain de 500 litre.
La robe est brun-noir, et le vin colle visqueusement à la paroi du verre, descendant sans se presser vers le fond comme un caramel dans la casserole. Le nez est énorme sur la gousse de vanille fraiche, le café, la fumée, le caoutchouc chaud, le pruneau, c'est superlatif tout comme la bouche qui est totalement sirupeuse, hyper puissante, mais pas chauffante ni alcooleuse, le sucre domine totalement. L'aromatique de goudron et de pruneau cuit est plaisante, méditative, c'est évolué, patiné, mais ça se mâche. il faut prendre son courage à deux main pour se resservir un verre. On est à plus de 300g/L je pense (je n'ai pas réussi à trouver le chiffre exact). A consommer loin des repas, pour caler un petit creux la nuit ou dans l'après midi...
Quelques flacons préservés
En conclusion, le petit riesling a bien plu pour sa fraicheur délicate de goûte de rosée sur une fleur des champs, et le monemvasia afficha une belle performance.
La dégustation a été accompagnée d'amuse-bouches. On n'a pas fini en hypoglicémie, il fut difficile de trouver le sommeil après. J'avais hésité avant de me lancer là dedans, merci à Vinozzy pour m'avoir convaincu, via son
CR
, que c'était faisable, une telle série de douceurs. A refaire, mais pas plus d'une fois par an... Surtout il va falloir passer par Porto.